28 novembre 2020

V SPID C 466 GAO Mali

V SPID C 466 GAO Mali Fleuve Niger


 Il prend sa source au pied des monts Tingi, à la frontière de la Sierra Leone et de la Guinée. Il prend une direction nord-est, traversant la Guinée et le sud du Mali où, après avoir traversé Bamako, il reçoit le Bani, qui vient de Côte d'Ivoire. Par la suite il passe à une dizaine de km au sud de Tombouctou, puis arrose Gao.

Entre KéMacina et Tombouctou il s'étend en une vaste plaine inondée de près de 40 000 au maximum de l'inondation, dans ce qu'on appelle le delta intérieur, où son débit est réduit. Il y perd entre 25 et 50 % de ses eaux, principalement par évaporation.
Il se dirige ensuite vers le sud-est, traverse l'ouest du Niger dont la capitale Niamey, longe la frontière Niger-Bénin, puis le Nigeria où il s'oriente de plus en plus vers le sud, vers un delta marécageux. Avant de rejoindre l'Atlantique à Port Harcourt après un périple de 4 184 , il reçoit à Lokoja en rive gauche son principal affluent, la Bénoué, en provenance du Cameroun, qui double son débit avant le delta maritime.



Le Niger est longtemps resté une énigme pour les géographes. Les caravanes sahéliennes qui commerçaient avec l'Afrique du Nord depuis Tombouctou rapportaient que cette ville était irriguée par un grand fleuve mais c'était la seule information dont disposaient les géographes européens qui ont, de manière plus ou moins sérieuse, plus ou moins documentée, rempli les blancs. Les hypothèses les plus fantaisistes étaient avancées.

Cette carte montre que les Européens connaissent l'existence d'un grand fleuve à l'intérieur des terres, mais n'en connaissent clairement ni la source (sur la carte, quelque part dans la  région des grands lacs ) ni le delta (confondu avec celui du fleuve Sénégal). Dans le golfe du Bénin, le fleuve qui débouche n'est pas identifié par le cartographe.



Certains le confondaient avec le Sénégal ou avec le Congo, d'autres en faisaient une branche du Nil et pour d'autres encore, c'était une rivière tributaire d'un lac intérieur.






Gao est une ville du Mali fondée au siècle au temps de l'empire de Gao. Elle doit sa prospérité à sa situation de carrefour fluvial et caravanier. La « route des chars » qui part au Ve siècle avant l'ère commune du Fezzan (Libye actuelle) au fleuve Niger s'achève dans les environs de l'actuelle Gao. 


Tombeau des Askia

La spectaculaire structure pyramidale du tombeau des Askia, édifiée par Askia Mohamed, Empereur du Songhaï, en 1495 dans sa capitale Gao, témoigne de la puissance et de la richesse de l’empire qui s’épanouit aux XVe et XVIe siècles grâce au contrôle du commerce transsaharien, notamment du sel et de l’or. 


L’ensemble, y compris la tombe pyramidale, les deux mosquées à toit plat, le cimetière de la mosquée et l’espace des assemblées en plein air, fut édifié lorsque Gao devint la capitale de l’Empire songhaï et après qu’Askia Mohamed eut fait de l’islam la religion officielle de l’Empire à son retour de La Mecque.







Le site est donc, dès l'Antiquité, en situation de carrefour entre le Sahel et les régions du centre saharien. Les poids utilisés pour les pesées marchandes les plus anciens qui sont retrouvés à Gao ne correspondent ni au système des poids et mesures d'Andalousie ni à ceux de la Tunisie médiévale, contrairement à ceux retrouvés sur les autres sites archéologiques des villes caravanières. 



Il est probable que Gao fut donc d'abord un centre commercial régional, en lien avec les mines de cuivre de l'Aïr, plutôt qu'avec les grands oasis marchands de l'aire arabo-musulmane

27 novembre 2020

Humour dans le carré par donec La Retirada

Humour dans le carré par donec 
La Retirada


Bonjour la compagnie,

Les temps changent et c’est tant mieux, prenez les nouveaux envahisseurs, ces migrants que les médias nous montrent maigres et affamés, embarqués sur des pneumatiques de fortune parfois enfermés derrière des barbelés en Grèce Italie ou ailleurs. Ils tendent vers nous des mains implorantes.




Ne vous y laissez pas prendre, tout cela n’est qu’invention médiatique. En réalité dès leur arrivé en France ils reçoivent tous une carte bancaire solidement approvisionnée, sont reçus dans les meilleurs hôtels et ont naturellement droit à une véhicule de fonction de bonne gamme. Ils sont immédiatement naturalisés français à la condition expresse de voter pour le parti qui va bien.

Pourtant, dans l’histoire l’accueil des migrants ne s’est pas toujours passé sous d’heureux auspices. Pour preuve la réception aigre-douce qui a été réservée à nos frères pieds-noirs en 1962.

Mais ce fut encore pire en 1939 quand les républicains espagnols se présentèrent désemparés aux postes-frontières pyrénéens, les troupes du général Franco à leurs trousses.

L’hiver 1939 est particulièrement rigoureux et nous sommes en janvier. Une population hétéroclite, femmes, enfants, vieillards et soldats en déroute se pressent à nos portes dans une pagaille indescriptible. Quelques unités pourtant sont en bon ordre comme la 26ème division de Durruti, des purs et des durs, miliciens et combattants des brigades internationales qui défilent le 8 février 1939 à Bourg-Madame avec armes et bagages. Un certain nombre d’entre eux s’engageront dans la légion étrangère et seront à Narvik. Nous en retrouvons d’autres trois ans plus tard formant l’élite des maquis du Limousin ou du Vercors.




En attendant pour la plupart de ces exilés c’est la misère, la faim et le froid quI les attendent. Sans parler des maladies qui frappent les hôtes de camps improvisés sur les plages : gale du sable, typhoïde, gastro-entérite, tuberculose sans parler des rats et des poux.
Pour Daladier (l’homme de Munich) cette population est bien encombrante et il s’ingénie à la faire retourner dans son pays et s’il le faut manu militari. Dans ce cas pour les hommes, ce sera le peloton d’exécution sans autre forme de procès.

Dans les camps, le maintien de l’ordre est assuré par les tirailleurs sénégalais ou algériens. Inutile de vous dire que ça ne rigolait pas. La discipline était de fer. En hivers dans ces camps de Saint Cyprien, d’Argelès, de Collioure, de Barcarès, il neige jusque sur la plage. La Tramontane violente, glaciale, souffle, faisant voler le sable qui vous cingle telles des aiguilles. Les malheureux sont gelés. Seuls quelques habitants des alentours font passer par-dessus les barbelés quelques couvertures et un peu de nourriture.

Tous ces camps subsisteront jusqu’en 1945 peu à peu débarrassés des Espagnols qui seront remplacés par des Juifs en partance pour Dachau. Les harkis viendront bien plus tard en 1962. Mais la médiocrité de l’accueil sera une constante.

Artur Koestler écrira quelques belles pages sur cette période désolante dans « la lie de la terre ».

Quelle triste époque que ce « bon vieux temps » !

A bientôt pour la suite de nos aventures

Donec




26 novembre 2020

 Landévennec Finistère cimetière bateaux Primauguet Albatros Bretagne Aulne

C'est un article du Télégramme qui va nous servir à justifier une visite de landévennec et de l'Aulne.

Landévennec est une commune du département du Finistère. Elle est située à l'embouchure de l'Aulne dans la  rade de Brest, à égale distance de Brest et de  Quimper(55 km). Avec ses 1 385 hectares, Landévennec est la plus petite commune de la presqu'ile de Crozon.

De réserve de navires en bon état, le site devient un mouillage d'attente des coques des navires désarmés de la Marine nationale. Comme leurs confrères qui servaient de brise-lames devant le château de Brest ou servent encore face à l'école navale de Lanvéoc, ils attendent ici le chantier de démantèlement, à l'origine ils attendaient l'« océanisation » en haute mer, afin d'être utilisés pour des exercices de tirs de la Marine nationale, mais ceci n'est désormais plus autorisé. Dorénavant après avoir été désarmées et préparées en Penfeld, dans la base navale, les vieilles coques sont acheminées à Landévennec avant d'être remorquées vers un chantier de démolition de l'Union européenne, au bout de deux à trois ans. Les éléments susceptibles d'être polluants et de se déverser par ruissellement dans l'Aulne sont évacués avant le transfert.




Landévennec à découvrir avec un article de Cols Bleus du 21 août 1999.

l'ultime escale Par Thomas Cousin




Rejoignant la rade de Brest, l'Aulne termine ici sa course en un majestueux méandre laissant place à la magnifique anse de Penforn. La quiétude, la beauté des lieux, abrités des vents, et la profondeur des eaux donnent au site de Landévennec une vocation maritime évidente. Ainsi, très tôt, le site rappelant les fjords de Norvège, suscite l'intérêt de la Marine, à laquelle son histoire est liée depuis le XVIIe siècle. Même si aujourd'hui Landévennec n'occupe plus une place stratégique de premier ordre, il n'en reste pas moins une propriété de la Marine nationale, étroitement surveillée.




Conquis par la situation exceptionnelle de l'anse de Landévennec et devant l'engorgement perpétuel du port de Brest, la Marine, au fil des siècles, a imaginé divers projets. Cependant, la grande majorité de ces desseins n'aboutirent jamais et furent rapidement enterrés. En effet, malgré d'incontestables atouts, le site présentait l'inconvénient de ne posséder qu'une seule issue : le goulet de Brest, sur lequel il eut été facile d'établir un blocus rendant les secours difficiles.




Un site convoité

Dès 1666, Duquesne fut enthousiasmé par l'idée de créer un grand port dans l'anse de Penforn afin d'y recevoir la totalité de la flotte du roi, reléguant le port de Brest au second plan. Cette idée demeura à l'état de projet. En 1683, Vauban reprit ce projet et voyait Penforn comme «un excellent port, supérieur à Brest, les navires pouvant tenir à flot sur 2 lieues». 



Là aussi, l'idée fut vite abandonnée et seules des fortifications virent le jour. Puis, tout au long du XVIIIe siècle, Landévennec fut convoité par les autorités maritimes pour y construire une réserve et y aménager un port annexe pour pallier l'engorgement de Brest. Après divers projets sans suite, le site de Landévennec ne prit réellement son essor qu'à partir du Second Empire et de l'avènement de la Marine à vapeur, lors de la création d'une base maritime en 1856. En 1858, lors de son voyage en Bretagne, Napoléon III visita la Réserve en compagnie de l'impératrice Eugénie à bord du yacht Reine Hortense.

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L'âge d'or de Landévennec

La Marine prend alors possession des lieux pour longtemps. Penforn atteint son apogée entre les années 1870 et 1934. La Réserve est même baptisée Sémiramis, en l'honneur de quatre bâtiments amarrés à Landévennec, portant successivement ce nom. La présence des marins rejaillit alors sur la vie économique du bourg dont la prospérité des commerces doit tout aux équipages des bâtiments militaires. 

À tel point, qu'en 1898, des commerçants et débitants de boissons présentent au commandant de la Réserve une pétition demandant l'application des règlements des ports de guerre aux équipages, pour qu'il leur soit accordé plus de permissions à terre. En effet, entre 1898 et 1910, 250 à 800 hommes sont régulièrement affectés à la base maritime de Landévennec. La Marine joue, sans conteste, un rôle économique sur la vie du bourg mais elle possède, de plus, un rôle culturel. Pour preuve, l'équipage du Dupleix forme en 1920 une équipe de football et une troupe de théâtre, égayant et animant alors la vie locale. 

Landévennec photo JM Bergougniou
Cependant, l'occupation allemande, à partir de 1940, met un terme à l'âge d'or de la base nautique qui, depuis 1925, accueille une vingtaine d'unités parmi les plus prestigieuses de la Marine (les cuirassés Diderot, Voltaire, Metz, les avisos Vaillante, Porphyre et les sous-marins Gorgone, Amphitrite). Durant la guerre, seuls des navires-ateliers demeurent à Landévennec, ainsi que le bâtiment-école des mousses sabordé en 1944 par les Allemands et qui git toujours là, fidèle gardien du passé.

Landévennec photo JM Bergougniou


L'abbaye de Landévennec
Sans conteste, au nom de Landévennec est attachée son abbaye, où une communauté bénédictine poursuit la vie monastique implantée ici en 485 par un moine breton: saint Gwenolé. Détruite par les Normands en 913, rebâtie, agrandie, l'abbaye bénéficia de la protection des comtes de Cornouaille avant de sombrer à la fin du XVIIIe siècle. Aujourd'hui, un important musée, bâti par le parc régional d'Armorique sur le site même de l'ancienne abbaye, présente ces quinze siècles où grandeurs et vicissitudes se succèdent au gré de l'histoire de la Bretagne. Cependant, le nouveau monastère, hébergeant une trentaine d'ecclésiastiques guidés par la Règle du «Très Saint Père Benoît», demeure toujours, à l'aube de l'an 2000, un lieu de prière et de méditation très actif.

Depuis 1950, l'anse laisse place, pour des bâtiments de la Marine nationale et des navires civils, à une ultime escale. 




Le cimetière marin

Depuis la dernière guerre, la Réserve s'est éteinte lentement. Effectivement, dans les années 1950, elle laisse place au cimetière où des bâtiments de la Marine nationale et des navires civils viennent s'amarrer pour une ultime escale, en atltendant, bien souvent, leur dernier voyage vers les chantiers de démolition. Néanmoins, la Marine veille toujours jalousement sur ses bâtiments afin de les protéger des chasseurs de métaux (le bronze étant particulièrement recherché) et autres vandales ou simples curieux. La protection et la surveillance sont assurées, en permanence, par deux marins vivant nuit et jour pour une semaine à bord de l'un des bâtiments. 



Une seconde équipe les relaie la semaine suivante. Ces gardiens ont pour mission de surveiller les mouvements des bâtiments, d'amarrer les nouvelles recrues aux coffres et de pallier les avaries qui peuvent survenir. Évidemment, en cas de gros problèmes et de dégâts, ce sont les marins-pompiers de Brest qui interviennent. Actuellement, cohabitent non seulement des bâtiments de la Marine nationale, mais aussi des bateaux de pêcheurs arraisonnés par les Douanes et amarrés là, attendant leur sort. Ici, en plein parc régional d'Armorique, dragueurs, chasseurs de mines, bâtiments océanographiques, coques d'acier et de bois se côtoient sans complexe, amarrés les uns aux autres. La plupart de ces unités sont promises aux chantiers de démolition. Cependant, en attendant leur funeste destin, certains navires sont ancrés là pour de nombreuses années, coulant une douce et paisible retraite, que seuls les oiseaux de la réserve ornithologique peuvent désormais troubler. a

Un cimetière marin où dragueurs, chasseurs de mines, bâtiments océanographiques, coques de bois et d'acier se côtoient sans complexe.




Le Président de la Marcophilie navale Bretagne Landévennec 2008  photo JM Bergougniou

Landévennec  2008 photo JM Bergougniou


merci à Claude Bélec pour le journal et pour l'idée d'article


Sources

Cols Bleus  21 août 1999
Bibliothèque nationale de France BNF _ Gallica




Vice-amiral Charles Hector JACQUINOT TAAF Terre Adélie Dumont d'Urville

Vice-amiral Charles Hector JACQUINOT TAAF Terre Adélie Dumont d'Urville


La marine française vient de perdre, dans la personne du vice- amiral Jacquinot, un de ses officiers généraux dont la longue carrière a été le plus complète et le plus variée. Il a clos avec son commandant, l'amiral Dumont d'Urville, la liste des navigateurs proprement dits, c'est-à-dire des marins qui, au lieu de courir les aventures pour piller des pays conquis, ou de naviguer, combattre ou commercer, ont entrepris de périlleuses expéditions dans le but unique d'accroître les connaissances humaines par leurs découvertes et leurs observations.

L'amiral Jacquinot a été marin dans le sens le plus large du terme, astronome pratique, canonnier, administrateur, toujours il s'est montré supérieur par son savoir, son intelligence et sa droiture. Ses états de service sont là, d'ailleurs, pour l'attester.



Jacquinot (Charles-Hector) est né à Nevers le 4 mars 1796. Il a été aspirant de 1re classe le 1er mars 1816, après être sorti de l'École de marine à bord du Duquesne, à Toulon. Nommé enseigne de vaisseau le 15 mai 1820, lieutenant le 22 mai 1825, capitaine de corvette le 22 janvier 1836, capitaine de vaisseau le 21 décembre 1840, contre-amiral le 3 février 1852, et vice-amiral le 1er décembre 1855, il est entré dans le cadre de réserve en 1861.

Il a commencé sa carrière avec un officier jadis célèbre par son talent pour les observations astronomiques, le commandant Gauttier, et il s'est formé à son école pendant les années 1820, 1821 et 18.22, alors que son capitaine jetait dans» le Levant-les bases remarquables d'une sorte de triangulation astronomique, en déterminant exactement la position de montagnes élevées de l'Archipel situées sur le même méridien, et en faisant ensuite le tour de la mer Noire pour en lever la carte, qui est restée si longtemps la seule connue.

En 1822, il partait à bord de la Coquille, commandée par M. Duperrey, et dont Dumont d'Urville était le second, et prenait une part très-active aux observations et aux levés hydrographiques de cette campagne autour du monde, qui dura près de trois ans et fournit à la science des éléments si précieux et si divers.




Au retour, Dumont d'Urville, méditant une nouvelle campagne, le demandait pour second en avril 1825, en priant de ne pas le faire embarquer s'il rentrait de congé. Ce fut alors que la Coquille changea de nom pour aller courir de nouvelles aventures sous le nom de l'Astrolabè, dont Jacquinot fit l'armement. Il se trouva bientôt à bord avec deux camarades de l'école du Duquesne, MM. Lottin et Gressien, qui tous deux avaient été élevés à l'école du capitaine Gauttier, et M. Lottin se retrouva observer avec l'amiral Jacquinot pour déterminer exactement les positions des lieux. Ce même officier, M. Lottin, leva la plus grande partie des cartes de l'expédition de l'Astrolabe, et plus tard passa des hivers près du cap Nord à observer le magnétisme. 

Ila été question de la campagne de l'Astrolabe lorsqu'on a rendu compte de l'hommage rendu au commandant d"Urville en plaçant son buste au musée; elle fut fertile en observations astronomiques faites par le lieutenant et aussi en périls au milieu desquels son rôle de second exigeait qu'il pût suffire à tout ce qu'une navigation parmi des récifs et arrêtée par plusieurs échouages pouvait faire surgir à chaque instant.

 

Dans cette navigation toujours laborieuse, souvent pénible, le caractère du lieutenant Jacquinot et son zèle constant, allant sans cesse au-devant des ordres, imprimèrent à l'état-major comme à l'équipage un zèle que le simple devoir ne saurait produire : aspirants, maîtres et matelots luttaient d'ardeur pour être agréables au lieutenant, dont la gaîté, aussi intarissable que la bonté, les soutenait au milieu de misères qui ne se présenteront plus, car alors toutes les inventions modernes pour conserver les aliments de toutes sortes n'existaient pas encore : on en était aux salaisons et aux légumes secs. Mais on avait déjà de bonne eau dans des caisses en fer et, par suite, le scorbut ne sévissait plus.

 Les éloges sur les résultats de cette campagne retentirent à l'Académie des sciences.

Au retour, d'Urville demanda la coopération de son second pour la publication du voyage à laquelle M. Lottin ne pouvait suffire. Mais il embarqua bientôt sur la Dordogne avec le commandant Mathieu, qui avait coopéré à la carte de Corse avec M. de Hell. Tous deux ont été amiraux et ont dirigé le Dépôt des cartes et plans. Ce fut alors que M. Mathieu obtint pour Jacquinot le commandement de la Dordogne, lorsqu'il fut appelé à Paris pour la rédaction des cartes de la Corse.

Ce fut en juin 1832 que Jacquinot se maria avec Mlle Claire Roze. A l'époque où il était chargé à Toulon de l'instruction des escouades de canonniers, l'amiral Rosamel demandait alors pour le lieutenant Jacquinot le grade de capitaine de frégate, en s'àppuyant sur les résultats remarquables de l'instruction que les canonniers avaient reçue sous sa direction. Quoique des changements de ministres aient retardé sa promotion, il n'hésita pas à accepter un troisième voyage autour du monde, sous les ordres de l'amiral Mathieu, et il partit aussitôt pour Bayonne afin d'y armer convenablement la Dordogne.



L'expédition d'Alger empêcha le départ, et seul, sans protection, mais idolâtre de son métier, Jacquinot s'adressa directement au ministre pour obtenir le grade de capitaine de corvette, se basant sur ce qu'il n'avait certainement pas démérité depuis l'époque où il avait été chaudement proposé pour le grade de capitaine de frégate. Cette demande fut appuyée par les amiraux Jurien de la Gravière, alors préfet maritime, et Martinencq, major-général, qui citaient avec éloge l'instruction qu'il avait su donner aux canonniers et qui rappelaient encore une fois les brillantes campagnes dans lesquelles il avait joué un si beau rôle. Malgré ces recommandations chaleureuses, ce grade ne lui fut accordé qu'à la fin de 1836, quand il eut commandé la Meuse.

Mais d'Urville avait étudié les routes des voyageurs autour du pôle sud, il avait remarqué une lacune dans les parties explorées, et il proposa d'entreprendre la périlleuse recherche de terres nouvelles au milieu des glaces. Il demanda pour cela deux navires, qui lui furent donnés. A son fidèle lieutenant, on donna le commandement de la Zélée, tandis qu'il embarquait lui-même sur son ancienne Coquille. Disons à ce sujet que peu de navires ont rencontré autant d'aventures que celui-ci : la foudre l'avait percé à Naples en 1820; il avait couru les chances de la. campagne du commandant Duperrey ; il avait toucbé six fois avec d'Urville.



Cette nouvelle expédition fut plus pénible que la précédente; les deux navires s'enfoncèrent deux fois dans les glaces et en subirent les' étreintes. Leurs équipages furent décimés par le scorbut à deux reprises, ce qui ne les empêcha .pas, dès qu'ils furent guéris, de pour- ' suivre la recherche des points encore inconnus du Grand Océan. Après être demeurés à sec dans le détroit de Torrès, les deux navires rentrèrent en France ; il y avait 42 mois qu'ils en étaient partis. Ce fut alors que Jacquinot demanda un congé de trois mois. Il avait servi , constamment d'éclaireur dans les parages inconnus et avait continué les observations astronomiques pour lesquelles il avait peu d'égaux dans la marine. Les bâtiments qu'il avait commandés avaient été facilement bien tenus, car tout le -monde aimait un pareil chef, et tous ceux- qui ont servi sous ses ordres en conservent le meilleur souvenir.




Dumont d'Urville le fit alors appeler à Paris pour le faire coopérer à la rédaction du Voyage au pôle sud, et après sa mort tragique, son lieutenant demanda la faveur de continuer la relation de leur longue expédition. Mais les réclamations de l'éditeur avaient hâté la solution, et M. Vincenùon-Dumoulin, ingénieur hydrographe, fut chargé de ce travail. Toutefois le ministre proposait à Jacquinot de lui donner la direction supérieure de la rédaction ; mais comme cela entraînait un séjour de trois ou quatre ans à terre, celui-ci préféra les chances de la navigation et resta sur le vaisseau le Généreux.

Bien que Jacquinot eût été presque constamment embarqué jusqu'alors, il n'avait point paru sur les .navires de guerre proprement dits. Il avait fait des campagnes pénibles et périlleuses, il y avait montré son instruction. Il venait, il est vrai, d'être nommé capitaine de vaisseau, mais c'était un savant et cette épithète aurait pu l'arrêter court. D'ailleurs on pouvait déjà dire que le temps des voyages de découvertes était finf et qu'il avait fallu s'enfoncer dans les glaces du pôle sud pour donner un aliment et de l'intérêt au dernier.

Il entra donc dans l'escadre, sur la demande de l'amiral Parseval- Deschesnes, qui le prit pour capitaine de pavillon et chef d'état- major; il le garda deux ans et exprima au ministre les regrets causés par son départ, tant il avait été vite initié au service et à la manœuvre des grands vaisseaux, dont l'organisation était alors si parfaite. Mais en quittant la navigation paisible de l'escadre, il demanda aussitôt à s'éloigner-encore en allant commander la station navale de l'Indo-Chine, restée vacante depuis la- perte de la frégate la Gloire sur les récifs de de ces mers lointaines. Après quelques mois d'inaction, à la suite de la révolution de février, il fut nommé, en 1848, capitaine de port à Toulon et s'y attira les éloges de l'amiral Casy, préfet maritime. En 1850, son ancien chef, l'amiral Parseval, rappelait énergiquement ses serviCes dans l'escadre et demandait qu'enfin on le nommât contre- amiral. H ne fut promu à ce grade que le 3 février 1852.


En 1854, il montait le Valmy, sur la rade de Balthick et y éprouvait le déboire de s'y voir remplacé au moment où l'on apprenait la déclaration de guerre contre la Russie. Les louanges qui accompagnèrent son débarquement purent être un palliatif; elles s'ajoutaient à celles de l'amiral Parseval qui, appréciant son talent et son zèle, le désignait comme l'officier le plus capable de commander une station et comme l'un des plus habitués au commandement des plus grands vaisseaux. Du reste, l'opinion des chefs était celle de tous et s'appuyait sur l'estime, on pourrait presque dire sur l'affection que tous les officiers placés sous ses ordres avaient pour l'ancien lieutenant du commandant d'Urville. L'amiral Hamelin disait de lui : « C'est un homme d'un beau caractère, qui sait se faire aimer et obéir. »

L'amiral Jacquinot a terminé sa carrière à la préfecture de Toulon, alors que la guerre d'Italie imprimait une activité extrême aux transports, par suite de la brièveté du trajet. Là encore, il a su se faire aimer et obéir, aussi emporte-t-il les regrets de tous ceux qui ont navigué avec lui et surtout de son ancien aspirant, qu'il envoyait si souvent élonger des amarres dans la chaloupe ou veiller les récifs sur les barres de perroquet, et qui se fait aujourd'hui un devoir dire ce que lui inspirent les souvenirs de l'amiral Jacquinot

Amiral Paris

Il semblerait que certains n'aient guère apprécié la relation du voyage faite par Dumont d'Urville. Voici la simple requête de Mr Guilloux



SIMPLE REQUÊTE

A M. JACQUINOT, CH.-H.,

Directeur supérieur de la publication officielle du Voyage au pôle Sud et dans l'Océanie » sont les ordres de M. DUMONT D'URVILLE.

Pendant la dernière campagne de M. d'Urville autpur du monde , j'avais pour aide-chirurgien, à bord de la Zélée, un jeune étudiant M. Honoré Jacquinot, parent de mon capitaine M. Jacquinot , Charles - Hector. Cette circonstance fut pour moi une source d'ennuyeuses tracasseries en cours de voyage, et au retour, l'occasion d'injustices plus regrettables encore, en ce qu'elles ont entraîné MM. Jacquinot dans une voie d'iniquité indigne de leur caractère. Or, bien des personnes ont entendu parler des contestations qui en ont été la suite ; la plupart admettent que trente-huit mois de mer , des alternatives de froid intense et de chaleur excessive , ont pu nous agiter le sang aux uns comme aux autres et supposent bénévolement que nous avons eu des torts réciproques ; très peu savent en vérité à quoi s'en tenir sur ces discussions irritantes , et je désire que la religion de tous soit éclairée de la plus vive lumière.

Je montrerais, au besoin, comment ces messieurs sont parvenus, grâce au laissez-aller de nos institutions maritimes , à s'approprier impunément les récompenses que j'avais méritées; mais, toujours, je leur ai défendu d'attenter à mon honneur, sous peine d'encourir des révélations probablement fâcheuses pour leur amour-propre , sinon décidément compromettantes pour leur position d'officiers, Je ne m'arrêterai pas à faire la critique facile des volumes qui paraissent sous la direction de M. Jacquinot, Charles-Hector ; bien écrire n'est pas donné à tout le monde; il suffit, quand on a l'honneur de porter le bouton de la marine, de conserver une juste appréciation des choses dont on est chargé et de ne point dépenser sottement les deniers de l'état.

sources :

Les planches font partie de l'ensemble 

Zoologie - Herpétologie -- Planches séparées du Voyage au pôle Sud et dans l'Océanie sur les corvettes l'Astrolabe et la Zélée, exécuté pendant les années 1837-1838-1839-1840 / sous le commandement de M. Dumont d'Urville. "Atlas. Zoologie". Ouvrage publié de 1841 à 1854

Hommage de l'amiral Paris à l'amiral Jacquinot

Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LN27-25388

25 novembre 2020

P.H.A. DIXMUDE - FS VENTÔSE Corymbe 154 V SPID 10270 piraterie Golfe du Bénin novembre 2020

PHA DIXMUDE - FS VENTÔSE Corymbe 154 V SPID 10270


V SPID 10270 en date du 18 novembre 2020 sur timbres béninois 


La piraterie n'est jamais finie. Au large du Nigeria, Cameroun, Bénin, Togo et autres Gabon, en plein océan Atlantique, l'insécurité maritime grimpe en flèche. Depuis le début de l'année 2020, Dryad Global, société de surveillance des mers, a recensé 78 kidnappings contre rançon dans le golfe de Guinée. Un chiffre en augmentation de 23% par rapport à l'an dernier. «Oui, on peut dire que les pirates sont de retour», opine du chef un haut gradé de la sécurité en mer. La tendance, amorcée fin 2019 avec cinq événements de ce type - 53 otages retenus en moyenne pendant 33 jours - inquiète les professionnels du secteur. «Notre branche était en pleine santé avant le Covid-19, et maintenant c'est beaucoup plus compliqué. Comme partout. Sauf qu'ailleurs, les pirates n'existent pas», ironise un armateur, sous couvert d'anonymat. Enquête sur cet espace maritime devenu, de la bouche de tous les spécialistes, le plus dangereux du monde..

DESCRIPTION DE L'ÉVÉNEMENT // Le 16 novembre, vers 4 h 30 UTC, à environ 40 NM SSE de Lomé, le pétrolier battant pavillon togolais STELIOS K (IMO: 8679209) a cessé de signaler. Le navire avait quitté Athènes (Grèce) début octobre et se dirigeait vers Lagos (Nigéria) lorsque l'incident s'est produit. Des rapports ultérieurs ont confirmé que le navire était effectivement arraisonné et qu'il reste sous le contrôle des auteurs le 18 novembre.

Après avoir perdu le contact, les autorités ont cherché à trouver sa position.

La mission de l’OTAN MDAT GOG (Maritime Domain Awareness for Trade - Gulf of Guinea) a ensuite obtenu confirmation que l’équipage se trouvait toujours à bord avec les assaillants. Des négociations seraient en cours pour la libération de l’équipage. Les pirates voudraient  dans un premier temps revendre les hydrocarbures à bord du navire. 





Une embarcation suspecte se serait approché du SKS Donggang pétrolier de 249 mètres de long, Le pétrolier en gardant sa vitesse a changé sa direction. 

 L’embarcation s’est approchés à moins d’un demi mille avant de s’écarter.
Entre vendredi 13 et lundi 16 novembre, 19 marins avaient été enlevés dans le golfe de Guinée, à bord du Zhen Hua 7, un navire transporteur de colis lourds (pavillon libérien), et de l’AM Delta, un petit cargo ghanéen. 


V SPID 10270 en date du 18 novembre 2020

Libérations 
Bonne nouvelle, néanmoins, on a appris que deux marins russes du Water Phoenix, enlevés au large de Lagos en septembre, ont été relachés après huit semaines de captivité. 
Ils sont en relativement bonne santé. L’armement Seatrade a remercié les autorités nigérianes, l’ambassade de Russie à Lagos, la police néerlandaise et les autres parties ayant permis ces libérations. 
Deux des 18 membres d’équipage de ce navire frigorifique de 134 mètres de long de la compagnie Seatrade avaient été enlevés le 8 septembre au petit matin alors qu’il avait tenté des manœuvres pour échapper aux pirates. Le cabinet Ambrey Intelligence a souligné auprès de Lloyds List que ces libérations pouvaient signifier que l’équipe à l’origine de ces enlèvements était désormais disponible pour commettre de nouveaux kidnappings.

© Mer et Marine https://www.meretmarine.com/fr/content/piraterie-nouveaux-incidents-dans-le-golfe-de-guinee?xtor=EPR-56-20120118[Newsletter_V2_Drupal]-20201120-[_2]d


A écouter

24 novembre 2020

CORYMBE 1816 Naufrage de la Méduse 2 juillet 1816

La Marcophilie Navale Naufrage de la Méduse 1816

Le 2 juillet 1816, la frégate La Méduse s'échoue au large de l'actuelle Mauritanie avec 395 marins et soldats.
Le navire a quitté Bordeaux le 27 avril, accompagné de la corvette L'Écho, la flûte La Loire et le brick L'Argus.
L'expédition est commandée par un amiral émigré sous la Révolution, Hugues de Chaumareys (51 ans).
Elle a reçu mission de réoccuper le Sénégal, restitué à la France par le traité de Paris, après la chute de Napoléon 1er, quelques mois plus tôt.


Le drame

Contre l'avis de ses officiers, l'amiral veut couper au plus court.

Son navire, La Méduse, s'éloigne ainsi du reste de la flotille et s'engage sur le banc de sable d'Arguin, à 160 kilomètres des côtes africaines. Il est bientôt immobilisé et il faut l'évacuer.
Tandis que les officiers, les passagers et une partie des marins se replient sur les canots, 152 hommes doivent se contenter d'un radeau de fortune de 20 mètres de long.
Le radeau est tiré dans un premier temps par les canots. Mais une nuit, les amarres cèdent et le radeau est abandonné à lui-même.


Après 13 jours sous un soleil implacable, une quinzaine de survivants sont enfin recueillis par L'Argus. Ils dépeignent les violences extrêmes auxquelles ils ont été réduits, y compris le cannibalisme

Leur récit émeut l'opinion publique.

L'amiral et les officiers passent en cour martiale.
Un jeune artiste, Théodore Géricault, s'inspire du drame pour peindre l'un des premiers chefs-d'oeuvre de l'école romantique.
La toile, aujourd'hui exposé au musée du Louvre (Paris), montre les marins qui tentent de se faire voir de L'Argus.

source : http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18160702

http://images.google.fr/imgres?imgurl=https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmOEqf8jF2cA2KO9DXZta3yC8bJogWVompA38LORuqTlFTTpJncsriQbbzP7n7Z3b7-dL1Xk0umSoFgTpm-u4povDEZmr-mgWAz3FbAX4qpYyNJTat4CqyoMr2cSp4U_KGbKc3sg4FuRg/s400/bateau-arriveb.JPG&imgrefurl=http://gilbert-arts.blogspot.com/2007_02_01_archive.html&h=300&w=400&sz=30&hl=fr&start=22&tbnid=6m3jSBcHcc5u7M:&tbnh=93&tbnw=124&prev=/images%3Fq%3Dradeau%2Bm%25C3%25A9duse%26start%3D20%26gbv%3D2%26ndsp%3D20%26hl%3Dfr%26safe%3Doff%26sa%3DN

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...