Marion Dufresne OHA-SIS-BIO MD 224 Mars 2020
J'ai reçu ce jour 2 avril 2020 une enveloppe du Marion Dufresne portant la flamme de St Denis messageries Ctc 19595A.L'enveloppe porte les cachets de la mission MD224 - OHA-SIS-BIO le cachet du médecin du bord et les cachets du Marion - commandant- LD Austral seas - posté à la mer - Paquebot
La flamme déborde du cadre de l'enveloppe et est portée en longueur et largeur...
OHA-SIS-BIO - Observatoire HydroAcoustique de la SISmicité et de la BIOdiversité de l'océan Indien - est un programme hydroacoustique à long terme pour surveiller l'activité sismique et vocale des grands mammifères marins dans l'océan Indien austral. Un réseau d'hydrophones autonomes (9 mouillages, 10 hydrophones) est déployé et entretenu annuellement depuis 2010 entre La Réunion, Crozet, Kerguelen et Amsterdam, profitant du voyage annuel du N.O. Marion Dufresne vers ces îles australes.
Le réseau d'hydrophones est conçu pour surveiller en continu l'activité sismique associée à trois dorsales océaniques à taux d'expansion contrastés (16 à 70 mm/an) et à la déformation intraplaque dans le sud du bassin central indien. Cette approche s'avère très efficace pour détecter et localiser les séismes de faible magnitude (>2,5), qui échappent aux réseaux sismologiques terrestres, et pour distinguer les événements tectoniques et magmatiques. Les objectifs sont de caractériser l'activité sismique de dorsales médio-océaniques à taux d'ouverture ultra-lent, lent et intermédiaire, ainsi que la distribution temporelle et spatiale de la déformation intraplaque.
Cet observatoire est également conçu pour surveiller l'activité vocale des grands rorquals à fanons. L'acoustique passive s'avère un outil très efficace pour surveiller la présence de ces mammifères marins acoustiquement très actifs. Au moins 5 populations de rorquals bleus sont détectées par notre réseau. L'objectif est d'améliorer les connaissances sur la présence, l'abondance et les migrations saisonnières de ces grands mammifères marins, classés en danger, sur plusieurs cycles annuels dans l'océan Indien austral.
Nos données apportent également des informations inattendues sur l'état de mer et les icebergs (vêlage, collision, dislocation). Ces deux applications nécessitent également de longues séries temporelles pour valider les modèles de prévision de l'état de mer ou pour suivre l'évolution du bruit ambiant océanique (naturel ou artificiel).
Tous ces objectifs ont en commun de nécessiter des enregistrements hydroacoustiques basse fréquence (< 120 Hz) et des séries temporelles continues aussi longues que possible pour être représentatives du régime sismique des dorsales, de l'activité des baleines ou des variations du bruit ambiant, dans ces régions éloignées et peu accessibles de l'océan