31 octobre 2022

Dragueur côtier Laurier Toulon Ketch Maria-Pia septembre 1966

Dragueur côtier Laurier

Les dragueurs de mines AMS ou MSC60 (mine sweeper coastal ou dragueur de mines côtier) type Adjudant sont construits aux Etats-Unis dans les années 50 à plusieurs centaines d'exemplaires. A partir de 1953, la marine française commence à recevoir les premières des 36 unités qui seront transférées au titre du pacte d'assistance mutuelle.



Construits en bois pour que la signature magnétique soit aussi faible que possible, les dragueurs reprennent tous la même architecture classique :bloc passerelle sur l'avant ;
cheminée au milieu ;
pont arrière dégagé avec les apparaux de mise en œuvre des différentes dragues. Les MSC60 sont gréés pour exécuter du dragage mécanique, magnétique ou acoustique.

















Le dragueur le « Laurier » sauve le ketch « Maria-Pia »

REMORQUE par le dragueur côtier « Laurier », le ketch

« Maria-Pia » fut pris en charge à l’entrée de la passe de Toulon par le « Caille », remorqueur de la D.P. qui le conduisit jusqu’au quai Noël, dans l’arsenal, où il s’amarra. Ses quatre passagers, MM. Pierre Boursier, Yves et Yann Guégan et Pageaud étaient sains et saufs. Ainsi s’achevait, le plus heureusement du monde, une aventure de mer qui aurait pu se terminer tragiquement, sans la rapidité l’importance des secours déclenchés par la Préfecture maritime. Par une fragile passerelle de bois nous montons à bord du dragueur « Laurier ». Les jeunes matelots de son équipage portent encore, sur le visage, les traces de fatigue que leur a laissées cette longue et dramatique nuit de tempête où se joua la vie des quatre hommes armant le « Maria-Pia ». 


Dans le minuscule « carré », tendu de tissu écossais à larges carreaux rouges et noirs et qu’ornent deux épées entrecroisées et un poignard indigène, le lieutenant de vaisseau Perdriau, visage bronzé aux traits aigus, commandant le dragueur, nous dit ce que fut cette nuit, avec des phrases sobres, dépouillées de toute grandiloquence. Le récit du sauvetage « Nous étions à la mer, en exercices aux Salins d’Hyères, mercredi 31 août, quand nous fûmes touchés, vers 10 h 30, par l’alerte S.A.R. Cet appel nous enjoignait de rallier le « Maria-Pia », qui, démâté et moteur en avarie, avec quatre personnes à bord, dérivait à 60 nautiques au sud de Porquerolles, en vue d’un remorquage vers Toulon. « Son sister-ship « Iaorana » avec qui il revenait des îles Baléares, navigant de conserve, se trouvait à proximité.

Le « Laurier » poussant sa vitesse au maximum mit aussitôt le cap sur la position indiquée pendant que la Préfecture maritime faisait décoller un avion Neptune de la base de Nîmes-Garons et qu’était dérouté l’escorteur côtier « Enjoué », commandé par le capitaine de corvette Julienne, alors qu’il revenait de Mers-El-Kébir. « Le temps était alors franchement mauvais, la mer avait une force de 6 à 7 avec des creux de 6 mètres et le vent d’ouest soufflait à plus de 50 nœuds... » On connaît les diverses phases de l’aventure. Le paquebot « Kairouan » repère au gonio le mât du ketch flottant à la dérive, communique sa position au Neptune qui, finalement, repère au milieu de la mer déchaînée le « Maria-Pia » dont il fait connaître la position exacte aux deux bâtiments de guerre. « Le « Laurier », poursuit le commandant Perdriaud, aperçut le yacht à 18 h 10. 

L'escorteur côtier L'Enjoué
Mais il avait été dévancé par l’« Enjoué » qui, lui, l’avait vu à 16 heures. Le « Maria- Pia », qui n’avait cessé de dériver, était alors à 47 nautiques dans le sud du cap Sicié. A 18 h 30, nous l’approchâmes. Le prendre en remorque fut une opération délicate et rendue difficile par le mauvais état de la mer. Le dragueur roulait bord sur bord et prenait une gîte impressionnante. Elle fut, cependant, réalisée très rapidement et la remorque fut tournée à 19 h 10. D’ailleurs les skippers du « Maria- Pia » étaient en pleine forme et firent preuve de courage et d’allant, ce qui facilita notre tâche. Le ketch, d’autre part, étalait bien et il était à la cape avec le tapecul. «A 19 h 30 nous prenions la route de Toulon, escorté par le vigilant « Enjoué », son commandant, le capitaine de corvette Julienne, était d’ailleurs le chef des opérations. Le remorqueur civil « Chambon » nous rejoignit à 20 h 30. « Pendant le remorquage, le convoi navigua à 4 nœuds. Le mauvais temps nous accompagna jusqu’à 4 heures du matin, mais il n’y eut aucun incident à signaler. A 8 heures, il faisait de nouveau beau temps, le vent avait considérablement molli et la mer était relativement calme. Nous arrivâmes à la passe de Toulon à 10 heures. »

Le L.V. Perdiau, commandant le « Laurier ».

Sources
Gallica BnF
Cols Bleus n° 957 du 17-09-1966


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