27 octobre 2019

TAAF Le Gros Ventre Kerguelen Saint Alouärn exploration Terres Australes

TAAF Kerguelen Le Gros Ventre

Le Gros Ventre est une gabare, issu du transport fluvial (Loire, Charente), mais qui, en prenant du poids (une gabare qui prend du poids ne pouvait qu'être nommée le Gros Ventre!) et en étant pontée, est devenue un navire adapté à la navigation océanique. La Marine royale les utilise régulièrement depuis 1715. Un peu plus petites que les flûtes, avec qui on les confond souvent, elles remplisse le même rôle qu’elles : le transport de troupes et de matériel, le ravitaillement des postes coloniaux



12 février 1772. Après plus d’un mois de mer dans des conditions difficiles, Yves de Kerguelen, commandant une flotte de deux navires, la Fortune et le Gros-Ventre, découvre deux îlots à l’ouest des îles qui porteront son nom, qu’il baptise Iles de la Fortune. Le 13 février, à 6 heures du matin, un "gros cap très élevé" est repéré, puis "une continuation de terres, qui s’étendaient à toute vue depuis le nord-est jusqu’au sud du compas, ce qui comprenait environ vingt-cinq lieues d’étendue de côtes". L’enseigne de vaisseau du Boisguehenneuc, second du Gros-Ventre, commandé par Saint Aloüarn, se rend en canot au sud de la Péninsule Rallier du Baty sur la Plage de la Possession. Après un débarquement difficile en raison du ressac, il en prend "possession en la forme ordinaire, en arborant pavillon et autres cérémonies usitées en pareil cas".






Long de 36,5 mètres et de 350 tx de port, le Gros Ventre est construit en 1766 à Bayonne par Léon Guignace. Bien que navire de charge, il porte en batterie 10 canons de six livres et sur les gaillards 6 pièces de type pierrier car c'est un bâtiment de la Marine royale. A son premier armement en 1767, il est prévu d’être servi par un équipage de 73 hommes dont 6 officiers.



Extrait du journal de l'enseigne de vaisseau du Boisguehenneuc



« A midy et demy, nous nous sommes trouvés à l’entrée d’une baye qui paraissoit nous prometre un mouillage assuré. On a mis le canot à la mer. M. de Saint Aloüarn ma envoyé prendre connoissance des sondes de cette baye, savoir s’il prometoit y mouiller. Comme la mer étoit trop grosse pour un canot, j’ay mis deux heures et demy pour y arriver. Malgré le courage et la bonne volonté des canotiers et de quelques soldats que l’on m’avoit donné, je me suis occupé, pendant le peu de temps que le jour me laissoit, à prendre connoissance des sondes de la baye et assurer un mouillage pour le batimant. Il étoit 4 heures du soir lorsque j’y entrois. Cette baye na de profondeur que deux tiers de lieue sur cinq quarts de lieue de large. Les deux cotés de la baye sont très seins. Le coté de tribord est beaucoup plus escarpez. On trouve à l’entrée quarante brasses d’eau. Le reste de la baye est 12 brasses, 10 brasses, 8 brasses et 5 brasses tout à terre. Des deux cottés le fonds est le même sable vasar. Dans le fonds de la baye à tribord en entrant, il y a une barre très forte qui s’éloigne de terre à un demy quart de lieue. Jay sondé au pied de la barre, jy ay trouvé le même fonds.


Extrait du journal du Sergent Lafortune, qui commandait un petit détachement du régiment Royal Comtois et qui participa à la prise de possession
La côte sud de Kerguelen photo JM Bergougniou
« Le canot du « Gros ventre », malgré la force du courant et du vent, doubla plusieurs pointe (…). Le canot s’approcha dont de la terre, nous crumes voir une quantité d’habitant rangé en ordre de bataille pour soposer à notre desente. Mais nous fûmes bien surpris lorsque nous reconnûmes ces habitans pour de gros oiseaux d’une singulière estracteures. Ils vont sy droït sur leur pate qu’on les prendroit pour des hommes. Ils ont près de trois pied de haut, pezant vingt cinq à trente livre. Leur plumage est comme celui d’un canard sauvage. Ils ont des nassoir comme des poissons, en place d’ailles, ne volle point, vivent des mouche sur le rivage et s’éloigne de dix lieu en mer. Il y plonge et se nourissent des poissons. Ses oiseaux se nomme painguoin.
A laproche de la terre, nous vîmes une quantité prodisieuse d’oiseau qui plongoit dans la mer. Il nous semblait voir que ces oiseaus ce ravigotait de notre arrivée. Il nous suivait jusqu’à terre et sen retournait plongent, se faisant voir de temps en temps. Il faisoit des cabriolle de droit à gauche. En un mot, il nous ravigotoit de la voir cabrioller dans la mer. Ces les mêmes que nous avions vû à terre. Il y a quantité de lyon marin ausy gros qu’un anne. Ils ont deux nageoir devant aux patte en nageoir d’errier. Le poil luissant, court, huilleux, la tête fort grosse et longue, des grandes oreilles des loup marin dont la peau bluatre et luissante font des eudulasion semblables à la gorge des pigeons. Aucun de ces animaux ne sont dangereux ny nuisible à l’homme. Nous en avons mangé beaucoup. La viande qui et rouge est aussy bonne que celle du lievre. La terre est couverte de ces animaux. Nous en avons laissé une prodisieuse quantité de tué, ne pouvant plus en embarquer davantage dans notre canot. Le rivage a quatorze brasse de font et permet un asses beau mouillage et de débarquement, une falaise espacieuse dans la baye, couverte de mouce de deux pieds de haut.





Les nom furent donnés par Yves de Kerguelen en 1772 à l’Anse du Gros Ventre et au Pic St-Allouarn, le commandant du Gros Ventre.




La "Mouche" était la chaloupe du Gros Ventre, le deuxième bateau de l'expédition de Kerguelen en 1772, avec laquelle se fit le premier débarquement sur l'île, le 13 février 1772 et qui permit à Boisguehenneuc, Mengam et Rosily de prendre possession de l'archipel "au nom du Roi de France". La chaloupe, gênante et trop lourde pour être embarquée, fut abandonnée au large de l'entrée de cette baie.



et le chaland du Marion Dufresne est nommé le Gros Ventre, il peut transporter un conteneur.

Le Gros Ventre Marion Dufresne photo JM Bergougniou
Sources :

Gallica-Bnf
TAAF


25 octobre 2019

Le BAP Jules Verne aux TAAF AMSTERDAM Martin de Viviès météorologie Terres Australes

Le BAP Jules Verne aux TAAF AMSTERDAM juillet 1983 



 Le BAP Jules Verne n'est venu qu'une fois aux Terres Australes en 1983 pour une évacuation sanitaire sur l'Ile d'Amsterdam. Il s'agissait d'évacuer le médecin...
Crozet l'hôpital photo JM Bergougniou
Sur chacun des quatre districts est installé un petit hôpital bien équipé (appareils de radiographie, pharmacie, télétransmission....). Un médecin est affecté sur Crozet, Amsterdam et Terre Adélie. Kerguelen, du fait du nombre d’hivernants, dispose soit d’un deuxième médecin soit d’un personnel infirmier. 

L'hôpital Saint-Yves Amsterdam Photo JM Bergougnio

Chaque année, les médecins soignent nombre de pathologies peu graves des hivernants, ils interviennent aussi quelquefois au profit des marins des bateaux en pêche dans la Zone économique exclusive, souvent pour de petites blessures. Bien entendu dans les cas plus graves, passé les premiers gestes de secours et de diagnostic, l’évacuation s’impose. Celle-ci ne peut être menée que par la mer avec des délais qui ne peuvent être guère inférieurs à six jours.





1983 - Après une escale à Port Victoria (11 au 15 janvier), le Jules Verne est de retour de sa mission Croix du Sud le 20 janvier, il stationne à Djibouti jusqu'au 20 avril, puis effectue un petit carénage à Mombasa (26 avril au 5 mai) qui se poursuit à Mayotte (8 au 26 mai).



Le BAP Jules Verne est à quai sur ce billet de 10 000 francs djiboutien

L'évolution de situation dans le nord de l'océan Indien permet de rééquilibrer l'activité de soutien entre le nord et le sud de la zone. Le 30 mai, le Jules Verne s'amarre au poste 7 de Port-des-Galets pour une période de 2 mois et demi de soutien à La Réunion, où il n'était pas venu depuis maintenant 3 ans.

Le dimanche 3 juillet, une évacuation sanitaire depuis l'île d'Amsterdam, située à près de 1600 nautiques de La Réunion, contraint le bâtiment à appareiller en urgence le lendemain, en ayant laissé à terre une partie de l'équipage du soutien pour continuer les travaux en cours. Mission accomplie, il revient neuf jours plus tard.




Souvenir de marin


Jules Verne - campagne 83/84 - Evacuation sanitaire aux Terres Australes du médecin de l'ile d'Amsterdam avec une triple fracture ouverte de la cheville Nous étions en escale à la Réunion, rapatriement du personnel sur le bord par message de la radio locale et par des patrouilles de gendarmes. Nous sommes partis avec seulement 2/3 de l'équipage.





Le Bâtiment atelier Polyvalent





Il a pour mission principale le soutien opérationnel d'une force aéronavale et/ou amphibie engagée dans une opération de projection; il s'agit d'accompagner une force navale et d'en assurer à la mer ou dans un point d'appui à proximité du théâtre des opérations, le soutien technique ( maintenance, assistance en cas d'avarie de combat ) ainsi que le ravitaillement en pièces de rechange et en munitions.
Il possède donc une organisation spécifique qui répond à ces exigences et qui associe aux services traditionnels nécessaires à la mise en oeuvre d'un bâtiment de cette importance ( 135 personnes réparties en 6 services ) un groupement soutien qui rassemble toutes les capacités techniques à mettre au service de la force à soutenir ( 132 personnes réparties en 3 services et 11 ateliers ).
A l'heure où la mobilité opérationnelle est plus que jamais d'actualité, le Jules Verne est capable d'apporter une très importante capacité de soutien mobile, qui fait de lui un élément essentiel de l'endurance d'une force navale sur un théâtre d'opération maritime.


Capacités de soutien logistique et humanitaire
Production et distribution d'eau distillée
Production d'énergie électrique et pneumatique
Ravitaillement en munitions et gazole
Soins aux personnes ( blocs opératoire, radiologie, cabinet dentaire, caisson de recompression, hôpital de 16 lits)
Accueil d'hélicoptères : possibilité de recevoir tout type d'hélicoptère en service dans la marine 

Amsterdam

Missions Météorologiques françaises à l'Ile de la Nouvelle-Amsterdam.
Implantation de la base Amsterdam Photo JM Bergougniou














L'installation d'une Station météorologique française sur l'île de la Nouvelle-Amsterdam avait été décidée en 1949. 




Le commandement en fut confié à un Ingénieur de la Météorologie, M. DE MARTIN DE VIVIES, assisté de quatre météorologistes, MM. TREUSSART, FAURE, SAHY et COURTOIS. Embarqués à bord du Sapmer qui se rendait pour la pêche à Saint-Paul d'Amsterdam, la mission, renforcée d'aides malgaches pour la période d'installation du camp, quittait La Réunion au début de décembre, arrivait fin décembre 1949 en vue de l'île et commençait aussitôt un débarquement périlleux des hommes et du matériel.


Base Martin de Viviès Amsterdam Photo JM Bergougniou


En trois mois, elle aménageait à force d'explosifs un quai de débarquement ; une route était taillée dans la falaise et construite dans des coulées de lave sur plusieurs centaines de mètres, jusqu'au camp proprement dit ; celui-ci, vaste et bien ordonnancé, a été érigé sur un plateau rocheux à 50 m d'altitude ; il se compose de six grandes baraques métalliques dont les aménagements intérieurs sont très confortables.



l'ancienne station météo surnommée La Mosquée Photo JM Bergougniou



Dès la première période du débarquement, une station météorologique de campagne fut installée, assurant quatre observations synoptiques principales quotidiennes et une veille continue du temps, consignées sur les imprimés climatologiques habituels.
En février, le contact radio était assuré avec la Station des Kerguelen qui servait de relais.



anciens aménagements Amsterdam Photo JM Bergougniou


Le 1er avril 1950, la Station météorologique permanente d'Amsterdam effectue un travail comparable à celui de l'île des Kerguelen et reprend l'élaboration dés cartes synoptiques provisoirement assurée par Kerguelen.



ballon sonde Photo JM Bergougniou




 Après la seconde guerre mondiale, de nombreux pays cherchent à implanter des stations radio-météo.

« Ces points délaissés, perdus dans les immensités des mers australes, ne vont pas tarder, à cause même de leur isolement, à être l’objet d’un intérêt international ».


Martin de Viviès


paysages d'Amsterdam Photo JM Bergougniou



« A une époque où les besoins sans cesse croissants des utilisateurs de la météorologie obligent certains pays, dont la France, à entretenir à gros frais, des stations flottantes (frégates météorologiques de l’Atlantique), une île située à des distances sensiblement égales (de l’ordre de 3 500 km) de l’Antarctique, de l’Australie et de Madagascar, devait nécessairement recevoir une station météorologique permanente. Il devenait non moins nécessaire de confirmer, par la présence, des droits que le défaut d’occupation et l’évolution du droit international auraient pu rendre contestable. »
Martin de Viviès


sources:

La météorologie juillet - septembre 1952
Netmarine 
Marine nationale 

24 octobre 2019

TAAF L'aviso colonial BOUGAINVILLE aux Terres Australes Crozet Kerguelen 1939

TAAF L'aviso colonial BOUGAINVILLE aux Kerguelen 1939


Parti de Diégo-Suarez le 11 janvier 1939, le Bougainville a fait escale à Durban, a mouillé à l'île Marion le 23 janvier, aux îles Crozet le 27 janvier; il a séjourné du 7 au 19 février sur la côte orientale des Kerguelen, a mouillé ensuite les 24 et 26 février à Amsterdam et à Saint-Paul, et est revenu à Diégo-Suarez le 12 mars 1939, après une escale à La Réunion et à Maurice. 





Au cours de cette croisière, les lieutenants de vaisseau M. Douguet et A. Guyot ont exécuté 20 stations océanographiques, où ils ont recueilli des échantillons d'eau de mer à la surface et aux profondeurs de 5o m et de 1oo m à l'aide de la bouteille à eau Nansen. Ces échantillons, au nombre de 67 ont été remis au mois de juin 1939 au laboratoire d'Océanographie Physique de l'Institut Océanographique. 


 Avec la collaboration de M. Alexandre Roche, assistant de ce laboratoire, leur chloruration a été immédiatement déterminée par la méthode de Knudsen, et comparaison avec l'eau normale du Laboratoire Hydrographique de Copenhague. Les résultats détaillés de ces mesures seront publiés dans le Bulletin de V Institut Océanographique . 
En voici les traits saillants : Les observations de température faites par le Bougainville s'intercalent très exactement, pour la partie orientale de la croisière, entre les isothermes de la carte de Schott pour le mois de février (Géographie des Indischen uad Stillen Ozeans). L'accord est moins bon pour la partie occidentale de la croisière entre Durban et Marion : les températures observées par le Bougainville sont inférieures de 1° environ aux températures de la carte de Schott.


 Pour les salinités, l'accord est meilleur aussi dans la partie orientale de la croisière que dans la partie occidentale. Au sud de l'Afrique, le Bougainville a traversé la région du maximum de salinité vers 35° de latitude Sud : à peu près dans les parages où l'indique la carte de Schott. Les densités in situ observées par le Bougainville sont généralement plus fortes que celles marquées sur la carte de Schott. Au cours de sa croisière, le Bougainville ne devait pas atteindre la ligne de convergence antarctique, mais il a traversé à l'aller et au retour, vers 42-43° de latitude, la ligne de convergence subtropicale (voir Discovery Reports, 15, The tlydrology ofthe Southern Oçean, fig. 4 5 p. 19)- Cette ligne de convergence s'est manifestée par une baisse rapide de la température de l'eau de mer, qui atteignit 2 par degré de latitude à Palier, au moins 1° au retour; par une baisse rapide de salinité d'environ 0,20 par degré de latitude.  


Dans les 40 èmes photo © JM Bergougniou

La ligne de convergence subtropicale marque la rencontre de la grande dérive vers l'Est et le Nord-Est causée par les « braves vents d'ouest » de l'Océan Austral, avec les courants venus des régions équatoriales généralement dirigés vers l'Ouest et le Sud-Ouest. Dans la région de la convergence, les eaux de surface ont tendance à s'enfoncer, et par suite la température et la salinité varient peu en profondeur dans les eaux superficielles. Au sud de la ligne de convergence les diminutions de température avec la profondeur observées par le Bougainville sont nettement plus faibles qu'au nord de la ligne de convergence. Au sud de cette ligne, la salinité varie peu ou augmente avec la profondeur; au nord elle diminue avec la profondeur. La ligne de convergence subtropicale sépare donc très nettement, en surface et au voisinage de la surface, des eaux de mer de nature très différente.

En l'absence d'occupation permanente de l'archipel, l'aviso Bougainville est envoyé à Crozet en janvier 1939. Sous le commandement de Fabre de la Ripelle, une cérémonie aux couleurs est effectuée sur l'Ile de la Possession, et une borne portant une plaque de bronze est mise en place au-dessus de la Baie du Marin qui reçoit ce nom à cette occasion. Des observations zoologiques, océanographiques et magnétiques sont menées à l'occasion de cette expédition.





Le 21 avril 1931, les Chantiers de la Gironde lançaient l'aviso colonial Bougainville. Admis au service actif le 15 février 1933, ses caractéristiques préfiguraient, déjà, celles des futurs avisos-escorteurs des années soixante. L'hydravion embarqué - Gourdou-Leseurre 832 puis Potez 452 - ajoutait une pointe d'originalité aux lignes élégantes du bâtiment. 


Conçu pour les mers chaudes, le Bougainville prenait la relève de l'Antarès à Diégo-Suarez en juin 1933. Après diverses missions qui le menèrent jusqu'en Indochine, l'aviso effectuera, en janvier et février 1939, une tournée dans les quarantièmes rugissants.

Le programme philatélique 2003 des TAAF porte témoignage de cet unique passage par l'émission d'un timbre poste du Bougainville paru le 1er janvier 2003. Gravé par le taille-doucier Pierre Albuisson, déjà auteur, en ce même territoire, des timbres du La Fayette et du BH La Pérouse, le point commun de ces trois vignettes se traduit par une valeur faciale de 2,44 € ne laissant guère de place pour une utilisation courante du tarif.

liqueur Jean Chatel

Max Douguet est du voyage En 1938, le gouvernement français souhaite réaffirmer sa souveraineté sur les TAAF. Le Bougainville, stationnaire à Madagascar, est alors désigné pour remplir une mission au caractère scientifique affirmé. L'aviso appareille de Diégo-Suarez le 11 janvier 1939 sous les ordres du CV Fabre de la Ripelle. Deux passagers de marque sont à bord le LV Max Douguet et l'industriel Jean Chatel qui, plus tard, fondera l'armement de la Sapmer. Max Douguet, futur amiral et peintre de la Marine, fort de son expérience en milieu polaire, sera un guide écouté. Après un rapide crochet par Marion, l'île aux Cochons est en vue le 26 janvier au matin. 


Le mauvais temps précipite le séjour à Crozet et cap est mis sur Kerguelen atteinte le 3 février. À la suite d'un séjour de deux semaines, le Bougainville quitte Kerguelen pour Amsterdam ralliée le 23 février. 


Crozet la chapelle avant restauration
photo © JM Bergougniou

Ici, se jouera un épisode rocambolesque avec la rencontre de Hohn de Boer, aventurier de son état et accessoirement pacha du vapeur île Bourbon. Le 25, le Bougainville laisse derrière lui Amsterdam pour rejoindre Saint-Paul. Outre la visite du cratère, le fait le plus notable sera l'érection, sur ordre du commandant, d'une modeste pyramide commémorant le passage de l'aviso.

Duel fratricide En septembre 1940, le Bougainville est affecté à la défense de Libreville. Le 2 novembre, détail qui a son importance, le corps de débarquement est mis à terre. Les jours suivants virent l'aviso repousser avec succès des attaques aériennes anglaises.

Le 9 novembre au matin, lorsque le Bougainville aperçoit au large le Savorgnan de Brazza, son frère jumeau, il ne sait pas encore qu'il vit son dernier jour d'existence. Le Savorgnan de Brazza, des FNFL, intime l'ordre au Bougainville, légaliste, de se rendre. Ce dernier refuse sèchement. Un duel fratricide s'engage à 14 h 15. Inégal. Une partie de l'équipage du Bougainville est à terre et de plus son artillerie connaît des avaries. L'aviso des FNFL enchaîne inexorablement les coups au but. En 30 minutes, l'aviso colonial Bougainville est réduit à l'état d'épave.

Jean-Paul Lecouvey

Cols Bleus

http://www.kerguelen-voyages.com/consulter/pageperso.asp?IsMenuHaut=1&LangueID=1&PagePersoID=476

CT Bourrasque à Saint-Malo - opération Dynamo Dunkerque Mai 1940

Saint-Malo le Contre Torpilleur  Bourrasque à quai 1936

Encore une unité de la Marine nationale sous les murs de Saint-Malo. Cette carte postale date des années 1936.


La classe Bourrasque est une série de douze torpilleurs de la marine nationale française (tranche 1923) et entrée en service de 1926 à 1928. Chaque unité porte le nom d'un vent.Les 26 torpilleurs de 1 500 tonnes familièrement appelés les 3 tuyaux furent les premiers torpilleurs construits après la première guerre mondiale. Ils appartenaient à deux classes pratiquement identiques, les 12 Bourrasque et les 14 L'Adroit. Ils étaient contemporains (mais en plus puissants) aux nouveaux destroyers britanniques classe V & W.

Le torpilleur « Bourrasque » aux régates de Saint-Malo
BREST, S juillet. (De notre Rédaotion)

Le torpilleur Bourrasque, de la deuxième escadre, commandé par le capitaine de corvette Maerten, est rentré hier matin à Brest, après avoir terminé son école à feu. Il appareillera aujourd'hui pour Saint-Malo, où il séjournera quinze jours à l'occasion des régates. La Bourrasque ralliera ensuite Cherbourg, son port d'attache.
L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial 10 juillet 1936

L'Ouest-Eclair 14 juillet 1936

Le 30 mai 1940 au matin, le torpilleur français Bourrasque (C.F. Fouqué) arrive à Douvres, en provenance de Cherbourg, en compagnie des torpilleurs français "Bouclier" (C.F. de la Fournière), "Branlebas" (C.C. de Cacqueray) et "Foudroyant" (C.C. Paul Fontaine). A 09h30, il reçoit l'ordre de se joindre au "Bouclier" et au "Branlebas" pour rallier Dunkerque. 


L’opération « Dynamo » (Dunkerque, 26 mai - 4 juin 1940)


Nom de code donné par les Britanniques à l’évacuation maritime vers la Grande-Bretagne des troupes alliées, cette opération semblait désespérée.


La fin de la Bourrasque 

Ils arrivent à 14h 15 au quai Félix Faure encombré d'une foule de soldats et de marins. L'embarquement commence aussitôt, 300 hommes de troupe et 7 à 800 hommes provenant de divers services montent à bord de la Bourrasque. Le torpilleur appareille vers 15h00 suivi du "Bouclier" et du "Branlebas" qui ont embarqué chacun environ 300 hommes. Prenant la route du nord appelé aussi "route Y", les trois bâtiments croisent le torpilleur "Foudroyant" venant de Douvres.
Le Bourrasque filait à 28 noeuds afin de rester le moins de temps possible dans le champ de tir des batteries de Nieuport. Au moment ou le tir allemand se déclencha, un incident de chauffe fit tomber la vitesse à 15 noeuds.



Un doute subsiste quand à savoir s'il s'agit d'un obus ou d'une mine qui coula le navire à 16h45. Toutefois, il semble peu probable qu'un seul obus (un seul choc) même de 150 mm puisse couler un tel navire (sauf un coup direct dans la soute à munitions). Il est donc plus probable qu'il s'agisse d'un contact avec une mine.

Naufrage dans la Manche du torpilleur le "Bourrasque", entré en collision avec une mine, lors de l'évacuation des troupes franco-britanniques entre le 26 mai et le 4 juin 1940.30 mai 1940, photographe SCA

L'équipage du "Branlebas", qui suit à 1 500 mètres, entendit l'énorme explosion qui secoua l'arrière du navire. Dans la panique, les gens sautèrent à l'eau et dans les canots de sauvetage.

Naufrage dans la Manche du torpilleur le "Bourrasque", entré en collision avec une mine, lors de l'évacuation des troupes franco-britanniques entre le 26 mai et le 4 juin 1940. 30 mai 1940, photographe SCA

Le commandant ordonne de faire passer la foule affolée vers l'avant dans le but de rééquilibrer le navire. Après s'être un moment incliné sur tribord, le torpilleur s'incline définitivement sur bâbord et chavire.




Le "Branlebas" se porte à son secours et recueille 520 passagers qu'il débarque à Douvres. Le sauvetage est également effectué par deux chalutiers anglais, le "Ut Prosim" et le "Yorkshire Lass" ainsi que par le "Naiad Errant" (commandé par le matelot de pont Samuel Palmer). Deux heures durant, ils prendront tous les risques pour recueillir 2 à 300 personnes, les autres périrent avec la "Bourrasque". Il y eut 16 tués et 250 à 300 disparus.

Sources :

Ouest-Eclair



Alger rue de la marine OQTF Algérie

 Alger  - de la marine à l'indépendance  On parle beaucoup en ce moment des relations franco-algériennes et de l'OQTF.  Mais qu'...