13 BEAUFORT aux Kerguelen
Le 08 avril à 19h00, à la VHF, j'entends : « Disker, Disker de 13 BEAUFORT... ». Le voilier annoncé, un CONTEST de 43 pieds pointe son étrave au large de l'îlot Channer. Le skipper demande des informations sur le point de mouillage. On le comprend, il fait nuit noire et on n'y voit absolument rien.
Alors qu'il dépasse le coffre sans le voir, on ne s'affole pas, on sait qu'il y de l'eau derrière et on lui demande de faire 180°, puis de repartir en réduisant son allure. Guy le skipper qui parle très bien le français, fait la manœuvre et tombe sur le mouillage, vient s’amarrer et nous remercie grandement pour
l'aide. Puis dans un français parfait, avec seulement un petit accent anglais, nous dit : « Excusez moi Disker, c'est quoi le coffre ??? ». Il ne connaît pas le sens de ce mot et nous n'avons fait que l'employer depuis un bon quart d'heure pour le guider. Avec Lova et les quelques personnes présentes nous rions vraiment de bon cœur.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin et le départ approche. Avec lui deux belles tempêtes qui arrivent sur PAF et qui vont se succéder à un jour d'intervalle. La décision est prise par le skipper de les laisser passer.
Malheureusement, pendant la nuit du second coup de vent, rien ne résiste à cette prodigieuse et puissante tempête et notre voilier se retrouve échoué, ensablé en fond de baie, avec un joli trou dans son étrave.
C'est un coup dur pour tout le monde, heureusement la solidarité va jouer à plein. Dès les premiers jours des tentatives de désensablement débutent. La manœuvre consiste à bloquer des futs de 200 litres et toutes les bouées possibles pour gagner en flottabilité et faire avancer le bateau sur les marées hautes.
Les leçons de nos premières tentatives sont comprises et nous changeons de stratégie. Nous allons creuser un chenal et faire en sorte que le bateau ne recule plus. Pour cela Romain, notre chef Infra viendra à chaque marée basse creuser autour et devant le bateau. Lova notre bosco se charge de placer des ancres solides pour amarrer le voilier. Les autres gars donnent des coups de mains, en coupant les algues sur les bouts ou les chaines, déplaçant les ancres, dégageant la quille (quand ils le peuvent).... À la première marée nous avançons seulement d'une dizaine de mètres. Qu'importe, nous ne reculons plus et la suivante c'est près de 35 mètres que nous gagnons. Enfin dans la nuit du 30 avril au 01 mai, le bateau flotte pour la première fois depuis presqu'un mois. Il rejoindra le mouillage du chaland à 3h00 du matin. Fatigués mais heureux d'avoir réussi, malgré le
vent, le froid, la pluie, le sable, les algues.... Les sourires sont sur toutes les lèvres. On fêtera dignement cette belle victoire le soir à Totoche. Le champagne sera offert par Guy le skipper à toute la mission, rassemblée pour la circonstance.
Lundi 05 mai, Guy est sur son bateau, à quai. Toutes les opérations pour son départ ont été réalisées. Il décide de partir vers PERTH en AUSTRALIE. La mission 64 est sur le quai. Moins de 4 heures plus tard, Guy appelle à la VHF : « Je suis au large de Pointe Suzanne, à l’extérieur du golfe du Morbihan. Tout va très bien. Merci encore à vous tous ».
Au revoir Guy, bon vent, belle mer et donne des nouvelles l'ami.
08-04-2014 13 Beaufort Kerguelen Port aux Français |
Le 08 avril à 19h00, à la VHF, j'entends : « Disker, Disker de 13 BEAUFORT... ». Le voilier annoncé, un CONTEST de 43 pieds pointe son étrave au large de l'îlot Channer. Le skipper demande des informations sur le point de mouillage. On le comprend, il fait nuit noire et on n'y voit absolument rien.
Tout d'abord guidé par ma lampe frontale qui clignote et qu'il aperçoit, on le guide vers le coffre de « LA CURIEUSE », aidé par Lova, le bosco qui connaît parfaitement l'endroit. Nous vivons là, notre première anecdote, drôle, d'autres le seront moins, mais nous ne le savons pas encore.
Alors qu'il dépasse le coffre sans le voir, on ne s'affole pas, on sait qu'il y de l'eau derrière et on lui demande de faire 180°, puis de repartir en réduisant son allure. Guy le skipper qui parle très bien le français, fait la manœuvre et tombe sur le mouillage, vient s’amarrer et nous remercie grandement pour
l'aide. Puis dans un français parfait, avec seulement un petit accent anglais, nous dit : « Excusez moi Disker, c'est quoi le coffre ??? ». Il ne connaît pas le sens de ce mot et nous n'avons fait que l'employer depuis un bon quart d'heure pour le guider. Avec Lova et les quelques personnes présentes nous rions vraiment de bon cœur.
Guy ne débarquera que le lendemain matin, avec le sourire qui ne le quittera quasiment jamais même dans les moments difficiles que nous vivrons plus tard. L'escale de 3 jours se passe formidablement bien. Il visite la base, va à l'anse des pachas avec Yves, de la réserve.
Il organise une petite virée en bateau pour quelques privilégiés, dont je fais partie. J'avoue que c'était une journée formidable avec des conditions météos favorables qui nous permettront de faire le tour du golfe et de rentrer avec un feu d'artifice de dauphins de Commerson qui resteront jouer avec l'étrave pendant plus d'une heure.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin et le départ approche. Avec lui deux belles tempêtes qui arrivent sur PAF et qui vont se succéder à un jour d'intervalle. La décision est prise par le skipper de les laisser passer.
Nous parvenons à faire avancer le voilier d'une dizaine de mètres, mais une tempête, nous fait reculer d'autant et les coefficients de marée chutent. Il faut se résoudre à attendre la prochaine marée, dans 15 jours. Pendant ce temps, Guy,avec l'aide de "Nico du garage", tentent de réparer la propulsion, tandis que Lova, notre Bosco s'occupe de reboucher l'étrave avec des couches de fibres de verres et de la résine époxy.
Les leçons de nos premières tentatives sont comprises et nous changeons de stratégie. Nous allons creuser un chenal et faire en sorte que le bateau ne recule plus. Pour cela Romain, notre chef Infra viendra à chaque marée basse creuser autour et devant le bateau. Lova notre bosco se charge de placer des ancres solides pour amarrer le voilier. Les autres gars donnent des coups de mains, en coupant les algues sur les bouts ou les chaines, déplaçant les ancres, dégageant la quille (quand ils le peuvent).... À la première marée nous avançons seulement d'une dizaine de mètres. Qu'importe, nous ne reculons plus et la suivante c'est près de 35 mètres que nous gagnons. Enfin dans la nuit du 30 avril au 01 mai, le bateau flotte pour la première fois depuis presqu'un mois. Il rejoindra le mouillage du chaland à 3h00 du matin. Fatigués mais heureux d'avoir réussi, malgré le
vent, le froid, la pluie, le sable, les algues.... Les sourires sont sur toutes les lèvres. On fêtera dignement cette belle victoire le soir à Totoche. Le champagne sera offert par Guy le skipper à toute la mission, rassemblée pour la circonstance.
Lundi 05 mai, Guy est sur son bateau, à quai. Toutes les opérations pour son départ ont été réalisées. Il décide de partir vers PERTH en AUSTRALIE. La mission 64 est sur le quai. Moins de 4 heures plus tard, Guy appelle à la VHF : « Je suis au large de Pointe Suzanne, à l’extérieur du golfe du Morbihan. Tout va très bien. Merci encore à vous tous ».
Au revoir Guy, bon vent, belle mer et donne des nouvelles l'ami.
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