24 octobre 2023

Charles Martel cuirassé flotte d'échantillons nickel ponton Brest

Cuirassé Charles Martel

Encore deux certificat de bonne conduite, cette fois pour le cuirassé Charles Martel. 

A priori, il n'aurait jamais mouillé dans le port de Poitiers....

 Un premier Charles Martel est prévu en 1882 mais le projet est abandonné, un second cuirassé du même nom  issu du programme naval de 1890, dit "flotte d’échantillons" est programmé. 


Le CHARLES MARTEL, bien qu’étudié à partir de 1887, a été le premier cuirassé construit pour répondre à ce programme. Les unités de programme seront construites sur des plans différents par différents chantiers. Le programme spécifiait seulement une composition de l’artillerie principale, une vitesse minimale et un déplacement maximal de 12 000 tonnes. En ce qui concerne les dimensions, les formes de coque, la silhouette, la répartition de l’artillerie moyenne, l’appareil moteur, le compartimentage et même le cuirassement, pleine liberté est laissée. Ces unités deviennent la "flotte d’échantillons". 


 Premier cuirassé du programme de 1890 et première application en France de l’acier au nickel pour la cuirasse. Fournie par Schneider, la cuirasse avait une hauteur de 2 m de bout en bout. Elle était surmontée d’une cuirasse mince de 100 mm qui protégeait les oeuvres mortes sur une hauteur de 2,50 m à l’avant et de 1,20 m à l’arrière. 

Quatorze cloisons transversales divisaient la coque en 209 compartiments dont 138 étanches. 




La vie du CHARLES MARTEL fut sans histoire : sorties d’exercices, man°uvres, tournées de représentation et revues navales. On peut toutefois noter que tous les commandants recommandèrent l’emménagement et même la suppression pure et simple de la mâture militaire néfaste pour la stabilité du bâtiment, mais la refonte du cuirassé ne vint jamais. 

10 septembre 1890 : construction ordonnée. 01 août 1891 : mis sur cale à Brest. 

1892 - 1898 : Brest. 

24 janvier 1894 – 24 septembre 1895 : montage des machines à bord. 10 janvier 1896 : armé pour essais (CV Charles Rouvier). Octobre 1896 : Escadre du Nord. 

02 août 1897 : admis au service actif, affecté à l’Escadre de la Méditerranée. 

07 août 1897 : devient le navire amiral de la 3ème Escadre. 1897 : en réparations, amélioration de l’appareil à gouverner. 

Janvier 1898 : en escadre à Toulon. 

14 – 16 avril 1898 : sortie d’exercices avec le Président de la République Félix Faure, à son bord. Septembre 1898 : navire amiral de la 2ème Division (CV Paul Chaucheprat ; CA Germain Roustan, Cdt de division). Octobre – 

novembre 1899 : croisière au Levant. Juin – Août 1900 : grandes manoeuvres en Atlantique. 

19 juillet 1900 : revue navale à Cherbourg. Juillet 1901 : grandes man°uvres, se fait torpiller par le sousmarin Gymnote (CV Joseph Nayel, depuis le 26 septembre 1900). 

Septembre 1901 : à Dunkerque avec le Jauréguiberry et le Bouvet 1901 : à Dunkerque avec le Jauréguiberry et le Bouvet lors de l’arrivée des souverains russes en visite en France Mai – 

août 1902 : en carénage, remplacé par le Iéna comme navire amiral. Début 1903 ou 1904 : affecté à la Division de réserve (CV Eugène Pailhès). 


Mai 1908 : croisière en Afrique du Nord. 

Novembre 1909 : quitte Toulon pour être affecté comme bâtiment de remplacement dans l’escadre du Nord, effectue quelques sorties avant la mise en réserve normale. 30 mai 1910 : CV Jean Degouy, commandant. 26 – 27 février 1912 : de Brest à Cherbourg. 

01 mars 1912 : mis en réserve normale et désarmé. 01 juillet 1912 : mis en réserve spéciale. Avril 1913 : brièvement réarmé. 10 avril 1913 : replacé en réserve spéciale. 

01 avril 1914 : désarmé définitivement pratiquement dans l’état général où il se trouvait lors de son lancement, et utilisé comme ponton caserne à Brest. 


L’artillerie principale est débarquée, les deux canons de 305 mm. sont réalésés à Ruelle en obusiers de 370 mm. modèle 1915 et vont équiper deux affûts d'A.L.V.F.(1 ). Les deux canons de 274 mm. ont armés en 1917 deux affûts d'A.L.V.F. Schneider à glissement, en remplacement de deux tubes de 274 mm. modèle 1893-96 de côté équipant primitivement ces affûts et usés lors des combats. 30 octobre 1919 : condamné. 20 décembre 1920 : vendu à une firme de démolition néerlandaise qui la fait remorquer à Hendrik Ido Ambacht pour démolition. (2 ). 23 décembre 1922 : démoli (2 ).












Journal STAMBOUL 24 février 1897




23 octobre 2023

Torpilleur Manomètre et cuirassé Voltaire

Manomètre et Voltaire



Mis en service actif en 1911, il participe à la Première guerre mondiale avant d'être remis à neuf entre mai et octobre 1918. Le 10 octobre, le Voltaire est torpillé à deux reprises par le U-boote allemand UB-48 au large de l'île grecque de Milos. Il est ensuite réparé puis modernisé entre 1922 et 1925 afin d'améliorer sa protection contre les sous-marins. Fin janvier 1923, il fait partie des quatre navires déployés lors de la révolte de Klaipéda Lituanie. 

L'Ouest Eclair 17 janvier 1909



Courrier adressé par un SM torpilleur au commandant du torpilleur Manomètre












L'Ouest-Eclair 1er juillet 1914





Le 7 octobre 1918, le Voltaire et son escorte composée des torpilleurs Touareg, Somali, Arabe et Hova quittent Toulon, où le cuirassé vient de passer 4 mois en travaux (notamment pour augmenter la portée de son artillerie), pour rejoindre l'escadre à Moudros. Le 10, le bâtiment s'engage vers vingt heures dans le canal entre les îles grecques de Cervi et Cérigo, à une vitesse de 14 noeuds. L'Arabe est par bâbord avant, le Hova par bâbord arrière, le Touareg par tribord avant et le Somali par tribord arrière. L'escadre fait route au 85° nord-est.
L'objectif du commandant est de naviguer au milieu de canal, en rangs serrés avec son escorte, là où le profondeur est importante afin d'éviter les hauts-fonds potentiellements minés (le jumeau du Titanic, le Britannic, fut perdu pas loin, près de l'île de Kea, dans ces conditions).

Au même moment, arrivant par le sud-est, le sous-marin allemand UB-48, commandé par le lieutenant de vaisseau Wolfgang Steinbauer, aperçoit la petite escadre. Parvenant à s'approcher très près, il peut analyser dans l'obscurité naissante la composition de celle-ci : il pense avoir affaire à un croiseur escorté par des unités plus petites. Le sous-marin continue son approche, et estime que le gros navire évolue assez rapidement. Probablement sûr de son coup, il décoche deux torpilles presque simultanément, visant l'avant du navire pour toucher le milieu.

Sur le Voltaire, vers 23h04, le commandant et les officiers, sur la passerelle, aperçoivent deux traînées fluorescentes à 50 mètres à tribord, avec très peu d'espace entre elles, la deuxième étant légèrement en retard sur la première. Tout le monde sait immédiatement de quoi il s'agit, mais il est trop tard pour réagir, soudain, une lueur éclaire la nuit, suivite d'une violente explosion qui secoue le bâtiment à la proue, soulevant une immense gerbe d'eau qui retombe sur la tourelle de 305mm. La bâtiment est secoué, mais visiblement un seul projectile a explosé.

Immédiatement le cuirassé "tire au gisement", balançant 93 obus allant du 47mm au 240mm en seulement trois minutes. Dans l'intervalle, le torpilleur Touareg dont le commandant pensait que le cuirassé avait sauté sur une mine, essaye de se rapprocher du bâtiment blessé, avant de comprendre, devant la cannonade, qu'ils étaient attaqué. L'escorteur se rue alors à la limite des points d'impacts des obus pour repérer l'agresseur. Le sous-marin allemand, probablement gêné par la réaction rapide du navire blessé et la canonnade qui suivit, n'a pas eu de deuxième opportunité et a déjà pris la fuite.


La Fin du Voltaire
Le bateau est échoué en 1936 au sud de la presqu'île de Rhuys pour servir de cible aux exercices de tirs de la Marine et de l'Aéronavale. Il fut démantelé à partir de 1948.

22 octobre 2023

Cuirassé VULCAIN

Cuirassé VULCAIN


Le Phoenicia  sert d’abord à la Hamburg-Americanische Packetfart- actien-Gesellschaft. Il fait partie de la première série P. 





En 1904 il est acheté par l’empire russe et devient navire-atelier, il prend le nom de Cronstadt. 
A l’issue de la guerre civile russe, avec une partie de la flotte de la Mer Noire, il participe à l’évacuation de la Crimée et trouve refuge à Bizerte en 1920. La France qui a besoin d’un navire atelier le rachète et il prend le nom de VULCAIN. Il sera démantelé en 1937






Dans le Cols Bleus n° 2665 du 28/06/2003 la fuite de Crimée du Cronstadt vers Bizerte avec des illustrations de Patrick Jusseaume.

... Le Jarky est indisponible lorsque l'ordre d'évacuer parvient à son commandant.
Ses machines sont démontées. Qu'importe le commandant Manstein convainc avec force son amiral de le faire remorquer. L'équipage remontera les machines en route mais il n'abandonnera pas son bateau. Il obtient gain de cause.
Sous le commandement du chef mécanicien, le Jarkysera remorqué. En revanche, le commandant et le second devront prendreen charge d'autres bâtiments   pallier la pénurie d'officiers.
Ainsi, en ce jour gris de novembre, la trentaine de femmes et d'enfants, groupés sur le pont du petit torpilleur, voit s'éloigner pour la dernière fois les côtes de Crimée. Le Jarky est placé en remorque derrière le navire-atelier Cronstadt. Il n'est pas seul sur l'attelage. Derrière lui, sont également remorqués deux chasseurs
de sous-marinset un yacht à voiles.
La première nuit apporte son lot de frayeurs. À bord du Jarky, dépourvu de source électrique, la masse du navire-atelier paraît énorme et si proche ! Soudain,
un grand fracas suivi de cris réveille tout le monde. Le Cronstadt vient d'aborder 
un navire bulgare, le Boris, dont la manœuvre hasardeuse, cause de l'accident, sera la dernière. Alors que le Boris s'enfonce dans les eaux glacées, le Cronstadt qui a stoppé dérive sur
le Jarky... Les deux coques se touchent. Leschaloupes du -7arky sont brisées, sa passerelle endommagée, une vergue tombe.



https://forummarine.forumactif.com/t6161-la-longue-histoire-du-navire-atelier-vulcain-ex-kronstadt

21 octobre 2023

 






1915 Billet de nécessité guerre monnaie argent 1914 1918 chambre de commerce paiement

La guerre et le Billet de nécessité 



Une monnaie de nécessité est un moyen de paiement produit par un organisme public ou privé et qui, temporairement, complète la monnaie officielle émise par l’État quand celle-ci vient à manquer.


Ce dispositif a fait l’objet d’une lettre du ministre des Finances Joseph Noulens (1864-1944), parue dans le Journal officiel du 15 août 1914, soit une dizaine de jours après la déclaration de guerre et alors que la convertibilité en or des billets vient d’être suspendue (le 5 août). La loi du 12 janvier 1926 en a coordonné le retrait, en les rendant non remboursables par les caisses publiques à partir du début mai de la même année.



Dans le Pas-de-Calais, ce dispositif d’émission de monnaie est mis en place par les municipalités du bassin minier et du sud-est arrageois dès les premiers mois du conflit. Une partie du territoire du Pas-de-Calais est en effet très vite occupée par l’ennemi, se retrouvant à la fois coupée du pouvoir central et réquisitionnée par l’occupant. De chaque côté du front, cependant, les organismes locaux doivent faire face à la pénurie des moyens de paiement nécessaires aux transactions quotidiennes de faible montant, qui paralyse les échanges et les approvisionnements. Celle-ci s’explique par la thésaurisation, par la population inquiète, des pièces de monnaie, alors en métal, dont la valeur intrinsèque est supérieure à la valeur faciale.



En 1914, du point de vue monétaire, la réaction des autorités à la situation de guerre a été très rapide : dès le 5 août 1914 (soit 2 jours après la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France), un décret instaurait le cours forcé du franc, supprimant ainsi l’obligation faite à la Banque de France de rembourser en pièces d’or ou d’argent les billets qui lui étaient présentés. Parallèlement, la Banque de France mit en circulation des billets de banque de faible dénomination (20 et 5 francs), qu’elle avait en réserve afin de prévenir un éventuel manque de monnaie métallique. Ces mesures se révélèrent cependant vite insuffisantes comme en témoignent les émissions de billets de nécessité réalisées dans différentes villes (Lille, Bordeaux, par exemple), dès fin août ou en septembre 1914, pour remplacer la monnaie métallique.




Plusieurs raisons expliquent cette rapide pénurie de monnaie métallique, qui perdurera pendant toute la guerre et au-delà, jusqu’en 1923 :

- la thésaurisation : le climat d’incertitude créé par la guerre a amené les français à conserver leurs pièces d’or ou d’argent et ce, d’autant plus que l’instauration du cours forcé du franc ne leur permettait plus de s’en procurer auprès de la Banque de France. L’or des français fera d’ailleurs l’objet, à partir de 1915, d’une collecte destinée à financer l’effort de guerre, qui remportera un grand succès (cf. aussi ci-dessous) ;
- la substitution de règlements au comptant aux paiements à crédit qui étaient couramment pratiqués en temps de paix : cette substitution accroissait le besoin en espèces et en petite monnaie ;

 
- la situation particulière des territoires occupés, dès l’été 1914, par l’armée allemande, dans le Nord et l’Est de la France, et qui ne pouvaient donc plus être approvisionnés en moyens de paiements par la Banque de France.


Les billets de nécessité ont été majoritairement émis par les Chambres de commerce, avec l’autorisation du gouvernement et par dérogation au privilège d’émission de la Banque de France. Le recours aux Chambres de commerce présentait un double avantage. Celui de la sécurité financière, du fait de leurs ressources propres mais également des dépôts de billets qu’elles étaient tenues de verser à la Banque de France en contrepartie de leurs émissions. Et celui de leur bonne connaissance de l’économie locale et donc des besoins effectifs en petite monnaie. Pendant la guerre de 1914-1918, plus d’une centaine de chambres de commerce ont ainsi émis des billets de nécessité.


À ceux-ci, se sont ajoutées les émissions de nombreuses municipalités et de quelques sociétés industrielles. Ces billets, d’une valeur faciale de 50 centimes, 1 F, 2 F, parfois plus, étaient toutefois d’un usage relativement restreint, à l’intérieur du champ d’action de la chambre de commerce, de la municipalité, voire de la région considérée.

Dans les territoires occupés par l’armée allemande, la disparition pratiquement totale de la monnaie métallique, réquisitionnée par l’occupant, a conduit à des émissions considérables de billets de nécessité, réalisées sans l’aval du gouvernement français et, bien souvent, sans aucun dépôt de garantie correspondant.

Sources
BnF Gallica
Journal Officiel Archives de France

20 octobre 2023

Jacques Chevallier et le Redoutable Ingenieur ravitailleur de force énergie atomique sous-marin cadarache

 Jacques Chevallier et le Redoutable


Le bâtiment ravitailleur de forces Jacques Chevallier porte le nom d’un polytechnicien, ingénieur militaire du génie maritime français, reconnu comme étant le père du réacteur nucléaire du Redoutable, premier sous-marin nucléaire lanceur d’engins français.






Après vingt ans de service, ayant passé dix ans en plongée, effectué 58 patrouilles et parcouru dans les océans plus de trois fois la distance de la terre à la lune, sans que son activité ne soit marquée par un incident majeur entraînant l’interruption d’une de ses patrouilles.



Polytechnicien né le 28 décembre 1921, Jacques Chevallier a notamment travaillé à la conception et à la réalisation du prototype à terre du réacteur nucléaire de recherche sur la propulsion nucléaire navale à eau pressurisée, à Cadarache.



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En outre, M. Chevallier est aussi à l’origine du réacteur nucléaire des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe « Le Redoutable ». La construction du premier exemplaire avait été supervisée par l’amiral Bernard Louzeau, qui donnera son nom à une Frégate de Défense et d’Intervention [FDI].


Au cours de sa carrière, Jacques Chevallier a occupé les fonctions de directeur des applications militaires [DAM] au Commissariat à l’énergie atomique [CEA] entre 1972 et 1986, puis celles de Délégué général pour l’armement, jusqu’en 1988. Ce pionnier de la propulsion nucléaire navale en France s’est éteint en 2009.



Reportage sur la construction et l'architecture du sous-marin "Le Redoutable" dans l'arsenal de Cherbourg. Visite guidée de l'intérieur de l'engin avec les ouvriers au travail. A l'aide d'une maquette, l'ingénieur Général à l'origine du projet du sous-marin, explique les différentes parties, techniques et d'habitation, du bâtiment. Démonstration d'un lancer de missile avec le Gymnote, sous-marin expérimental à propulsion classique, et explication du principe de combustion par le commissaire en énergie atomique Jacques CHEVALLIER. 



A Cadarache, le prototype du réacteur du Redoutable a été développé grâce à la construction de la pile Azur. Un ingénieur est interrogé sur l'autonomie du Redoutable, dépendant de plusieurs critères. Le capitaine de Corvette LOUZEAU, évoque sa nomination à la tête du sous-marin et la formation de l'équipage.

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf86014593/le-plus-grand-sous-marin-du-monde

https://archives.defense.gouv.fr/actualites/memoire-et-culture/les-ingenieurs-a-l-honneur-dans-le-programme-flotlog-des-batiments-ravitailleurs-de-forces.html

Nice-Matin

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...