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04 décembre 2020

Saint-Servan Ecole de pilotage

 Saint-Servan Ecole de pilotage 

Installée dans l’anse Solidor à Saint-Servan (Saint-Malo) l’école des pilotes de la flotte a définitivement fermé ses portes le 1er août 1965.

Nous allons découvrir l'école en partant d'une carte postale des environs de Dieppe et portant au verso le cachet de l'Ecole des Patrons Pilotes (12novembre 1906 St-Servan/ 13 novembre 1906 Brest)


Le " corps " des pilotes de la flotte a été créé en 1878, suite à une école crée en 1862. 

C'est une des plus vieilles spécialités de la Marine, après les mécaniciens et chauffeurs et les canonniers. 
La décison de fermer l' Ecole est prise en août 1964, pour une fermeture définitive un an plus tard. 

C'est ce qui a motivé le versement du Mutin à l' école de manoeuvre en octobre 1964. 

Trois ans de cours succédant à trois mois de stage le temps de voir si les gens étaient aptes à mémoriser ... 5 mois à terre à Saint Servan ( de novembre à fin mars ) le reste à la mer ( Ancre, Bisson, Mutin pour ne citer que les derniers navires ... et Berneval pour la dernière croisière de printemps/été en 1965, le Bisson étant à bout de souffle !)


Tous les élèves admis sortaient avec le BS (pilote ), un certificat de chef de quart en plus et le grade de S.M., mais devaient confirmer leur BS 18 mois plus tard, par un stage de 4 mois qui permettait d'être admissible au grade de maître.



Si les " pilotes de la flotte " étaient aptes à manoeuvrer les navires, il ne faut pas confondre avec les pilotes de port ( civils ) qui ne font que cela dans un port bien déterminé. Les pilotes de la flotte étaient d'abord des conseillers du commandement pour les besoins d' une navigation au raz des cailloux, sur les côtes française de la Manche et de l'Atlantique  (îles anglo normandes comprises ) de la frontière belge à la frontière espagnole, là où la navigation se complique par les problèmes de courants et de marées.


La Marine nationale éprouvait des difficultés à recruter des pilotes côtiers, expérimentés et permanents, d’où la création de la première école de pilotage, en 1862, à Honfleur. Cette « école du Nord » fut transférée à Saint-Servan en 1867. En 1882, elle fusionne avec « l’école de l’Ouest », basée à La Rochelle. « Choisir Saint-Servan se justifiait par le fait que nous sommes dans un secteur où il y a des marées importantes, donc de grandes différences visuelles entre marée haute et marée basse »



La formation, qui durait trois ans et demi, comportait une partie théorique, de novembre à avril, dans l’immeuble de l’Inscription maritime, dans l’anse Solidor, et une formation pratique, sur un aviso de la Marine nationale qui, pendant sept mois, parcourait les côtes françaises, de Dunkerque à Saint-Jean-de-Luz. Elle avait lieu également sur un voilier, le Mutin, « un fameux petit cotre ».



Le responsable unique de cette formation était le pilote major, un personnage presque mythique, très compétent et estimé de toute l’école. C’est lui qui préparait le programme de navigation du lendemain.


Sur la passerelle, dès l’appareillage, l’élève pilote prenait le quart, en suivant les instructions du premier-maître pilote instructeur et du pilote major. Les supports des élèves étaient les ouvrages du service hydrographique, répertoriant les chenaux et les cartes marines correspondantes. Ils disposaient également d’un manuel personnel, dont la page de gauche était vierge, leur permettant de noter leurs propres repères.

Finir chaque promotion à sept ou huit, en ayant mobilisé des moyens (une école, un voilier et un bateau) et des personnes, coûtait trop cher. Certains pilotes tenaient mal leur rang, ce qui a créé un climat délétère. De plus, en 1965, on savait déjà qu’on aurait, un jour, un système de navigation par satellite


Être pilote de la flotte, c’était faire partie de la Marine nationale, connaître les côtes de la Manche et de l’Atlantique de A à Z, et pouvoir conduire et manœuvrer les navires dans les eaux où la navigation est difficile ou délicate. C’était aussi, à partir de cartes, pouvoir décider de la route à prendre, même en eaux inconnues : « Quand on est à l’école des pilotes, on regarde en permanence les côtes et la carte. Alors, ensuite, si on regarde une carte, on peut imaginer exactement la côte. »



Dans le langage du pilote, le « top » est le moment où il voit deux points de repère en alignement sur la côte. Pour créer un alignement, le pilote apprend donc à repérer des points caractéristiques à terre : rocher, tour, amer (clocher, maison, réverbères, bois, etc.), et ce, de la frontière belge à la frontière espagnole !
Durant ses études, le pilote engrangeait 2 693 alignements principaux et 521 alignements dits supplémentaires, qui ont été consignés dans la bible du pilote, mais qu’il devait, lui, avoir en tête en permanence.



Sources 

Ouest-France

https://www.anciens-cols-bleus.net/t13297-divers-ecoles-de-specialite-ecole-des-pilotes-de-la-flotte-a-st-malo-35

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