26 mai 2019

Croiseur Lavoisier Islande Oeuvres de mer hôpital Reykjavik

Les Hôpitaux Français en Islande 

Extrait du rapport de fin de campagne du médecin de 1ère classe  C. Defressine, médecin major du "Lavoisier"


C’est au printemps 1894 que fut finalement fondé, à Paris, une société dont la mission était de venir en aide aux marins de la grande pêche, la Société des Œuvres de Mer (SOM). Il s’agissait d’apporter sur les lieux de pêche des secours matériels, moraux et religieux aux marins passant de longs mois sur les bancs d’Islande. Afin de mener à bien sa mission, la Société des Œuvres de Mer devait se munir d’un navire spécial avec un médecin, un aumônier, mais surtout obtenir des fonds suffisants afin de financer cette œuvre importante. Très populaire dès son lancement, et ce dans toutes les classes de la société, la SOM fut financée en grande partie par la générosité publique. L’apostolat des œuvres de mer se concrétisa par deux types de réalisations, les maisons de marins et les navires-hôpitaux. Une de ces maisons fut fondée, dès le début, c’est-à-dire en 1896, à Faskrudsfjordur. La mission principale de la Société des Œuvres de Mer demeurait l’envoi de navires-hôpitaux. 

Des navires de la Marine nationale sillonnaient aussi l’Atlantique nord pour des missions militaires avec, à leur bord, des médecins dont le rôle était essentiellement de soigner les équipages. Néanmoins, comme en témoignent les rapports, ces médecins furent amenés à soigner des pêcheurs, et se virent rapidement attribuer, en raison de l’importance des flottilles de la grande pêche, une mission d’assistance et de surveillance des pêcheurs. Ce n’est cependant qu’après la loi du 26 février 1911 que l’Etat envoya un navire tous les ans à partir du mois d’avril, avec pour mission de porter secours aux goélettes françaises et d’exercer un rôle de surveillance et de police de la flottille

Reykjavik, le panneau commémoratif présentant l'hôpital français a été dévoilé le dimanche 11 juin 2017 dans le cadre de la fête de la Mer
Construit par le Gouvernement français pour soigner les pêcheurs de morues au large des côtes islandaises, ce bâtiment constitue un symbole de cette époque de la grande pêche « à Islande » quand quelque 200 goélettes et plusieurs milliers de pêcheurs participaient chaque année à la saison de pêche. Près de 4000 marins y ont laissé leur vie, sans compter les nombreux pêcheurs qui ont dû leur survie aux efforts des sauveteurs islandais.

Reykjavik, les autorités devant l'hôpital français 


En 1901 fut fondée à Dunkerque, avec l’approbation du gouvernement français, la Société de l’Hôpital français de Reykjavik, qui changea rapidement de nom pour devenir la Société des Hôpitaux français d’Islande (SHFI). Cette société se donna pour mission de construire des hôpitaux français sur le sol islandais. Afin d’assurer la navette entre les bateaux de pêche français et ces hôpitaux, mais aussi d’assurer les premiers soins, la SHFI arma en 1909 le vapeur ambulance France, embarquant à son bord un médecin de la Marine et comportant une infirmerie de 6 lits. En 1909, après seulement 8 ans d’existence, la SHFI possédait trois hôpitaux en Islande, à Reykjavik, à Faskrudsfjordur, et aux îles Vestmann. Dans ces hôpitaux furent détachées des infirmières diplômées qui travaillaient dans de grands hôpitaux parisiens et des médecins islandais



SERVICE MÉDICAL PENDANT LA CAMPAGNE DU LAVOISIER (ANNÉE 1906) Ressources d'assistance sur les côtes d'Islande. 


Il y a peu d'années encore, les lacunes ne manquaient pas dans les ressources d'assistance par les postes médicaux et hospitaliers de la côte d'Islande. Depuis, la situation a changé...




En même temps que des hôpitaux étaient élevés par une société française, les Islandais se mettaient en devoir de multiplier les leurs, en particulier sur la côte nord. On peut dire qu'aujourd'hui la carte d'assistance est complète et que nos pêcheurs, où qu'ils se trouvent, ont à leur portée des moyens de secours certains et, tout au moins, suffisants.





Sans entrer dans les détails de l'installation des hôpitaux: islandais, pour la plupart connus, et en réservant pour un chapitre spécial les données relatives à nos propres établissements, nous donnons un relevé topographique qui parlera mieux que toute description.Nous signalerons seulement l'absolue nécessité du maintien en fonction de l'hôpital de Patricksfjord. Cette baie est une des plus fréquentée par nos pêcheurs, spécialement les Binicais, à partir de mai.




Dans le but de secourir en cas de maladie ou de blessures les marins français qui fréquentent les mers d'Islande, la "société des hôpitaux français d'Islande" possède et entretient sur les côtes de l'ile trois établissements.
Le premier, en date et en importance, a été élevé dans l'ouest, à Reykjaiwick en 1902; un second à Faskrudford, sur la côte est, en 1904; le dernier dans le sud, aux îles Westmann, à la fin de l'année dernière.




Tous les trois ont été construits sur les plans et sous la direction d'un architecte de Copenhague,M. Bald. Les agents consulaires de France à Reykjawicket à Faskrudfjord en ont la surveillance administrative; le service médical est assuré par des médecins islandais; le personnel est en partie français, en partie islandais.




Dans ces établissements, qui restent ouverts toute l'année, nos pêcheurs reçoivent, par droit de priorité, moyennant un prix fixé. à la journée, les soins que nécessite leur état. Les, étrangers des deux sexes peuvent y être également admis, sous la condition expresse que leur hospitalisation ne préjudicie en rien à nos nationaux.

Hôpital de Reykjawick. A l'heure actuelle, dans la troisième année de son fonctionnement, l'hôpital de Reykjawick, avec ses vingt lits pour malades répartis en deux salles et quatre chambres, peut être considéré comme aménagé dans de bonnes conditions de confort, en rapport avec les données de l'hygiène moderne des petits établissement à pavillon unique.





Hôpital de Faskrudfjord.


-L'installation de l'hôpital de Faskrudfjord a été complétée depuis l'année dernière par le matériel nécessaire,à la salle d'opérations (table et arsenal de chirurgie) et par une modeste bibliothèque, Il fonctionne actuellement dans des- conditions satisfaisantes.





Il y aurait à le pourvoir encore d'appareils pour la désinfection de la literie et des locaux (étuve et formolateur). Une étuve d'un modèle inférieur à celle de Reykjawick sera suffisante.




Le directeur, M. le docteur Georgsson, qui est en même temps notre agent consulaire, habitait jusqu'ici dans l'hôpital même, La  construction d'une maison particulière à son usage est décidée et imminente. A la prochaine campagne, l'établissement sera entièrement affecté au perso nnel subalterne et aux malades. Ces derniersauront alors à leur disposition une vingtaine de lits, répartis en 7 salles ou chambres, dont une dans les mansardes. Comme à Reykjawick, la question d'isolement des affections contagieuses est difficile à résoudre. Les tuberculeux et les typhiques, en particulier, auront néanmoins des chambres spéciales



Hôpital d'HEIMAEY îles Vestmann aujourd'hui résidence privée

Hôpital des îles Westmann. Le troisième hôpital de la société dunkerquoise a été construit en août et septembre 1905, sur le terrain acheté par le Lavoisier, pour le compte de la société, au début de la précédente campagne.

Il se compose essentiellement d'un seul pavillon flanqué d'une annexe. Le pavillon en bois sur soubassement en pierre, sans sous-sol et couvert de tôle ondulée, comprend un étage et des mansardes, avec cuisine, salle de bains, salle d'opérations, lingerie et séchoir. Il contient 9 lits pour malades, répartis en 3 chambres de 3 lits.Dans l'annexe se trouvent le dépôt mortuaire, le magasin et la buanderie. Entre le pavillon et l'annexe, une citerne alimentée par les eaux de la pluie recueillies sur les toits.

Cette ambulance est placée sous la surveillance administrative de notre agent consulaire à Reykjawick, M. Zimsen. Un commerçant résidant aux Westmann, M. Gisli Johnson, en a la gérance par délégation.Le docteur Haldor Gummlaugssol, qui parle français, assure le service médical.






Le  Lavoisier


16 mars 1903, Guidon du Capitaine de vaisseau Henri De FAUBOURNET de MONTFERRAND, Chef de la Division navale de TERRE-NEUVE et d'ISLANDE et Commandant le bâtiment.
État-Major général : Robert De MARGUERYE, Lieutenant de vaisseau, Adjudant de division - Honoré PONS, Mécanicien principal de 2ème classe, Mécanicien de division - Alexandre De MARQUEISSAC, Commissaire de 1ère classe, Commissaire de division - Joseph GLÉRANT, Médecin de 1ère classe, Médecin de division.
État-Major :
Second : Auguste BANON, Capitaine de frégate.
Lieutenant de vaisseau : Léon De CROUSNILHON (torp.).
Enseignes de vaisseau : Laurent DECOUX (can.) - Émile GILARD (fus.) - Joseph VIORT.
Mécanicien principal de 2ème classe : Jean VALET.


Sources :

Ambassade de France en Islande 

BNF Gallica SERVICE MÉDICAL PENDANT LA CAMPAGNE DU LAVOISIER (ANNÉE 1906) 

https://sites.google.com/site/hopitalfrancais/la-societe-minjavernd

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