16 octobre 2022

1943 salon de la Marine musée de la Marine Palais de Chaillot

1943 salon de la Marine



Le musée de la Marine à Paris conserve 30 000 objets et œuvres d’art, dont l'essentiel de la série des Vues des ports de France de Joseph Vernet, des figures de proue, ainsi que 2 822 modèles de navires de toutes les époques, notamment de navires de guerre à voile des  XVIIe siècle,  XVIIIe siècle et  XIXe siècle.

On y trouve également deux pièces importantes :

  • la poupe décorée de la galère extraordinaire la Réale de Louis XIV lancée en 1694.

  • le canot impérial de Napoléon Ier construit en 1810. En 2018, il retourne à Brest afin d'être exposé aux ateliers du Plateau des Capucins.

En 1919, un décret rattache le musée naval du Louvre au Ministère de la Marine. À partir de ce moment, le musée naval prend le nom de musée de la Marine.

Il bénéficie du programme architectural de l'exposition internationale de 1937 qui prévoit la construction des palais de Chaillot, Tokyo et d'Iéna destinés à accueillir plusieurs musées. Le Musée de la Marine doit ainsi partager l'aile de Passy du palais de Chaillot avec le tout nouveau Musée de l'Homme. 





Les collections de la Marine rejoignent progressivement le palais de Chaillot à partir de 1939 et le musée ouvre ses portes en août 1943. Il est chargé d'assurer la conservation, la présentation et l'enrichissement de ses collections dans tous les domaines de la marine. Pour la première fois depuis le début de son histoire, il dispose d'espaces et de moyens propres ce qui lui permet notamment d'organiser des expositions temporaires d'envergure; la première d'entre elles, La Marine au combat est inaugurée en décembre 1944.


APRÈS UNE ESCALE DE 11O ANNÉES AU LOUVRE LE MUSÉE DE LA MARINE JETTE L'ANCRE DANS UNE AILE DU PALAIS DE CHAILLOT

Paris, 23 (de notre rédaction). Le Musée de la Marine, créé, en fait, en 1801, confirmé par l'ordonnance royale de Charles X, le 27 décembre 1827. avait pour cadre. avant la guerre quelques salles du Musée du Louvre.

En 1937, après l'Exposition, il avait été attribué au Musée de la Marine, la moitié d'une aile du nouveau Palais de Chaillot. Des circonstances diverses, puis la guerre, n'avaient pas permis aux maquettes uniques du Musée de la Marine d'y trouver leurs places définitives. Aujourd'hui, le Conservateur et les services de la Marine ont pris possession de leurs nouveaux locaux qu'ils aménageront petit à petit.

A dater du 4 Juin. dans les salles du nouveau Musée seront exposées

les œuvres des peintres de la Marine. quelques-unes des maquettes qui viennent d'être restaurées 
A cette occasion, tous les peintres présenteront leurs toiles au palais de Chaillot 

On y admirera d'abord une rétrospective des oeuvres de Vernet qui représentent les principaux ports de la France de Louis XV, les oeuvres de Nicolas Ozanne... enfin les oeuvres de Roux représentant les spécimens de bâtiments de toutes les époques...
Ajoutons que les visiteurs pourront admirer le canot de l'Empereur construit en 1811 pour permettre à Napoléon Ier de visiter les bouches de l'Escaut et à bord duquel l'empereur passa la revue de l'escadre. Ce canot vient d'être transporté tout exprès de Brest.
Sources 
BnF Gallica

L'Ouest-Eclair 24-05-1943

13 octobre 2022

1942 Ecole service de santé Montpellier 1942

 1942 Ecole service de santé Montpellier


Le vendredi 28 Juin 1940 arrive en gare de Montpellier, après un long arrêt en gare de Sète pour passer de la traction électrique à la traction vapeur, un train spécial en provenance de Bordeaux avec à son bord 120 élèves de l’ Ecole de Santé Navale et Coloniale.

Bordeaux se trouvant en « zone occupée », l’École de Santé Navale, comme les autres Écoles Militaires, ne pouvait rester sous la coupe de l’occupant.



Les « Navalais », nom familièrement employé pour désigner les élèves de l’École de Santé Navale, de la dernière promotion de médecins et de pharmaciens entrée en 1939 (tous les autres étaient partis sur le front dans des régiments coloniaux ou affectés sur des bateaux – ils rejoindront Montpellier durant l’été sauf ceux qui auront été tués ou faits prisonniers -) arrivent donc dans une complète désorganisation et les autorités préfectorales, militaires et universitaires vont rapidement trouver des solutions.

Les élèves seront logés, en attendant de rejoindre le Pavillon Colonial de La Cité Universitaire, au Lycée de Jeunes Filles, à l’Enclos Saint François, à la Caserne de Lauwe et au Sanatorium Bon Accueil (pour femmes) qui deviendra la Clinique Lavalette où ils recevront en guise de verres, les crachoirs paraffinés destinés aux tuberculeux



Fin Décembre 1942 ils sont « priés » par l’occupant de quitter rapidement la Cité U pour l’Asile d’Aliénés de Font d’Aurelle. Remarques amusantes en ces temps tristounets à Bordeaux l’École occupait un ancien Asile d’Aliénés. Elle a quitté la ville où se trouvent les Trois Grâces sur la Place de la Bourse, (bronze de Visconti – 1865) par la Gare Saint Jean pour arriver à la Gare (Saint Roch) et retrouver les Trois Grâces (marbre de Carrare de d’Antoine – 1767) Place de la Comédie et l’Hôpital Saint Charles a remplacé l’Hôpital Saint-André. Les locaux de Bordeaux avaient été un ancien Séminaire en 1821, comme la caserne de Lauwe le fût lors de sa construction en 1870. Étranges coïncidences ! […]



Pour moi je suis toujours en perm. En effet les vacances d'abord écourtées par un rappel à Montpellier du fait de l'occupation de l'école par les Allem sont maintenant prolongées jusqu'à ce qu'un nouvel avis nous fasse revenir à Montpellier. Nous sommes transférés à l'asile de Font d'Aurelle où Monsieur TRIRAS (?) a été interne. ... A Montpellier j'avais perdu près de 5 kgs...


Sources :



12 octobre 2022

FREMM LANGUEDOC MEDOR juillet septembre 2022

FREMM LANGUEDOC MEDOR juillet septembre 2022

La présence militaire dans la partie orientale du territoire de l’Alliance est une composante importante de la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN. Ces dernières années, les Alliés ont rehaussé la présence avancée de l’OTAN en établissant des groupements tactiques multinationaux en Bulgarie, en Estonie, en Hongrie, en Lettonie, en Lituanie, en Pologne, en Roumanie et en Slovaquie. Ils ont également envoyé un plus grand nombre de navires, d’avions et de soldats sur le flanc est de l’OTAN, de la mer Baltique au nord à la mer Noire au sud.


Enveloppes postées au retour de la FREMM Languedoc à Toulon Flamme La Valette du Var au 06-10-2022

Le 31 août, la Frégate multi-missions (FREMM) Languedoc a conduit une série d’exercices avec la marine chypriote en Méditerranée orientale. Déployée pour une durée de deux mois dans cette zone maritime, elle participe à l’effort dissuasif de l’Alliance atlantique au sein du Standing NATO Maritime Group (SNMG2) et assure également l’appréciation autonome de la situation de la France.




Cette journée de coopération avait pour objectif de s’exercer dans différents domaines de lutte et de manœuvres conjointes à la mer. Dans un premier temps, le bâtiment a pris part à un exercice de tir d’artillerie contre une menace maritime asymétrique. Les équipes présentes en passerelle se sont ensuite entraînées à la manœuvre en groupe constitué afin de développer l’interopérabilité entre les marines françaises et chypriotes grâce aux procédures standardisées permettant à chaque unité d’évoluer rapidement pour rallier les positions ordonnées au sein du dispositif.



#MEDOR| La FREMM Languedoc opère au sein des opérations navales et s’entraîne avec les marines 🇺🇸, 🇪🇸 et 🇨🇾. Objectifs : entretenir leur interopérabilité et leur #coopération au profit de l’Alliance #WeAreNato.


https://www.colsbleus.fr/fr/node/889


https://mc.nato.int/media-centre/news/2022/standing-nato-maritime-group-two-arrives-in-souda-bay--crete-for-port-visit


11 octobre 2022

Le contre-torpilleur d'Escadre HARPON sauve le pilote Latham essayant de traverser la Manche

L'Antoinette et le HARPON 


Carte postale griffe CT Harpon


Nul ne sait si cette charmante baigneuse se prénommait "Antoinette"
mais  il est certain que le contre-torpilleur Harpon fit connaissance d'une Antoinette se baignant dans la Manche comme le relate le journal L'Ouest-Eclair dans son édition du 20 juillet 1909.











En 1909, Latham est employé comme pilote d'essai de la société Antoinette et il remporte plusieurs trophées : endurance, distance, vitesse, hauteur, empochant 50 000 francs au meeting de Reims- Bétheny. 


Il tente la traversée de la Manche le 19 puis le 27 juillet 1909, échouant à cause de pannes moteur, à une quinzaine de kilomètres des côtes anglaises la première fois et tout proche des falaises de Douvres la deuxième fois.

Ces tentatives firent de lui quelqu’un de très populaire. Deux fois, il essaya le difficile exploit, deux fois il échoua.









Un torpilleur l'a sauvé peu après.

Latham se promet de recommencer A 9 heures et demie, le contre-torpilleur Harpon est rentré au port, ayant à bord Latham et Levavasseur. Le contre-torpilleur a accosté au. milieu du port. Latham est descendu dans un canot et a accosté à l'appontement de Ruelles, face la gare maritime. La foule lui a fait une longue ovation. Interrogé sur ses impressions, l'aviateur fait les déclarations suivantes:

L'Antoinette sauvée par le Harpon

Arrivé à 6 heures pour vérifier mont appareil, dont j'ai pu constater le parfait état j'ai pris le vol à 6 heures 45. J'étais informé que le Harpon quittait le port de Calais à 6 heures un quart et allait croiser à 2 milles en mer. De son côté, le Calaisien opérait de la même façon et allait croiser 6 milles en mer. Lorsque j'eus crié le « Lâchez tout l'Antoinette dévalait et prenait son vol à 100 mètres de la côte. L'aéroplane ne tardait pas à s'élever à une hauteur de 60 mètres. Le malencontreux incident, qui m'a empêché d'atterrir à Douvres, s'est produit à 10 kilomètres de la côte. Le moteur probablement insuffisant, dont la marche était contrariée par la brume, s'est arrêté brusquement. 


A ce moment le torpilleur Harpon sa trouvait à un kilomètre de moi. Il se précipita à mon secours. Je n'étais nullement effrayé par l'aventure.
L'appareil est en grande partie détruit Mais le moteur est intact. Dites bien que M. Levavasseur et moi nous avons l'intention de recommencer aussitôt que faire se pourra, c'est-a-dire dans une dizaine de jours.




07 octobre 2022

Histoire de la Réunion de 1810 à 1942 des Anglais aux FNFL Vichy

Les conquêtes de la Réunion 1810-1942



La bataille de La Réunion se déroule le 28 novembre 1942 et oppose les Forces navales françaises libres aux forces du régime de Vichy. À la suite du débarquement des forces alliées effectué à partir du contre-torpilleur Léopard, celles-ci prennent le contrôle de l'île.

Mais bien avant les Anglais avait envahi l'île Bourbon aujourd'hui Réunion

Le 7 juillet 1810, une escadre anglaise se présente devant Bourbon ; elle compte 20 navires de guerre ou de transport sous les ordres du commodore Rowsley et porte 1 800 soldats européens et 1 850 cipayes formant, avec l'adjonction des marins de débarquement, un total agressif de 5 000 hommes. Le commandement supérieur de toutes les troupes destinées à agir contre Bourbon est confié au lieutenant-colonel, depuis major général, Keating, Irlandais, appartenant à une excellente famille catholique… 

C'était bien, cette fois, Saint-Denis, chef-lieu de la colonie, qui allait être attaqué. M. de Sainte-Suzanne n'a que des moyens de défense insignifiants. Ils se composent : 


. d'une compagnie de chasseurs de régiment de l'Île de France forte de 50 hommes ; 

. de deux compagnies de gardes nationales soldées

 L'une d'elles compte 60 hommes ; l'autre, de 30 hommes seulement, se trouve à Saint-Paul et ne prend aucune part à la défense ; 

enfin de 10 artilleurs, au total 150 hommes de troupes régulières dont 120 seulement sont présents au drapeau. La garde nationale, nominalement de 432 hommes, n'en a que 300 au drapeau… 

Dès le 7 juillet, dans l'après-midi, l'ennemi commence son débarquement à l'est de Saint-Denis, vers l'embouchure de la rivière des Pluies.








De Gaulle, qui n'a pas participé à Ironclad contre Madagascar, est t pressé de prendre le contrôle de La Réunion avant que les Britanniques ou que les Américains ne le fassent.


Construit aux chantiers de Saint-Nazaire, il est mis en service en 1927. 

Saisi à Portsmouth le 3 juillet 1940 par la Royal Navy. Transféré le 31 août aux F.N.F.L. (Forces Navales Françaises Libres). La DCA est améliorée avec 5 canons doubles Bofors de 40 mm, 7 canons Oerlikons de 20 mm, 2 mitrailleuses de 13 mm et 4 mitrailleuses de 8 mm. Il reçoit par ailleurs 4 mortiers A.S.M. de lutte anti-sous-marine ce qui porte son nombre à 8.



 L'équipage est augmenté à 324 hommes. Il participe aux escortes anti-sous-marines et coule avec les escorteurs britanniques HMS Spey et Pelican le 11 juillet 1942 le sous-marin U 136. Il entre en collision le même jour avec le Sloop HMS Lowestoft qu'il endommage gravement. Le Léopard est engagé seul dans l'opération "plan B" qui consiste à rallier la Réunion aux Forces Francaises Libres. La mission débute le 27 novembre 1942 avec le débarquement de 80 hommes sous les ordres du capitaine de corvette Baraquin. Le 30 novembre la Réunion est officiellement ralliée aux F.F.L. Il s'échoue sur un banc de sable à 30 milles au nord est de Benghazi le 27 mai 1943 vers 5h10, il sombre le 19 juin 1943 cassé en deux par la houle.




Dans la nuit du 26 au , le contre-torpilleur Léopard quitte l'île Maurice avec 74 hommes. Dirigé par le commandant Jules Évenou, il arrive à Saint-Denis le 27 à 23 heures.


À 2 h30, le Léopard est repéré au moment où les troupes se préparent à débarquer. Menés par le lieutenant Moreau, environ 60 hommes débarquent et s'emparent du palais gouvernemental. Au matin, Saint-Denis est sous le contrôle des forces libres.


Barraquin, chef des forces d'invasion, prend contact avec les sympathisants locaux, dont Léon de Lépervanche et le secrétaire général Rivière, afin de préparer la prise de contrôle de l'île. Pillet prend la fuite vers Hell-Bourg pour organiser la résistance. Le nouveau gouverneur désigné par De Gaulle, André Capagorry, arrive à environ 6 heures sous l'acclamation de la population et lançe un appel au calme sur les ondes de Radio Saint-Denis.

Le CT Léopard échoué devant Tobrouk sera perdu sous l'effet de la houle le 19 juin 1943

Sources

Quand l'union jack flottait sur la Réunion


Albert Jauze Professeur-relais de l’Académie de La Réunion auprès du service éducatif des Archives départementales


06 octobre 2022

fremm Aquitaine équipage B

FREMM Aquitaine

Déployée du 26 avril au 7 juin 2022 dans le cadre de sa mission Narval, la frégate multimissions (FREMM) Aquitaine a contribué à la sûreté de la zone Atlantique Nord avec les marines partenaires, tout en renforçant la connaissance française du théâtre, espace de manœuvre de nombreuses marines.
Pendant six semaines, l’Aquitaine a contribué à la fonction stratégique « connaissance et anticipation » dans les eaux de l’Atlantique Nord. Cette mission à dominante « lutte anti-sous-marine », a reposé sur deux socles majeurs : la coopération interalliée et le pré positionnement dans un espace maritime fréquenté par les marines de nombreux compétiteurs stratégiques.

A l’heure où la réminiscence des conflits aux frontières de l’OTAN bouscule l’échiquier européen, les forces armées se doivent plus que jamais, de renforcer leurs connaissances du théâtre Atlantique nord afin de garantir leur autonomie d’appréciation de la situation dans cette zone. S’inscrivant dans cette démarche, la FREMM Aquitaine a pris la relève de la FREMM Languedoc, avant de passer le témoin à la FREMM Bretagne.


Dans des conditions météorologiques difficiles, l’équipage a entretenu et renforcé sa capacité à opérer en milieu interalliés, en s’adonnant à un exercice lutte anti-sous-marine de théâtre et autres manœuvres de ravitaillement à la mer avec un pétrolier ravitailleur britannique.

Quarante-deux jours plus tard, les marins de l’Aquitaine ont retrouvé la base navale de Brest et leur famille, avec le sentiment du devoir accompli.

https://www.youtube.com/watch?v=dYs5njsb0wQ

05 octobre 2022

Donec humour dans le carré

Donec humour dans le carré



Bonjour la compagnie,

Chaque époque a son caractère. Il y a la grandeur qu’affectionnait de Gaulle, la douceur de vivre des années qui précédèrent la Révolution, la violence des années de la « grande Guerre » et puis la médiocrité qui caractérisa l’Etat Français.


Après l’attaque surprise et injuste de Mers el Kébir un vent anti–britannique souffla dans les carrés de nos bâtiments de guerre et certains, tels l’amiral comte de Laborde ou l’amiral Darlan qui se détestaient n’avaient en commun que la haine de l’Anglais.

La retraite forcée de notre Flotte à Toulon émoussa gravement la combativité des chefs de la Marine qui se retrouvaient en quelque sorte « demi-solde ». Ils ne prirent jamais la mesure de la roublardise d’Hitler et pas un instant ne crurent qu’il pouvait trahir sa parole.

Quand les alliés débarquent le 8 novembre 1942 en Afrique du Nord, certains sont prêts tel l’amiral Négadelle à envoyer nos sous-marins affronter l’armada anglo-saxonne.

Conséquence de ce débarquement, les Allemands envahissent la zone Libre le 10 novembre 1942. Pas un instant les autorités françaises ne pensent que la Flotte de Toulon courre le moindre danger. Les autorités allemandes ne les détrompent pas.



L’amiral Auphan, secrétaire d’Etat à la Marine, inquiet, va inciter le Maréchal Philippe Pétain à quitter la France et lui demander de faire appareiller la Flotte. Le Maréchal répond « Je ne vois aucune raison de quitter les Français » et laisse l’appareillage en suspens. Auphan aurait pu ordonner l’appareillage mais De Laborde, chef de la Flotte de Haute Mer, aurait-t-il obéi ? Auphan, façonné à l'obéissance, ne fit rien. Il n'imaginait pas alors que la sortie de nos bâtiments puisse rapidement devenir impossible.

Il envoya pourtant des instructions sur la conduite à tenir en cas d’intervention des Allemands.

1) Empêcher toute effusion de sang

2) S’opposer à l’entrée des troupes étrangères à bord des bâtiments et négocier

3) En cas d’échec saborder les bâtiments
Pour se rassurer il écrit une lettre au grand Amiral Raeder, chef de la Marine allemande, où il évoque un ennemi et un passé commun sous l’aile bienveillante du Maréchal. Il dit aussi qu’ils se rencontraient « sur le chemin de l’honneur et de la fidélité à leurs patries respectives ». Le destinataire de la lettre, soulagé d’une telle attitude, répondit sur un ton bienveillant, confiant la défense de Toulon à la Marine française. Ce que les amiraux Auphan, de Laborde et Marquis, le préfet maritime, prirent très au sérieux et discutèrent avec leurs homologues allemands du réarmement de certaines batteries.

Pendant ce temps nos amis d’Outre-Rhin qui ont une idée derrière la tête poursuivent leur stratagème qui est clairement d’enlever un maximum de défenses au camp retranché pour le moment venu le prendre d’assaut sans coup férir.


L'Ouest-Eclair  14-11-1942

Marquis et De Laborde sentirent bien que ça ne tournait pas rond et que l’orage venait mais pour leurs équipages ils poursuivirent leur fiction : « Le maréchal veut que cette défense soit confiée uniquement à des marins ». Le camp retranché de Toulon est non seulement en sous-effectifs pour assurer la défense mais leurs amis d’Outre-Rhin leurs retirent tout moyen aérien d’observation ou d’attaque ne leur laissant que les coucous de l’aéronavale embarqués sur les plages d’envol des unités.

Après le 19 novembre les dés sont jetés, l’appareillage est impossible et l’aviation ennemie tourne dans le ciel toulonnais. Il ne va plus rester que ce suicide collectif qu’est le « Sabordage ». Celui-ci sera mené avec talent et efficacité, la préparation sera une réussite.

Voyons l’horaire d’exécution :

0’ : rassemblement des équipes de sabordage

10’ : début de l’opération

20’ : portes du condensateur ouvertes

30’ : réducteurs avariés au chalumeau

40’ : panneaux et hublots ouverts ; grenades amorcées

50’ : découpage des cloisons au chalumeau (fin du premier temps) – ouverture des vannes

60’ : toutes vannes ouvertes

80-90’ : bâtiment coulé et chaviré.

Et v’la l’travail !

Par le plus grand des hasards 5 000 marins allemands étaient arrivés sur le port de Marseille afin d’armer, disaient les allemands, les navires marchands que Laval avait généreusement remis aux autorités d’occupation. Mais qui pouvait croire à cette fiction ?

Le 25 novembre les amiraux croient ou feignent de croire dans les promesses d’Hitler et confiants accordent aux hommes mariés l’autorisation de coucher de nouveau en ville.

Le 27 novembre Hitler prend sa plume pour accuser les amiraux français de ne pas avoir respecté leur parole (sic) et il annonce l’occupation de Toulon et la dissolution de l’armée d’armistice et ajoute, comble d’ironie, que ces mesures ne sont ni dirigées contre la France ni contre ses soldats.

L'Ouest-Eclair  30-11-1942
Le même jour, sans en avoir parlé aux Italiens, à 4h1/2 une importante colonne se dirige vers le fort Lamalgue pour s’assurer de la personne de l’amiral Marquis. Toutes les communications dans la région ont été interrompues. Les Allemands prennent l’amiral au saut du lit mais malheureusement pour eux l’alerte est donnée, De Laborde est averti, Vichy prévenu. Quand les premiers Allemands pénètrent dans l’arsenal du Mourillon, les ordres sont déjà déclenchés et l’opération commence vers 5h15.

La belle Flotte française s’est fait harakiri.

Voilà le résultat des tergiversations, hésitations, atermoiements de ces hommes obnubilés par la haine de l’Angleterre et leur croyance en la parole d’Hitler. Naturellement planait au-dessus d’eux l’ombre castratrice du maréchal Pétain qui n’était plus alors l’homme de 1917. Les Auphan, De Laborde, Marquis, Le Luc, et quelques autres avaient tous manqué leur rendez-vous avec l’Histoire.

A bientôt pour de nouvelles aventures ;

Sur la peau de bouc (motifs de punitions dans la Marine) : « S’être approprié du tafia de l’ordinaire et de l’avoir affecté à un premier-maître en vue de se concilier ses faveurs. ».

Les mots du Général :

- Mon général, vous nous avez amené au bord du Rubicon, mais c’était pour y pêcher à la ligne, s’écrie un fondateur du Rassemblement qui, déjà en 1947, rêvait de marcher sur l’Elysée.

- Voyons Vallon, répond le général agacé, ignorez-vous que le franchissement d’une rivière est une affaire qui relève du génie et non de la politique.

Sources BnF Gallica



Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...