Les Oubliés de Saint-PaulIls étaient originaires de Concarneau et de sa région
A la fin du 19e siècle, la France pour affirmer sa souveraineté sur les îles australes de l’Océan Indien (Crozet Kerguelen Saint-Paul Amsterdam) convoitées par Anglais et Australiens donne la concession des îles Kerguelen aux frères Henry et René Bossières qui obtiendront plus tard la concession de l’île Saint-Paul.
En 1928,
les Bossières décident d’exploiter la pêche à la langouste. Ils fondent
« La Langouste Française » qui recrute des pêcheurs bretons de la
région de Concarneau. Après des débuts prometteurs, en février 1930 six Bretons
et un Malgache acceptent d’assurer la maintenance des installations durant
l’hivernage dont un couple Victor et Louise Brunou.
Saint-Paul 1931 Cliché Aubert de la Ruë |
Le
bateau ravitailleur promis ne passe pas. Louise
Brunou donne naissance à une petite Paule qui décédera au bout de 2
mois, Emmanuel Pulloc’h, François
Ramamonzi, Victor Brunou, Pierre Quillivic décèdent du scorbut ou périssent en
mer.
A ce
jour, malgré les nombreux écrits et récits, la mémoire de cette triste aventure
s’efface inexorablement. Les concessions des tombes des survivants ne sont pas
renouvelées, le souvenir de ces évènements n’est pas gardé dans la mémoire
collective par un nom de rue, une stèle ou un monument.
photo JM Bergougniou |
Profitant de ma visite à Pont L'Abbé pour honorer Bruno Le Floc'h et après avoir découvert le tableau de Mathurin Méheut représentant le port de Sainte-Marine et l'abri du marin, je décide de retrouver Dominique Virlouvet la Présidente de la nouvelle association "Les oubliés de Saint-Paul".
Rendez-vous est donc pris à Concarneau pour un entretien avec le journal Ouest-France et une visite du cimetière de Concarneau.
photo JM Bergougniou |
Descendant vers le fond du cimetière, nous nous rendons vers la tombe de Louise Brunou. Sa découverte à nécessité de nombreuses recherches.
photo JM Bergougniou |
Celle qui est connue aujourd'hui comme Louise Brunou est née Le Meur.
Elle se marie en première noce avec Victor Réferet (acte de naissance alors que la tombe porte le nom de Réferret avec 2 R).
De ce premier mariage nait une fille Maria Louise Joséphine le 10 décembre 1920.
Après le décès de son premier mari Louise épouse Victor Brunou. De ce mariage naîtra Paule en mars 1930. Elle y décédera à l'âge de deux mois.
Elle se marie en première noce avec Victor Réferet (acte de naissance alors que la tombe porte le nom de Réferret avec 2 R).
De ce premier mariage nait une fille Maria Louise Joséphine le 10 décembre 1920.
Après le décès de son premier mari Louise épouse Victor Brunou. De ce mariage naîtra Paule en mars 1930. Elle y décédera à l'âge de deux mois.
En France personne ne connait rien du drame qui se joue. La Famille envoie Maria (10 ans) retrouver ses parents à Saint-Paul.
Louise Brunou et sa fille Maria sur la tombe de Victor et Paule Cliché Aubert de la Ruë |
Elle arrivera pour apprendre le décès de son beau-père et de sa demie soeur qu'elle n'aura pas connu. Maria se marie avec Albert Pinson en 1947. Elle est enterrée à Paray-Vieille-Poste avec son fils.
photo JM Bergougniou |
Rentrée à Concarneau, Louise refera sa vie et épousera Jean-Louis Gourmelen dont elle aura un fils Louis. "Lili" Gourmelen est décédé au Croisic le 20 octobre 1995 sans descendance.
Sur la tombe une petite affichette "Cette concession est échue, Veuillez vous adresser à la Mairie - Service de l'Etat civil.
photo JM Bergougniou |
Et surprise la tombe est fleurie. Quelqu'un à l'occasion de la Toussaint aura pris le soin de déposer une fleur naturelle. Délicate attention qui nous questionne…
photo JM Bergougniou |
Nous quittons la tombe de Louise pour gagner celle de Julien Le Huludut après être passé près du monument des péris en mer lors de la tempête des 19 et 20 septembre 1930. Nos "Oubliés de Saint-Paul" ne pourraient-ils pas trouver dans le cimetière une place pour une stèle, une plaque pour en conserver le souvenir?
photo JM Bergougniou |
Nous arrivons sur la tombe de Julien le Huludut et là nouvelle surprise.
photo JM Bergougniou |
Sur la pierre portant les noms de la famille, délicatement coincé derrière les fleurs, une feuille de papier. On pense d'abord au vent pouvant avoir transporté une feuille volante qui se serait arrimée à la tombe avec l'aide du bouquet de fleurs.
photo JM Bergougniou |
En nous approchant nous découvrons que c'est une page de Ouest-France...
Ouest-France du 21 Mars 2013. photo JM Bergougniou |
Et en titre "Pas de second oubli pour les Oubliés de Saint-Paul. Ce n'est donc pas le hasard d'un vent fripon qui à déposé cette feuille sur la tombe mais une âme bien intentionnée qui souhaitait montrer par ce geste, qu'elle n'avait pas oublié, qu'il ne fallait pas oublier.
photo JM Bergougniou |
Les démarches entreprises par Dominique et Maryvonne auraient-elles marqué les esprits des Concarnois ?
Souhaitons que la Municipalité dans un premier temps accorde une concession à perpétuité pour leur repos éternel et dans un deuxième engage une discussion avec les représentants de l'association pour conserver la mémoire de cette triste aventure.
Pourquoi ne pas envisager une rue, une place dans le cadre de l'aménagement du nouveau port? La pose d'une plaque pourrait être envisagé à l'île Saint-Paul et à Concarneau...
Souhaitons aussi que leurs tombes soient dans le futur aussi connues et fleuries que celle de l'Abbé Forveille.
photo JM Bergougniou |
photo JM Bergougniou |
Originaire de la Mayenne, il vient à Concarneau comme précepteur d'une riche famille. Il est attaqué et saoulé. Chargé dans une brouette, il sera promené dans les rues de Concarneau pour le ridiculiser. L'histoire raconte que ses agresseurs auraient tous péri de mort violente.
Depuis sa tombe est toujours fleurie et ornée de chapelets, de plaques et d'objets déposés en ex-voto. Les Concarnois lui prêteraient volontiers des pouvoirs au moment des examens ou des départs en voyage. Sa tombe fait l'objet d'un véritable culte.
Photos JM Bergougniou
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