Affichage des articles dont le libellé est 8-12-1938. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 8-12-1938. Afficher tous les articles

06 février 2021

Croiseur Primauguet Forces navales d'Extrême-Orient les années 1930


Croiseur Primauguet Forces navales d'Extrême-Orient 

Les Forces Navales en Extrême-Orient (FNEO) sont actives de juin 1925 au  12 août 1940



. Sortie victorieuse, mais exsangue de la  Première guerre mondiale, la France n'a plus les moyens de mener une politique ambitieuse en Asie orientale. Face à la montée du nationalisme chinois et de l'impérialisme japonais, la Division navale d'Extrême Orient s'efforce de protéger les intérêts de la France partout où ils sont menacés.


le  "Primauguet est entré en service en 1927. Il fait partie d’une série de trois croiseurs identiques de 8000 tonnes (”Duguay-Trouin”, “Lamotte-Picquet”, “Primauguet”) qui sont les premiers à sortir des arsenaux suite à la Première Guerre mondiale. Ils peuvent atteindre à toute puissance (117 000 chevaux-vapeurs) une vitesse de 32 à 33 nœuds.
Trois avisos coloniaux : le “Rigault de Genouilly”, le “Dumont d’Urville” et le “Savorgnan de Brazza”.
Un aviso ancien : le “Tahure”.





En Chine, l'action des forces navales se combine avec celle qui incombe aux forces terrestres stationnées dans les villes où sont implantées des concessions françaises, ainsi qu’à Qinhuangdao et Shanhaiguan. Cependant, tandis que les troupes ne peuvent stationner qu’en ces points, les navires de guerre peuvent au contraire séjourner dans tous les ports ouverts en vertu du traité de Tianjin et des traités subséquents entre la Chine et les Puissances.



La mission des forces navales se décompose en trois pans essentiels:

D'une part, la protection des intérêts matériels et moraux de la France. Le terme "moral" fait référence à la protection des missionnaires que la France prétend assurer seule.
D'autre part, la défense des concessions en cas de troubles. En étroite collaboration avec les forces terrestres, la Marine doit apporter l’appoint de ses corps de débarquement et de l’artillerie des bâtiments.

Enfin, la protection de la navigation commerciale française.


L'Ancre de Chine, N°10, 20-07-1935.

Afin d’assurer leur mission de protection des intérêts français en Chine, les mouvements des bâtiments de mer sont organisés de manière à ce qu’il y en ait toujours un à Shanghai et un à Hankou. Les ports des côtes de Chine du Sud et de Chine du Nord sont en outre visités périodiquement par ces bâtiments



 Ce fut le 6 mars 1934 que j’embarquai à bord du Primauguet. Ses caractéristiques techniques étaient les suivantes : son équipage était de 700 hommes, il pouvait évoluer en pointe à 31 nœuds nautiques, soit environ 57 km/h, et son armement se composait de quatre tourelles doubles de 190, de quatre canons de 75, de 12 tubes lance-torpilles, et d’un arme- ment léger dont des mitraillettes anti-aériennes. A son bord était affecté un hydravion de type F.B.A pouvant être lancé par une catapulte située sur la plage arrière. Le Primauguet, puis- qu’il était bateau amiral des forces françaises en Extrême-Orient, voyait donc l’Amiral-Chef de la flotte, monsieur Descottes-Genon, habiter à son bord. C’était un homme âgé et usé par toute sa carrière effectuée en Indochine et aux alentours. Il voulait par dessus tout mourir et être enterré en terre chinoise, c’est pourquoi il était affecté à bord de ce navire. Il finit par mourir le 19 avril, lors de notre séjour en baie de Cam Ranh, dans le Annam, et fut enterré à Shanghai. Nous y célébrâmes ses obsèques sous une température de 5°, tandis que nous quit- tions Saigon où la chaleur frôlait quotidiennement les 40°. Notre équipage supporta mal cet écart de température, et nombreuses furent les bronchites à ce moment. Nous regagnâmes dès lors Saigon le 7 mai, où le Contre-Amiral Richard, qui commandait la Marine indochinoise, remplaça l’Amiral Descottes-Génon.


Nous restâmes ainsi à Saigon jusqu’au 18 mai. Cette ville était magnifique, quadrillée de grands boulevards commerçants, dont la fameuse rue Catina qui proposait de nombreuses et belles salles de spectacles. L’une des caractéristiques de l’endroit me choqua au début de mon séjour : des crachats rouge sang s’éparpillaient çà et là, dégoûtants, sur le trottoir. On m’expliqua que les gens ici chiquaient le bétel7, qu’ils recrachaient un peu n’importe où.

Les colons de Saigon ne nous voyaient guère d’un bon œil. La plupart des civils te- naient des cafés, des boîtes de nuit, des dancings, et trafiquaient l’opium et d’autres drogues. Il entretenaient aussi de nombreuses prostituées.


Les rues du quartier Saint-Denis de Paris étaient proprettes à côtés de celles-ci. Quant aux femmes blanches, elles ne daignaient s’occu- per de nous, car elles préféraient les riches consulaires ou coloniaux. Il existait une seule maison close dont les femmes étaient françaises, mais les tarifs pratiqués n’étaient pas à notre portée. Nous nous rabattions alors sur les femmes annamites, cambodgiennes ou tonkinoises qui étaient très gentilles avec nous contre rétribution. Elles étaient d’un abord facile, et consi- déraient que faire l’amour était un acte aussi habituel que manger, un acte dénué de toute connotation morale. Cela était dans leur mœurs, ce qui nous arrangeait bien. Le climat et le décorum étaient d’ailleurs propices à ce genre de distraction pour nous qui avions vingt ans, et qui n’avions pas d’autre mauvaise idée en tête que de profiter de la vie.v


Il fallait toutefois se méfier de la syphilis et de la blennorragie, qui mutilèrent grave- ment et irrévocablement certains d’entre nous. A l’époque, les médicaments contre ces mala- dies vénériennes étaient peu efficaces, et il fallait donc faire attention, même si la prophylaxie n’était pas notre fort. Nous considérions seulement ces dangers comme les risques du métier de marin...

Nous mangions dans les restaurants annamites ou chinois, de ces plats exotiques et étranges dont nous n’avions jamais entendu parler, qui mêlaient le sucré et le salé. Une fois que nous y fûmes habitués, nous nous en régalions. Les prix pratiqués étaient bas, ce qui ar- rangeait notre petit budget. Je recevais en effet 20 piastres par mois, soit 200 francs français. Nous comptions donc notre argent parcimonieusement lorsqu’il fallait nous nourrir : chaque repas nous coûtait une piastre. Nous ne buvions pas de vin, qui était bien trop onéreux, et nous le remplacions par de la bière. Les produits français étaient proscrits car réservés aux élites, et nous nous contentions donc des denrées locales comme le riz, le poisson ou le canard, ce der- nier coûtant un franc lorsqu’il était vendu entier et cuit. Nous pouvions nous offrir le restau- rant deux fois par mois, ce qui nous changeait de l’ordinaire servi à bord qui était de qualité fort médiocre. Si d’aventure nous manquions de subsides, nous pouvions nous ravitailler pour 0.50 F d’un grand bol de soupe chinoise chaude vendue par des colporteurs postés aux carre- fours ou sur les trottoirs. Au début, il fallut s’habituer aux épices et aux piments couramment employés dans ce type de cuisine, mais ventre affamé n’a pas d’oreilles...

Je fus quant à moi affecté au poste de tourneur à l’atelier machines du bord, à un tra- vail journalier. En mer, j’assurais un poste en machine. J’étais exempté de quart, par la nature même de ma tâche, lorsque nous étions au mouillage, ce qui était une chance non négligeable: les machines restaient toujours sous pression, quoi qu’il arrive, même le bateau ancré au large dans la rade. Il fallait assurer la fourniture de l’électricité nécessaire à tous les appareils du bord, et c’était un groupe de turbo-dynamos alimenté en vapeur par la chaufferie qui s’en chargeait. Or tous les auxiliaires nécessaires à ce fonctionnement étaient conduits par des mé- caniciens et des chauffeurs. Le quart de permanence, assuré par bordées (bâbord les jours pairs, tribord les jours impairs), travaillait selon des horaires lourds, toutes les quatre heures – d’où ce nom de quart –nuits et jours. Le sommeil était considérablement court dans ce cas, trop court. Si on sortait avec sa bordée le soir et qu’on rentrait à minuit voire au petit matin suivant les pays où nous nous trouvions, il fallait le lendemain prendre le quart de nuit : il ne fallait pas s’engager dans la marine pour dormir !
sources :

pour lire l'intégralité de ce récit : 

Teriieroo a Teriierooiterai Brésil 2024 avril transit Tahiti POM

Le POM Teriieroo a Teriierooiterai fait escale à Rio de Janeiro Dans le cadre de son déploiement vers Papeete, le patrouilleur outre-mer (PO...