06 mai 2020

Campagne 1971 1972 Porte-hélicoptères Jeanne d'Arc Bali

Campagne 1971 1972 Bali

Porte-hélicoptères Jeanne d'Arc



LA CAMPAGNE DE L'ÉCOLE D'APPLICATION
INDONESIE
BALI





Un longue traversée attendait le groupe Ecole d'application entre Nouméa et l'Indonésie. En fait ces douze jours passèrent très rapidement. Partis de Lifou le 25 janvier au soir, les bâtiments faisaient, dès le 29 janvier, une courte halte devant Port-Moresby, chef-lieu de la Nouvelle-Guinée australienne. Ce passage était mis à profit pour envoyer un hélicoptère chercher du courrier et pour embarquer le pilote qui devait nous faire franchir le lendemain le détroit de Torres.





Trois jours plus tard, nous atterrissions sur Timor et ne devions plus quitter la terre de vue. Pendant plusieurs jours nous longeâmes ces somptueuses îles de la Sonde aux noms évocateurs : Os Timo, Alor Pandai, Lomblen, Solor, Flores, Rindja, Qkomodo, Sumba, Sumbawa, Lombok et enfin Bali. Ces journées furent consacrées surtout au contrôle des connaissances des officiers élèves à mi-campagne.


Le soir la nuit équatoriale tombant très tôt, chacun pouvait sur le pont d'envol savourer les magnifiques couchers de soleil et un instant de fraîcheur tout en écoutant des concerts stéréophoniques de musique enregistrée.




Le 5 février au matin, la « Jeanne d'Arc » et le « Victor Schoelcher » mouillaient par un temps magnifique à Padang Bay, à l'est de Bali. Viennent aussitôt nous souhaiter la bienvenue le lieutenant- colonel Chavannes, attaché des forces armées près l'ambassade de France en Indonésie, à Djakarta, M. Mercier, agent consulaire à Surabaya ainsi que les officiers de liaison indonésiens. Les commandants partent en hélicoptère effectuer leurs visites officielles. D'abord à Denpasar, chef-lieu de l'île, au gouverneur de la province de Bali, M. Soekarmen, chez qui sont réunies les principales autorités constituant le conseil de l'île en particulier le général de brigade Soeprapto, commandant de la région militaire Udayama et le major Sugardjito, commandant la base navale de Benoa, les commandants se rendent ensuite, toujours en hélicoptère, à Singaradja, au nord de Bali, chez le vice-amiral d'escadre Sjaaf, commandant la 5" région interarmées. Ces visites se terminent à bord par un repas réunissant les principales autorités de l'île, toutes militaires.




Les manifestations officielles se poursuivent avec la très sympathique réception à déjeuner offerte le lendemain 6 février aux commandants et à une trentaine d'officiers et de membres de l'équipage par l'attaché militaire et l'agent consulaire. Se succèdent baignades, buffet et spectacle culturel de danse.



Bali est avant tout un paradis pour le tourisme et les équipages ont pu, pendant trois jours, parcourir en tous sens cette île de rêve, soit en car dans le cadre d'excursions organisées, soit par des moyens de locomotion personnels. Tous ont pu sillonner les villages aux milles temples domestiques et les routes serpentant au milieu de splendides rizières en terrasses. Ils ont pu visiter les principaux temples de la religion balinaise, à Besakih ou Akehen, se baigner près de la fontaine sacrée de Tampak Siring, monter à Kintam voir le volcan Batur entrer en éruption toutes les trois minutes. Le soir venu ils ont pu assister, dans les villages, à la lueur des flambeaux à des danses inspirées pour la plupart par la toujours vivace légende de Ramahana, et rythmées par la musique obsédante du Gamelan, orchestre uniquement composé d'instruments à percussion. 


Trois démonstrations de danses ont été organisées spécialement pour le personnel, sur le quai de Padang Bay une danse du Sarong, combat entre le bien et le mal, un Legong où se produisent de jeunes Balinaises d'une douzaine d'années aux attitudes et mouvement des yeux et des mains très gracieux et à bord de la « Jeanne d'Arc » un Ketjak, danse fascinante rythmée par plus d'une centaine d'hommes imitant les cris des singes.



Nous aurons fait durant ces trois jours ample provision de souvenirs impérissables mais aussi de cadeaux originaux, sculptures sur bois, peintures, tissus batik...





Le lundi 7 février au soir nous quittons à regret cette île mystérieuse de Bali, île de paix qui a su préserver en notre siècle, une civilisation originale très ancienne, des paysages vivant en harmonie avec la terre et avec les dieux.

SURABAYA


Un détroit de trois kilomètres seulement sépare Bali de Java et il a fallu moins de 24 heures pour que le groupe Ecole d'application se déplace du mouillage de Padangbay, quitté le 7 février à 19 h, à Surabaya où il s'amarre au quai le 8 février à 19 h. Il lui fallut auparavant transiter pendant deux heures dans le chenal séparant l'île de Madura de l'île de Java.


Le lieutenant-colonel Chavannes attaché des Forces armées en poste à Djakarta et M. Mercier, agent consulaire de France à Surabaya, sont venus à notre rencontre avec le pilote. Nous fûmes accueillis sur le quai par une fanfare et une section de cadets de l'Académie navale indonésienne dont on a remarqué l'excellente présentation. 


La « Jeanne d'Arc » et le « Victor Schoelcher » se trouvent à une extrémité de l'importante base navale de Surabaya, dont la porte de sortie est elle-même à plusieurs kilomètres du centre de la ville. Services de cars, taxis, pousse-pousse tricycles permettront aux permissionnaires d'aller se promener dans cette immense ville de plus de 3 millions d'habitants.

Dès l'arrivée les commandants se rendent en visites officielles chez le vice-amiral d'escadre Sjamsul Bachri, commandant la flotte indonésienne et M.-T. Mochnur, gouverneur de l'est de Java. Un repas réunit ensuite à bord de la « Jeanne d'Arc » le vice-amiral commandant le district naval de Surabaya, le colonel, maire de Surabaya et plusieurs autres personnalités de la marine indonésienne. En fin d'après-midi la conférence de presse reçoit plus de 25 journalistes dans les salons du commandant. La journée s'achève avec un dîner offert en sa résidence par M. Mercier, agent consulaire à Surabaya.

Le lendemain, 9 février, les commandants s'envolent en compagnie du lieutenant-colonel Chavannes pour Djakarta, capitale de l'Indonésie. à l'ouest de Java. Ils y sont reçus par S.E. M. Pierre Gorce, ambassadeur de France, l'amiral Sudomo, chef d'état-major et ils seront invités à déjeuner par le vice-amiral Abdul Kadir, chef d'état-major adjoint. Le soir l'ambassadeur donnait en leur honneur un cocktail auquel assistaient la plupart des ambassadeurs et attachés navals en poste à Djakarta. La soirée se termina par un dîner offert par le lieutenant- colonel Chavannes.



le même jour une trentaine de membres de l'équipage partent pour 18 heures en excursion à l'intérieur de Java. Ils seront sympathiquement accueillis et hébergés par la marine indonésienne au centre de Malaria, une centaine d'autres entreprennent un voyage qui le- conduit par avion à Jogjakarta, au sud de Java, puis par la route, aux deux joyaux laissés, aux VII et VIIIe siècle ,.. respectivement par les religions bouddhiste et hindouiste à ce pays maintenant musulman: le sanctuaire de Borohudur et l'ensemble des temples de Prambanan.


Les journées suivantes sont consacrées à des échanges permettant d'établir de très cordiales relations entre les deux marines. Le commandant de la « Jeanne se rend à l'académie navale et au Centre d'entrainement de la Marine indonésienne et est reçu à déjeuner par le Vasubekti commandant le district naval.




Les officiers du groupe visitent le Djajawidjaja 
où est embarqué l'état-major de la flotte ainsi que des vedettes- lance-torpille- La « Jeanne d'Arc » reçoit 65 officiers et 125 cadets ainsi que les familles et orphelins de la marine indonésienne. Le jeudi 10 février voit se dérouler le traditionnel cocktail Jeanne d'Arc ».

Le 11 février S.E M. Gorce arrive de Djakarta pour visiter le bâtiment, en compagnie de M. Calibert attaché culturel.

Tous deux se relaient ensuite pour présenter l'Indonésie sous tous ses aspects dans une conférence très vivante. Ils sont reçus il déjeuner par le commandant en présence des amiraux commandant la flotte, le district naval et le maire de Surabaya. Le soir même S.E. M. Gorce, le lieutenant-colonel Chavannes et M. Mercier offrent en la résidence de l'agent consulaire une soirée dansante très animée. rehaussée en l'absence de colonie française à Surabaya, par la beauté des femmes indonésiennes et où le buffet offre avec du champagne fiançais des « sat » brochettes locales très relevées.




Le 12 février. enfin la dernière soirée est marquée par une très belle réception de l'amiral commandant la flotte. où nous pouvons admirer un échantillon complet de danses de l'est de Java et de Madura après les danses balinaises, des danses d'un autre style mais tout aussi gracieuses mettent en valeur la beauté et l'élégance des Javanaises.

Nous avons été au total, très agréablement impressionnés par la cordialité de l'accueil reçu à Surabaya, par la gaieté de nos hôtes, par le sourire illuminant le visage de l'homme de la rue que nous rencontrions el aussi la sollicitude dont a fait preuve la marine indonésienne à notre égard.

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