28 mars 2020

Le sous-marin Provence 1979

Le sous-marin Provence 


Quelque part en Méditerranée, le Suffren piste un sous-marin appartenant à une nation étrangère. "Un intrus qui se trouve dans notre zone d'intérêt. Nous ne connaissons pas ses intentions, il est identifié et nous n'avons pas été détectés", chuchote visiblement satisfait le commandant en second du Suffren, le capitaine de corvette, Laurent, 37 ans. Le sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) français, le Suffren, est considéré comme l'un des sous-marins les plus silencieux du monde.
Dans le central opérationnel, un lieu sombre qui "invite au silence et à la concentration", une vingtaine de sous-mariniers, s'entraîne dans une salle de simulation, à Toulon. Les logiciels ou encore les consoles pour les systèmes de combat et les sonars sont identiques à ceux qui se trouvent à bord du Suffren. "Le simulateur est instructif et c'est exactement ce que l'on retrouve à bord", résume ainsi le premier maître, Jérémy, 33 ans, en charge de la conduite de la chaufferie nucléaire et de l'usine électrique.
Mais bien avant cela 




Avec la mise en service des SNLE dans la Marine nationale française dans les années 1970, il est décidé pour les forces sous-marines la construction d'une classe de SNA utilisant la même technologie de propulsion, mais reprenant, pour des questions de coût, la forme de coque des classe Agosta. Cet « Agosta à propulsion nucléaire » est tout d'abord connu sous le nom de SNA 72 puis classe Provence (les deux bâtiments suivants s'appelant Bretagne et Bourgogne), avant d'être rebaptisés sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing.





LE lancement du sous-marin Provence, prototype des sous-marins nucléaires d'attaque a eu lieu le 7 juillet dans l'arsenal de Cherbourg en présence du capitaine de frégate Foillard, son commandant, et de l'ingénieur en chef de l'armement La Mière, chargé du programme S.N.A.

La présente série, qui devrait être « figée » à cinq unités selon l'Etat-Major, avait été décidée en juin 1975 par un conseil de défense sous le nom de « programme SNA 72 ». Mais c'est par une dépêche de mise en chantier datée du 4 mars 1976 que le ministre de la Défense a passé commande du prototype, dont la construction a pu effectivement commencer en juillet de la même année, les dimensions du bâtiment permettant d'utiliser les infrastructures — atelier de préfébrication des tronçons de coque épaisse, cale de construction et forme d'achèvement notamment — qui avaient déjà servi à la réalisation des sous-marins classiques, et tout dernièrement au programme des sous-marins de 1 200 tonnes du type Agosta.

La Provence est le 85ème sous-marin construit à Cherbourg

et c'est pour reprendre une vieille tradition de la Marine que les sous-marins nucléaires d'attaque prendront le nom de provinces de France, le dernier bâtiment de la série ayant été un cuirassé du programme 1912. Un autre sous-marin nucléaire d'attaque est actuellement en construction : la Bretagne, qui sera suivi d'un troisième, la Bourgogne, réalisé dans la même cale où a été construite la Provence. Le prototype devrait effectuer ses essais officiels au cours du premier semestre de l'année 1981 pour entrer en service actif à Toulon début 1982.

Rappelons que les S.N.A. de la 1ère génération déplaceront moins de 2 700 tonnes en plongée pour une longueur de 72 m, soit seulement 5 mètres de plus que les sous-marins du type Agosta, dont ils possèderont le système d'arme, soit quatorze torpilles du dernier modèle, lancées à partir de quatre tubes placés à l'avant. ■' La direction technique des constructions navales a confié la conception et la réalisation de la chaufferie nucléaire, donnant une puissance continue dis,ponible de 48 mégawatts thermiques, au Commissariat l'énergie atomique, et celle de l'appareil turbo-moteur électrique à l'établissement d'Indret.

La chaufferie nucléaire peut fournir une puissance notable correspondant aux vitesses usuelles en circulation primaire naturelle, ajoutant ainsi la discrétion à l'autonomie énergétique de longue durée qu'elle donne au bâtiment.

René MOIRAND



Ce sont les SNA les plus compacts du monde, ce qui a causé quelques difficultés pour l'intégration du réacteur à eau pressurisée K48. La conception de ce dernier étant validée par le prototype baptisé « CAP » pour « Chaufferie avancée prototype » construit en 1974

Le navire de tête fut livré en 1983 et a repris le nom de son illustre prédécesseur, le Rubis, qui fit partie des FNFL et fut fait Compagnon de la Libération. Le 3e de la série ne porte pas un nom de pierre précieuse mais reprend celui du Casabianca, un sous marin de 1 500 tonnes qui s'est échappé du sabordage de Toulon et s'est distingué en Méditerranée durant la seconde guerre mondiale.

Le 18 mai 1991, Nuits-Saint-Georges (Département de la Côte-d'Or) devient la ville marraine du sous-marin Rubis

Merci à Patrick Le Pestipon pour l'enveloppe

sources :

Dans les salles secrètes d’un des sous-marins les plus silencieux du monde
L'équipage du nouveau sous-marin nucléaire d'attaque français achève son entraînement sur simulateur à Toulon avant les essais en mer

Par Jeremy Michaudet
https://www.laprovence.com/article/edition-marseille/5799494/a-bord-du-suffren-comme-si-vous-y-etiez.html

Cols bleus 



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