Léon Gautier à 100 ans -Bon anniversaire Monsieur
A l'aube du 6 juin 1944, à l'extrême est du dispositif allié, sur la plage de Sword,
les hommes du 1er bataillon A de fusiliers marins commandos, avec à leur tête le lieutenant de vaisseau Kieffer, s'élancent, parmi les tout premiers, à l'assaut des plages de Normandie, dans ce qui s'annonce comme la plus audacieuse opération amphibie de la Seconde Guerre mondiale.
L'officier général termine son discours par ces mots "Messieurs, demain, on les aura. " Conscient de l'avantage que peut conférer la présence de Français dans les premières vagues d'assaut, notamment pour la collecte de renseignements dans leur langue natale, Lovat est parvenu à intégrer le 1er BFMC au dispositif allié. Mieux, en sincère francophile qu'il est, il ne les cantonne pas à un rôle de figurant. Le général écossais leur fait l'insigne honneur de débarquer parmi les tout premiers sur les plages
Ces 177 Français font partie du commando n°4 du lieutenant-colonel Dawson, qui compose, avec les commandos n° 3 et 6 ainsi que le 45e Royal Marines Commandos, la 1re Special Service Brigade du général Lovat. Si, pour les Britanniques, il s'agit de venger leurs frères d'armes tombés à Dieppe, pour les hommes de Kieffer, en revanche, c'est une autre affaire. En ce jour où se joue la libération du pays, leur présence prend un caractère singulier. Ils sont non seulement les premiers Français en uniforme à combattre les Allemands sur le sol de France depuis la défaite de 1940, mais aussi les seuls parmi les 200 000 hommes que compte débarquer le haut commandement allié le jour J. De surcroît, il ne s'agit plus, comme au temps des raids, de glaner quelques renseignements puis de repartir. Cette fois, il faut rester ou mourir.
"Les commandos partent pour l'aventure, Soleil couchant les salue"
"Les commandos partent pour l'aventure, Soleil couchant les salue"
Tout débute un soir de mars. Alors que le sud de l'Angleterre a pris l'allure d'un vaste camp retranché aménagé pour accueillir les millions de soldats alliés et les maintenir au secret le plus absolu, la décision est subitement prise de cesser tous les raids en préparation et de transférer les commandos à Bexhill, petite station balnéaire située en face des côtes françaises. Le 24 mai, le brigadier général Lovat reçoit l'ordre de prendre le train jusqu'à un camp américain entre Portsmouth et Southampton, non loin de Fareham.
Quelques jours plus tard, le 5 juin, vers 16 heures, les soldats du commando n° 4 s'installent dans les GMC direction l'embouchure de la rivière Hamble. La ville de Warsash est l'un des points de départ des chalands qui emportent les soldats vers la France. Là, avant leur embarquement, Lovat réunit ses commandos et leur adresse un dernier message d'encouragement. À la fin de son allocution, il se tourne vers les hommes de Dawson et plus particulièrement vers les soldats du bataillon de Kieffer. Dans la langue de Molière qu'il maîtrise à la perfection, il flatte leur orgueil et leur déclare d'une façon aussi simple que solennelle "Vous allez être les premiers soldats français à casser la gueule aux Boches en France même. Vous allez nous montrer ce que vous savez faire. "
L'officier général termine son discours par ces mots "Messieurs, demain, on les aura. " Conscient de l'avantage que peut conférer la présence de Français dans les premières vagues d'assaut, notamment pour la collecte de renseignements dans leur langue natale, Lovat est parvenu à intégrer le 1er BFMC au dispositif allié. Mieux, en sincère francophile qu'il est, il ne les cantonne pas à un rôle de figurant. Le général écossais leur fait l'insigne honneur de débarquer parmi les tout premiers sur les plages