Base Navale 1919 Constantinople
le Q. G. de l'année d'orient est à Constantinople
Salonique , 8 février. Le général Franchet
d'Esperey accompagné de son état-inajor, a
quitté hier Sa Ionique pour se rendre à
Conslantinople, où a été trunsféré le siège du
quartier général de l'armée d'Orien.
L'Ouest-Eclair 9 février 1919
La flotte alliée devant Constantinople
POURQUOI ALLONS-NOUS EN TURQUIE ?
Un événement prestigieux s'est accompli la flotte alliée croise devant Constantinople, elle s'est embossée dans la Corne d'Or au
nom magique, à l'heure même où Enver- pacha, Talaat et Djemal, les trois chefs du
Comité Union et Progrès, responsables du désastre turc, quittaient la, capitale pour une destination inconnue.
Pourquoi les Alliés vont à Constantinople
Les Alliés vont à Constantinople, non point
mus par un désir de vanité et pour y étaler leur force en humiliant d'anciens ennemis qui
ont prouvé leur bravoure. Ils vont à Constantinople pour ouvrir la mer Noire et pour sauver des mains de brigands ce qui reste de civilisation dans le sud de la Russie. Leur arrivée marquera la banqueroute finale do la
ligne Berlin-Bagdad et l'émancipation de la Turquie délivrée du joug allemand. Ils vont
à Constantinople pour sauver la Russie de la famine. La Russie va au-devant d'un hiver terrible. Le combustible 'va manquer et on a
de la peine à se représenter ce que serait un hiver russe sans feu et sans pain.
Que faire de Constantinople?
le général anglais qui y commande les forces alliées a notifié à ia Sublime Porte, conformément aux instructions du gouvernement britannique, qu'il prenait le contrôle de la police et du service de santé. La vie des étrangers et des sujets ottomans va se trouver plus efficacement garantie. Mais,ainsi que le fait remarquer le Temps. Constantinoplen'est pas une ville quelconque. Le sort qu'on lui fait n'intéresse pas seulement la population qui y vit.
Qu'une administration européenne s'installe dans la capitale de la Turquie, à l'entréedu Bosphore, c'est un événement historique qui intéresse le monde entier.
Que fera-t-on de Constantinople
Le sort de la capitale ottomane sera évidemment réglé par la Conférence de la paix. La question de Constantinoplese lie étroitement a celle des détroits, et celle-ci demeure tout aussi préoccupante que par le passé
Les Alliés, si l'on veut la Ligue des Nations, aura à établir là-bas un pouvoir indépendant de la population, qui, tout en assurant les libertés auxquelles ont droit-les divers éléments, ne sont pas exposé à devenir le serviteur de ses administrés. Ce gouvernement on n'en peut pas trouver la tète à Constantinople même. Peut-on l'aller chercher chez les grandes puissances? La grande puissance qui aurait la garde de Constantinople tirerait de cette situation tant d'avantages que la jalousie naîtrait de l'inégalité instituée On a suggéré l'idée de s'adresser à de petites puissances, à des pays protégés eux-mêmes par de grands Etats. La Belgique a paru à quelques-uns toute désignée. La Belgique a des droits ceux, d'abord, que lui confèrent les malheurs survenus à son peuple; ceux qu'elle tire de l'évocation de l'histoire Le 16 mai 1204, le fils de BaudouinVII de Flandres fut, sous le nom de Baudouin Ier couronné par l'armée latine, empereur, dans la cathédrale de Sainte-Sophie.
Tel est le glorieux précédent en faveur du peuple belge. Dans cet ordre d'idées. le gouvernement helvétique a exprimé récemment l'opinion suivante « Si la Société des Nations venait dès maintenant à être établie, Constantinople pourrait, en raison des grands intérêts internationaux se rattachant à la possession des Détroits, former. avec ceux-ci et un suffisant hinterland, un Etat international sous la protection de la Société, qui en nommerait le gouverneur pour des périodes déterminées. Ce gouverneur serait chargé de veiller à la sauvegarde des intérêts internationaux susvisés et de pourvoir à l'administration de l'Etat avec les nécessaires franchises municipales. Si le gouverneurde Constantinople doit un jour être belge, pourquoi ne le fait-on pas venir tout de suite de Bruxelles?
L'Ouest-Eclair 16 novembre 1918
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