10 janvier 2022

Une église en Chine pour un amiral français Aviso Escorteur Protet

Une église en Chine pour un amiral français 

Aviso Escorteur Protet


Incroyable mais vrai...

Peu après le décès de l'amiral Protet, un temple - lieu de mémoire- est érigé dans la localité de Nanqiao, là-même où il a été tué au combat contre les Taiping, le 17 mai 1862. 
Plus tard, la construction est consacrée au culte et devint une église. Auguste Protêt étant lui-même catholique, cela avait, sans doute, aussi un sens supplémentaire. 

Eglise Immaculée Coception Par Fayhoo — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, 


Aujourd’hui, cette église de l’immaculée Conception de Nanqiao existe toujours et a une activité spirituelle importante pour la communauté locale. Le lieu a été restauré et est ouvert au public. Il est très bien entretenu. En observant la magnifique charpente de bois qui supporte la nef depuis plus de cent cinquante ans, on ne peut imaginer plus bel hommage à l’amiral Protêt que cette structure ressemblant à un navire renversé. Le corps de bâtiment, en lui-même, fait 26 mètres de long, pour 12 mètres de large et 15 mètres de haut. La nef a une capacité d’accueil pour huit cents personnes. Le portail de style baroque très dépouillé est orné du sceau IHS de la Compagnie de Jésus, au-dessus des portes. La structure du bâtiment montre que le portail est un rajout à l’architecture, accolé au corps de bâtiment initial du temple chinois.  
Près de l’entrée latérale de l’église, une pierre sculptée, dressée en 2010, rappelle en chinois l’origine et l’histoire du lieu. Située au n°558 de la Middle Xinjian Road, l’église, enserrée par des bâtiments de faible hauteur, est à peine visible de la rue. L’église est ouverte tous les jours, à partir de 6 h 30 le dimanche matin et à partir de 7 heures du lundi au samedi. 
À notre connaissance, un tel lieu spirituel construit à la mémoire d’un officier supérieur étranger en Chine est unique et sa conservation en fait un témoignage d'autant plus exceptionnel

ACORAM 2016



Tombe de Protet
au vieux cimetière de Saint-Servan. GO69
Auguste Léopold Protet nait le 20 avril 1808 à Saint-Servan, commune rattachée depuis 1967 à la ville de Saint-Malo (Ille et Vilaine). Il est le troisième fils d’Alexandre Protet, inspecteur au télégraphe et de Françoise Le Camus qui auront au total 9 filles et 5 garçons. En 1824, il entre au Collège Royal d’Angoulême.

Jeune officier de Marine, il exerce ses premiers embarquements, durant les années 1831 et 1832, en campagne sur les côtes d’Afrique, aux Antilles et dans l'océan Indien. Lieutenant de vaisseau en 1837, il participe, au sein de l’escadre de l’amiral Baudin, aux attaques de Saint-Jean-d’Ulloa et de Vera Cruz (Mexique) en 1838.

Capitaine de frégate en 1846, il commande le brick de 10 canons « Dupetit-Thouars » en 1847, dans la division des côtes occidentales d’Afrique.



Carte postale de Podor indiquant des dates de passage du Sikasso
Au Sénégal (1850-1859)
Il devient gouverneur du Sénégal en 1850, et est nommé capitaine de vaisseau en 1852. 

En 1854, il combat les Toucouleurs (peuplade du nord du Sénégal) et s’empare de la ville de Podor (nord du Sénégal) pour y aménager un fort et une garnison. 

Fin 1854, pour raison de santé, il est remplacé par l’administrateur colonial Louis Faidherbe qui l’avait secondé durant ces années du Sénégal. Cependant, Protet revient au Sénégal en 1856, et commande la Division navale des côtes occidentales d’Afrique, mettant sa marque sur la frégate de 42 canons « Jeanne d’Arc » ; il prend possession du territoire de Dakar au nom de la France en mai 1857. Il rentre en France en 1859.


En Chine (1859-1862)
Fin 1859, Protet, mis à la disposition du contre-amiral Page, commandant la Division des mers de Chine, rejoint l’Extrême-Orient en étant promu contre-amiral. Sous les ordres du vice-amiral Charner, il prend part aux opérations contre la Chine en 1860 et à la prise de Pékin en octobre 1860.

Depuis 1851, le sud et le centre de la Chine sont confrontés à des soulèvements menés par des rebelles appelés les Taïpings. La station française, commandée par Protet, défend le régime mandchou contre les Taïpings et c’est durant les combats, au cours d’un assaut contre la ville fortifiée de Né-Kiaio, le 17 mai 1862, que l’amiral Protet est atteint par une balle en pleine poitrine et meurt dans les bras de son aide de camp.


Son corps est transporté à l’hôpital de la Marine à Shangaï où auront lieu ses funérailles. Trois ans plus tard, son corps sera rapatrié en France par le transport "Japon". Protet sera alors inhumé le 19 janvier 1865 dans le cimetière de la rue Jeanne Jugan de Saint-Servan.

Le nom de Protet a été donné à une rue de cette ville, sur décision de son conseil municipal prise le 10 octobre 1863.

 Pour la part prise dans les opérations contre la Chine, le contre-amiral Protet recevra la croix de Grand Officier de la Légion d’honneur sur la recommandation établie fin 1861 par le vice-amiral Charner.


Trois bâtiments de la marine nationale ont porté le nom de « Protet ».





L’AMIRAL PROTET Le nouveau croiseur le Protêt dont nous avons annoncé  lancement à Bordeaux la semaine dernière, doit son nom à un brave contre-amiral tué à l’ennemi. Protêt se concerta avec l’amiral anglais Hope et le colonel américain Ward pour repousser les rebelles et assurer la sécurité des comptoirs français, s’empara avec les Anglais de Tsioapow, battit peu après les Taï-Pings à Nesiam, emporta d’assaut Kladin, Tsing-Pou, Nekio, le 16 mai, et fut mortellement frappé d’une balle dans cette dernière affaire.

Sources 

Aux Marins

La Croix des Marins 17 juillet 1898

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