mission 01 2009
Les « grandes oreilles » de la Marine nationale 

Conçu par Thales et construit par les chantiers néerlandais  Niestern Sander, le Dupuy de Lôme remplace le Bougainville dans ses missions de  collecteur de renseignements. Doté à cet effet d'intercepteurs de transmissions  et du système MINREM (Moyen Interarmées Navalisé de recherches  ElectroMagnétiques ), cette unité peut mener des opérations d'écoute et de  goniométrie. Basé à Brest, il sera amené à réaliser des campagnes outremer et  sera conduit par un équipage très réduit (30 hommes), auxquels il faut ajouter  80 spécialistes du renseignement.

Bateau hautement militaire, le Dupuy de Lôme a été construit suivant les  standards marine marchande. « Il répond aux normes SOLAS, avec certificat de  navire à passagers. La conduite est des plus simples avec une passerelle  intégrée, ce qui permet de limiter l'équipage à 30 personnes », explique le  capitaine de frégate Jean-Michel Martinet, commandant du navire. L'utilisation  des spécificités civiles permet d'obtenir un navire à la conception  architecturale simple, mais robuste et surtout très économique. Outre des coûts  réduits en personnel, les opérations de maintenance sont simplifiées et le  contrat signé par le ministère de la défense stipule que la disponibilité de  cette unité doit atteindre 350 jours par an. A l'instar des BPC, l'agencement  intérieur du bâtiment ne donne vraiment pas l'impression d'être en terrain  militaire. Larges coursives, cloisonnement espacé, cabines doubles et un certain  confort marquent l'ambiance du Dupuy de Lôme. 
Propulsé par deux diesels  alternateurs Caterpillar 3512 B, il est doté d'ailerons stabilisateurs et peut  filer 16 noeuds. « L'autonomie peut atteindre 70 jours mais généralement, les  missions ne dépassent pas les 40 jours », souligne son nouveau pacha. La  réalisation du navire a été confiée à Thales et à la Compagnie Maritime Nantaise  (CMN), ce qui explique que le bateau soit immatriculé à Nantes. Maîtres d'?uvre  du programme, les deux entreprises ont également décroché en juin dernier un  contrat de maintien en condition opérationnelle (MCO) pour les 5 prochaines  années. Le montant global du projet est de 140 millions d'euros, dont 20  millions pour la tranche MCO. 
 
 
