13 mai 2014

Mardi 13 mai

Alger 13 mai 1958



Le putsch d'Alger ou coup d'état du 13 mai est le coup d'État mené conjointement à Alger le mardi 13 mai 1958 par l'avocat et officier parachutiste de réserve Pierre Lagaillarde, les généraux Raoul Salan, Edmond Jouhaud, Jean Gracieux, l'amiral Auboyneau avec l'appui de la 10e division parachutiste du général Massu et la complicité active des alliés de Jacques Soustelle.



Dans le contexte de la guerre d'Algérie et d'une lutte pour le pouvoir, il avait pour but d'empêcher la constitution du Gouvernement Pierre Pflimlin et d'imposer un changement de politique allant dans le sens du maintien de l'Algérie française au sein de la République.




Il se solda par la fin de la « traversée du désert » pour le général en retraite, Charles de Gaulle, et son retour aux affaires. En outre, il marque la fin de la Quatrième République et le début de la Cinquième République.


Alger le monument aux morts
Suite à la revendication par le FLN, le 9 mai, de l'exécution en Tunisie - indépendante depuis 1956 - de prisonniers français appelés du contingent en Algérie(sergent Robert Richomme, soldats René Decourteix et Jacques Feuillebois) par l'ALN, et à l'initiative du général Raoul Salan, les Anciens Combattants, Européens et musulmans, se rassemblent auprès du monument aux morts de 1870, 1914-18 et 1939-45, Boulevard Laferrière, en hommage aux trois victimes.



le gouvernement général dit "GG" et le forum

À Alger, deux factions convoitent le pouvoir mis en ballotage par la vacance prolongée du gouvernement depuis 28 jours. L'avocat et président de l'Association Générale des Étudiants d'Alger, Pierre Lagaillarde (il est âgé de 26 ans et devient par la suite député sans étiquette d'Alger) et ses alliés activistes du Groupe des Sept sont en rivalité avec les partisans gaullistes de Léon Delbecque, conseiller défense nationale et chef du Comité de Vigilance, qui est lui-même en liaison avec Jacques Soustelle.
Le Gouvernement général

Midi : Des voitures équipées de haut-parleurs invitent la population d'Alger à manifester dans le calme.



14 heures : Grève générale en accord avec la décision du Comité de Vigilance. Les magasins sont fermés et les rideaux de fer tirés.


Boulevard Lafferrière, le monument au morts
et le bâtiment du Gouvernement Général

17 heures : Depuis le Plateau des Glières, Lagaillarde vêtu de son uniforme d'officier parachutiste de réserve (dit « tenue léopard »), lance ses troupes à l'assaut du gouvernement général (surnommé "GG", devenu après l'indépendance de l'Algérie le Palais du gouvernement), symbole de l'autorité parisienne en Algérie. Alger est alors la deuxième ville de la République en terme démographique.


Après s'être opposés tout d'abord aux CRS qui font usage de gaz lacrymogène, puis aux troupes de la Circulation Routière (unité logistique de l'armée de terre dont l'uniforme particulier rappelle celui de la police militaire américaine coiffée du célèbre casque « M.P. ») et enfin aux parachutistes qui se refusent à ouvrir le feu sur des compatriotes français, les insurgés incendient la bibliothèque du GG contenant des documents administratifs.

Les insurgés, qui se décrivent comme des « Montagnards » (propos tenus par Massu lui-même), prennent le contrôle du GG.


La foule monte vers le gouvernement général
et le Forum


Après le renversement in absentia du gouverneur socialiste Robert Lacoste jugé trop modéré par les partisans de l'Algérie française, Lacoste quitte Alger pour Paris le 8 mai, un comité de salut public est constitué avec à sa tête des civils et des militaires, Européens et musulmans.
Balcon du GG
Depuis le balcon du gouvernement général, le général Massu s'adressa à la foule algérienne amassée au pied du bâtiment par le biais de la lecture d'un télégramme officiel s'adressant au président de la République. 


Soustelle et Massu

Il demandait la mise en œuvre d'un « gouvernement de salut public ». Le lendemain, du même balcon, le général Salan, nommé président du comité, précisa la demande d'un nouveau gouvernement par un sonore « Vive de Gaulle ». Léon Delbecque, membre du RPF puis des Républicains sociaux et fidèle du général de Gaulle, devient vice-président du Comité de salut public. Un autre fidèle du général, Lucien Neuwirth, en fait aussi partie.

Wojtek une drôle de recrue13 mai 1944

Wojtek une drôle de recrue 
13 mai 1944 
sur une idée de Rosine


Carte postale polonaise de l'Ours Wojtek

Non, le moins qu’on puisse dire, c’est que Wojtek n’était pas un soldat comme les autres. 




Car Wojtek était… un ours! Recueilli en Iran par l’armée polonaise stationnée au Moyen-Orient en 1942 il va vivre avec l'armée polonaise jusqu'à son retour en Ecosse. 
Il va devenir l'animal de compagnie de ces soldats déportés dans les camps de l'URSS et de Sibérie et qui seront libérés lors du retournement d'alliance entre l'Allemagne et l'URSS.




L’ourson est si mignon qu’il remonte le moral des soldats qui le nourrissent à coup de fruits, de miel et de pain. 
Il va connaître l'Irak, l'Egypte puis l'Italie.

Incorporé avec son numéro matricule, son livret militaire il embarque à Alexandrie après autorisation des autorités militaires et du général Anders.



il participe à la bataille du Monte Cassino, de janvier à mai 1944, bataille durant laquelle les Alliés débarqués en Italie réussissent à percer la ligne Gustave.

C'est là que va naître la légende de Wojtek.

L’ours Wojtek sait se montrer très utile en portant de lourdes caisses de munitions qui doivent d’ordinaire être soulevées par trois ou quatre soldats!




Véritable mascotte de sa compagnie, il est bien sûr immatriculé et possède un livret militaire en bonne et due forme. Le 26 septembre 1944, il quitte l’Italie et embarque pour l’Ecosse avec sa compagnie. Fini le miel et les fruits, Wojtek est devenu un vrai dur à cuire et boit maintenant des bières et fume des cigarettes. 
A la démobilisation de l'armée polonaise, direction le zoo d’Edimbourg, où il passe des jours paisibles et meurt en 1963.




pour voir la vie de Wojtek cliquez sur le lien ci-dessous


https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=G_fn71Ge3bw


Inédit et passionnant, ce documentaire retrace l'histoire vraie d'un ours. Mais pas n'importe lequel puisque Wojtek a servi dans l'armée polonaise, participant notamment à la bataille de Monte Cassino en 1944 ! Au travers de scènesreconstituées, de témoignages d'anciens camarades de régiment et surtout de films d'époque aux images incroyables, la vie de Wojtek l'ours soldat prend forme.



Né dans une région iranienne montagneuse en 1941, recueilli par des Polonais de l'armée Anders stationnée au Moyen-Orient, l'ourson orphelin va rapidementdevenir la mascotte du 2e corps d'armée. Habitué à la compagnie des hommes, il joue avec eux sans jamais les blesser et se révèle utile, sa seule présence protégeant la compagnie les soirs de garde.

Transféré en Egypte en 1944, le caporal Wojtek embarque pour l'Italie, avec son livret militaire. Devant Monte Cassino, il participe à la victoire en deuxième ligne, aidant à charger de lourdes caisses de munitions qui d'ordinaire "devaient être portées par trois ou quatre soldats !", se souvient un témoin.





Le 26 septembre 1944, sa compagnie quitte l'Italie et embarque pour l'Ecosse. Dans le camp de Winfield, Wojtek continue de jouer avec ses compagnons, boit des bières, mange des bonbons. 


Mais que faire de lui ? 
Un rapatriement en Pologne, où il n'a jamais vécu, étant exclu, il se retrouve au zoo d'Edimbourg. 

Bien soigné mais ayant perdu sa liberté, Wojtek y mourra en décembre 1963.

Will Hood - (Danemark, 2012, 59 minutes) - Diffusion mardi 17 juillet à 20h35 sur Histoire

Alain Constant

12 mai 2014

12 mai 1944 campagne d'Italie MSO Garigliano

12 mai 1944
Bataille du Garigliano




Front italien

le corps expéditionnaires français du général Juin déclenche une attaque en force contre les positions de la 71e division d'infanterie allemande au sud de la localité de Sant'Ambrogio sur le haut Garigliano : à 3 heures le 4e régiment de tirailleurs marocains enlève le mont Faito.




Entre-temps, les Polonais du général Anders font leur entrée dans les ruines du monastère, dont ils sont délogés par une prompte réaction des parachutistes allemands qui fait des ravages chez les assaillants.




Les pertes devenant trop lourdes, le général Anders doit ordonner le repli de sa 5e division sur les positions de départ : le col Sant'Angelo, au nord du mont Cassin, reste solidement aux mains des parachutistes allemands.


Timbre en l'honneur d'Alphonse Juin

Un chasseur de mines a porté le nom de Garigliano





Les dragueurs de mines océaniques de type MSO se différencient des dragueurs côtiers de type MSC (Mine Sweeper Coastal) et des dragueurs de petits fonds de type MSI (Mine Sweeper Inshore) par leur aptitude au travail en eau profonde.

Dans l'attente des nouveaux chasseurs de mines tripartite classe Eridan, cinq de ces dragueurs furent complètement refondus et transformés en chasseurs de mines de 1976 à 1979.
Leur désignation devint officiellement chasseurs de mines type Dompaire (furent ainsi refondus les : Dompaire,Mytho, Cantho, Garigliano et Vinh Long).



La coque du type MSO a été conçue par Philip L. Rhodes (1895-1974). Il a incorporé les techniques de nouvelles constructions qui ont permis de réduire d'environ 50% le poids de la coque. Les machines et les composants internes utilisent des matériaux non ferreux ou non magnétiques pour une signature magnétique minimum. Au moment de sa construction, le type MSO a été considéré comme le bateau le plus complexe et le plus novateur, mais il coûtait cher. Il était capable de draguer les mines à orins et les mines à influences magnétiques et acoustiques.


Le pont arrière est dégagé pour recevoir les apparaux des différentes dragues :
treuils et tambours de dragage, potences pour la mise en oeuvre des différentes dragues.
Diverses dragues : mécaniques, magnétiques, acoustiques et explosives

11 mai 2014

11 mai 1944 La bataille de Monte Cassino guerre Italie

11 mai 1944 
la prise de Monte Cassino

Front italien


à 09h05 le général von Vietinghoff, commandant de la Xe armée allemande, informe le feld-maréchal Kesselring, son supérieur direct , du calme qui règne sur le front, et qu'il n'y a rien d'alarmant à signaler : ses commandants de corps d'armée ne constatent aucun signe avant-coureur de quoi que ce soit.




Dans la soirée von Vietinghoff rejoint le commandement suprême de Hitler à Rastenburg où il doit recevoir une décoration.



Dans la matinée, Winston Churchill télégraphie au général Alexander commandant du XVe groupe d'armées : "Toutes nos pensées et espérances vous accompagnent dans ce qui je l'espère et je le crois sera une bataille décisive... avec pour objectif la destruction totale des forces armées ennemies au sud de Rome".












23h00  : 2000 canons ouvrent simultanément le feu sur une ligne s'étendant des hauteurs à l'est de Cassino jusqu'à la mer, pilonnant sans relâche les défenses allemandes du secteur. A 23h46, l'infanterie part à l'attaque.


Bataille du Garigliano




L'opération de rupture de la Ligne Gustave est initialement confiée à la 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM), « le bélier du CEF » selon l'expression de Juin, qui doit s'emparer pour cette mission des monts Faito et Majo. L'offensive générale des Alliés (opération diadème) se déclenche le soir du 11 mai 1944, à 23 heures, sur l'ensemble du front italien. Une intense préparation d'artillerie de 2 000 canons précède l'attaque. Mais dans le secteur de la 2e DIM, ce bombardement n'arrose que les crêtes, sans détruire le dispositif de défense allemand (blockhaus, barbelés, mines…), qui sillonne les pentes que doivent gravir les tirailleurs marocains avant de pouvoir s'emparer des sommets. 

 Dans les autres secteurs d'attaque du CEF, comme celui de la 4e division marocaine de montagne (4e DMM), aucune préparation d'artillerie n'a lieu. Cet assaut va s'avérer redoutable. Les régiments de la 2e DIM se lancent ainsi dans une attaque de nuit aux combats souvent confus et très meurtriers, mais la ligne Gustav tient toujours. Juin décide la reprise de l'offensive pour la nuit suivante, après une préparation d'artillerie plus importante et mieux ciblée. Très tôt dans la matinée du 13 mai, c'est la ruée des tirailleurs marocains sur les positions allemandes, ravagées par le « rouleau de feu » des canons français, qui finissent par céder.

La prise du mont Majo par les troupes marocaines de la 2e DIM est saluée par un drapeau français de 30 m² hissé à son sommet (940 mètres) et visible à des kilomètres à la ronde, par les troupes du CEF comme par les Allemands.

SNSM Cros de Cagnes

90 années de sauvetage 
au Cros de Cagnes

DONEC, notre chroniqueur du vendredi n'est pas que dessinateur et écrivain de menteries hebdomadaires. Il fait partie de l'équipage de la Marguerite VI de la station du Cros de Cagnes qui fête ses 90 ans ce week-end.



Une occasion de saluer tous les équipages de la SNSM et en cliquant sur la page "je soutiens la SNSM" de leur faire un don.


Cagnes, doyenne des stations SNSM des Alpes-Maritimes qui en compte 5 autres : Menton, Nice, Antibes, Cannes, Théoule. Et c'est hier que le sauveteurs en mer du Cros ont fêté leur 90 ans d'existence ! Toute la journée, les hommes en orange, qui bénévolement donnent de leur temps toute l'année, ont fait démonstration de leur savoir faire en matière de sauvetage, à l'occasion d'une fête autour et... sur le plan d'eau du port abri cagnois. Une fête avec un invité d'honneur de taille : l'Abeille Flandre.




http://www.nicematin.com/cagnes-sur-mer/la-snsm-du-cros-fete-samedi-10-mai-ses-90-ans.1729720.html



Le 18 octobre 1922, le conseil d'administration de la société centrale de sauvetage des naufragés fut saisi, avec avis très favorable de l'administrateur de l'inscription maritime d'Antibes, de la pétition des patrons pêcheurs du Cros de Cagnes réclamant la création d'une station de sauvetage. Mme de Laire,dont le mari avait péri quelques mois auparavant dans ces parages, offrait 10 000 francs pour faciliter l'opération. L'administrateur précisait en outre que d'autres concours financiers s'offriraient spontanément.


Le comte Chollet suggérait enfin de placer au Cros de Cagnes un canot du type pinasse landaise, en précisant que les bons marins ne manqueraient pas pour armer cette embarcation.


Cros de Cagnes, situé à mi-chemin entre Antibes et l'embouchure du Var, n'était pourtant, depuis la fin du XIXème siècle, qu'un coquet hameau doté d'un petit port de pêche. Or, depuis 1865, date de sa fondation, la SCSN n'avait créé qu quelques rares stations entre Port-Vendres et Marseille et, en 1920, il n'était toujours pas envisagé d'implanter, entre Marseille et Vintimille, sur cette Riviera française où la mer, disait-on, "montre plus de sourire que de colère", une quelconque station. 

Mais si cette création fut enfin souhaitée, ce ne fut pas tellement en raison de 1a configuration du littoral, que dans la perspective d'un développement prévisible du tourisme et du yachting, avec la crainte d'un accroissement probable des sinistres Les plaisanciers, de plus en plus nombreux, ne risqueraient-ils pas d'être sur pris par le mauvais temps? Si bleue, si enchanteresse aux beaux jours,la Méditerranée n'est-elle pas souvent 1a proie de redoutables et soudaines temmpêtes ? Les vents d'est et l'embouchure du Var rendent cette côte peu hospitalière et d'autant plus dangereuse qu'elle n'offrait alors aucun refuge de Nice à Antibes.





De nombreux naufrages avaient endeuillé la région, ces dernières années. Le baron Didier Pernety-Haussmann, le 22 décembre 1909, à bord d'un canot automobile, disparaissait en mer. En 1917, le bateau de pêche "Noël", à demi-immergé, ses trois hommes accrochés, demandait secours. Charles Suche, douanier de la brigade du Cros de Cagnes, témoin de la scène, fit intervenir immédiatement "La Lilette II" • Ce bateau de plaisance assisté du patron Gordelon, se porta rapidement au secours des naufragés et put ainsi les sauver. Enfin le baron Raoul de Laire, partit par mer forte, le 21 novembre 1921, pour convoyer son yaçht "Pierrette" à Antibes pour carénage. La mer était grosse. Mme de Laire, qui escortait ce déplacement, assista de sa voiture, depuis le pont du Var, au naufrage de son mari. Pour le secourir, elle fit appel aux bateaux qui se trouvaient au Cros, mais aucun pêcheur ne put les mettre à l'eau, tant le ressac était fort.

BPC MISTRAL Mission Jeanne d'Arc St Helena Ste Hélène

D'une île à l'autre
Escale du BPC Mistral à St Hélène
15-04-2014




Pli du BPC Mistral en escale à Jamestown ST Helena
le 15 avril 2014

Etant enfant, une de mes comptines préférées évoquait Napoléon.


Napoléon est mort à Sainte Hélène,

Son fils Léon lui a crevé l'bidon.

On l'a r'trouvé, assis sur une baleine,

En train d'sucer les fils de son caleçon


Ajaccio place De Gaulle statue équestre de Napoléon (détail)
Photo JM Bergougniou
 
Préférée car inconvenante et bravant les limites du permis et du correct, 

C'était inconsciemment tuer le père comme Léon perçant le bidon de Napoléon,

et puis imaginer Napoléon suçant les fils de son caleçon...
c'était une rigolade sans limites, 

préférée aussi car elle évoquait un monde surréaliste et étrange où se mêlaient le mystère des voyages, de la pêche à la baleine et les aventures maritimes, les rêves de conquêtes, les rêves d'ailleurs.


Quelques pages de la vie de Napoléon



Pli du BPC Mistral en escale à Jamestown
ST Helena le 15 avril 2014

Né le 15 août 1769 à Ajaccio, un an après l'achat de la Corse par Louis XV à la république de Gênes, Louis Napoléon Bonaparte est le deuxième fils de Carlo Maria Buonaparte et de Maria Letizia Ramonilo.




La Casa Bonaparte Ajaccio photo JM Bergougniou
Issu d'une famille de treize enfants (huit atteignent l'âge adulte), il appartient à la petite noblesse corse d'origine génoise : son père, avocat, a lutté pour l'indépendance de la Corse contre les troupes royales au côté de Pasquale Paoli. Enfant turbulent, querelleur et orgueilleux, « corse de caractère et de nation », il est élevé dans le ressentiment vis-à-vis de la France.

"Il y a à Ajaccio une maison que les hommes qui naîtront viendront voir en pèlerinage ; on sera heureux d'en toucher les pierres, on en gravira dans dix siècles les marches en ruine, et on cueillera dans des cassolettes le bois pourri des tilleuls qui fleurissent encore devant la porte, et, émus de sa grande ombre, comme si nous voyons la maison d'Alexandre, on se dira : c'est pourtant là que l'Empereur est né !". Flaubert




Casa Bonaparte Ajaccio photo JM Bergougniou


En 1764, Charles-Marie Bonaparte épousa la jeune Letizia Ramolino et s'installa avec elle dans la demeure familiale. Napoléon, Lucien, Louis, Jérôme, Elisa, Pauline et Caroline naîtront successivement en ces lieux. Seul Joseph naquit à Corte. Après le décès de son époux en 1785, Letizia continua à élever ses enfants dans cette demeure. Suite à un exil sur le continent de 1793 à 1796 dû au ralliement de la famille à la République, Letizia rentra à Ajaccio fin 1796 et procéda à des travaux d'agrandissement et de remeublement de la maison qui avait été pillée par les troupes paolistes. Elle quitta pour toujours sa demeure d'Ajaccio en juillet 1799. Le général Bonaparte y passa quelques jours à son retour d'Egypte en 1799. Il ne devait plus revenir en Corse.  

Pruch'ella duri!
  
L'expression  "Pourvu que ça dure!" est attribuée à Letizia Bonaparte qui, parlant des premières victoires de son fils, disait souvent "Pourvu que ça dure!". Cela dura jusqu'à Waterloo!



Pli du BPC Mistral en escale à Jamestown
ST Helena le 15 avril 2014

Doué pour les mathématiques, il n'en dévore pas moins des traités d'art militaire, lit les philosophes (particulièrement Montesquieu, Rousseau et Voltaire) et les grands penseurs politiques (dont Mirabeau et Necker). Son caractère farouche d'insulaire le rend insociable, frondeur, sauvage et silencieux avec ses condisciples, dans une métropole où il se sent longtemps étranger.


Pli du BPC Mistral en escale à Jamestown
ST Helena le 15 avril 2014

Bonaparte s'enthousiasme pour la Révolution, d'autant que le mouvement révolutionnaire peut servir ses ambitions : l'abolition des privilèges, la nuit du 4 août 1789, annule le décret cantonnant les petits nobles au rang de cadre inférieur de l'armée, lui ouvrant ainsi toutes grandes les portes de la carrière militaire. Mais dans un premier temps, ses ambitions se concentrent seulement sur son île natale. Pour échapper à l'ennui des nominations de garnison en garnison (Lyon 1786, Douai 1787, Auxonne 1788, Valence 1791), il séjourne souvent en Corse et s'engage dans les luttes politiques de l'île. Il commande d'abord un bataillon de volontaires et se bat contre les troupes du roi. 


La Corse Casa Bonaparte Ajaccio
photo JM Bergougniou

Réintégré néanmoins dans l'armée royale et nommé capitaine, il reprend bientôt la lutte en tant que lieutenant-colonel de la Garde nationale d'Ajaccio et s'oppose alors aux paolistes qui cherchent à établir l'indépendance de l'île avec l'appui des Anglais. En juin 1793, lors de la déclaration de l'indépendance de la Corse, le « traître », en déroute, se réfugie avec sa famille à Marseille et se rallie définitivement à la France et à la république


Pli du BPC Mistral en escale à Jamestown
ST Helena le 15 avril 2014

Durant l'été 1793, la France est menacée par l'Europe des rois coalisés. Bonaparte, en publiant le Souper de Beaucaire, prend cause pour les Jacobins, se défiant des masses populaires qu'il a vues à l'œuvre à Paris en 1792. Il est nommé chef d'artillerie et affecté au siège de la ville de Toulon qui s'est livrée aux Anglais ; par sa science, sa bravoure et son sens stratégique, il fait judicieusement tonner ses canons, contribuant à la prise de Toulon le 17 décembre 1793. En récompense, à l'âge de vingt-quatre ans, il est nommé général de brigade par le Comité de salut public, puis commandant d'artillerie de l'armée d'Italie en mars 1794 et devient le protégé de Robespierre.


Casa Bonaparte Ajaccio photo JM Bergougniou

Après la chute de ce dernier, le 9 Thermidor, il est mis en état d'arrestation avant d'être rapidement innocenté et libéré. Le 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795), il est chargé par Barras de réprimer l'insurrection royaliste de Paris dirigée contre le Directoire.
En récompense, il est nommé général de division et commandant de l'armée de l'Intérieur.
A cette même époque, il rencontre Joséphine de Beauharnais, une créole veuve d'un général guillotiné et mère de deux enfants, qu'il épouse le 8 mars 1796.
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Pli du BPC Mistral en escale à Jamestown
ST Helena le 15 avril 2014


Mais à Waterloo, le 18 juin 1815, il est vaincu par les armées de Wellington, rejointes par celles deBlücher que le marquis de Grouchy n'a pu contenir. Napoléon souhaite continuer la lutte, mais l'hostilité des députés le pousse à abdiquer une nouvelle fois, le 22 juin.


Casa Bonaparte Ajaccio photo JM Bergougniou

Ayant perdu tout appui politique et n'ayant pas réussi à retrouver l'alliance déterminante des notables, dont il a pourtant assis la situation, Napoléon se réfugie à Rochefort. Il embarque sur le navire britannique Bellerophon et est exilé à Sainte-Hélène, île rocheuse désolée et battue par les vents au sud de l'océan Atlantique. Il y passe les six dernières années de sa captivité avec quelques fidèles, tel Emmanuel de Las Cases auquel il dicte le Mémorial de Sainte-Hélène. Durant son exil, il construit sa légende, devient le martyr de la Sainte-Alliance des « rois oppresseurs des peuples ». L'Empereur doit subir les brimades du gouverneur de l'île, Hudson Lowe, effrayé à l'idée d'une possible évasion. 

Le 5 mai 1821, il meurt des suites d'un douloureux cancer de l'estomac — qui le pousse depuis longtemps à porter sa main sur son ventre pour soulager sa douleur.


Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...