08 mai 2015

Rio de Janeiro PH Jeanne d'Arc février 2008

Bem-vindo ao Rio



Au matin du onze février, la Jeanne d’Arc arrive en vue des rives de la baie de Guanabara ; dans la brume se dessinent les contours du célèbre Pain de Sucre qui dévoile juste derrière la plage de Flamengo, les tours de Rio et le Christ qui, perché sur le piton du Corcovado, accueille les marins du monde entier à bras ouverts. L’escale à Rio de Janeiro marque en beauté la fin du périple du GEAOM en Amérique ; la ville s’étend en effet sur le site unique de Guanabara entre plages de sable blanc et, morros, ces hauteurs verdoyantes caractéristiques de la région








La cidade maravilhosa a pour quelques jours offert ses nombreux atouts à l’équipage de la Jeanne ; au coeur de la ville, les églises baroques et les édifices coloniaux côtoient les grands édifices commerciaux et les innombrables petites échoppes dans un ensemble hétéroclite et bruyant où la circulation dense et quelque peu anarchique ajoute à l’atmosphère animée de la ville.




La visite du Pain de Sucre ou du Corcovado offre un panorama époustouflant de la ville qui s’étire entre les nombreuses collines : le stade de Maracana rappelle à tous la passion immodérée des Brésiliens pour le football ; plus loin, Copacabana étire langoureusement ses kilomètres de sable blanc battu par les rouleaux de l’Atlantique.





Au loin, Ipanema, sa plage et son quartier chic s’affichent, ses grands hôtels masquant presque les bidonvilles amoncelés sur les pentes avoisinantes. Car Rio de Janeiro mêle étroitement richesse et pauvreté dans un plan d’urbanisation quelque peu compliqué ; les grands édifices bancaires côtoient les marchés aux puces et les hôtels de luxe avoisinent les multiples favelas de la ville dans un microcosme, où la disparité flagrante des niveaux sociaux ne va pas sans engendrer de violence.










L’unité de Rio et la fierté des Cariocas pour leur ville s’affiche néanmoins à l’occasion du Carnaval et des jours qui suivent cette grande fête ; les groupes de samba font démonstration de leur talent aux quatre coins de la ville, et les vacances d’été tout juste terminées incitent encore les Brésiliens à sortir le soir dans les nombreux restaurants de la ville, en terrasse de café ou dans un club de danse dans cette ville qui se veut être le Paris de l’Amérique latine.



















Sources :
Journal de bord PH Jeanne d'Arc

photos : Marine nationale  (c) Yann Le Ny Frédéric Lucas 

Donec Humour dans le carré

le 8 mai 1945, rien n'est fini


Bonjour à tous,

Nous commémorons ce matin la fin du second conflit mondial. Si la première guerre avait comblé les amateurs d’holocauste, la guerre de 1940 à 1945 alla plus loin dans le meurtre et dans l’ignoble. L’on pouvait penser, avec le 8 mai 1945 que la page ouverte avec le calamiteux traité de Versailles allait se refermer.

Il n’en fut rien, les nazis anéantis, les soviets, inventeurs de « l’homme nouveau » allaient mettre en place le plus magnifique système de mensonges que l’on puisse imaginer. C’était le monde « Potemkine ». L’enfer se parait pour nos intellectuels et quelques autres de toutes les vertus. Dans les années 1970 Soljenitsyne allait déchirer le voile de ce grand guignol sanglant. Il faudra encore attendre vingt ans pour qu’en1989 le mur de Berlin s’écroule et soit remplacé en Russie par une brochette d’oligarques tous moins recommandables les uns que les autres.

Mais enfin on chantait victoire, une ère de bonheur commençait, on parlait de la fin de l’histoire. La guerre de 14 s’achevait.



Mais c’était compter sans la « sale âme héroïque des hommes » comme a dit Céline. Grâce à l’action conjuguée de la diplomatie américaine et de fanatiques religieux carrément mabouls, nous voilà embarqués pour un combat de cinquante ans.

Voilà qui rassure !

A la semaine prochaine

Donec

07 mai 2015

Westerplatte Gdansk Pologne premier jour de la guerre agression allemande 1939 1945 Schleswig Holstein croiseur

Le premier jour de la guerre 39-45 Westerplatte Gdansk Pologne




La Westerplatte est une presqu'île recouverte de sable et de forêts située sur la côte de la Baltique à l'embouchure de la Vistule morte, à l'entrée du canal menant au port de Gdansk en Pologne. 


De 1926 à 1939, elle abrita le dépôt de l'armement polonais. La presqu'île est connue pour avoir été le théâtre de la bataille du même nom en septembre 1939 entre troupes polonaises et troupes allemandes lors de l'invasion de la Pologne.


Westerplatte Photo JM Bergougniou
L'attaque devait être menée par quelques 1500 hommes de l'unité SS Heimwehr, dirigée par le général Friedrich-Georg Eberhardt. Le fer de lance de l'attaque était constitué de 225 commandos d'élite dirigés par le lieutenant Henningsen. Le commandement général était exercé par le contre-amiral Gustav Kleikamp, dont le navire-amiral Schleswig-Holstein, construit en 1908, était officiellement en visite de courtoisie à Dantzig. 

Casemate Westerplatte Photo JM Bergougniou


Le 25 août, il était au mouillage sur la rive méridionale du chenal menant au port, à Neufahrwasser, à 150 m à peine de Westerplatte. Sucharski mit la garnison en alerte maximale et ordonna de poursuivre tous les travaux de défense pendant la nuit : en effet, durant la journée, les Allemands pouvaient observer la péninsule du haut des entrepôts bâtis sur les quais. Le 26 août, Kleikamp amena son navire plus en amont afin d'être mieux placé pour ouvrir le feu sur Westerplatte.

Westerplatte maquette du Schleswig Holstein  Photo JM Bergougniou

Le vendredi 1er septembre à 4h48, les canons du Schleswig-Holstein tirèrent huit grenades sur le secteur sud-est de Westerplatte. La Seconde Guerre mondiale avait commencé ; Sucharski envoya un message à la péninsule de Hel : « SOS-Suis attaqué ». 
Westerplatte Photo JM Bergougniou



Trois gros trous avaient été percés dans le mur d'enceinte, et les entrepôts d'essence étaient en flammes. Huit minutes plus tard, les commandos de Henningsen montaient à l'assaut en trois escouades, pendant que le génie faisait sauter le portail de la voie ferrée dans la clôture qui bloquait l'accès à la péninsule. 

Westerplatte Photo JM Bergougniou
Mais les choses tournèrent mal pour les Allemands. D'abord, les Polonais lancèrent une contre-attaque, éliminant le nid de mitrailleuses du poste de la Schupo (police de sécurité) allemande, perdant trois hommes. Puis le lieutenant Leon Pajak, avec des obusiers, ouvrit le feu sur les Allemands, arrêtant leur progression. Sucharski dirigea ensuite son artillerie sur les nids de mitrailleuses installés sur les entrepôts de l'autre côté du chenal. Il obtint ce qu'il désirait : le feu cessa de ce côté. La même batterie parvint presque à détruire le poste de commandement du Schleswig-Holstein mais, finalement, les canons du navire réussirent à l'anéantir. À 6h22 les commandos envoyèrent au navire le message : « Pertes trop graves, nous retirons ». 

À l'autre bout de Westerplatte, la police de Dantzig allemande avait tenté de s'emparer du port, mais des civils armés et la garnison l'avaient repoussée ; 50 Allemands étaient morts, et les Polonais avaient perdu 8 hommes. Kleikamp, qui avait espéré prendre le dépôt très rapidement, avait désormais affaire à une véritable bataille. 

Westerplatte Photo JM Bergougniou

Westerplatte Photo JM Bergougniou
Appuyés par 60 hommes de la SS Heimwehr, les commandos de marine menés par Henningsen repartirent à l'attaque à 8h55. Ils franchirent le mur d'enceinte mais, sous le feu des Polonais, ils furent arrêtés par des mines, des arbres abattus et des barbelés. 

Westerplatte Photo JM Bergougniou

À midi, les combats se poursuivaient mais, totalement démoralisés, les SS rebroussèrent chemin. Henningsen fut tué et, pas plus d'une demi-heure plus tard, les Allemands décidaient de renoncer. Les combats avaient coûté la vie à 82 Allemands, et Westerplatte tenait toujours. La seule consolation pour les Allemands était qu'ils avaient massacré les défenseurs polonais du bureau de poste de Dantzig. L'attaque allemande contre Westerplatte avait été un échec total.

Westerplatte Photo JM Bergougniou


Westerplatte Photo JM Bergougniou
Le 7 septembre, dans la soirée, ayant décidé de cesser le combat, Sucharski tint un second conseil de guerre. Après tout, l'armée allemande était alors aux portes de Varsovie et les premiers cas de gangrène étaient apparus parmi les blessés. De 4h30 à 7 heures du matin, les Allemands déclenchèrent un feu intense, puis un dernier barrage d'artillerie fut suivi par l'avancée des troupes d'assaut. Malgré les lance-flammes, les Polonais repoussèrent l'attaque. Mais le bunker numéro 2 était détruit ; le numéro 1 et 4 étaient gravement endommagés. 



Westerplatte Photo JM Bergougniou

À 9h45, le drapeau blanc fut hissé et, à 11 heures, Sucharski se rendit à Kleikamp, qui autorisa le courageux commandant à garder son sabre. Les soldats allemands se mirent au garde-à-vous lorsque la garnison polonaise, hagarde et épuisée, quitta Westereplatte à 11h33. L'aigle blanc de Pologne s'était finalement incliné mais non sans avoir au préalable livré une bataille absolument héroïque.
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animation pour les enfants des écoles  Westerplatte Photo JM Bergougniou



Pendant et après la guerre, les soldats de Westerplatte furent le symbole de la lutte de la Pologne, de la détermination et du courage des soldats polonais. Aujourd'hui encore, le souvenir de Westerplatte et de ses défenseurs est très présent dans l'esprit et la culture commune polonais.
photos (c) JM Bergougniou

Le cimetière militaire français de Gdansk

Le cimetière militaire français de Gdansk Pologne

à Gdansk, pas loin de l'avenue Foch se trouve une nécropole qui abrite les corps de militaires français décédés sur le territoire polonais





La Seconde Guerre mondiale terminée, la France organise la recherche, l'identification et le rapatriement des prisonniers de guerre et des militaires inhumés à l'étranger. Une "mission française de recherche en Pologne" travaille dans ce pays jusqu'en 1950 pour retrouver des tombes et dresser la liste des morts. En 1948, Varsovie cède pour 99 ans aux autorités françaises une parcelle de terrain de 11 500 m2 à l'ouest de la ville de Gdansk, afin de regrouper les sépultures des soldats non rapatriés au cours des campagnes de rapatriement de 1951, 1953 et 1961 - 2 180 corps seront réclamés par les familles.



Ce cimetière réunit 1 152 corps, dont 329 n'ont pas pu être identifiés. Parmi eux se trouvent mêlés des prisonniers de guerre, des déportés résistants ou politiques, des recrues du service du travail obligatoire (STO), des Alsaciens incorporés de force dans l'armée allemande, et des évadés des camps de détention qui ont combattu dans le maquis polonais. 



Les dépouilles proviennent principalement des voïvodies d'Olsztyn, de Gdansk, de Bydgoszcz, de Kosalin, de Szczecin, de la Haute et Basse Silésie. Le site se compose de carrés ornés de 1 127 emblèmes funéraires marquant les tombes dont 961 sont occupées - 25 d'entre elles contiennent plusieurs corps non identifiés. Trois croix stylisées monumentales ont été érigées sur un podium en pierre auquel on accède par une volée de marches.



Les services consulaires de l'Ambassade de France à Varsovie assurent l'entretien et la gestion du site, sur la base d'une dotation budgétaire allouée par le ministère de la défense.


photos (c) JM Bergougniou

06 mai 2015

Humour dans le carré par Donec

Roses blanches et cornes de brume

Bonjour à tous,

Il y avait bien du monde sur l’eau dimanche en baie de Cannes, sous le monastère de Saint Honorat pour un ultime adieu à la tonitruante navigatrice Florence Arthaud.



Les stations SNSM s’étaient déplacées en force : les vedettes « Marguerite VI », « Amiral de Grasse », « Notre Dame de la Garoupe », « Saint Michel » étaient là. A 11h00 les cornes de brume résonnent, une pluie de roses blanches s’abat sur l’eau, la famille de Florence procède à la cérémonie.


Je joins les dessins que j’avais réalisés pour l’extraordinaire sauvetage de Florence dans la nuit du 29 octobre 2011 entre le Cap Corse et l’île d’Elbe. Le Cross Med avait calculé pile poil le point de chute supposée et l’hélico dès le début du carroyage a eu vue sur la naufragée.

A la semaine prochaine

Donec

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...