06 mai 2025

Préfecture de la Manche 1808 Louis Costaz levée de conscription 1809 modèles de certificats pour exemption

Préfecture de la Manche conscription 1808 Louis Costaz

Vu le Senatus-consulte du 21 janvier dernier, qui met à la disposition du Gouvernement 80,000 hommes de la Conscription de 1809;
Le Décret impérial du 7 de ce mois, portant que sur ces 80,000 hommes, 60,000 sont appelés pour être mis en activité, et les autres 20,000 formeront la réserve;


Avec l'année 1808 commence la période des grandes levées de conscrits : d'importantes consommations d'hommes dans les campagnes, et l'ouverture du second front en Espagne creusent des trous qu'il faut sans cesse combler. Les meilleures divisions de la Grande Armée sont jetées en Espagne. En moins d'un an, Napoléon demande trois conscriptions, et, à mesure qu'il les appelle, les résistances qui s'atténuaient se ravivent. 



Le personnel du recrutement, très au fait de l'oeuvre à accomplir en 1806, se fatigue en 1807, et la conscription de 1808 qu'il lève ne peut être saisie par lui qu'à la hâte, avec des négligences innombrables et des oublis injustifiés, mêlés à des complaisances voulues.
On appelle les jeunes gens de dix-huit ans que Napoléon déclare » très propres à défendre l'intérieur « , mais il ne les laisse pas s'attarder dans les dépôts. Le 10 septembre 1808, on lève 80 000 hommes ; 20 000 sur chacune des classes 1806 à 1809. On revient également sur les classes antérieures ; pour en atténuer la portée aux yeux du pays, le sénatus-consulte déclare que les conscrits des ans VIII à XIV, qui ont satisfait à la conscription et n'ont pas été appelés à faire partie de l'armée, sont libérés. 


C'est la première fois depuis 1791 que pareille déclaration est faite. Le même sénatus-consulte du 10 septembre 1808 met également à la disposition du ministre de la Guerre, par anticipation, 80 000 conscrits de la classe 1810. Ces 80 000 hommes sont mis en activité par décret du 1er janvier 1809. Le 25 avril 1809, 30 000 hommes sont encore levées sur la classe 1810, soit un total de 110 000 hommessur cette seule classe, en l'espace de huit mois, et l'on demande encore aux classes 1806 à 1809 réunies un contingent de 10 000 hommes pour la Garde impériale.


Napoléon fait acheminer sur Strasbourg tous les conscrits déjà instruits dans les dépôts, en les réunissant en bataillons de marche qui devaient porter les numéros des divisions militaires où étaient situés les dépôts. Le 3 octobre 1809, opération analogue. On lève 36 000 hommes pour l'armée d'Espagne sur les classes 1806 à 1810 comprises. Aux termes des sénatus-consultes des 13 décembre 1810 et 20 décembre 1811, chacune des classes 1811 et 1812 fournira 120 000 hommes. 



Le contingent annuel est doublé. Napoléon prépare la campagne de Russie.
La Grande Armée de 1805-1808 disparaît progressivement en Espagne. Les appels sur les classes 1808 à 1810 forment l'armée de Wagram. Les cadres et l'instruction font défaut ; les vieux régiments sont dans la Péninsule, loin de l'Empereur ; les nouveaux sont près de lui, mais jeunes et sans cohésion. L'armée de Wagram disparaît à son tour dans les neiges de Russie.



Afin d'échapper à la conscription les jeunes gens imaginent et utilisent tout un ensemble de moyens illégaux ; parmi les plus classiques : les faux certificats médicaux, les mutilations – qui vont des dents cassées pour ne pas pouvoir déchirer les cartouches, aux doigts coupés -, les falsifications de l'état civil avec de faux actes de décès ou des disparitions de registres, la corruption de fonctionnaires, la délivrance de faux passeports, les tromperies sur la personne.






Les exemptions légales

On trouve  les causes médicales accordées par le Conseil de recrutement. Le motif principal de réforme est le défaut de taille ; jusqu'en l'an XI le minimum requis était de 1,598 mètre ; le décret du 29 décembre 1804 l'abaissa à 1,544 mètre. L'instruction générale sur la conscription du 1er novembre 1811 prévoit, dans son article 176, que les conscrits de moins de 1,488 mètre seront seuls réformés. 

Le même décret donne une longue liste des principaux motifs médicaux de réforme : privation totale de la vue ; la perte totale du nez ; la mutité ; les goitres volumineux ; les écrouelles ulcérées ; la perte totale d'un bras, d'une jambe, d'un pied, d'une main, les anévrismes ; le rachitis (sic) ; la claudication bien marquée ; l'atrophie d'un membre. On trouve également dans un deuxième tableau : les grandes lésions du crâne ; la perte de l'oeil droit ; la fistule lacrymale ; l'haleine infecte ; la perte des dents incisives ; les ulcères et tumeurs ; les bosses ; la gravelle ; les varices volumineuses ; les maladies de peau ; l'épilepsie, etc… 


Certaines causes familiales exemptent les conscrits du service. En premier lieu le mariage, mais à condition qu'il ait lieu avant la date de promulgation de la levée de la classe ; cette mesure donna lieu sous l'Empire à de nombreux mariages de jeunes gens avec des femmes d'un âge avancé…, le conscrit dont le père aura 71 ans ; le conscrit aîné des fils d'une veuve ; les conscrits qui ont obtenu des Grand prix de sculpture, peinture ; ceux autorisés à continuer leurs études ecclésiastiques ; les graveurs du Dépôt de la Guerre ; les élèves des Écoles spéciales militaires ; les fils de colons réfugiés ; les élèves des Écoles vétérinaires.








Louis, baron Costaz, né le 17 mars 1767 à Champagne dans le Bugey et mort le 15 février 1842 à Paris, est un géomètre et administrateur français.





Après des études de mathématiques à Valence puis Paris, Louis Costaz enseigne cette matière à l'école militaire de Thiron jusqu'en 1793 puis, à partir de 1795, à l'École Polytechnique. Il est par ailleurs l'un des organisateurs du conservatoire national des arts et métiers.

Membre de la Commission des sciences et des arts, il participe à l'Expédition d'Égypte en tant que géomètre
Préfet de la Manche de 1804 à 1809, il entreprend notamment la construction de plusieurs grandes routes dans son département et l’amélioration des fortifications maritimes. Ses capacités de mathématicien et d'administrateur le prédisposent à occuper, à partir de la fin de l'année 1809, le poste d'intendant des Bâtiments de la Couronne, où il exerce, selon l'architecte Fontaine, une administration tatillonne.

Sources 

BnF Gallica 

La conscription sous le Premier Empire - PIGEARD Alain

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