03 mai 2025

 lettre de L'Ile d'Aix vers Port-Liberté par La Rochelle 




En 1665, la création du port de Rochefort par Colbert entraîne à l'embouchure de la Charente d'importantes fortifications dont bénéficie aussitôt l'île d'Aix. Sous la direction du célèbre ingénieur Vauban, des ouvrages considérables de défense sont entrepris et le bourg actuel est tracé, l'ensemble étant terminé en 1704. 

Fort Boyard  © JM Bergougniou
Ces travaux n'empêchent pas les Anglais de s'emparer de l'île pendant quelques jours en 1757, ce qui pousse le gouvernement royal à entamer la construction de nouvelles fortifications. Louis XVI envoie sur l'île le marquis de Montalembert, l'un des précurseurs de la fortification moderne, ainsi que le célèbre Choderlos de Laclos, capitaine au corps royal du Génie, mais plus fameux pour avoir écrit les Liaisons dangereuses, ouvrage auquel il met la dernière main pendant son séjour sur l'île. 

Les fortifications de l'île d'Aix © JM Bergougniou


La Révolution devait rendre Aix tristement célèbre lorsqu'en 1794 des centaines de prêtres et de religieux furent entassés sur des bateaux laissés en rade où les conditions de salubrité étaient effroyables. Plus des deux tiers périrent et un grand nombre d'entre eux furent inhumés dans la crypte de l'église.

Les fortifications de l'île d'Aix © JM Bergougniou

Conscient de la menace permanente que représentaient les Anglais pour nos côtes de l'Atlantique, Bonaparte s'intéresse de très près aux fortifications de l'île d'Aix dès 1801. Devenu empereur, il décide de se rendre compte par lui-même de l'état des défenses. Arrivé à Rochefort le 4 avril 1808, il débarque le lendemain sur l'île et visite les casernes, ordonne la construction d'une maison pour le commandant de la place (c'est l'actuel musée Napoléon), d'une poudrière et d'un fort qu'on appellera Liédot dès 1812, du nom d'un colonel du Génie mort pendant la campagne de Russie. A partir de 1802-1803, 

Fort Boyard © JM Bergougniou
Napoléon avait fait également commencer la construction du célèbre fort Boyard dont il visite lui-même les travaux en descendant sur l'enrochement ; plusieurs fois interrompus, ils ne seront terminés qu'en 1859, alors que les progrès de l'artillerie auront rendu sans usage ce monstre de pierre qui avait nécessité en volume de pierres, cinq fois celui de l'Arc de Triomphe ! Mais tous ces travaux ne devaient pas empêcher les Anglais d'occuper à nouveau la rade de l'île d'Aix en avril 1809 et de détruire une partie de la flotte française en envoyant de brûlots contre nos navires (nom donné à des navires abandonnés par leur équipage et remplis de matières inflammables destinées à mettre le feu aux vaisseaux ennemis).



Mais l'heure de gloire de l'île d'Aix devait rester le dernier séjour en terre française qu'y fit Napoléon du 12 au 15 juillet 1815. Vaincu à Waterloo (18 juin 1815), il se réfugie quelques jours à Malmaison avant d'arriver à Rochefort le 3 juillet, persuadé qu'il allait recevoir des sauf-conduits afin d'embarquer pour l'Amérique. Les Anglais bloquant les rades de la Charente, Napoléon, après avoir longuement hésité, se décide à partir pour l'île d'Aix où il occupe la maison du commandant de la place dont il avait ordonné la construction sept ans auparavant. Au cours des quatre nuits qu'il y passe, indécis, en proie à des sentiments contradictoires, il refuse les offres de passer le barrage des vaisseaux anglais. Finalement persuadé de trouver une digne retraite en Angleterre, il prend la décision de se rendre à ses ennemis et écrit au Prince-Régent la lettre célèbre : "Altesse royale, en butte aux factions qui divisent mon pays et à l'inimitié des plus grandes puissances de l'Europe, j'ai consommé une carrière politique, et je viens, comme Thémistocle, m'asseoir au foyer du peuple Britannique. 

Je me mets sous la protection de ses lois que je réclame de votre altesse royale comme du plus puissant, du plus constant et du plus généreux de mes ennemis. Ile d'Aix, 13 juillet 1815. Napoléon". Le 15 juillet au matin, il monte sur le pont du Bellérophon, n'imaginant pas un seul instant que les Anglais le considéreraient prisonnier de guerre, ni qu'il l'enverraient en exil à Sainte-Hélène, petite île perdue au milieu de l'Atlantique Sud.

    Le phare de l'île d'Aix est constitué de deux tours hautes de 25,3 mètres © JM Bergougniou







Lettre du 7 mai 1808 au secrétaire de mairie de Port-Liberté (Port-Louis)  pour demander la copie d'un acte de mariage du 14 septembre 1793. La lettre adressée depuis l'île d'Aix va transiter par La Rochelle en Port Payé  P.16.P




Quelques dictons ou principes de l'île d'Aix

les dictons de l'île d'Aix sans modération 1 © JM Bergougniou

les dictons de l'île d'Aix sans modération 2 © JM Bergougniou

les dictons de l'île d'Aix sans modération 3 © JM Bergougniou

les dictons de l'île d'Aix sans modération 4 © JM Bergougniou


02 mai 2025

bicentenaire de la création des officiers de port Le Havre Marseille 1791 1991

création des officiers de port Marseille 1791 1991


Loi du 9-13 août 1791 article premier

Dans les villes maritimes  où il y a des tribunaux de commerce, il sera nommé des capitaines et lieutenants de ports, pour veiller à la liberté  et sûreté des ports et rades de commerce, et de leur navigation , à la police sur les quais et chantiers des mêmes ports, au lestage et délestage, à l'enlèvement des cadavres, et à l'exécution des lois de police des pêches et du services des pilotes.




Il faut remonter à l'Ordonnance sur la Marine d'août 1681 pour voir apparaître formellement cette fonction de surveillance et de régulation des espaces portuaires au travers du Titre II du Livre IVième intitulé "du maistre de quai". En charge de la police et de l'inspection sur les quais, il aura "soin de "faire ranger et amarrer les vaisseaux dans le Port, veillera à tout ce qui concerne la police des quais, ports et havres, et fera donner pour raison de ce toutes assignations nécessaires". 



L'ordonnance de 1689 « pour les armées navales et arsenaux de la Marine », bien que consacrée à la Marine du Roi, contient tout un titre sur les « capitaine de port » dont les missions sont finalement assez proches de celles des maistres de quai comme le placement des navires de la Marine mais aussi les bâtiments marchands qui souhaiteraient rentrer dans le port.




L'ordonnance de 1765 viendra compléter ce statut de « capitaine de port » mais il faudra attendre 1791 et la promulgation de la loi "relative à la police de la navigation et des ports de commerce" pour voir évoluer réellement la fonction de Maistre de Quai on avec la nomination, dans les villes maritimes où il y a des tribunaux de commerce, de "capitaines et lieutenans de port pour veiller à la liberté et la sûreté des ports et rades de commerce et de leur navigation, à la police sur les quais et chantiers des mêmes ports, au lestage et délestage, à l'enlèvement des cadavres, et à l'exécution des lois des pêches et du service des pilotes".


Leur nombre est déterminé, sur la demande des villes et sur l'avis du district, par le département. Il est d'ailleurs assez étonnant et assez symptomatique de la profession de voir que, dès cette époque, plusieurs administrations concourraient, comme aujourd'hui, à l'organisation générale de la fonction d'officier de port. Ils sont nommés par le conseil général de la commune de chaque ville de leur établissement. A l'époque, les officiers de port ont aussi en charge l'établissement des certificats de jaugeage et les visites périodiques des navires. Et pour être officier de port (capitaine ou lieutenant) il faut avoir trente ans minimum et disposer du le brevet d'enseigne dans la marine française. Les capitaines de port porteront l'uniforme des lieutenants de vaisseaux et les lieutenants celui d'enseigne. Ces officiers pouvaient dresser des procès-verbaux pour les faits contraires à la police qu'ils pourraient constater et faire poursuivre les contrevenant par le procureur de la commune, étant précisé que les procès-verbaux ayant trait à des intérêts publics ou d'administration étaient également adressés au ministre de la marine et au directoire du département du lieu.


Ce statut ne restera pas longtemps en vigueur et connaîtra une évolution importante avec le Décret du 10 mars 1807 sur "les officiers de port du commerce". Ce décret organise et centralise encore plus la profession. Désormais, les officiers (capitaines et lieutenants) sont réservés aux principaux ports maritimes, et dont le nombre sera déterminé selon les besoins du service avec deux classes pour chacun des grades.

Quant aux ports "d'un ordre inférieur", ils devront se contenter de "maîtres de port" dont le grade sera divisé en trois classes. Les officiers de port sont désormais nommés par l'empereur et les maîtres de port par le ministre de l'intérieur, les intéressés devant justifier d'un âge minimum de trente ans et de dix ans de navigation effective.



https://www.fortunes-de-mer.com/mer/fr/17-legislation-francaise/178-officier-de-port-histoire.html

01 mai 2025

1er mai Toulon Félix Mayol RCT Racing Club Toulonnais



1er Mai  du muguet et du Rugby à Toulon


Le 40ème congrès de la Marcophilie navale se déroulant à Toulon, j'en profite pour  parler un peu de rugby et du stade Mayol.
Difficile en effet le  jour du brin de muguet, le 1er mai, de ne pas parler de celui qui en arborait un fièrement : Félix Mayol, Toulonnais  star des cafés-concerts au début du XXe siècle et qui donnera son nom au fameux stade de la ville.

Le Muguet ou Muguet de mai est une herbacée des régions tempérées dont les fleurs printanières, petites et blanches, forment des grappes de clochettes très odorantes. C'est une plante toxique, voire mortelle après avoir mangé le périanthe. En zone européenne tempérée, en forêt, là où sa présence est naturelle, il serait (avec la pervenche) un bon bioindicateur d'ancienneté et de la naturalité de la forêt. Le muguet fleurit au printemps.



Jadis, le Convallaria majalis, était considéré comme une plante magique hypocrite associée à la magie.

La légende grecque veut que le muguet fut créé par Apollon, dieu du mont Parnasse, pour en tapisser le sol, afin que ses neuf muses ne s'abîment pas les pieds.




Les Romains célébraient au début du mois de mai les Florales, en l'honneur de Flora, la déesse des fleurs.

Le brin de muguet, porte-bonheur a souvent été associé à la Madone, les larmes versées par la Vierge Marie au pied de la croix auraient donné naissance aux fleurs de muguet en forme de clochettes blanches. Toutefois ses baies rouges contiennent un puissant bouillon d’onze heures.


On fait remonter la tradition du muguet du 1er mai à la Renaissance, Charles IX en ayant offert autour de lui en 1561 comme porte-bonheur. La légende veut qu'en1560, Charles IX et sa mère Catherine de Médicis visitent la Drôme où le chevalier Louis de Girard offre au jeune roi un brin de muguet cueilli dans son jardin. Le roi, charmé, reprend cette pratique d'offrir chaque printemps un brin de muguet à chacune des dames de la cour en disant « Qu'il en soit fait ainsi chaque année », la coutume s’étendant rapidement à travers tout le pays.


Une autre version de la légende veut qu'en 1560, Catherine de Médicis charge ce chevalier de Saint-Paul-Trois-Châteaux, ville du département de la Drôme, d’une mission secrète auprès des Borghèse, ce dernier revient de chez cette riche famille italienne et, en guise de réussite de sa mission, offre au roi à la cour de Fontainebleau un bouquet de muguet trouvé dans les bois

Felix Mayol  cliquez sur le lien pour écouter Mayol

Avant de devenir une vedette de la chanson française, Félix Mayol fut un enfant puis un adolescent toulonnais, né en 1872, d'un père canonnier sur les navires et d'une mère modiste qui fabriquait des chapeaux.

Ses deux parents comédiens amateurs, Mayol fut en quelque sorte un enfant de la balle, à l'aise très rapidement pour pousser la chansonnette. Alors, il décida qu'il en vivrait, plus tard, quand il serait grand. Lorsqu'il est âgé de 10 ou 12 ans, ses parents décèdent et le laissent aux mains d'un oncle beaucoup moins sensible à la chose artistique et aux spectacles.



Cette tradition se perd jusqu'au 1er mai 1895 qui voit le chansonnier Félix Mayol débarquer à Paris, gare Saint-Lazare, et se voir offrir un bouquet de muguet par son amie parisienne Jenny Cook. Une anecdote publiée dans ses mémoires rapporte que faute de trouver un camélia, que les hommes élégants portaient à l'époque au revers de leur redingote, il prend un brin de muguet le soir de sa première sur la scène du Concert parisien. 

La première étant un triomphe, il conserve ce muguet qui devient son emblème et relance peut-être cette coutume.
Désormais, c'est donc comme cela qu'il se produira, un choix guidé par un savant mélange de superstitions et de marketing. Avec sa houppette et sa plante, Félix Mayol est volontairement reconnaissable et caricaturable par les spectateurs et les journalistes de l'époque. Malin.

Si, réformé, il ne prend pas part aux combats de la Première Guerre mondiale, Félix Mayol sillonne la France pour soutenir les troupes. Ce qui semble marcher au regard des nombreux mots laissés par les soldats et officiers sur son carnet de route. Les poilus sont ravis de voir la vedette mouiller le maillot et lui, continue à faire ce qu'il aime, chanter.


Et quand, après la guerre, revenu à Toulon, Mayol acceptera de financer un stade pour les rugbymen locaux, le club nommera le stade à son nom et dessinera l'emblème à son image, c'est-à-dire ornée d'un bouquet de muguet. 

30 avril 2025

La participation française à la guerre d'Indépendance américaine

 La participation française à la guerre d'Indépendance américaine



« Les États-Unis doivent avoir pour politique, a annoncé le président Harry Truman, de soutenir les peuples libres qui résistent aux tentatives d'assujettissement par des minorités armées ou par des pressions extérieures».

C'était le début de ce que l'on a appelé la « doctrine Truman ». Au cœur de cette doctrine se trouve l'idée que l'aide à la défense de la démocratie à l'étranger est vitale pour les intérêts nationaux des États-Unis.

Deux grandes initiatives américaines ont suivi : le plan Marshall, un vaste programme d'aide visant à reconstruire les économies européennes en ruine, et la création de l'OTAN en 1949, destinée à défendre les démocraties contre une Union soviétique qui avait désormais étendu son contrôle sur la partie orientale de l'Europe.

Depuis les cloches sont revenues et pas seulement celles de la liberté. 



La critique de l'ordre international post-1945 par le président Trump remonte à des décennies. Il y a près de 40 ans, il a publié de pleines pages de publicité dans trois journaux américains pour critiquer l'engagement des États-Unis à défendre les démocraties du monde.

« Pendant des décennies, le Japon et d'autres pays ont profité des États-Unis », écrivait-il en 1987. « Pourquoi ces pays ne paient-ils pas les États-Unis pour les vies humaines et les milliards de dollars que nous perdons pour protéger leurs intérêts » ?

« Le monde se moque des politiciens américains alors que nous protégeons des navires qui ne nous appartiennent pas, transportant du pétrole dont nous n'avons pas besoin, à destination d'alliés qui ne veulent pas nous aider ».


Retour en arrière : la lutte fiscale et le Boston Tea Party


La lutte fiscale est l’arbre qui cache la forêt.
 
La « Boston Tea Party » qui a révélé ce « ras-le-bol » est le point de départ d’une prise de conscience d’un peuple qui aspire avant tout à ne plus se soumettre par les impôts, l'envoi contraint de marchandises ou la mise en place de lois imposées depuis Londres.

Mais sans l'aide de la France que seraient devenus les "Insurgents"?

L’indépendance souhaitée, voulue et même exigée du peuple américain est avant tout la liberté de créer son propre système législatif et fiscal, de lever ses propres impôts pour asseoir une véritable indépendance financière qui ne soit pas liée à la Grande-Bretagne.

La Grande-Bretagne paye très cher sa victoire en Amérique du Nord lors de la guerre de Sept ans (1756-1763) : après avoir déboursé des sommes colossales pour gagner la guerre, elle est confrontée à de nouvelles dépenses pour assurer la protection de son empire américain, désormais élargi au Canada et à la Louisiane orientale. La recherche des fonds nécessaires devient un problème majeur de l'après-guerre et une menace pour l'avenir de l'empire. Quant à la France, la défaite de 1763 représente plus qu'une blessure d'amour-propre. Elle force la Couronne à limiter ses ambitions impériales et démontre de graves défaillances dans son potentiel militaire.

La France tire les leçons de la défaite. Sous la conduite du duc de Choiseul (1719-1785), tour à tour secrétaire d'État aux Affaires Étrangères, à la Guerre et à la Marine de 1758 à 1770, elle adopte une politique étrangère anti-britannique, procède à des réformes militaires majeures et relance la construction navale. Ces efforts contribueront de manière décisive au succès français lors de la guerre d'Indépendance américaine.

Celle-ci débute comme une querelle de famille. Dans les années 1760-1770, le Parlement britannique introduit une série de nouvelles taxes coloniales. Il semble logique aux parlementaires de Londres que leurs cousins d'Amérique apportent leur contribution au coût de leur propre défense. La plupart des colons dans les Caraïbes britanniques, conscients de leur vulnérabilité maritime, sont du même avis. Mais en Amérique du Nord, les nouvelles taxes ne sont pas acceptées. Au milieu des années 1770, les erreurs de calcul du Parlement britannique, ainsi qu'un mouvement croissant pour l'autonomie parmi les colons, provoquent le soulèvement de 1775 et la Déclaration d'Indépendance de 1776.


La France soutient les Américains dans leur lutte pour l'indépendance pendant toute la durée du conflit. Au début des combats, de jeunes officiers idéalistes apportent leur aide, tel Gilbert Du Motier, marquis de La Fayette (1757-1834), qui propose ses services d'expert militaire pour renforcer l'entraînement et le commandement de l'armée continentale. Tout en affectant la neutralité, la Couronne française procure en secret aux Insurgents des armes, des uniformes et d'autres fournitures. 


Suite à la défaite britannique de Saratoga en 1777, la France commence à soutenir ouvertement la rébellion. En 1778, elle reconnaît officiellement les colons par le traité d'amitié et de commerce négocié avec Benjamin Franklin (1706-1790), un ami de longue date des philosophes et hommes de sciences français, qui fut aussi le premier ambassadeur américain à Paris. Bien qu'imparfaites, les relations franco-américaines sont fructueuses pour les deux parties durant de longues années.



Les motivations françaises tiennent plus à la persistante rivalité franco-britannique qu'au bien-fondé de la cause américaine. Grâce à son alliance avec les colons américains, le roi Louis XVI espère ébranler l'empire britannique outre-Atlantique et restaurer son rôle traditionnel parmi les puissances européennes. Pour les marchands français, en outre, l'alliance franco-américaine permet d'augmenter leur part du commerce transatlantique.




La contribution militaire française n'a jamais été aussi décisive que lors de la bataille de Yorktown en 1781. Conçue par le général français Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau (1725-1807), et le général George Washington (1732-1799), la campagne de Yorktown combine un assaut des forces terrestres et navales contre les troupes britanniques commandées par le général Charles Cornwallis (1738-1805). 

Après avoir débarqué cinq bataillons d'infanterie et d'artillerie dans le Rhode Island l'année précédente, Rochambeau rejoint en Virginie l'armée continentale de Washington. À la mi-septembre, Cornwallis est pris au piège sur la péninsule de Yorktown par des navires français venant des Antilles commandés par l'amiral François Joseph Paul de Grasse (1722-1788) et des forces continentales conduites par le général La Fayette. 


Après l'arrivée des troupes de Washington le 28 septembre, les forces franco-américaines mettent le siège devant l'armée britannique jusqu'à sa capitulation un mois plus tard, le 19 octobre 1781. Cette victoire donne le contrôle de la baie de Chesapeake à l'armée continentale et force les Britanniques à entamer des négociations pour la paix, qui les conduiront à la reconnaissance de l'indépendance américaine.


29 avril 2025

MEDLANT 1990 De Grasse Aconit Du Chayla Durance PR Somme

exercice MEDLANT 1990


Bienvenue à la Somme.


L'escadre de l'Atlantique a souhaité le 6 mars « en famille », au sud de Groix, la bienvenue à la Somme. Ce pétrolier-ravitailleur, avait été construit à La Seyne-sur-mer, initialement pour l'exportation. La Somme arrive à point nommé pour épauler la Durance sur la route du grand large Atlantique que retrouve peu à peu la force navale brestoise, affranchie de sa lourde contribution aux derniers déploiements français dans l'océan Indien et en Méditerranée orientale.

Pour marquer l'admission au service actif de la Somme, les frégates De Grasse, Duguay- Trouin et l'escorteur La Galissonnière se sont livrés à un exercice d'évolution. Des arabesques majestueuses au soleil qui n'avaient pour seuls spectateurs que les pêcheurs et les oiseaux de mer. Le pétrolier taisait route à 10 nœuds, les bâtiments de combat l'ont dépassé à 16 nœuds pour symboliser son intégration à l'escadre.

Au passage, la Somme a salué de 13 coups de canon le CA Euverte, Alesclant, sur le De Grasse qui a rendu le salut. Cette cérémonie de bienvenue coïncidait avec le coup d'envoi d'une sortie de groupe de l'escadre, cap au Sud, vers Bordeaux et Pauillac.

Le printemps de l'escadre sera « chaud ». La flotte brestoise a donné rendez-vous à son homologue toulonnaise et au Foch du 19 avril au 5 mai, au sud des Baléares, dans le cadre de l'exercice Medlant 90. Vers la mi-juin, Suroît mobilisera à nouveau l'escadre autour du porte-avions qui fera, à cette occasion, une escale remarquée dans le port qui l'a vu naître.

Sur la Somme, véritable bâtiment de commandement de 18 000 tonnes à pleine charge, l'équipage (160 hommes) a pris ses marques sous la responsabilité du CF Janssen qui a suivi le navire depuis le 15 février 1988. Après un stage au Centre d'entraînement de la flotte, la Somme accompagnera la frégate La Motte-Picquet fin mai, pour une escale à Narvik à l'occasion du 50e anniversaire de la bataille. B.L.N.


28 avril 2025

Frégate Clorinde des croisades à Terre-Neuve - logement des apprentis fusiliers marins Lorient amiral Humann

Croiseur Clorinde

C'est un certificat de bonne conduite décerné le 2 novembre 1887 à un matelot de 2eme classe Charles Fontaine de Cancale qui va nous servir de guide pour cet article. L'occasion de parler de la Clorinde et de son commandant  le capitaine de vaisseau HUMANN. 





Le nom CLORINDE
L’histoire de ce court mais intense drame musical pour trois chanteurs et six instrumentistes raconte le combat, pendant la Première Croisade (1095-99), entre le chrétien Tancrède et celle qu’il aime, la princesse musulmane Clorinde, qu’il ne reconnaîtra qu’après l’avoir mortellement blessée.

Composé en 1624, le célèbre Combattimento di Tancredi e Clorinda est extrait des Cantiguerrieri du VIIIe Livre de Madrigaux de Monteverdi. 

Le nom CLORINDE a été attribué à plusieurs navires de la Marine française :

  • la Clorinde (1801), une frégate française de 44 canons lancée en 1801, deuxième navire de la classe Uranie ;
  • la Clorinde (1808), une frégate française de 40 canons lancée en 1808, cinquième navire de la classe Pallas (en) 
  • la Clorinde (1821), une frégate française à vapeur de 58 canons lancée en 1821 ;
  • la Clorinde (1845), une frégate française de 40 canons lancée en 1845 et dotée de la vapeur en 1857, deuxième navire de la classe Psyché ;
  • le Clorinde (Q90), un sous-marin lancé en 1909 ;



la classe Clorinde, une classe de deux sous-marins, de type submersible garde-côtes

la classe Clorinde modifié, une classe de huit sous-marins, version modernisée de la classe Clorinde et qualifiée de submersible garde-côtes et de blocus.

Observations faites à Terre-neuve à bord de la frégate la Clorinde pendant la campagne de 1886

La Clorinde devant Saint-Malo

20 janvier.

 Le capitaine de frégate de Saint-Cricq est nommé au commandement de la Clorinde, de 44 canons, en armement à Mindin. Le dépôt du 13e bataillon de marins qui, après le départ pour Rochefort de l'Elbe et de la Pallas, avait reçu l'ordre de rentrer.à Lorient, est maintenu à Paimbœut pour l'armement de la Clorinde et tous les matelots qu'on pourra se procurer pour cette frégate seront incorporés dans ce bataillon, qui fournira ainsi à 3 bâtiments, alors que d'après le décret constitutif, un bataillon n'est destiné qu'à un vaisseau ou à 2 frégates, L'organisation ne se fait pas à chaque instant, de nouvelles difficultés ne sont résolues que par des expédients.







CLORINDE

Frégate à voiles transformée en mixte en service de 1845 à 1888 Déplacement 1800 t, 804 cv 388 h.

La frégate Clorinde construite à Cherbourg en 1843, transformée en mixte en 1857, désarmée en 1888 à Lorient pour servir de caserne aux apprentis fusiliers marins; renommée Tibre en 1911 utilisée pendant la première guerre mondiale pour héberger des prisonniers allemands; vendue à la démolition en 1921.  

Le petit journal supplément du dimanche 29-7-1893 


La Clorinde est une ancienne frégate d'une hauteur de mâts invraisemblable et à laquelle on a adapté une faible machine à vapeur. Elle est commandée par un capitaine de vaisseau qui est le chef suprême de notre station navale de Terre-Neuve. Il a sous ses ordres trois autres navires: deux goëlettes à voiles, la Canadienne et l'Evangéline, et un transport mixte, l'Indre[6].

De son côté, la station anglaise se compose de trois croiseurs à vapeur de troisième et quatrième rang, et par cela même beaucoup plus propres à faire le service exigé par la surveillance des côtes. Il y a en effet nombre de baies dont l'entrée, trop étroite pour livrer passage à un navire tel que la Clorinde, permet aux Terre-Neuviens de pêcher impunément sous les yeux mêmes des Français. Nos goëlettes seules pourraient pénétrer dans ces passes; mais comme elles ne sont point à vapeur, il n'est pas rare qu'un vent contraire ne les retienne en vue des délinquants, et dans l'impuissance de les atteindre.

Maintes fois le commandant de la station s'est plaint de cet état de choses, et enfin on s'est décidé à donner suite à ses réclamations en remplaçant les deux goëlettes par une canonnière à éperon d'un nouveau modèle et d'une marche rapide.

Aujourd'hui, nous avons trois vapeurs dans les eaux de Terre-Neuve, comme les Anglais. Mais à l'époque où je conduis le lecteur à Saint-Jean, nous ne sommes qu'au commencement de 1883. La Canadienne et l'Evangéline continuent à courir des bordées le long du French shore, tandis que les trois anglais, poussés par leur hélice, vont droit au but. Le plus gros, le Tenedos, est sous les ordres d'un capitaine qui a le titre de commandant supérieur de la station anglaise, mais qui, au lieu de relever directement du ministre de la marine, ainsi que notre commandant en chef, dépend immédiatement du vice-amiral commandant la flotte des Indes occidentales et des provinces britanniques de l'Amérique du Nord, et dont la résidence est Halifax.

HENRI DE LA CHAUME

TERRE-NEUVE ET LES TERRE-NEUVIENNE  1886


Amiral HUMANN

Né le 7 mai 1838 à PARIS Ier (Seine) - Décédé le 9 mai 1914 à PARIS VIIème (Seine).

Novice pilotin au HAVRE et au BRÉSIL, il entre dans la Marine en 1855.

Aspirant de 2ème classe le 1er août 1857; port TOULON.

Il est sur l' "ANDROMÈDE", pour une campagne sur les côtes occidentales d'Amérique.

Il est sur la "BRETAGNE" en 1860, en Escadre d'évolutions, pendant la campagne de SYRIE.

Enseigne de vaisseau le 1er septembre 1861, il est Officier d'ordonnance de RIGAULT DE GENOUILLY sur la "VILLE-DE-PARIS" en 1863, puis son Aide de camp.

Lieutenant de vaisseau le 13 août 1864, il exerce les mêmes fonctions de 1865 à 1867, auprès de l'amiral commandant la Division des mers de Chine.

Chevalier de la Légion d'Honneur le 29 décembre 1866.

En 1869, il est à PARIS à l'État-major du Ministre, et reste dans la capitale pendant le siège de 1870.

Officier de la Légion d'Honneur le 21 janvier 1871.

En février 1871, il est Officier d'ordonnance de l'amiral POTUAU, Ministre de la marine.

En janvier 1873, il commande le "D'ESTAING", à la Station de TERRE-NEUVE, puis l' "ADONIS", en 1874, mêmes eaux.

En 1875, Membre de la Commission des pêcheries de TERRE-NEUVE.

Capitaine de frégate le 3 août 1875.

Élève de l'École des défenses sous-marines de ROCHEFORT en 1877, il est breveté Torpilleur.

Il commande l' "HIRONDELLE", Escadre d'évolutions de 1878 à 1880.

Capitaine de vaisseau le 10 juillet 1882, alors Second sur la "CLORINDE", Division de TERRE-NEUVE.

En 1883, il commande le "RICHELIEU", Escadre d'évolutions.

Au 1er janvier 1886, (nomination d'Octobre 1885), sur le cuirassé "COLBERT", Chef d'État-major de l'Escadre d'évolutions, auprès du Vice-amiral Louis LAFONT, Commandant en chef.

En 1887, il est à nouveau à TERRE-NEUVE, Commandant la "CLORINDE" puis la "CLOCHETTERIE", et règle avec diplomatie les nombreux problèmes des pêcheries.

Contre-amiral le 12 novembre 1889, Membre du Conseil des travaux de la Marine, Membre de la Commission des phares.

Commandeur de la Légion d'Honneur le 30 décembre 1890. En 1892, il commande la Division navale de l'Extrême-Orient. Vice-amiral le 3 février 1894. Chef d'État-major général de la Marine, et Directeur du Cabinet du Ministre de septembre 1894 à novembre 1895.

Sources

Ecole Navale

BnF Gallica

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...