Missak Manouchian fait son entrée au Panthéon, accompagné de sa femme Mélinée
Quatre-vingts ans après son exécution et celle de ses camarades de l’Affiche rouge, Missak Manouchian fait son entrée au Panthéon, accompagné de sa femme Mélinée.
« Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. »
Citation extraite de la lettre de Missak Manouchian, la veille de son exécution, à sa femme Mélinée.
Missak Manouchian, survivant du génocide des Arméniens, fusillé le 21 février 1944 au Mont-Valérien, fut un poète, ouvrier, militant communiste et un héros de la Résistance.
Arrêté avec ses 22 compagnons d’armes, tous étrangers, il lança à ses juges lors de leur parodie de procès : « Vous avez hérité la nationalité française, nous l’avons méritée. » Sa photo et celles d’autres prévenus firent l’objet d’une affiche de la propagande nazie dénonçant leurs prétendus crimes, mais qui devint un symbole de ralliement à la Résistance.
Cette Affiche rouge inspira à Aragon un poème (Strophes pour se souvenir, 1955), mis en musique et chanté par Léo Ferré (L’Affiche rouge, 1961).Au travers des figures de Missak et Mélinée Manouchian, c’est aussi le dévouement inconditionnel des Arméniens envers la France qui sera célébré, le 21 février 2024, par le président de la République, Emmanuel Macron, et par la Nation entière au Panthéon.
S. E. Madame Hasmik Tolmajian Ambassadrice de la République d’Arménie en France © La Poste - Tous droits réservés
L'Affiche Rouge
https://www.defense.gouv.fr/actualites/comment-laffiche-rouge-transforme-manouchian-heros
« Ils ne sont pas parvenus à leur faire de sales gueules1. » Devant l’une des affiches placardées dans toute la France, une femme interpelle son compagnon. Cette affiche, c’est « l’Affiche rouge », dont les 15 000 exemplaires ont été collés par les Allemands sur tous les murs du pays, à la mi-février 1944. Elle met en scène les portraits de dix hommes. Encore méconnus de la plus grande partie de la population, ils sont qualifiés tour à tour d’« Espagnol rouge », de « communiste italien » ou encore de « juif polonais ». L’un d’eux tient une place centrale. Il est arménien et répond au nom de Missak Manouchian, un « chef de bande » supposément responsable de 56 attentats, 150 morts et près de 600 blessés2.
« Voici la preuve. Si des Français pillent, volent, sabotent et tuent… Ce sont toujours des étrangers qui les commandent. Ce sont toujours des chômeurs et des criminels professionnels qui exécutent. Ce sont toujours des juifs qui les inspirent. C’est l’armée du crime contre la France », ajoutent des tracts distribués en parallèle sur la voie publique, à propos des hommes figurant sur l’Affiche.
Sources
BNF Gallica
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