Le Fort de la crèche Boulogne
« En 1803, Napoléon qui prépare l’invasion de l’Angleterre fait bâtir des forts en mer dont ceux de l’Heurt et de la Crèche. Ces forts protègent sa flottille et constituent une ligne de feux avancés capables de contrer une attaque ennemie. Des batteries légères édifiées sur les falaises environnantes et des forts bâtis à l’entrée de la rade de Boulogne complètent cette défense et permettent de contrôler l’entrée du port de Boulogne.
Flamme Boulogne sur Mer Pas de Calais 22 avril 1940 Cachet Service à la Mer
Le dénommé Eugène Thomas qui adresse à sa femme ce courrier pourrait être le député du même nom fait prisonnier à Boulogne en juin 1940 qui s'évada pour entrer dans la résistance.Rien cependant ne permet de l'affirmer.
Il fut Ministre des PTT du Général de Gaulle. L'adresse pourrait correspondre à l'adresse du député en région parisienne ou à son adresse suite à l'exode...
En 1805, la Grande Armée quitte Boulogne pour Austerlitz. Napoléon ordonne alors la création d’un camp retranché. Le réduit est constitué du château et de la vieille ville. Il est entouré de 17 ouvrages de campagne bastionnés en terre et de 6 forts, parfois édifiés à l’emplacement d’anciens ouvrages détruits ou ruinés.
En amont de la Pointe de la Crèche, il fait construire le Fort de Terlincthun entre 1806 et 1808, afin de défendre l’entrée du port et le fort en mer de la Crèche. Ce fort, disparu aujourd’hui, est alors constitué d’une simple levée de terre, ceinturée d’un mur de pierre. »
Le fort est cédé par l'armée de terre à la marine en 1920.
L'armement de la batterie est modernisé de 1935 à 1940. Quatre nouveaux canons de 194mm sont disposés dans des encuvements circulaires flanqués de deux soutes à munitions. Ils peuvent ouvrir le feu sur 360°.
La Marine prend définitivement possession de la Batterie de la Crèche en 1933. Elle fait installer une ligne téléphonique et procède à l’acquisition de terrains environnants qui lui permettent une extension de ses installations militaires. De 1935 à 1936, elle construit 4 nouvelles plateformes qui nécessitent la percée du mur d’enceinte de 1879 sur sa face ouest et le comblement partiel du fossé sec. Ces plateformes sont reliées aux anciennes soutes à munition par une voie Decauville posée sur une piste bétonnée qui permet, à l’aide de wagonnets, l’alimentation des nouvelles soutes positionnées près de ces nouvelles plateformes.
Les canons équipant ces plateformes, installés sous tourelle blindée peuvent pivoter sur 360° et tirer non seulement côté mer mais également côté terre. »
Boulogne doit servir pour le rapatriement des soldats blessés et le débarquement des troupes et du matériel.
En mai 40 le Contre-torpilleur Chacal reçoit l'ordre de tirer sur le fort de la Crèche pour stopper l'avancée allemande. Il sera atteint par des bombes et s'échouera au sud d'Ambleteuse
Assaut de la citadelle de Boulogne Carte postale de propagande allemande |
« En mai 1940, lors de la Bataille de Boulogne, la Marine tient les 4 batteries de côte, Alprech, la Crèche, le Mont de Couppes, le poste de commandement se trouvant au sémaphore de la Tour d’Odre. Le port de Boulogne est, à ce moment là, devenu vital pour la logistique de la British Expeditionnary Force qui y a débarqué une partie de ses troupes à l’automne précédent. L’Amiral Abrial (Amiral Nord) commandant des forces maritimes du Nord reçoit donc l’ordre de «tenir les ports et les bases d’Ostende, Calais et Boulogne, tant qu’ils sont couverts par une armée alliée, en coopérant avec celle-ci ».Dans la nuit du 22 au 23 mai, les Allemands tentent en vain de conquérir par surprise la batterie de la Crèche qui, grâce à ses pièces pivotantes, peut tirer sur leurs véhicules arrivant de l’intérieur des terres.Le lendemain a lieu une nouvelle attaque contre la Crèche. La garnison résiste vaillamment avec l’appui de contre-torpilleurs français mais finit par tomber. La batterie est alors bombardée par une flotte franco-britannique pour éviter que les Allemands n’utilisent les canons. Ces derniers réussiront malgré tout à couler un navire anglais.Les batteries du mont de Couppes et de la Tour d’Odre sont prises à leur tour, dans la journée du 23, après d’âpres combats. La chute des batteries côtières affaiblit considérablement la défense de Boulogne. De plus, les Britanniques évacuent après de durs combats au sud et à l’est de la ville.Mais Boulogne assiégée résiste encore même si l’aviation alliée perd la maîtrise du ciel et la marine subit de grosses pertes dont le torpilleur Orage et le Contre-torpilleur Chacal.
Ce n’est que le 25 mai à 11 heures, que les Français acceptent leur reddition. Les Allemands rendent les honneurs de la guerre aux vaincus en leur permettant de défiler avec leurs armes. »
Sources :
http://www.fortdelacreche.asso.fr
"Les forts dans les combats de 1940" par Xavier Boniface dans Quatre forts pour un port