23 octobre 2023

Torpilleur Manomètre et cuirassé Voltaire

Manomètre et Voltaire



Mis en service actif en 1911, il participe à la Première guerre mondiale avant d'être remis à neuf entre mai et octobre 1918. Le 10 octobre, le Voltaire est torpillé à deux reprises par le U-boote allemand UB-48 au large de l'île grecque de Milos. Il est ensuite réparé puis modernisé entre 1922 et 1925 afin d'améliorer sa protection contre les sous-marins. Fin janvier 1923, il fait partie des quatre navires déployés lors de la révolte de Klaipéda Lituanie. 

L'Ouest Eclair 17 janvier 1909



Courrier adressé par un SM torpilleur au commandant du torpilleur Manomètre












L'Ouest-Eclair 1er juillet 1914





Le 7 octobre 1918, le Voltaire et son escorte composée des torpilleurs Touareg, Somali, Arabe et Hova quittent Toulon, où le cuirassé vient de passer 4 mois en travaux (notamment pour augmenter la portée de son artillerie), pour rejoindre l'escadre à Moudros. Le 10, le bâtiment s'engage vers vingt heures dans le canal entre les îles grecques de Cervi et Cérigo, à une vitesse de 14 noeuds. L'Arabe est par bâbord avant, le Hova par bâbord arrière, le Touareg par tribord avant et le Somali par tribord arrière. L'escadre fait route au 85° nord-est.
L'objectif du commandant est de naviguer au milieu de canal, en rangs serrés avec son escorte, là où le profondeur est importante afin d'éviter les hauts-fonds potentiellements minés (le jumeau du Titanic, le Britannic, fut perdu pas loin, près de l'île de Kea, dans ces conditions).

Au même moment, arrivant par le sud-est, le sous-marin allemand UB-48, commandé par le lieutenant de vaisseau Wolfgang Steinbauer, aperçoit la petite escadre. Parvenant à s'approcher très près, il peut analyser dans l'obscurité naissante la composition de celle-ci : il pense avoir affaire à un croiseur escorté par des unités plus petites. Le sous-marin continue son approche, et estime que le gros navire évolue assez rapidement. Probablement sûr de son coup, il décoche deux torpilles presque simultanément, visant l'avant du navire pour toucher le milieu.

Sur le Voltaire, vers 23h04, le commandant et les officiers, sur la passerelle, aperçoivent deux traînées fluorescentes à 50 mètres à tribord, avec très peu d'espace entre elles, la deuxième étant légèrement en retard sur la première. Tout le monde sait immédiatement de quoi il s'agit, mais il est trop tard pour réagir, soudain, une lueur éclaire la nuit, suivite d'une violente explosion qui secoue le bâtiment à la proue, soulevant une immense gerbe d'eau qui retombe sur la tourelle de 305mm. La bâtiment est secoué, mais visiblement un seul projectile a explosé.

Immédiatement le cuirassé "tire au gisement", balançant 93 obus allant du 47mm au 240mm en seulement trois minutes. Dans l'intervalle, le torpilleur Touareg dont le commandant pensait que le cuirassé avait sauté sur une mine, essaye de se rapprocher du bâtiment blessé, avant de comprendre, devant la cannonade, qu'ils étaient attaqué. L'escorteur se rue alors à la limite des points d'impacts des obus pour repérer l'agresseur. Le sous-marin allemand, probablement gêné par la réaction rapide du navire blessé et la canonnade qui suivit, n'a pas eu de deuxième opportunité et a déjà pris la fuite.


La Fin du Voltaire
Le bateau est échoué en 1936 au sud de la presqu'île de Rhuys pour servir de cible aux exercices de tirs de la Marine et de l'Aéronavale. Il fut démantelé à partir de 1948.

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