27 août 2018

Louis Joseph Caffarelli de Colbert Royaume de Naples Ingénieur constructeur Marine

Caffarelli et de Colbert
Quelques données en Vrac sur le Royaume de Naples et les ingénieurs constructeurs


Monsieur de Colbert a écrit à Caffarelli pour se rappeler à son bon souvenir. Ils ont servi ensemble aux Antilles et certainement lors de la guerre d'Indépendance des Etats-Unis. 
De Colbert demande un coup de "piston" à celui qui fut le premier préfet maritime de Brest, pour lui et pour ses enfants. 
Caffarelli promet de s'en occuper dans la réponse ci-dessous alors que De Colbert est Ingénieur Constructeur à Castellamare, port proche de Naples.

Voici donc quelques éléments sur le Royaume de Naples et sur les ingénieurs Constructeurs 


Joseph Bonaparte, nommé roi des Deux-Siciles le 30 Mars 1806, il se trouva à gouverner un royaume presque complètement dépourvu de forces navales. Par conséquent, depuis le 15 mai confié la régence du département de la Marine à Nicola Pignatelli, puis mise en place un «Corps des ingénieurs de la mer » divisée en deux branches, «Marine» et «Plombier», pour réorganiser le secteur maritime.




Dans le même temps a été réorganisée l’Académie de la Marine, avec l’”école des pilotes", a été restauré l’école nautique de Meta et Piano de Sorrento et celle de l'île deProcida, un important centre commercial, ouvert à la fin de 700. Quant à la flotte, le premier noyau a été formé par la frégate Ceres et la Corvette Fame, capturé à Castellammare tandis que le roi échappé de Naples en Sicile pour la deuxième fois. Par conséquent, il a été décidé de construire des bateaux cannoniers pour défendre la côte contre les incursions des Anglo - Bourbon. Pendant ce temps Napoléon, qui avait adapté les arsenaux principales italiennes (Venise, Gênes, La Spezia) pour construire des navires à 80 canons, demandé à Murat, nommé roi de Naples en 1808, de procéder à cet ajustement pour l'arsenal de Castellammare et construire quatre vaisseaux de ligne. En attendant, ils ont commencé à construire un navire à 74 canons, le Capri (en l'honneur de la reconquête de l'île, occupée par les Britanniques, en Octobre1808), lancé en 1810. Deux ans plus tard, fut lancé le navire Joachim, quand on a prévu d'étendre l'arsenal de Castellammare pour définir trois bateaux



Sceau du Ministère de la Marine et des colonies 



Au milieu du XVIIIe siècle, Louis XV entérina la proposition de Duhamel du Monceau de titrer ainsi les hommes qui dessinaient les plans des navires royaux. Ces hommes de l'art, mathématiciens et dessinateurs, ne conçurent des navires à partir de plans qu'à partir des années 1720. L'ingénieur-constructeur prit l'habitude d'envoyer trois documents au ministre annotés de sa main :




- le plan du navire, indiquant trois vues : la vue longitudinale, montrant le profil de la coque, l'étrave, l'étambot, la position des sabords et des ponts, la position des sections transversales, qui sont les largeurs, dites couples de levée, au nombre de 7 par convention en avant du maître-couple avant, et de 8 en arrière du maître-couple arrière. Un couple, ce sont en France deux épaisseurs de chêne plaquées l'une contre l'autre avec des chevilles à bois ou gournables, disait-on autrefois. En Angleterre, le couple n'était formé qu'une seule épaisseur de bois, mais par contre l'intervalle entre deux couples (ou maille) était plus réduit qu'en France. Une deuxième vue indiquait le profil des sections transversales, vues donc par un observateur qui regarderait l'axe du navire devant ou derrière lui, ces profils étant symétriques par rapport à un axe vertical passant par le milieu de la quille. Une troisième vue montre les intersections de la charpente avec une série de plans horizontaux, parallèles à la surface de la mer, et à des profondeurs constantes l'un par rapport à l'autre : ce sont les lignes d'eau.



- le devis du constructeur, c'est-à-dire l'état détaillé des dimensions de toutes les pièces de charpente, les quantités, etc.




- et enfin, le devis des dépenses : c'est le roi qui paie, c'est-à-dire le Trésor public. Depuis Jean-Baptiste Colbert, la comptabilité publique avait fait d'énormes progrès en lisibilité, et la dépense globale est spécifiée, avec les coûts intermédiaires, même pour les vaisseaux et frégates du roi.



Tracer l'évolution des profils transversaux des couples de levée était tout un art géométrique, et diverses méthodes furent employées. L'invention des logarithmes fut une des méthodes de tracé. Je ne peux que conseiller, pour ceux que cela intéresse, le livre d'Eric Rieth, Concevoir et construire les navires de la trière au picoteux, aux éditions Erès. Ces hommes doivent aussi s'enquérir, grâce aux devis Retour de campagne rédigés par les capitaines-commandant des navires qu'il conçoivent, des divers qualités que Jean Boudriot présente dans le tome I du Vaisseau de 74 canons :





"- Bien porter la voile, pouvoir ainsi, suivant les circonstances, augmenter la surface de la voilure. Bien porter la voile nécessite, indépendamment de la forme de la carène, une mâture en proportion avec le volume des œuvres vives, bien porter la voile ne signifie pas pour autant être bon voilier ;
- Bien gouverner, virer de bord sans difficulté, ce qui est de la plus grande importance, le salut d'un bâtiment pouvant dépendre de sa possibilité de virer de bord vent devant ;
- La batterie inférieure doit être suffisamment élevée au-dessus de la ligne de flottaison, sinon, par mer un peu forte, le bâtiment ne peut utiliser son artillerie majeure (celle qui correspond à son étage inférieur) et risque d'être détruit ou capturé par un bâtiment de moindre force, mais ayant l'avantage d'ouvrir ses sabords ;
- Les mouvements de roulis (oscillations latérales) et ceux de tangage (oscillations longitudinales) ne doivent pas fatiguer le bâtiment, et surtout sa mâture ; ils faut donc qu'ils soient doux, réguliers et d'une amplitude raisonnable. Le bâtiment doit s'élever à la lame par mer forte ;
- L'allure vent arrière, correspondant à la direction du vent, coïncidant sensiblement avec la longueur du bâtiment, l'allure au plus près et l'allure largue, c'est-à-dire intermédiaire entre les deux premières, toutes ces allures doivent être bonnes."




Toutes ses qualités sont contradictoires les unes par rapport aux autres, l'ingénieur-constructeur doit donc trouver un juste milieu entre toutes. Chaque ingénieur eut sa "patte", les uns conçurent des profils de carène en forme de V large, ce qui favorisait la vitesse au détriment de la stabilité à la vague. Ainsi, par exemple, les formes de carène de la corvette corsaire la Confiance de Robert Surcouf, à bord de laquelle il fit sa plus belle prise en 1800, le vaisseau britannique des Indes le HMS Kent. D'autres dessinèrent des formes davantage en succession d'arcs de cercle. Et sans compter l'impact de la propulsion à vapeur sur les formes de carène. Citons, entre autrres, Jacques-Noël Sané (1740-1831), baron d'Empire, inspecteur général du génie maritime, surnommé le "Vauban des mers", qui conçut toutes les formes de carène des navires de la Révolution et du Premier Empire. Le grand tournant du navire de guerre à vapeur est l'œuvre de Dupuy de Lôme, un autre célèbre ingénieur-constructeur.

Au XVIIIe siècle, on débutait dans la profession d'ingénieur-constructeur, selon l'ordonnance de 1765, à la Petite Ecole (qui deviendra l'Ecole polytechnique) :


http://books.google.fr/books?id=6WLdVcEAX3kC&pg=PA179&lpg=PA179&amp…


Cette Petite Ecole leur enseignait, entre autres, le cours de mathématiques de Bézout selon le programme suivant :

1. VOLUME D’ARITHMETIQUE
- Les quatre opérations ;
- Les fractions et leurs usages ;
- Les carrés et leurs racines cubes ;
- La règle de trois ;
- Les proportions ;
- Les propriétés des logarithmes.

2. VOLUME DE GEOMETRIE
- Les droites, les angles, leurs propriétés ;
- Le théorème de Thalès ;
- La similitude des triangles ;
- Les surfaces et les volumes ;
- Leur mesure et leur rapport ;
- La trigonométrie et ses applications ;
- La trigonométrie sphérique.

3. VOLUME D’ALGEBRE (I)
- Calcul algébrique ;
- Les puissances et les racines ;
- Mise en équation ;
- Equations du premier degré à une et deux inconnues ;
- Identités remarquables ;
- Développements en série ;
- Approche de résolution des équations des troisième et quatrième degrés ;
- Les imaginaires ;
Applications à la géométrie :
- Les progressions géométriques et leurs usages ;
- Ellipses, hyperboles et ses asymptotes ;
- Paraboles.

4. VOLUME D’ALGEBRE (II)
- Les dérivées et éléments de calcul différentiel :
- Les logarithmes, les exponentielles et leurs applications ;
- Les points d’inflexion ;
- Les points de rebroussement.
Eléments de calcul intégral :
- Intégration des équations différentielles, et leurs applications à la rectification des lignes courbes ou surfaces ou volumes ;
- Notions préliminaires de mécanique :
- Mouvement uniforme et uniformément accéléré ;
- Les forces, composition, décomposition ;
- Quantité de mouvement ;
- Les moments.





5. VOLUME DE MECANIQUE
- Choc des corps ;
- Moment d’inertie ;
- Résistance des fluides ;
- Actions du vent ;
- Mouvement des corps le long des plans inclinés ;
- Mouvement d’oscillation ;
- Mouvement des projectiles.
- Problèmes de mécanique inhérents au fonctionnement du navire : les cordes, les voiles, le gouvernail, les palans, les cabestans, etc.

6. TRAITE DE NAVIGATION
Première section :
- De la figure du globe terrestre ; apparences qui résultent de cette figure et du mouvement de ce globe sur lui-même ; des principaux cercles qu’on a imaginés pour fixer la position de ses parties.
- De la manière de représenter sur les cartes, et particulièrement sur les cartes réduites, la position des différents points de la surface de la terre ;
- De la manière dont on mesure le chemin que fait le navire ; description su loch et de son usage ;
- De la manière de connaître la direction de la route du navire ; de la boussole et de ses usages ;
Principes fondamentaux de la réduction des routes ;
- De la manière de résoudre les questions de navigation par le moyen des cartes réduites ;
- Sur la manière dont on détermine le point de départ ou de partance, ainsi que le lieu où l’on se trouve à la vue de deux terres ;
- Du quartier de réduction et de son usage pour la résolution des problèmes de navigation ;
- Usage de l’échelle des latitudes croissantes qui accompagne le quartier de réduction ;
- Résolution des questions précédentes par le calcul.

Seconde section :
- Du mouvement annuel du soleil, de la vraie mesure du temps, et de la distinction des années communes et des années bissextiles ;
- Des cercles et des points de la sphère qui répondent aux différentes époques du mouvement annuel du soleil ;
- Conséquences qui résultent du mouvement annuel du soleil, par rapport aux climats, aux zones, à la durée des jours, etc ;
- Des planètes et des étoiles fixes ;
- De la lune, de ses phases et de ses éclipses ; du nombre d’or et des épactes ;
- De la manière de calculer les phases de la lune ;
- De la manière dont on détermine la position des astres à l’égard de l’écliptique et à l’égard de l’équateur ;
- De la manière dont on détermine la position des astres à l’égard de l’horizon ;
- De l’effet que la position de l’observateur peut produire dans la position apparente des astres, ou de la parallaxe ;
- De l’effet que doit produire sur la hauteur apparente des astres, l’élévation de l’œil de l’observateur au-dessus de la surface de la mer ;
- De la réfraction ;
- Des diamètres du soleil et de la lune ;
- De la manière de calculer les différentes circonstances du mouvement diurne des astres, leur lever, leur passage au méridien, leur coucher, leur situation à l’égard de l’horizon.

Troisième section :
- Du flux et reflux de la mer ;
- Description de quelques instruments pour observer en mer la hauteur des astres ;
- Description et usage du quartier anglais ;
- Description et usage de l’octant ;
- Différentes méthodes pour trouver en mer la latitude ou la hauteur du pôle ;
- Usage des observations de latitude pour la correction des routes ;
- Moyens pour déterminer en mer l’heure qu’il est sous le méridien où l’on se trouve ;
- Remarque ;
- Usages de l’observation des astres pour déterminer la variation du compas ;
- Description et usage du compas azimutal ;
- Différentes méthodes pour trouver la longitude en mer : par les cartes de variation de l’aiguille aimantée, par les montres marines, par l’observation de quelque phénomène instantané dans le ciel, par la mesure de la distance d’une étoile à la lune ou au soleil ;



Quatrième section :
- Des rapports qu’ont entre elles les variations très petites des triangles sphériques dont on suppose deux parties constantes, un angle et le côté opposé demeurant les mêmes ;
- Remarque sur la manière de faire usage de ces rapports ;
- De la variation totale que subit l’une quelconque des parties d’un triangle sphérique, lorsqu’on ne suppose rien de constant dans ce triangle ;
- Applications des règles précédentes à divers objets, et particulièrement à quelques méthodes qu’on pourrait être tenté d’employer pour trouver la latitude ;
- Réflexions sur l’octant et sur la correction qu’on doit faire aux arcs observés avec cet instrument ;
Table de la correction qu’on doit faire aux hauteurs observées, lorsqu’elles ont été réduites par la vérification de l’octant à l’horizon ;
Examen de l’erreur qu’on peut commettre dans la réduction des routes, en employant le moyen parallèle ;
- Du rapport qu’ont entre elles l’erreur commise sur la latitude, l’erreur commise sur le rhumb de vent, et celle que chacune de ces deux causes peut produire sur la longitude ;
- De la correction qu’on doit faire à la latitude et à la longitude déduites de l’estime, lorsqu’on a égard à l’aplatissement de la terre ;
- Table de la correction qu’on doit faire aux latitudes simples et aux latitudes croissantes, eu égard à l’aplatissement de la terre ;
- Résolution de quelques questions de trigonométrie sphérique qui peuvent être d’usage dans quelques cas ;
- Additions à ce qui a été dit dans la troisième section, sur la manière de trouver la longitude en mer par l’observation à la distance de la lune aux étoiles.

La profession suivit l'évolution des techniques de construction navales, mais continua le principe des 3 vues exposé plus haut. Les navires, au XIXe siècle, avec la vapeur et l'hélice, s'allongèrent, les aménagements intérieurs se modifièrent avec les machines à vapeur, les charpentes en fer. Mais le principe essentiel du dessin et des devis demeura. La profession intégra les progrès de la mécanique des fluides, l'hydrodynamique des coques


L'origine de l'École remonte à 1741, date à laquelle Henry-Louis Duhamel du Monceau, inspecteur général de la Marine, créa une école à Paris destinée aux maîtres-charpentiers de marine. Cette école devient, après des changements de noms successifs (École des ingénieurs-constructeurs de Vaisseaux royaux, École d'application du Génie Maritime...), l'École nationale supérieure du génie maritime. Elle fusionne en 1940 avec l'École d'application de l'artillerie navale.

En 1970, l'École nationale supérieure de l'armement (fondée en 1936), l'École nationale supérieure du génie maritime , l'école nationale supérieure des poudres (fondée en 1900), et l'École des ingénieurs hydrographes de la marine (fondée en 1814) fusionnent pour créer l'École nationale supérieure de techniques avancées


Sources

http://souvenirsdutemps.vraiforum.com/t3587-L-ingenieur-constructeur-de-marine.htm 

26 août 2018

BH1 L'ESPERANCE chalutier Jacques Coeur bâtiment hydrographique

BH1 L'ESPERANCE






L'Espérance, de son nom de baptème Jacques Coeur, est un ancien chalutier de pêche hauturière. 

Lancé en 1962 aux chantiers polonais de Gdynia pour le compte de la société "Pêche et Froid" de Boulogne, il a été acheté par la Marine nationale en septembre 1968, qui l'employa comme bâtiment hydrographique. Il a été, après grandes refontes, admis au service actif le 25 juillet 1969. Du même type, le bâtiment hydrographique L'Estafette(A766) a été désarmé le 7 décembre 1991.




Basé à Brest, L'Espérance, au sein de la MHA (Mission Hydrographique de l'Atlantique) jusqu'en 1995, puis de la MOA(Mission Océanographique de l'Atlantique) aura participé à d'innombrables missions en Manche, Pas-de-Calsi, Baie de Seine, en Mer du Nord, dans le golfe de Gascogne, dans l'Atlantique Nord, principalement sur la fracture Médioatlantique de Madère et à Saint-Pierre et Miquelon. 



Le navire a également effectué jusqu'en 1993 de l'hydrographie petits fonds avec les vedettes La Foi et La Charité. De l'hydrographie grands fonds à partir de 1993 avec l'installation du nouveau sondeur multifaisceaux SIMRAD EM 12D. Ce seront aussi des missions d'hydrographie, d'océanographie et sédimentologie ainsi que de l'évaluation de divers matériel de positionnement.



L'Espérance était parrainé par la ville de Roscoff depuis le 27 octobre 1990.


La dernière cérémonie des couleurs a eu lieu le 27 septembre 2000. En 32 ans de service, le bâtiment aura parcouru 650000 miles. Ses moteurs de propulsion MAN auront fonctionné pendant 114000 heures. Le bâtiment va rejoindre son sistership au cimetière de Landevenec.



Déplacement : 1045 t (1348 pc)
Dimensions (mètres) : 63.80 x 9.82 x 5.85 mètres
Distance franchissable : 7500 nautiques à 13 noeuds
Propulsion : 2 diesels MAN (1 père G9V30/45 de 1310 ch + 1 fils G6V30/45 de 560 ch), 1 hélice, 1 propulseur rétractable Schottel de 250 ch.
Puissance : 1870 ch (1376 kW)
Radar : Un radar de navigation DECCA 1226
Equipage : 3 officiers, 15 officiers mariniers, 10 QMM, une dizaine d'ingénieurs hydrographes et techniciens.



Equipements
Système d'acquisition et de traitement des données hydrographiques HYDRAC et HYTRAI.;
Sondeur multifaiseau EM 12 Dual de Simrad pour grands fonds ;
3 sondeurs latéraux ;
Système de transmission par satellite Inmarsat

La mature a été modifiée en 1989 et la grue débarquée en 1997.

Sources :

Net-Marine 

25 août 2018

LOME TOGO Novembre 1986 ZMOI

LOME TOGO Novembre 1986 



François Mitterrand s'est rendu au TOGO en 1983 puis en 1986.
C'est à l'occasion de la visite de 1983 que le gouvernement Togolais a émis une série de timbre pour célébrer les relations Franco-Togolaise.


Du 13 au 15, François Mitterrand commence sa troisième série de visites officielles en Afrique par le Togo. Il s'entretient avec le président, le général Gnassingbe Eyadema, dans un climat cordial.




Les 15 et 16, François Mitterrand est au Bénin où, lors d'un dîner offert par le président Kerekou, il met en garde la Libye contre toute nouvelle intervention dans le conflit tchadien. Cet avertissement s'adresse aussi au Bénin qui a longtemps soutenu Tripoli dans cette affaire.




Les 17 et 18, le président français est au Gabon où l'accueil est chaleureux. Cependant, le président Omar Bongo adresse un sévère avertissement aux coopérants français pas assez « dociles » et demande publiquement l'aide de la France pour la construction d'une centrale nucléaire. Le voyage se termine par l'inauguration du deuxième tronçon du transgabonais.



François Mitterrand est revenu en 1986 au TOGO  

Du 13 au 15, la treizième conférence des chefs d'États de France et d'Afrique francophone a lieu à Lomé au Togo en présence du président François Mitterrand et du Premier ministre Jacques Chirac. Pour éviter que se renouvellent les dépassements financiers du sommet de Bujumbura de 1984, l'enveloppe débloquée par la France pour aider le Togo dans l'organisation a été fixée à 10 millions de francs.

Ce sommet est marqué par deux prises de position importantes de François Mitterrand : à propos du Tchad, après le ralliement d'une partie de l'opposition au gouvernement d'Hissène Habré, la France s'engage à maintenir et même peut-être à accroître son aide militaire, puisqu'une guerre tchado-libyenne a succédé à une guerre civile ; d'autre part, l'idée d'un plan Marshall des pays du Nord au bénéfice des pays du Sud, lancée par le président Eyadema, hôte du sommet, est reprise par François Mitterrand. Le chef de l'État français, qui avait commencé sa tournée africaine par une visite en Guinée, les 12 et 13, quitte Lomé pour se rendre au Mali, les 15 et 16, puis au Burkina, les 17 et 18, tandis que Jacques Chirac fait deux escales, à l'aller au Congo et au retour en Côte-d'Ivoire. Universalis 

XIIe Lomé 13 décembre 1986

Président français : François Mitterrand. Le Premier ministre, Jacques Chirac assiste également à la réunion. Un symbole de la cohabitation politique.
Le Liberia et le Soudan sont représentés pour la première fois à un haut niveau : Samuel Doe et Ali Hassan Taj Eddin conseiller spécial du nouveau président Sadiq al-Mahdi pour les questions africaines. Le sommet compte un invité spécial : Jacques François membre du Conseil national de gouvernement mis en place par le général Namphy, à Haïti.
Au Tchad : Goukouni Weddeye se retourne contre ses alliés libyens et fait alliance avec Hissène Habré. L'unité retrouvée des Tchadiens est saluée mais le dispositif militaire français (Epervier) est toujours en place pour contenir les troupes libyennes. 



Le Togo sort tout juste d'une attaque commando (23 septembre) et le président Gnassingbé Eyadema qui a fait appel aux militaires français dans le cadre des accords de défense, dénonce «les forces ennemies de la paix qui exporte la violence terroriste». 



François Mitterrand appuie la proposition de plan Marshall pour les États africains soumise par le président togolais, en donnant cinq lignes de conduite : assurer une croissance élevée et durable aux pays en voie de développement, augmenter les aides publiques à ces pays, ouvrir les marchés du Nord aux produits de ces pays, résoudre le problème de l'endettement et progresser vers le désarmement. 

Soutien à nouveau au référendum au Sahara occidental et condamnation du régime d'apartheid en Afrique du Sud.


Je sors les reliques... 

Rencontre du Président François Mitterrand dans les jardins de l'Ambassade de France à Lomé





Sources 
«  13-18 novembre 1986 - France – Afrique. Sommet franco-africain au Togo », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 19 août 2018. URL : http://www.universalis.fr/evenement/13-18-novembre-1986-france-afrique-sommet-franco-africain-au-togo/

24 août 2018

Amers et azimut Situation des principaux bâtiments déployés au 21 août 2018

Amers et azimut

Situation des principaux bâtiments déployés au 21 août 2018

22 bâtiments   aéronefs    1 775 marins
Opération Chammal
FDA Chevalier Paul (mer Méditerranée) + Caïman Marine
Atlantique 2
CTF 150
FLF Courbet (océan Indien) + Panther
Surveillance maritime
FASM Latouche-Tréville (océan Atlantique) + Lynx
BHO Beautemps-Beaupré (mer du Nord)
PHM Cdt Bouan (mer Méditerranée)
Patrouilleur L'Astrolabe (océan Indien)
PSP Cormoran (océan Atlantique)
Falcon 50 (Dakar)
Mission hydrographique
BH Borda (océan Atlantique)
B2M D'Entrecasteaux (océan Pacifique)
Opérations de guerre des mines 
CMT Andromède (océan Atlantique)
BRS Altaïr (océan Atlantique)
Opérations de police des pêches
BEGM Thétis (océan Atlantique)

365 jours par an, 24H sur 24, sur tous les océans et mers du globe, ce sont en moyenne 35 navires à la mer, 5 aéronefs en vol, des fusiliers marins et commandos déployés, soit près de 5 000 marins sur, sous et au-dessus de la mer pour préserver les intérêts de la France et garantir la sécurité des français.

L'ARCHEONAUTE Direction des Recherches archéologiques sous-marines André Malraux

de L'ARCHEONAUTE à l'André Malraux 

Direction des Recherches archéologiques sous-marines 



Née dans le pas des pionniers qui, en 1943, avaient inventé le scaphandre autonome et, en 1952, avaient inauguré en rade de Marseille la première étude au monde d’une épave immergée, l’'archéologie sous-marine a vu le jour en France, en 1966, lorsque André Malraux, alors ministre des Affaires Culturelles, décida de créer au sein de son ministère un Département des recherches archéologiques subaquatiques et sousmarines (drassm). 

Doté dès 1967 de L’Archéonaute, premier navire de recherche archéologique au monde, ce service, qui, depuis sa base de Marseille, exerce son activité sur près de 11 millions de kilomètres carrés, de l'’Atlantique au Pacifique et de l'’Indien à la Méditerranée, s'’est au fil des décennies imposé comme le chef de file planétaire de la discipline. En témoignent les mille cinq cents sites sous-marins d’ores et déjà analysés et étudiés par les archéologues français, tant en France qu’à l'’international où leur expertise est souvent sollicitée. 

L'André Malraux photo Bernard Hily



A l'’heure où un nouveau navire de recherche, l’'André Malraux, est en passe de venir remplacer au drassm un Archéonaute atteint par la limite d’âge après avoir sillonné quarante années durant la Méditerranée, il nous a paru opportun d’explorer la mémoire de ces décennies prodigieuses qui ont vu naître et se perfectionner un métier. Consigner, jour après jour, la naissance de l'’André Malraux au sein du chantier naval H2X de La Ciotat et l’illustrer des portraits et des explications des hommes qui le construisent et l’'ont conçu, revenir symétriquement sur la genèse de L'’Archéonaute, dont il est l’héritier, et raconter les lieux, les hommes, les anecdotes secrètes qui ont fait l’histoire de l’'archéologie sous-marine, arpenter à cette occasion l’histoire célèbre ou méconnue d’une quarantaine d’épaves qui matérialisent les Très Riches Heures de la discipline, depuis ses premiers balbutiements au Grand Congloué, à l'’aube des années 1950, jusqu’à la mise en chantier du Malraux, mêler en un mot l’ancien et le nouveau, saluer l'’héritage, évoquer les enjeux, tel est le propos de cet ouvrage.

L'André Malraux photo Bernard Hily

Admis au service actif depuis le 27 août 1967, L'Archéonaute n'est pas un bateau comme les autres.
Unique bâtiment de ce type, il est aussi unique de part son statut. En effet, s'il était, jusqu'en 1997, armé par la Marine nationale, c'est au ministère de la culture qu'il appartenait. 




Ce dernier avait financé sa construction pour l'affecter à la DRASM (Direction des Recherches Archéologiques Sous-Marines). Car L'Archéonaute est un bâtiment spécialement construit pour la recherche archéologique sous-marine.

Pour des raisons d'économie budgétaire, la Marine a désarmé le bâtiment le 15 avril 1997. 



Cependant, comme le bâtiment était encore en bon état, à l'issue d'un bon carénage à Marseille, il reprit du service le 18 juin 1998. Cette fois, le ministère de la culture choisit une société privée, Serra-Marine(devenu aujourd'hui FOSELEV), de la Seyne-sur-mer, pour armer le bâtiment. C'est cette société qui, maintenant arme et entretient le bâtiment.




Le petit navire de guerre est donc redevenu civil, tout en restant un navire d'Etat. La marque A789 a disparu et sous la plaque portant son nom en lettres de cuivre, est désormais inscrit le port d'attache : Marseille. Tout ceci n'a été possible que grâce à la détermination de quelques-uns et à leur conviction que les recherches archéologiques possèdent, avec lui, un instrument unique, sans équivalent dans les autres pays méditerranéens dont les côtes sont pourtant, comme les nôtres, riches en épaves anciennes et en vestiges de toutes sortes.


Une grande aventure scientifique

Pour partir à la découverte et réaliser l’expertise des épaves, les fouilles et les recherches mobilisent des équipes de passionnés et des savoirs scientifiques et techniques multiples : c’est l’histoire de l’humanité que les archéologues-plongeurs explorent pour en partager les trésors.

L’archéologie sous-marine est intimement liée à l'évolution des progrès techniques. Pour aller toujours plus loin sous la mer, l’homme fait preuve d’ingéniosité.De l’air, de l’air !
Dès l’Antiquité, l’homme plonge en apnée pour pêcher et, bientôt, grâce à la cloche à plongeurs, il explorera en 1553 deux épaves romaines. Ce premier système de plongée sera perfectionné jusqu’à la mise au point du scaphandre à casque, en 1819. Équipés de chaussures plombées, les scaphandriers sont alimentés depuis la surface par une pompe, un dispositif dangereux car sensible aux variations de pression.
L’avènement du « scaphandre autonome », en 1943, affranchit le plongeur du casque et des chaussures. Le débit de la bouteille d’air comprimé est alors réglé à la main. Mais c’est la mise au point du détendeur Cousteau-Gagnan en 1946 qui représente le vrai tournant de l’histoire de la plongée en délivrant désormais de l’air à volonté.




L’archéologie du XXIe siècle
Les découvertes se multiplient grâce au développement de la robotique et de l’informatique. Il est possible d’étudier un chargement par photogrammétrie, une cartographie en trois dimensions, ou de nettoyer le sédiment à l’aide d’un ventilateur contrôlé par la caméra d’un robot.
Le projet européen Vénus qui associe l’Italie, le Portugal et la France, innove sur une épave chargée d’amphores découverte à Marseille par la Comex à 110 m de fond. Tout près du Grand Congloué, où elle vit le jour il y a plus de 50 ans, l’archéologie sous-marine prépare ainsi le XXIe siècle. Il sera celui des épaves profondes.

La remise au jour de biens culturels maritimes est soumise à autorisation préalable du Drassm et le responsable d'opération doit respecter les prescriptions édictées pour garantir la conservation des objets prélevés. Dès l’amorce de l’opération, il est impératif de mettre en œuvre un ensemble de mesures pour prévenir leur dégradation.

Dès le dégagement d’un objet, l’équilibre précaire dans lequel il se trouve depuis son enfouissement est rompu. Il subit alors de multiples agressions consécutives à l’évolution brutale de nombre de facteurs, température, humidité ambiante, luminosité… Une série de phénomènes physico-chimiques s’amorce. Si rien n’est organisé pour assurer sur le chantier la prise en charge de l’objet, il est à craindre qu’il ne soit bientôt trop tard pour assurer sa préservation, surtout pour les matières organiques.



Longueur : 30 mètres
Largeur : 6 mètres
Tirant d'eau : 2,6 mètres
Déplacement : 120 tonnes
Puissance : 600 Cv Equipage : 6 à 12 plongeurs
Drome : 2 zodiacs avec HB 60 CV et HB 45 CV.
Transmissions : 4 VHF portables.
Manutention : une grue hydraulique.
Radar : un radar de navigation Furuno

Merci à Bernard Hily pour ces photos de l'André Malraux lors des recherches de la Cordelière à Brest

 Sources :

Net-Marine

Ministère de la Culture et de la Communication 
 DRASM 

http://archeologie.culture.fr/archeo-sous-marine/fr

Michel L'Hour
De l'Archéonaute à l'André Malraux 

23 août 2018

RC Travailleur remorqueur côtier Toulon

RC Travailleur 


La fin des vacances approche. Il va être temps de reprendre le collier. Les vacanciers vont redevenir TRAVAILLEURS.

Et voila après ce préambule la présentation de notre remorqueur côtier A692

Le remorqueur côtier Travailleur, neuvième d'une série de douze unités, a été mis en chantier à l'établissement du Havre des Forges et Chantiers de la Méditerranée en novembre 1961. Mis à flot le 31 octobre 1962, il est admis au service actif le 11 juillet 1963 et sera affecté à la Direction du port de Toulon tout au long de sa carrière.




Une carrière qui commence par une traversée du Havre à Mers el-Kébir en juillet 1963, escorté par le dragueur Autun. Le Travailleur effectuera, à cette occasion, le remorquage des destroyers Marocain et Sakalave, alors désarmés, jusqu'à Toulon. 


A la fin des années 60, on le verra également effectuer des travaux de remorquage dans les ports de Marseille et Lavera au profit de bâtiments de commerce pendant les grèves. Une autre mission tout aussi exotique, sera la surveillance des pêches lors de la pollution du Rhône en 1985. Mais c'est surtout les travaux de remorquage de bâtiments militaires de fort tonnage, comme les porte-avions Foch et Clemenceau, qui auront rythmé la vie de ce petit navire.


La carrière militaire de ce petit navire s'est achevé le 30 août 2002. Ses missions sont reprises par les deux remorqueurs type Estérel.


Le Travailleur est vendu fin mars 2003 à un particulier d'Antibes, M. Brice Quillien, qui l'entretenait avec soin, sous pavillon français. En juin 2007, il est vendu à M. JP Béchemin sur un coup de coeur. Après quatre mois de travaux, à Antibes d'abord, et ensuite au chantier Monaco Marine de La Ciotat (carénage, anodes, échange de la bague arrière), Le Travailleur (et non plus Travailleur) reprend la mer équipé de neuf en matériel de navigation, il fait une longue traversée d'un mois pour rejoindre Pointe Noire (Congo) avec une escale à Las Palmas. Il travaille désormais dans les eaux congolaise sous pavillon congolais et s'est joint aux deux autres remorqueurs de M. Béchemin qui opèrent sur sites pétroliers. Il a retrouvé une seconde vie pour le travail sur les champs pétroliers (barges, supply, etc...). En janvier 2008, il a subit une remise à niveau complète.


En mars 2008, M. Béchemin nous signalait qu'il recherche un mécanicien confirmé pour venir bosser à bord (cette machine pour beaucoup, c'est un casse tête), et également une pompe à huile, celle qui est à bord est un peu fatiguée :

















Sources : 


http://www.netmarine.net/bat/remorque/travailleur/index.htm

Marius Bar Toulon 
Dessin Yannick Le Bris

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...