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24 décembre 2018

Lorient. Le Padre aide les marins à garder le bon cap

Le Padre aide les Marins à garder le bon cap

Le père Rémi dans la chapelle de la base aéronautique navale de Lann-Bihoué : « Il n'y a pas d'ombre sans lumière. » | OUEST-FRANCE

Catherine Jaouen.

Publié le 23/12/2018 à 13h07

Le père Rémi est aumônier militaire à Lorient. Figure incontournable, oreille attentive et présence essentielle pour les marins et leur famille. Il raconte sa mission pas comme les autres.

Sur les épaulettes de son pull bleu, deux croix : celle de la Marine nationale et celle de l'Église catholique. Le père Rémi est aumônier militaire à Lorient, depuis un peu plus de sept ans. Dominicain, ordonné prêtre à 29 ans, il a oeuvré auprès des étudiants, des scouts, des gitans
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Aujourd'hui, le Padre, comme le surnomment avec respect et affection les soldats, partage son temps entre les bases des fusiliers marins et commandos, et l'aéronautique navale de Lann-Bihoué (soit environ 3 000 marins). Quand il n'est pas en mission en mer. Ou en opération extérieure.

L'Afghanistan, le Tchad... L'aumônier de 55 ans y était. « La mission militaire est le coeur du métier, rappelle ce Breton pur beurre, moitié Trégorrois, moitié Nord-Finistérien. Idem pour l'aumônier, qui, bien sûr, n'est pas un guerrier. On n'est jamais exposé. À Kaboul, par exemple, où j'ai passé, en 2012, Noël et le Jour de l'an, on ne sortait pas en ville... »
« Pas là pour vendre ma marchandise »

Comment vivre sa foi au coeur d'un engagement militaire ? « Je suis dominicain,rappelle le père Rémi. Notre communauté n'accepte jamais qu'un frère soit aumônier pour un pays hostile ou une dictature. D'un point de vue moral, cela ne me pose pas de problème, dans la mesure où la France n'a pas une attitude d'agression. Quand elle s'engage (Liban, Afghanistan, Mali...), c'est qu'elle répond à une demande. »

Pour l'aumônier sous contrat avec l'armée, « un homme est un homme. Un militaire a aussi des sentiments, des doutes, des questions. S'il désire un soutien spirituel, il n'y a aucune raison qu'il ne l'ait pas. Certains me disent : « Vous êtes le premier prêtre que je rencontre ». Je ne leur demande pas quelle est leur religion, ni même s'ils en ont une. Je ne suis pas là pour vendre ma marchandise. »
« Deux patrons »

Le père Rémi garde pour lui ce que lui confient les marins. « Secret professionnel,sourit-il. Une proximité se crée. Sur un bateau, on a le temps de parler. Il n'est pas rare que les hommes, les femmes, me livrent des blessures remontant à l'enfance. J'interviens aussi auprès des familles pour les aider à gérer l'absence. »

Le père Rémi a « deux patrons » : l'évêque aux armées et le chef d'État-major des armées. « Je dois me conformer au rythme et aux exigences militaires. Mais je garde ma liberté sur les questions qui relèvent de ma fonction propre. Par exemple, si je veux célébrer une messe sur la base Fusco (fusiliers marins et commandos), l'autorité militaire ne peut pas s'y opposer. »
« Brassage humain »

Le quinquagénaire poursuit à sa façon le chemin ouvert par Saint-Vincent-de-Paul, « premier aumônier de la Marine du temps des galères. C'était un lieu de souffrances. L'aumônier était là, non pour convertir les marins, mais pour vivre l'Évangile, en faisant du bien. C'est ce que j'essaie de faire, en étant présent simplement, en offrant aux militaires une oreille attentive. »

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