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19 octobre 2022

SNLE-NG Le Triomphant FNFL Le Triomphant Contre-torpilleur croiseur léger

 SNLE-NG Le Triomphant


Les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’ engins (SNLE) du type Le Triomphant constituent la principale composante de la dissuasion nucléaire, depuis le retrait du service du dernier SNLE type Le Redoutable M4 (le sigle M4 faisant référence au nom des missiles stratégiques embarqués sur ces sous-marins dans la dernière partie de leur vie opérationnelle). 

SNLE de deuxième génération, les sous-marins du type Le Triomphant ont également été appelés SNLE NG (de nouvelle génération) 

 Le Triomphant, premier SNLE NG, a été admis au service actif en 1997, suivi n 1999 par Le Téméraire, en 2004 par Le Vigilant, et en 2008 par Le Terrible. Tandis que les trois premiers étaient, à leur entrée en service, équipés du missile M45, version améliorée du missile M4, Le Terrible, quatrième de la série, sera le premier SNLE NG équipé dès l’ origine d’ un nouveau missile, le M51, à la portée très significativement accrue par rapport à celle de son prédécesseur, le M4/M45. Les trois autres sous-marins du type ont subi successivement, entre 2011 et 2018, une refonte à mi-vie leur permettant, notamment, de mettre en œuvre à leur tour le missile M51 .

Un nouvel acier de coque : Afin de pouvoir plonger plus profondément que ses prédécesseurs, tout en conservant à peu de choses près un rapport inchangé entre la masse de la coque résistante et le déplacement en plongée du sous-marin (condition nécessaire à l’équilibre du projet), il est nécessaire de développer un nouvel acier à très haute limite élastique. L’étude de cet acier, par la Direction des constructions navales, s’appuyant sur l’aciériste Creusot-Loire Industrie, a été entreprise dès la fin des années soixante. Le pari sera pris en 1981 de retenir ce nouvel acier, baptisé 100 HLES, pour la construction des SNLE NG. Cependant il soulève des difficultés importantes de formage et de soudage et nécessite, pour son industrialisation, la mise au point d’outillages complexes, faisant notamment appel, dès cette époque, à des robots, et de leurs procédures, très rigoureuses, de mise en œuvre. Le fait que son équivalent américain, le HY 130, qui visait un niveau de performance comparable, n’ait, finalement jamais été utilisé industriellement, est là pour montrer que ce n’était pas une entreprise aisée. 


Un nouveau propulseur : Au début des années 1980, les britanniques expérimentent sur de propulseur qu’ils appellent « pump-jet ». En France, un dispositif comparable, nommé alors en développement (entrées en service depuis sous l’appellation de MU 90). En 1985 Triomphant et un premier prototype sera testé sur un sous-marin à propulsion classique,

 les marins nucléaires français, britanniques et américains sont équipés de pompes-hélices. 
La discrétion acoustique : L’objectif assigné aux concepteurs du Triomphant était de réduire d’un facteur 1000 la puissance acoustique rayonnée par le bâtiment, par rapport à ce qui avait été obtenu sur les SNLE de la première génération : pour illustrer concrètement la chose, il faut savoir que cela représente à peu près le même rapport que celui existant entre la puissance acoustique d’un hélicoptère et celle d’une voiture automobile à essence.


.https://www.armement-innovations.fr/grands-programmes/le-triomphant




Le 10 juin 1940, Le Triomphant, qui était en réparations à Lorient, sous le commandement du capitaine de frégate Edouard Archambeaud depuis le 3 mai 1940, quitte la France en remorque pour rallier l'Angleterre compte-tenu de l'avancée des forces allemandes vers les ports de Bretagne.


Le 3 juillet 1940, à la suite de la signature de l'armistice le 22 juin entre la France et l'Allemagne, dans le cadre de l'opération "Catapult", le contre-torpilleur Le Triomphant, qui se trouve dans le port de Plymouth, est capturé par le Royaume-Uni. Le 28 août, il est remis aux Forces Navales Françaises Libres (FNFL). Il est réarmé par un équipage français et placé temporairement sous le commandement du capitaine de corvette Pierre Gilly, officier torpilleur.
Le 2 octobre 1940, le capitaine de frégate Philippe Auboyneau prend le commandement du contre-torpilleur Le Triomphant. Sa première mission en décembre 1940 est d'escorter deux convois en Atlantique.
La guerre dans le Pacifique
A l'été 1941, le contre-torpilleur Le Triomphant est transféré au théâtre du Pacifique pour devenir le bâtiment amiral des Forces Navales Françaises Libres dans le Pacifique. Il traverse le canal de Panama le 16 Août, et atteint Papeete le 23 Septembre 1941.
Le capitaine de frégate Auboyneau est promu capitaine de vaisseau, et prend le commandement des Forces Navales Françaises Libres dans le Pacifique depuis Le Triomphant. Le 7 octobre 1941, cette escadre est complétée par l'arrivée à Papeete de l'aviso Chevreuil, puis du croiseur auxiliaire Cap des Palmes.
En décembre 1941, Le Triomphant escorte le SS Troopship Ormiston de Sydney à Nouméa.
À la fin de février 1942, comme une invasion japonaise de deux îles du Pacifique central riches en phosphate s’annonce imminente, le contre-torpilleur Le Triomphant quitte les Nouvelles-Hébrides pour évacuer les Occidentaux et les travailleurs sous contrat de la British Phosphate Commission (BPC) vivant à Ocean Island et Nauru. Il arrive le 23 février à Nauru, en prenant à bord 61 Européens, 391 Chinois et 49 militaires. Puis il se dirige vers l'île de l'océan, à 300 km et prend à bord 823 Chinois et 232 Européens. Il a ensuite transporté ces réfugiés à Sydney (Australie).
Le 1er juillet 1942, le capitaine de frégate Paul Ortoli prend le commandement du Triomphant.
Le 8 février 1943, le cargo transporteur de minerai de fer SS Fer Chevalier est frappé par une torpille tirée par le sous-marin I-21. 

Le cargo a coulé en quelques minutes seulement, en faisant 36 victimes. Le contre-torpilleur Le Triomphant a secouru les 14 survivants qui dérivaient sur un radeau. Il a tenté de localiser le sous-marin durant une journée, sans résultat, avant de retourner à Sydney le lendemain.
Le 26 novembre 1943, Le Triomphant a quitté Fremantle (Australie), sous le commandement du capitaine de frégate Pierre Gilly, pour escorter un convoi comprenant le pétrolier américain SS Cedar Mills et le cargo néerlandais Java, à destination de Diégo-Garcia en Océan Indien. Mais les ravitaillements en combustible sont difficiles à cause de l'incompatibilité des raccords et des manches de transfert, si bien que les soutes à combustible ne sont pas pleines quand il rencontre une zone de mauvais temps.
Le 2 décembre 1943, le convoi est pris dans un cyclone. La mer se creuse et les coups de roulis deviennent violents. Le bâtiment prend une gite de 15 degrés et l'eau de mer pénètre par les panneaux des machines. Dans la soirée, le roulis s'intensifie encore et le bâtiment a beaucoup de difficultés à gouverner. A 22 h 40, on signale la disparition du capitaine de corvette Marcel Bourgine, commandant en second, et celle du médecin de 1re classe Jean Minette (Alias Pontivy).
Par des vents de force 10, et une mer où les vagues sont énormes, le bâtiment est dans une situation critique ; il n'est plus manœuvrant. Un transfert de personnel est décidé, 90 marins sont transbordés sur le pétrolier Cedar Mills, les autres restent à bord pour préparer un éventuel remorquage. Heureusement le cyclone s'éloigne et le contre-torpilleur Le Triomphant est pris en remorque par le cargo néerlandais. Le 10 décembre, il est repris en remorque par le HMS Frobisher. Le 15 décembre, le remorqueur HMRT Prudent a repris la remorque pour arriver en rade de Diégo-Suarez le 19 décembre 1943, où le bâtiment a pu être réparé.

La refonte aux Etats-Unis
En 1943, après la fusion entre les Forces Navales Françaises Libres (FNFL) et les Forces maritimes d'Afrique les quatre contre-torpilleurs encore en service, Le Fantasque, Le Terrible, Le Malin et Le Triomphant vont bénéficier d'une refonte aux Etats-Unis pour les transformer en croiseurs légers. La modernisation s'effectue principalement sur les points suivants :
Installation de deux radars (veille surface et veille aérienne)
Installation d'un sonar de coque
Ajout de nouvelles soutes à combustible
Remplacement de l'artillerie anti-aérienne d'origine par 8 pièces de 40mm Bofors et de 10 canons de 20 mm Oerlikon
Installation de 2 grenadeurs anti-sous-marins
Débarquement d'une tourelle triple de tubes lance-torpilles.
Cette refonte doit se faire à Boston (USA). Le contre-torpilleur Le Triomphant quitte Diégo-Suarez le 1er mars 1944 pour rejoindre Boston, via Djibouti, Port Saïd, Bizerte et Alger.
Cette refonte entraine un alourdissement des contre-torpilleurs, dénommés ensuite croiseurs légers. Leur déplacement à pleine charge atteint alors 3800 tonnes. Le croiseur léger Le Triomphant est resté aux Etats-Unis jusqu'en mars 1945.
En mai 1945, sous le commandement du capitaine de frégate André Jubelin, il rejoint la flotte britannique dans l'Océan Indien.
La guerre d'Indochine
En septembre 1945, le cuirassé Richelieu et le croiseur Le Triomphant escortent les paquebots britanniques Princess-Beatrix et Queen-Emma, transportant le corps léger d'Intervention, formant l'avant-garde du corps expéditionnaire français en Indochine commandé par le général Leclerc. Le 3 octobre 1945, alors que le cuirassé stationne au mouillage au cap Saint-Jacques, le croiseur Le Triomphant est le premier bâtiment de la marine nationale à revenir à Saïgon depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il fera partie de la force navale d'Extrême-Orient qui rejoint progressivement l'Indochine.
Cette force navale, qui est commandée par l'amiral Auboyneau, comprend en fin d'année 1945 : Le croiseur Emile-Bertin, bâtiment amiral, la 1re Division de croiseurs avec le Tourville et le Duquesne, la 10e Division des croiseurs légers avec Le Triomphant et Le Fantasque, les avisos Savorgnan-de-Brazza, Gazelle et Chevreuil, les destroyers d'escorte Algérien et Sénégalais, le porte-avions Béarn, etc… En décembre 1945, Le croiseur Le Triomphant prend part à la défense de Nha-Trang (Cochinchine).
Le 6 mars 1946, lors de l'opération "Bentré" de débarquement à Haïphong, qui constitue le début de la reconquête du Tonkin, Le Triomphant assure le rôle de poste commandement avancé et de poste de premiers secours. Positionné dans le convoi, juste dernière les six Landing Craft Infantry (LCI) et devant les Landing Craft Tank (LCT) devant transporter les premiers commandos français et les troupes de l'Infanterie coloniale dans la rivière Cua-Nam-Trieu qui relie le golfe du Tonkin au Port d'Haïphong, il assure leur sécurité. A peine franchi la coupure formant l'embouchure du Song Cua Nam formant le port d'Haïphong, le convoi subit de la rive droite des tirs de mitrailleuses, de canons et de mortiers par des soldats de l'armée régulière chinoise. Durant plus d'une heure les LCI et le croiseur poursuivent leur lente progression vers le port ; ils sont criblés d'impacts de balles. L'enseigne de vaisseaux Guyomar, commandant du LCI n° 103 et le lieutenant de vaisseau Cruchet, officier de tir du croiseur sont tués à leur poste de combat. Après plus d'une heure de passivité, l'autorisation de riposte arrive enfin. A 10 h 08, les cinq canons de 138 mm du croiseur tirent en direction des assaillants. A 10 h 14, des officiers chinois brandissent des pavillons blancs. Le croiseur léger Le Triomphant devait compter cinq morts et de nombreux blessés parmi l'équipage et dénombrer 439 trous dans sa coque et ses superstructures.
Les croiseurs légers, Le Fantasque, Le Malin, Le Terrible et Le Triomphant prendront part à la guerre d'Indochine à tour de rôle de 1945 à 1954. Le croiseur léger Le Triomphant rentre à Toulon en mai 1946.

Le croiseur léger Le Triomphant est envoyé à Bizerte pour être désarmé et déclassé le 6 décembre 1954. Il est démoli en 1960.

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