31 mars 2020

Croiseur Jules Michelet contre-torpilleur Mortier Odessa Lorient Rochefort

Croiseur Jules Michelet


Le Croiseur Cuirassé Jules MICHELET et le Contre Torpilleur MORTIER



A l’occasion des 350ème anniversaire de la ville de LORIENT, la Poste à émis un collector*de 10 timbres représentant diverses vues de la ville. Un de ces timbres représente le Croiseur Cuirassé Jules MICHELET à quai avec le Contre Torpilleur MORTIER sortant du port militaire.




Le Croiseur Cuirassé Jules MICHELET **



Croiseur Cuirassé similaire au Léon GAMBETTA avec un blindage en acier type Krupp de 150 mm pour la ceinture et de 205 mm pour la passerelle. 



Mis sur cale à l’arsenal de LORIENT à partir du 01 juin1904 et lancé le 31 août 1905. Il sera mis au service actif le 10 décembre 1908. Le Jules MICHELET ralliera TOULON pour intégrer le 01 janvier 1909 l’Escadre de la Méditerranée ; sous les ordres du Capitaine de Vaisseau CAUVY.



Le bâtiment servira en 1912 et 1913 aux Antilles, avant d’incorporé la 1ère division légère de la 1ère armée navale sous les ordres du Capitaine de Vaisseau MORIN de la RIVIERE.

A partir d’avril 1914 le Croiseur Cuirassé sert comme navire Amiral de la 2ème division ; il participe en janvier 1916 à l’évacuation de l’armée serbe ; 

Courrier d'Odessa pour la France  Trésor et Poste 9-4-1919

puis est affecté d’août 1917 à juin 1919 à la 1ère division en Grèce et en mer noire. 
A participé au débarquement des troupes françaises à ODESSA (Ukraine).



Mis en réserve le 01 juillet 1920 à TOULON, il sera réarmé en 1922 pour faire campagne en Extrême-Orient avec le VICTOR HUGO ; et stationne à SAIGON.



Remis en réserve en 1929, il servira de cible de tir pour l’Ecole des Canonniers à partir de 1931 ; et sera coulé en 1937 par le sous-marin THETIS.

Ouverture de l’Agence Postale du 01 mai 1925 au 15 juillet 1929

Caractéristiques : Déplacement : 12 900 tonnes Vitesse : 22,8 nœuds Dimensions : 148 x 21,4 x 8,2 mètres Puissance : 29 000 cv


Le Contre Torpilleur MORTIER ( M )


Construit à l’arsenal de ROCHEFORT à partir du 12 septembre 1904, il sera lancé le 23 mars 1906 et mis en service en janvier 1908 ; ou il rallie l’ Escadre du Nord jusqu’en décembre 1909. Le MORTIER intègre à partir de novembre l’Escadre de la Méditerranée ; et sera affecté de juin 1912 à décembre 1915 à la 1° armée navale à la 4° Escadre des Torpilleurs d’ Escadre.


Après des réparations à Alger de janvier à mai 1916, il servira d’Escorte aux sous-marins, jusqu’en janvier 1917. Il rallie Toulon pour cinq mois pour des nouvelles réparations. Intégré à la division des patrouilles de Provence jusqu’en juin 1919. Il sert jusqu’en octobre 1923 d’annexe de l’école des torpilleurs.

Rayé du service actif le 30 mars 1927. La coque sera mit en vente par l’administration des domaines le 26 octobre 1927 à Toulon.

Caractéristiques : Déplacement : 356 tonnes Vitesse : 28 nœuds Dimensions : 58 x 6,53 x 2,95 mètres

*Collector vendu uniquement sur le département du Morbihan

** Historien français du 19° siècle, libéral et anticlérical ( 1798 Paris – 1874 Hyères )


Merci à Patrick Le Pestipon confiné à Larmor-Plage
http://envelopmer.blogspot.com/2013/08/croiseur-cuirasse-jules-michelet.html

http://envelopmer.blogspot.com/2016/06/lorient-350-ans-morbihan-cuirasse-jules.html

30 mars 2020

Le Colbert à Amsterdam TAAF Australie Port Adelaïde Marie Détrée Hourrière

Le Colbert à Amsterdam TAAF



Restons dans les Champenois, après avoir évoqué l'Escorteur Rapide Le Champenois, évoquons Colbert (JB pour les intimes).

Le cardinal Mazarin, peu avant sa mort le 9 mars 1661, recommande à Louis XIV de prendre Colbert à son service par la phrase célèbre : « Sire, je dois tout à votre Majesté, mais je m'acquitte de ma dette en lui présentant Colbert ». Celui-ci devient intendant des finances le 8 mars 1661.

Le 5 septembre 1661, le surintendant Fouquet, tombé en disgrâce à la suite des analyses de Colbert, est arrêté à Nantes par d'Artagnan. 

À la suite de cette arrestation, Louis XIV supprime la charge de surintendant des finances et décide de l'exercer lui-même avec l'aide d'un Conseil créé le 15 septembre à l'instigation de Colbert : le Conseil royal des finances

Colbert est l'un des trois conseillers qui forment ce conseil et le chef effectif de l'administration des Finances. Le 12 décembre 1665 il reste seul contrôleur général des finances et est désormais désigné le plus souvent par ce titre.

Régulièrement la philatélie des Terres Australes rend hommage aux unités de la Marine nationales qui sont passées par les TAAF. 
Le Colbert n'y coupe pas.

TàD agence postale Croiseur Colbert 17-10-1988

L'agence postale du Colbert a été ouverte le 1er mars 1959. Le Colbert transporte 2 fois le général de Gaulle notamment lors du voyage au Québec. L'agence ferme le 31 mai 1991.


Commémoration de la fondation de l'Australie : participation de la France


Pour les préparer, un comité français pour le bicentenaire a été créé en 1985, avec l'appui du Gouvernement (la présidence en étant  confiée à M. André Giraud et la vice-présidence à M. Jean-François Deniau). Pendant deux ans, le comité a coordonné les initiatives publiques et privées, qui constituent la participation française évaluée à 110 M.F., dont plus du tiers est financé sur fonds publics.

Indépendamment du rassemblement, le 26 janvier dernier, des grands voiliers à Sydney avec la participation de la goëlette française " l'Espérance ", la présence française revêtira un aspect essentiellement culturel. M. Giraud, représentant officiel du gouvernement français aux cérémonies dubicentenaire, a inauguré, le 23 février, le musée Lapérouse, à Botany-Bay, consacré aux explorateurs français du XVIIIe siècle dans le Pacifique Sud, dont la création est due à une initiative française.

A cette occasion, le porte-hélicoptère " Jeanne d'Arc " et le " Commandant Bourdais " ont fait escale à Sydney. Les principales autres manifestations françaises sont : la tournée de l'orchestre intercontemporain, de M. Pierre Boulez ; celle de la Comédie française qui jouera " le Bourgeois Gentilhomme " ; un cycle Olivier Messiaen, en présence du maître ; des représentations du Mahabharata ", de M. Peter Brooks ; une exposition, intitulée " 300 ans de sculpture française ", qui comprendra quelques toiles de peintres du XVIIIe siècle.

La France participera en bonne place à l'exposition internationale de Brisbane ; son pavillon sera, en effet, l'un des plus grands, au coeur de l'ensemble de la C.E.E. On peut également mentionner la mise en oeuvre de nombreux jumelages ou " pactes d'amitié " conclus ou en voie de l'être, dont ceux de Versailles avec Canberra (célébré en juin dernier à Versailles, le conseil général des Yvelines va présenter un spectacle reproduisant celui de l'inauguration du palais de Versailles en 1664), du Vésinet avec Hunters Hill ; d'Albi avec Randwick ; de Saint-Cloud avec Woolahra (3 municipalités de la banlieue de Sydney), de Toulouse avec Melbourne et de Mazamet avec Geelong. Enfin, la marine française participera à la parade navale de Sydney prévue pour le mois d'octobre.

Le Colbert sera à Melbourne et Port Adelaïde 

12 au 17 octobre : escale à Melbourne avec le Commandant Bory.
21 au 23 octobre : escale à Adelaïde.



Le Colbert quitte Port Adelaide, 24 Octobre 1988.



28 octobre au 2 novembre : escale à Freemantle.
8 novembre : passage à l'île Saint Paul.

Escale à Amsterdam TAAF

Le premier projet de Marie Détrée-Hourriere représente le Colbert sur une légine. Le projet évolue, le C611 monumental se réduit et la légine disparaissent.




Marie Détrée-Hourriere 
Marie Détrée maîtrise la peinture à l'huile mais la gouache reste sa technique de prédilection pour les œuvres réalisées sur le motif : la belle matité des couleurs, la rapidité de séchage ainsi que la légèreté du support papier, font de cette technique un compagnon de voyage indispensable.












Enveloppe souvenir du passage à Amsterdam le 8-11-1988








Le Colbert à Port Adélaïde







Photos Adelaïde

Jenny Scott

29 mars 2020

Le Champenois 1975 LUBECK

Le Champenois 1975 LUBECK



Mis sur cale le 20 août 1954 aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Nantes, Le Champenois est lancé le 12 mars 1955. Comme les sept premiers E-52A, et en tant que tel, il est construit sur financement américain au titre du PAM (Programme d'Aide Mutuelle). Il porte d'ailleurs le numéro DE.1011 dans la nomenclature de l'US Navy.



Baptisé le 21 juin 1956, il est admis au service actif le 1er juin 1957, basé dans un premier temps à Toulon au GAASM (Groupe d'Action Anti-Sous-Marine).

Il est affecté à Brest le 13 septembre 1961 au sein de la 3ème division d'escorteurs rapides (escadre légère). Le Champenois est le dernier escorteur rapide a participer aux opérations d'Afrique du Nord jusqu'au 21 novembre 1961.



Il sera mis en réserve quelques mois à Brest, en 1970, avant d'être réarmé. Au printemps 1972, il assure l'escorte du Commandant Bory du Cap (Afrique du Sud) à Cherbourg, lors du retour pour refonte en métropole de cet aviso-escorteur.


On retrouve Le Champenois ensuite aux Antilles (février et mars 1973), puis comme conserve de la Jeanne-d'Arc, remplaçant l'aviso-escorteur Victor-Schoelcher depuis Carthagène en Colombie jusqu'à son retour à Brest le 12 avril 1973.

DEUXIÈME CAMPAGNE DE LA JEANNE D'ARC 1972/1973 [23314]
Jean GALLIOU
973 | Jean GALLIOU

https://www.cinematheque-bretagne.bzh/Base-documentaire-426-23314-0-0.html

Balboa 16-18/03 (Panama)
18 mars 1973, le Victor Schoelcher quitte définitivement le navire-école.
Les Saintes 24-26/03 (France)
Fort de France 27-31/03 (France)
La Dominique 31/03 (La Dominique)
Traversée de l’Atlantique accompagné de l’escorteur rapide Le Champenois
Funchal (Madère) 08/04 (Portugal)
Barcelone 12-16/04 (Espagne)
En mai-juin 1974, il est à nouveau aux Antilles. Le 7 octobre 1974, Le Champenois fait sauter et coule, en tirant 160 obus de 57 mm, le caboteur Ammersee qui dérive en Manche et est chargé de 150 tonnes de dynamite.




Le 8 juillet 1975, il fait sa dernière escale au Havre, avant d'être désarmé à Brest. Il est mis en réserve en août 1975. Restitué en 1976 aux Etats-Unis. Sa coque est coulée par l'US Navy en novembre 1978, en Atlantique.


sources :

28 mars 2020

Le sous-marin Provence 1979

Le sous-marin Provence 


Quelque part en Méditerranée, le Suffren piste un sous-marin appartenant à une nation étrangère. "Un intrus qui se trouve dans notre zone d'intérêt. Nous ne connaissons pas ses intentions, il est identifié et nous n'avons pas été détectés", chuchote visiblement satisfait le commandant en second du Suffren, le capitaine de corvette, Laurent, 37 ans. Le sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) français, le Suffren, est considéré comme l'un des sous-marins les plus silencieux du monde.
Dans le central opérationnel, un lieu sombre qui "invite au silence et à la concentration", une vingtaine de sous-mariniers, s'entraîne dans une salle de simulation, à Toulon. Les logiciels ou encore les consoles pour les systèmes de combat et les sonars sont identiques à ceux qui se trouvent à bord du Suffren. "Le simulateur est instructif et c'est exactement ce que l'on retrouve à bord", résume ainsi le premier maître, Jérémy, 33 ans, en charge de la conduite de la chaufferie nucléaire et de l'usine électrique.
Mais bien avant cela 




Avec la mise en service des SNLE dans la Marine nationale française dans les années 1970, il est décidé pour les forces sous-marines la construction d'une classe de SNA utilisant la même technologie de propulsion, mais reprenant, pour des questions de coût, la forme de coque des classe Agosta. Cet « Agosta à propulsion nucléaire » est tout d'abord connu sous le nom de SNA 72 puis classe Provence (les deux bâtiments suivants s'appelant Bretagne et Bourgogne), avant d'être rebaptisés sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing.





LE lancement du sous-marin Provence, prototype des sous-marins nucléaires d'attaque a eu lieu le 7 juillet dans l'arsenal de Cherbourg en présence du capitaine de frégate Foillard, son commandant, et de l'ingénieur en chef de l'armement La Mière, chargé du programme S.N.A.

La présente série, qui devrait être « figée » à cinq unités selon l'Etat-Major, avait été décidée en juin 1975 par un conseil de défense sous le nom de « programme SNA 72 ». Mais c'est par une dépêche de mise en chantier datée du 4 mars 1976 que le ministre de la Défense a passé commande du prototype, dont la construction a pu effectivement commencer en juillet de la même année, les dimensions du bâtiment permettant d'utiliser les infrastructures — atelier de préfébrication des tronçons de coque épaisse, cale de construction et forme d'achèvement notamment — qui avaient déjà servi à la réalisation des sous-marins classiques, et tout dernièrement au programme des sous-marins de 1 200 tonnes du type Agosta.

La Provence est le 85ème sous-marin construit à Cherbourg

et c'est pour reprendre une vieille tradition de la Marine que les sous-marins nucléaires d'attaque prendront le nom de provinces de France, le dernier bâtiment de la série ayant été un cuirassé du programme 1912. Un autre sous-marin nucléaire d'attaque est actuellement en construction : la Bretagne, qui sera suivi d'un troisième, la Bourgogne, réalisé dans la même cale où a été construite la Provence. Le prototype devrait effectuer ses essais officiels au cours du premier semestre de l'année 1981 pour entrer en service actif à Toulon début 1982.

Rappelons que les S.N.A. de la 1ère génération déplaceront moins de 2 700 tonnes en plongée pour une longueur de 72 m, soit seulement 5 mètres de plus que les sous-marins du type Agosta, dont ils possèderont le système d'arme, soit quatorze torpilles du dernier modèle, lancées à partir de quatre tubes placés à l'avant. ■' La direction technique des constructions navales a confié la conception et la réalisation de la chaufferie nucléaire, donnant une puissance continue dis,ponible de 48 mégawatts thermiques, au Commissariat l'énergie atomique, et celle de l'appareil turbo-moteur électrique à l'établissement d'Indret.

La chaufferie nucléaire peut fournir une puissance notable correspondant aux vitesses usuelles en circulation primaire naturelle, ajoutant ainsi la discrétion à l'autonomie énergétique de longue durée qu'elle donne au bâtiment.

René MOIRAND



Ce sont les SNA les plus compacts du monde, ce qui a causé quelques difficultés pour l'intégration du réacteur à eau pressurisée K48. La conception de ce dernier étant validée par le prototype baptisé « CAP » pour « Chaufferie avancée prototype » construit en 1974

Le navire de tête fut livré en 1983 et a repris le nom de son illustre prédécesseur, le Rubis, qui fit partie des FNFL et fut fait Compagnon de la Libération. Le 3e de la série ne porte pas un nom de pierre précieuse mais reprend celui du Casabianca, un sous marin de 1 500 tonnes qui s'est échappé du sabordage de Toulon et s'est distingué en Méditerranée durant la seconde guerre mondiale.

Le 18 mai 1991, Nuits-Saint-Georges (Département de la Côte-d'Or) devient la ville marraine du sous-marin Rubis

Merci à Patrick Le Pestipon pour l'enveloppe

sources :

Dans les salles secrètes d’un des sous-marins les plus silencieux du monde
L'équipage du nouveau sous-marin nucléaire d'attaque français achève son entraînement sur simulateur à Toulon avant les essais en mer

Par Jeremy Michaudet
https://www.laprovence.com/article/edition-marseille/5799494/a-bord-du-suffren-comme-si-vous-y-etiez.html

Cols bleus 



27 mars 2020

COVID-19 Corona virus et Sous-marin

SNLE la vie en mer et le confinement COVID-19

Interview, par la Chaîne Tébéo, du Contre Amiral Dominique SALLES concernant le confinement. La journaliste tente de faire un parallèle entre le confinement imposé par la pandémie du coronavirus et la capacité des sous-mariniers à rester plusieurs jours enfermés. Deux situations bien différentes que nous explique Dominique SALLES.
https://www.youtube.com/watch?v=t3YnVi0bi84&feature=youtu.be
Photo JM Bergougniou
A chaque début de mission, tout le monde embarque avec ses microbes et virus. L’air qui fonctionne en circuit fermé à bord du sous-marin les véhicule. Les filtres et pièges à particules placés dans les systèmes d'aération ne suffisent pas pour les éliminer. Le pic épidémique est atteint autour du dixième jour, avant de retrouver une atmosphère parfaitement saine les cinquante jours suivants. En pointe sur les mesures d’hygiène et de santé à bord, l’équipage évite de se serrer la main afin de limiter la transmission des microbes. Particulièrement durant les dix premiers jours de la patrouille.



Photo JM Bergougniou

Leur univers s'apparente à celui de la Station spatiale internationale. Sauf que pendant 70 jours, les 108 marins du Téméraire ne voient même pas la terre. Ce bâtiment est l’un des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la Marine nationale basés à l’Ile Longue, face à Brest. Chacun de ces SNLE peut embarquer 16 missiles balistiques intercontinentaux. Encore équipé du M45, le Téméraire sera le dernier à recevoir le M51 après sa transformation programmée dès cette fin d'année (30 mois de travaux à Brest).


Photo JM Bergougniou
ces équipages de SNLE quittent leur vie de tous les jours pour l'austère monde du silence et ses restrictions en tout genre. Fini l'ultra-connexion et les réseaux sociaux ! Ils plongent sur une route et dans un endroit que seul le commandant et une petite dizaine de marins connaissent, à bord. À terre, personne ne sait où le bâtiment se trouve, même pas le chef d'état-major et encore moins le président de la République qui possède les codes de l'arme atomique.

Photo JM Bergougniou



Le sous-marin quitte sous bonne escorte la rade de Brest et disparaît dans les profondeurs dès le franchissement du talus continental. En immersion, il peut recevoir quelques messages mais n'émet absolument rien. La rupture avec la terre est totale. Même les messages que peuvent envoyer les familles aux marins, une fois par semaine, sont limités à 40 mots.




Photo JM Bergougniou

Seules les bonnes nouvelles arrivent à bord. Les mauvaises restent à terre et parviennent, le cas échéant, au commandant. La mission ne doit souffrir d'aucun fléchissement. Sur un navire d'une telle complexité, emportant l'équivalent de 400 à 500 fois la force de frappe déployée sur Hiroshima, les marins doivent rester parfaitement concentrés sur leur tâche. 

Photo JM Bergougniou

En cas de coup dur à terre ou de mauvaises nouvelles durant leur absence, c'est le commandant, à quelques heures de l'arrivée, qui se charge d'informer les marins. Mais en amont, tout est entrepris pour minimiser l'impact de la vie laissée à terre. Pas question de partir diminué ou avec des soucis plein la tête... Les marins sont invités à informer leur hiérarchie des possibles événements familiaux. Santé, vie de couple, difficultés financières, préoccupations familiales... Tout déballer avant d'embarquer. À terre, les services sociaux de la Marine et la solidarité entre les épouses jouent à plein.



Les sous-marins nucléaires de la force de dissuasion sont tendus vers leur objectif d’assurer leur mission jusqu’au bout. Porter le danger de l’arme nucléaire, sans jamais être détecté et si possible faire surface. Tout est entrepris à bord pour ne pas déroger à cet objectif n°1.

Photo JM Bergougniou

Le médecin du SNLE dispose par exemple d’une infirmerie très complète puisqu’elle accueille un véritable bloc opératoire avec appareils de mesures et poste de radiologie. Le médecin, qui n’est pas chirurgien, est formé deux années supplémentaires pour procéder aux opérations de première nécessité, l’objectif du sous-marin étant de rester en immersion et limiter au maximum les évacuations par hélitreuillage. 

Photo JM Bergougniou

 500 patrouilles, quinze marins ont dû être évacués pour raison médicale. Une centaine d’interventions chirurgicales ont été pratiquées à bord des SNLE, en 45 ans de permanence à la mer assurées d'abord par les six bâtiments du type Le Redoutable puis par les quatre Triomphant, dont le Téméraire fait partie.




A bord, le rythme de travail est soutenu tout au long de la mission. Autour de 15 heures par jour, voire plus si les tâches à bord le commandent. 

Photo JM Bergougniou

Le sommeil est en règle générale rythmé en deux parties sur 24 h. Les temps de loisirs sont essentiels pour rester tout aussi efficaces du premier au dernier jour de la patrouille.



Le temps des parties de cartes et des films diffusés au carré est révolu. La plupart des marins a aujourd’hui son ordinateur portable et son programme personnalisé qu’il suit dans sa chambre. Une banque de disques, films et programmes est mise à disposition de l'équipage, qui bénéficie aussi d'une bibliothèque, mais la plupart des marins emportent leur propre sélection en partant.

Photo JM Bergougniou

L’équipe d’animation des carrés se charge d’organiser des activités collectives comme des lotos, des jeux concours ou des rendez-vous où l’on se retrouve plutôt que de passer son temps libre derrière un ordinateur.


Cette évolution au sein des équipages interpelle au plus haut niveau de la marine et particulièrement à bord des sous-marins où la notion d’équipage et de moment partagé entre collègues est essentielle. Comment maintenir la bonne humeur, les bons rapports et une certaine dynamique de groupe si tout le monde part se réfugier derrière son écran en fin de service ?
Photo JM Bergougniou



Le sport, même s’il reste limité (quelques vélos de salle et des haltères) à manipuler le long des tubes lance-missiles est également encouragé par les animateurs du bord et par le médecin en personne qui veille à la santé et à la silhouette des marins. Ces loisirs revêtent une importance considérable à bord de bâtiments où l’on embarque pour 70 jours non-stop dans son lieu de travail.








Photo JM Bergougniou

Merci à Bernard Hily et Gérard Bosch

Sources :

https://www.asafrance.fr/item/marine-nationale-la-vie-sur-snle-70-jours-sans-voir-la-terre.html

https://www.youtube.com/watch?v=t3YnVi0bi84&feature=youtu.be

https://www.youtube.com/watch?v=qNiKmVgsHAE

PHM Commandant Blaison TANGER MED25 Maroc EUNAVFORMED IRINI

TANGER MED25 PHM Cdt Blaison  Le 23 avril 2025, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison a appareillé de Brest dans le cadre de...