Alibi environnemental ?
Alors que les volumes décroissent en cette période de crise, que les produits de communications en concurrence avec la lettre empiètent de plus en plus sur les volumes courriers, La Poste propose de substituer 2/3 de son courrier J+1 par du J+2. Les consignes sont claires, tout déposant ne précisant pas le type d’affranchissement souhaité sera systématiquement affranchi au tarif « lettre verte ».
Le bon accomplissement du service public concrétisé par le J+1 et la distribution du courrier 6 jours sur 7 dépend du traitement rapide des envois dès leur dépôt. Le travail de tri et d’acheminement en nuit est donc rendu indispensable. Cette activité concerne environ 10 000 personnes actuellement. Le transfert progressif vers la formule « lettre verte » avec l’objectif des 2/3 permettra un temps de traitement en centre de tri beaucoup plus long, nécessitant donc moins de personnel, les machines étant gérées au maximum de leur productivité en journée.
Les postiers subissent les effets incessants sur leur conditions de vie et de travail, depuis ces dix dernières années, avec des changements de leur régime de travail. Depuis 2005, Il y a eu 24 500 départs non remplacés dans les branches du courrier et du colis .
Cette lettre doit permettre le transfert de volumes de l’avion vers le camion. Pourtant, la démarche développement durable à La Poste persiste à stagner dans son nuage de CO2. Rappelons simplement que la compagnie aérienne postale a été vendue en 2007 pour engager la transition vers le fret grande vitesse sur rail. 5 TGV devaient remplacer la flottille de 15 avions. Ce projet devait être porté par un partenariat SNCF-La Poste aujourd’hui en état de mort clinique. Même chose pour un projet de transport combiné fer-route lancé il y a un an et dont on n’a plus de nouvelles. Le choix délibéré de La Poste se porte donc sur le tout routier.
La substitution de 40 plates formes industrielles à 120 centres de tri souvent implantés près des voies ferrées et les regroupements de centres de distribution des facteurs-trices ont généré des déplacements supplémentaires pour le courrier qui parcourt des trajets aberrants. Des km supplémentaires aussi pour les postier-es dont les trajets domicile-travail se sont considérablement accrus. Résultat de cette stratégie de massification, malgré la baisse des volumes du courrier, les émissions d’équivalent CO2 sont en hausse vertigineuse (de 300 millions de tonnes en 2004 à 515 millions en 2010, sources rapports DD de La Poste), idem pour les kilomètres (de 912 millions de km en 2004 à 1 261 en 2009, soit + 25% ).
De Toulon, merci à Claude et à Paul pour l'envoi de ces LISA