19 mai 2015

BPC russes : La France au pied du mur

Le Vladivostok et le Sevastopol à Saint-Nazaire 
 un article de Mer et Marine sur les BPC 

Le Vladivistok (© Yves-Laurent Couëdel)

Le Vladivistok (© Yves-Laurent Couëdel)
© MER ET MARINE - KEVIN IZORCE

Avec la mi-mai sont arrivées à échéance toutes les possibilités contractuelles, pour la France, de repousser la livraison à la Russie du bâtiment de projection et de commandement Vladivostok. Le transfert est gelé depuis le mois de novembre, François Hollande l’ayant conditionné à la mise en œuvre en Ukraine d’un cessez-le-feu effectif et d’une solution politique durable.
Ce prérequis n’étant pas à l’ordre du jour, Paris se retrouve maintenant au pied du mur. Et doit au plus vite trouver un accord amiable avec Moscou, faute de quoi les Russes pourront porter l’affaire devant les tribunaux et exiger, en plus d’un remboursement, les lourdes pénalités prévues par le contrat, ainsi que de conséquents dommages et intérêts.
Le Vladivistok (© Yves-Laurent Couëdel)

Le Vladivistok (© Yves-Laurent Couëdel)
Moscou veut plus que les sommes proposées par Paris
Comme l’a révélé en fin de semaine dernière la presse russe, la France propose à la Russie de lui rembourser les sommes déjà versées pour le Vladivostok, mais aussi son sistership, le Sevastopol, en achèvement à Saint-Nazaire pour une livraison théorique prévue en octobre. Selon le quotidien Kommersant, les Français proposent de rendre 784.6 millions d’euros aux Russes. Sauf que ceux-ci ne sont pas d’accord, estimant apparemment qu’en plus des sommes liées directement à ce contrat, le programme a engagé différents frais, comme l’adaptation d’infrastructures portuaires pour l’accueil des BPC ou encore la mobilisation, pendant six mois l’an dernier à Saint-Nazaire, du bâtiment école Smolniy. Ce dernier a servi de caserne flottante pour la majeure partie des 400 marins russes (les équipages du Vladivostok et du Sevastopol) venus se former en France. En tout, Moscou réclame 1.163 milliard d’euros, soit quasiment l’équivalent du coût du programme, évalué en 2011, au moment de la signature du contrat, à 1.2 milliard d’euros.

Le bâtiment école russe Smolniy à Saint-Nazaire l'an dernier (© MER ET MARINE - V.GROIZELEAU)

Obtenir l’accord du Kremlin pour la revente
Dans ce bras de fer, les Russes sont clairement en position de force, du fait qu’ils peuvent jouer sur une défaillance française dans l’exécution du contrat. Ainsi, au cas où un accord satisfaisant ne serait pas trouvé, ils pourraient se retourner vers une cour d’arbitrage.  En outre, l’accord des Russes est contractuellement obligatoire pour permettre à la France de revendre les BPC à un autre pays. Or, pour le moment, le Kremlin dit niet. C’est sur l’ensemble de ces facteurs que l’affaire va se jouer, avec comme impératif, pour l’Elysée, de limiter au maximum la casse.
Le Sébastopol (© Yves-Laurent Couëdel)

Les BPC (© Yves-Laurent Couëdel)

Les BPC russes (© Yves-Laurent Couëdel)

La France y perdra probablement des plumes
Dans tous les cas, on voit mal comment la France pourrait ne pas perdre de plumes dans cette affaire. L’annulation du contrat coûtera-t-elle 100, 200, 300 millions d’euros ? Moins, plus ? Impossible à dire pour le moment. Tout dépendra dans un premier temps des modalités financières de l’accord final qui sera conclu avec la Russie. Et ensuite de la concrétisation d’une revente des deux BPC, impérative pour éviter que le coût du programme russe ne soit assumé par l’Etat. Car le gel de la livraison est une décision politique indépendante de la volonté des industriels français, avec DCNS comme maître d’œuvre et STX France comme sous-traitants. Ces derniers se retourneront donc vers les pouvoirs publics pour payer la note, sachant de toute façon que le contrat est couvert à plus de 90% par la Coface, l’agence française de crédit à l’exportation.

Le Vladivistok (© MICHEL FLOCH)
La revente, une opération potentiellement complexe
Qui pour reprendre les BPC ? Là encore, il y a plusieurs options. S’il s’agit d’une marine utilisant des standards OTAN, il faudra entreprendre de très lourds travaux sur les bâtiments, qui sont aux normes russes, y compris pour les réseaux électriques. Une facture d’une centaine de millions d’euros par bateau est avancée dans les coursives, mais cette estimation est à prendre avec précaution car non vérifiée.
Cela dit, la piste d’un client occidental n’est pas la plus plausible.  Seul le Canada, éventuellement, pourrait avoir un intérêt à acquérir les ex-BPC russes, qui sont équipés pour opérer dans des eaux polaires. Mais Ottawa ne s’est pas, jusqu’ici, montré très fébrile sur le sujet. Quant au Portugal, également évoqué dans la presse, cette hypothèse est normalement à exclure puisque le pays, s’il souhaite se doter d’une unité de projection, n’a pas les moyens de s’offrir un bâtiment neuf. Les Portugais se sont en revanche positionnés pour racheter le transport de chaland de débarquement français Siroco, qui sera retiré prématurément du service cette année et a été mis en vente au prix de 80 millions d’euros (soit environ 7 fois moins qu’un BPC neuf).


Le Sébastopol (© Yves-Laurent Couëdel)
Moins de contraintes avec des marines hors OTAN
Plus simple et évidente serait donc la cession des Vladivostok et Sevastopol à une marine étrangère n’utilisant pas les standards OTAN et, mieux encore, un client disposant déjà de matériel russe. L’Inde est l’un des meilleurs candidats en la matière. Le pays a en effet lancé un appel d’offres pour acquérir deux à quatre bâtiments de projection (à réaliser localement) et la France y a répondu avec son design de BPC. La Chine, qui a aussi été évoquée, peut constituer une option mais, dans ce cas, mieux vaut s’attendre à voir les chantiers chinois réaliser rapidement des copies plus ou moins proches et les proposer à l’export. Quant à l’Egypte, autre candidat potentiel dont le nom circule dans les journaux, cette solution serait assez étonnante. Le Caire a, en effet, eu du mal à boucler financièrement sa commande portant sur 24 Rafale et une frégate du type FREMM. On voit donc difficilement comment les Egyptiens pourraient se payer en plus des BPC. Leur candidature au rachat du Siroco parait plus logique.
Un achat groupé ou séparé qui peut prendre du temps
La vente groupée des deux BPC n’est, ceci dit, pas impérative. Ils peuvent être cédés à deux marines différentes, notamment si l’une d’elles souhaite disposer au plus vite d’une unité opérationnelle et réaliser ensuite, en transfert de technologie, des sisterships.
Même s’il est dans l’intérêt de la France de revendre au plus vite les bateaux, afin qu’ils pèsent le moins possible sur les finances publiques, l’opération pourrait prendre un certain temps. Il faut en effet trouver un repreneur et s’accorder avec, sachant que les clients potentiels voudront avoir la certitude que le rachat des BPC ne posera pas de problème diplomatique avec Moscou. Une situation aussi délicate peut, par ailleurs, constituer une aubaine pour mieux négocier et obtenir le meilleur prix.
Vont-ils rester à Saint-Nazaire ?
En attendant, il conviendra de voir, dès lors qu’un accord sera conclu avec les Russes, si les BPC ne seront pas transférés à Brest et mis sous cocon au cas où une reprise se ferait attendre. Cela permettrait de limiter les frais. Maintien en condition opérationnelle, gardiennage, sécurité à bord, infrastructures portuaires… Les coûts sont actuellement évalués à au moins 1.5 million d’euros par mois pour le Vladivostok, qui doit rester prêt à être livré et immobilise un quai du port de Saint-Nazaire depuis bientôt sept mois.

Le Vladivistok et le Sevastopol (© MER ET MARINE)

Le démantèlement, option ultime
Il y a évidemment l’hypothèse qu’aucun repreneur ne se manifeste. Dans ce cas, après une attente plus ou moins longue, il pourrait être décidé de démanteler les BPC. C’est une solution ultime, mais elle n’est pas à écarter. Et elle sera clairement à l’ordre du jour si, d’aventure, la Russie refusait à la France le droit de réexporter les bâtiments. Car, si l’on peut imaginer une pirouette consistant à revendre deux des trois BPC français à l’export et intégrer dans la Marine nationale les ex-bâtiments russes, cette théorie semble aussi complexe que coûteuse.

Le BPC français Tonnerre (© EMA)
La marine française n’en veut pas
Quant à l’éventuel transfert des Vladivostok et Sevastopol à la flotte française, en plus de ses propres BPC, ce scenario est à priori à exclure. D’abord, parce que les marins n’en veulent pas, sachant pertinemment qu’il faudrait un lourd chantier d’adaptation et que le coût de cette reprise pourrait, dans un environnement budgétaire particulièrement contraint, impacter des programmes prioritaires. Certes, la Marine nationale, qui dispose déjà de trois BPC (Mistral, Tonnerre et Dixmude), devait initialement en avoir un quatrième, qui a fait les frais des restrictions budgétaires. Mais à l’état-major, on estime que le format actuel de la composante de projection est bon, du fait notamment de la grande disponibilité des bâtiments. 
Merci à Yves Laurent pour ses photos.

15 mai 2015

Humour dans le carré par Donec

Peau de bouc et Cie 


Bonjour à tous,

Cette semaine nous faisons un petit détour par la « bidelerie » où officie le bidel ou capitaine d’armes.




Il est bien entendu que les capitaines d’armes d’aujourd’hui n’ont plus rien avoir avec ceux que connurent Paul Chack, Pierre Loti ou Claude Farrère. Ils se sont humanisés ce que ne manquent pas de regretter les vrais amoureux de la Marine en bois. (du temps où la tôle ne faisait pas le bordage).




A cette heureuse époque, ils disposaient d’un terrible instrument de travail : la peau de bouc. Taillée dans une peau de mouton tendue sur un cadre, elle permettait de lister chaque jour les contrevenants dont les noms étaient inscrits au crayon. Au matin la peau était grattée et une nouvelle journée commençait.

A la semaine prochaine

Donec

14 mai 2015

Nouvelles des iles Eparse TAAF

EUROPA et JUAN DE NOVA Iles Eparses  TAAF 2015



En l'absence de présence étrangère permanente, l'empire colonial français rattache l'île ainsi que celle d'Europa et de Bassas da India par la loi du 6 août 1896 avant d'être officiellement sous souveraineté française par la mise en place du pavillon à la suite de l'acte du 31 décembre 1897


Tout d'abord un pli de Juan de Nova avec le Decauville en date du 1er janvier 2015



Une seconde concession est ensuite accordée le 10 mars 1952 pour une durée de 15 ans à la société SOFIM (Société française des îles Malgaches), présidée par Hector Patureau, frère de Maurice Patureau (Compagnon de la Libération). Elle sera reconduite pour 25 ans le 15 juin 1960 après l'indépendance de Madagascar. L'exploitation du phosphate prend alors de l'importance et de nombreux bâtiments sont construits dont une maison appelé Résidence, deux pavillons Coin de France et l'Assistant Administrateur, des hangars de stockage du phosphate et du guano, une usine de concassage, des entrepôts, des ateliers, un lavoir, les logements des ouvriers, une installation électrique fournissant l'électricité et l'eau courante. Une prison est aussi construite tandis que le cimetière est implanté au milieu des filaos. Enfin des wagonnets sur rail Decauville assurent le transport des marchandises jusqu'au wharf d'embarquement.

La société Decauville, créée en 1875, a été un constructeur de matériel ferroviaire et de manutention, de cycles et d'automobiles.
Paul Decauville (1846-1922), initialement fils de l'agriculteur Armand Decauville spécialisé dans la production de betteraves et la distillerie, inventa un type de voie de Chemin de fer de faible écartement (40 à 60 centimètres) qui prit le nom de « Decauville », en raison d'un stock de 9 000 tonnes de betteraves attendant dans des champs détrempés et d'accès très difficile.
Maquette dessin Elsa Catelin 


La voie est formée d'éléments entièrement métalliques rails et traverses qui peuvent se démonter et être transportés facilement. Cette invention a trouvé des applications dans de nombreux domaines : exploitations minières et industrielles, desserte d'ouvrages militaires, etc. Les wagonnets étaient d'abord poussés à la main ou tractés par des chevaux. Par la suite, des voitures de formes diverses et des petiteslocomotives firent de Decauville un véritable système de chemin de fer. L'apparition des voies étroites Decauville, mais également d'autres fabricants, constituèrent une évolution majeure en permettant de déplacer aisément de lourdes charges à une époque où la brouette et le tombereau dominaient.

et une série de plis en date du 4-3-2015





et une série en provenance de Europa en date du 2015-10-3
Le montage de la date commence par l'année 2015




RHM Malabar Mission Grand Nord 2015

RHM Malabar Mission Grand Nord

Un article du journal Ouest-France du 8 mai nous apprend que le RHM Malabar se prépare à partir vers le grand Nord. Par ailleurs dans un article précédent nous apprenions que le SNA partait lui aussi en mission Grand Nord. Mais il n'y a certainement aucune relation entre ces deux informations.






Merci à Bernard Hily pour les infos et les photos


Photos Bernard Hily

SNA Perle Bleu Mission Atlantique Nord

SNA Perle Bleu 
Mission Atlantique Nord



La reporter du «Monde» Nathalie Guibert est la première femme à avoir vécu dans un sous-marin nucléaire d’attaque en mission, la «Perle». A partir de 2017, la marine féminisera ce dernier bastion masculin des armées françaises

"C’était un défi sans doute. Aucune femme n’avait passé un mois dans un sous-marin nucléaire d’attaque avant que la marine nationale ne m’en donne l’autorisation, au printemps 2014. Encore moins une journaliste, secret-défense oblige. «Mais pourquoi faites-vous cela?»



"Dans les moments importants de la vie, il faut toujours parler à son médecin de famille. Le mien est un excellent professionnel, qui exerce à Belleville depuis quarante ans. Dans ce quartier populaire de l’est de Paris, il pose son diagnostic sur toute la diversité du monde. Il en a vu d’autres, comme l’on dit. Mais, cette fois, le docteur S. est resté interloqué. Sa question est la bonne. Ce reportage était un défi inédit de journaliste spécialisée dans les questions de défense. Un défi personnel, aussi... "

Nathalie Guibert



Une femme à bord d’un sous-marin nucléaire

13 mai 2015

Retour de Pologne Varsovie Wieliczka 2015 Wilanow

Pologne le Retour Varsovie Wieliczka 2015

JP2 Cracovie 04-05-2015

Certains, intrigués sur les articles polonais publiés sur le blog, se sont inquiétés des raisons de ces articles. Les raisons en sont simples : j'aime la Pologne et j'au l'occasion de m'y rendre régulièrement.
Loin de l'actualité hexagonale.
Jean-Paul II - photo JM Bergougniou

Je reprends le rythme des parutions et vais essayer de rattraper le retard accumulé durant cette absence. 

Ce matin la SNSM de Nouvelle Calédonie, la Corymbe 128 du Cdt Bouan et du Siroco. Plus tard les Iles Eparses et les TAAF.

Jean-Paul II - photo JM Bergougniou



Jean-Paul II

À l'issue du conclave d'octobre 1978, qui fait suite à la mort brutale de Jean-Paul Ier, il est élu sur proposition du cardinal König. C’est le premier pape non italien depuis le pape néerlandais Adrien VI en 1522, ainsi que le premier pape polonais et slave de l’histoire du catholicisme.

En tant que pape, il s'oppose à l'idéologie communiste et par son action, notamment en Pologne, favorise la chute du bloc de l'Est. Sa volonté de défense de la dignité humaine le conduit à promouvoir les droits de l’homme. Il améliore sensiblement les relations du catholicisme avec les juifs, les orthodoxes, les anglicans et les musulmans. Il est à l’origine de la première réunion internationale inter-religieuse d’Assise en 1986, réunissant plus de 194 chefs de religion.


Les mines de sel de Wieliczka, en polonais Kopalnia soli Wieliczka, sont des mines de sel situées à Wieliczka, près de Cracovie, en Pologne, inscrites dès 1978 sur la liste du patrimoine mondialde l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)


Une boite à lettres au fond de la mine de sel  à Wieliczka 04-05-2015






Avec tant de portions de la Varsovie d’avant-guerre détruites par le nazisme ou défigurées par le communisme, il y a peu de lieux qui permettent de ressentir ce que devait être la ville avant. La grisaille des constructions socialistes absorbe si facilement la lumière des quelques joyaux authentiques préservés… Wilanów fait partie de ces lieux. Wilanów est un survivant


Wilanow  - photo JM Bergougniou


Wilanow  - photo JM Bergougniou

Grande Poste Varsovie TAD illustré
Diligence  10-05-2015

Olga Boznańska, née le 15 avril 1865 à Cracovie, morte le 26 octobre 1940 à Paris, est une peintre polonaise, liée au mouvement du modernisme. Elle fit l'essentiel de sa carrière en France.


Varsovie le Musée - photo JM Bergougniou


Olga Boznanska  - photo JM Bergougniou


Varsovie grande poste TAD illustré 10-05-2015 

Varsovie questions d'architecture - photo JM Bergougniou


Wilanow  - photo JM Bergougniou

Gdansk 06-05-2015


Varsovie  Antek - photo JM Bergougniou


L’insurrection de Varsovie (du 1er août au 2 octobre 1944) fut un soulèvement armé contre l’occupant allemand organisé par la résistance polonaise (Armia Krajowa) dans le cadre du plan militaire national « action Tempête » (Burza en polonais). Il s’accompagna de la sortie de la clandestinité des structures de la Résistance et de l'État clandestin ainsi que de l'établissement des institutions de l'État polonais sur le territoire de Varsovie libre.

La statue représente un jeune garçon portant un casque trop grand pour sa tête et tenant une mitraillette. Il est réputé être un jeune combattant sous le pseudonyme de « Antek », mort à l'âge de 13 ans, le 8 août 1944.




Photos JM Bergougniou

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...