27 octobre 2019

TAAF Le Gros Ventre Kerguelen Saint Alouärn exploration Terres Australes

TAAF Kerguelen Le Gros Ventre

Le Gros Ventre est une gabare, issu du transport fluvial (Loire, Charente), mais qui, en prenant du poids (une gabare qui prend du poids ne pouvait qu'être nommée le Gros Ventre!) et en étant pontée, est devenue un navire adapté à la navigation océanique. La Marine royale les utilise régulièrement depuis 1715. Un peu plus petites que les flûtes, avec qui on les confond souvent, elles remplisse le même rôle qu’elles : le transport de troupes et de matériel, le ravitaillement des postes coloniaux



12 février 1772. Après plus d’un mois de mer dans des conditions difficiles, Yves de Kerguelen, commandant une flotte de deux navires, la Fortune et le Gros-Ventre, découvre deux îlots à l’ouest des îles qui porteront son nom, qu’il baptise Iles de la Fortune. Le 13 février, à 6 heures du matin, un "gros cap très élevé" est repéré, puis "une continuation de terres, qui s’étendaient à toute vue depuis le nord-est jusqu’au sud du compas, ce qui comprenait environ vingt-cinq lieues d’étendue de côtes". L’enseigne de vaisseau du Boisguehenneuc, second du Gros-Ventre, commandé par Saint Aloüarn, se rend en canot au sud de la Péninsule Rallier du Baty sur la Plage de la Possession. Après un débarquement difficile en raison du ressac, il en prend "possession en la forme ordinaire, en arborant pavillon et autres cérémonies usitées en pareil cas".






Long de 36,5 mètres et de 350 tx de port, le Gros Ventre est construit en 1766 à Bayonne par Léon Guignace. Bien que navire de charge, il porte en batterie 10 canons de six livres et sur les gaillards 6 pièces de type pierrier car c'est un bâtiment de la Marine royale. A son premier armement en 1767, il est prévu d’être servi par un équipage de 73 hommes dont 6 officiers.



Extrait du journal de l'enseigne de vaisseau du Boisguehenneuc



« A midy et demy, nous nous sommes trouvés à l’entrée d’une baye qui paraissoit nous prometre un mouillage assuré. On a mis le canot à la mer. M. de Saint Aloüarn ma envoyé prendre connoissance des sondes de cette baye, savoir s’il prometoit y mouiller. Comme la mer étoit trop grosse pour un canot, j’ay mis deux heures et demy pour y arriver. Malgré le courage et la bonne volonté des canotiers et de quelques soldats que l’on m’avoit donné, je me suis occupé, pendant le peu de temps que le jour me laissoit, à prendre connoissance des sondes de la baye et assurer un mouillage pour le batimant. Il étoit 4 heures du soir lorsque j’y entrois. Cette baye na de profondeur que deux tiers de lieue sur cinq quarts de lieue de large. Les deux cotés de la baye sont très seins. Le coté de tribord est beaucoup plus escarpez. On trouve à l’entrée quarante brasses d’eau. Le reste de la baye est 12 brasses, 10 brasses, 8 brasses et 5 brasses tout à terre. Des deux cottés le fonds est le même sable vasar. Dans le fonds de la baye à tribord en entrant, il y a une barre très forte qui s’éloigne de terre à un demy quart de lieue. Jay sondé au pied de la barre, jy ay trouvé le même fonds.


Extrait du journal du Sergent Lafortune, qui commandait un petit détachement du régiment Royal Comtois et qui participa à la prise de possession
La côte sud de Kerguelen photo JM Bergougniou
« Le canot du « Gros ventre », malgré la force du courant et du vent, doubla plusieurs pointe (…). Le canot s’approcha dont de la terre, nous crumes voir une quantité d’habitant rangé en ordre de bataille pour soposer à notre desente. Mais nous fûmes bien surpris lorsque nous reconnûmes ces habitans pour de gros oiseaux d’une singulière estracteures. Ils vont sy droït sur leur pate qu’on les prendroit pour des hommes. Ils ont près de trois pied de haut, pezant vingt cinq à trente livre. Leur plumage est comme celui d’un canard sauvage. Ils ont des nassoir comme des poissons, en place d’ailles, ne volle point, vivent des mouche sur le rivage et s’éloigne de dix lieu en mer. Il y plonge et se nourissent des poissons. Ses oiseaux se nomme painguoin.
A laproche de la terre, nous vîmes une quantité prodisieuse d’oiseau qui plongoit dans la mer. Il nous semblait voir que ces oiseaus ce ravigotait de notre arrivée. Il nous suivait jusqu’à terre et sen retournait plongent, se faisant voir de temps en temps. Il faisoit des cabriolle de droit à gauche. En un mot, il nous ravigotoit de la voir cabrioller dans la mer. Ces les mêmes que nous avions vû à terre. Il y a quantité de lyon marin ausy gros qu’un anne. Ils ont deux nageoir devant aux patte en nageoir d’errier. Le poil luissant, court, huilleux, la tête fort grosse et longue, des grandes oreilles des loup marin dont la peau bluatre et luissante font des eudulasion semblables à la gorge des pigeons. Aucun de ces animaux ne sont dangereux ny nuisible à l’homme. Nous en avons mangé beaucoup. La viande qui et rouge est aussy bonne que celle du lievre. La terre est couverte de ces animaux. Nous en avons laissé une prodisieuse quantité de tué, ne pouvant plus en embarquer davantage dans notre canot. Le rivage a quatorze brasse de font et permet un asses beau mouillage et de débarquement, une falaise espacieuse dans la baye, couverte de mouce de deux pieds de haut.





Les nom furent donnés par Yves de Kerguelen en 1772 à l’Anse du Gros Ventre et au Pic St-Allouarn, le commandant du Gros Ventre.




La "Mouche" était la chaloupe du Gros Ventre, le deuxième bateau de l'expédition de Kerguelen en 1772, avec laquelle se fit le premier débarquement sur l'île, le 13 février 1772 et qui permit à Boisguehenneuc, Mengam et Rosily de prendre possession de l'archipel "au nom du Roi de France". La chaloupe, gênante et trop lourde pour être embarquée, fut abandonnée au large de l'entrée de cette baie.



et le chaland du Marion Dufresne est nommé le Gros Ventre, il peut transporter un conteneur.

Le Gros Ventre Marion Dufresne photo JM Bergougniou
Sources :

Gallica-Bnf
TAAF


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