Le sémaphore
de Saint-Cast Le-Guildo
Le sémaphore est un édifice militaire maritime qui participe de la surveillance des côtes et du trafic maritime, affirmant la présence et la prègnance de l'Etat sur le territoire maritime et sur un territoire qui dépasse les limites communales. Il témoigne aussi de la dernière Guerre mondiale par les vestiges bien conservés de deux blockhaus sur ce terrain militaire.
Tiré du grec "sema" signe et "phoros" qui porte, le mot sémaphore a été introduit dans notre langue en 1806.
Le sémaphore est la résultante moderne du service des vigies ou signaux de côtes qui surveillent et défendent le littoral depuis Colbert. Cette ligne continue de signaux est constituée de batteries, de fort, de corps de garde, dont les vestiges jalonnent encore aujourd'hui les 25 km de côtes escarpées de Saint-Cast, de la pointe du Grouin aux Ehbiens
Le sémaphore est la résultante moderne du service des vigies ou signaux de côtes qui surveillent et défendent le littoral depuis Colbert. Cette ligne continue de signaux est constituée de batteries, de fort, de corps de garde, dont les vestiges jalonnent encore aujourd'hui les 25 km de côtes escarpées de Saint-Cast, de la pointe du Grouin aux Ehbiens
photo (c) JM Bergougniou |
Pendant la Révolution, un poste de signaux est construit. On ignore s'il était accompagné de fortifications. En 1806, la Marine étudie sa suppression en dépit des difficultés de liaison entre la Garde Guerrin et Fréhel. Cependant, les mâts sémaphoriques de ces deux postes seront réhaussés pour leur permettre de communiquer entre eux. La ligne sémaphorique du Second Empire va inaugurer les premiers électro-sémaphores optiques (1815-1895).
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Le premier poste sémaphorique de Saint-Cast est installé en 1862 sur un terrain communal, acquis par la Marine en 1860 (Constructeurs : Gallen et Tréal de Morlaix). Le plan architectural adopté est de type 1, modèle le plus commun, adapté à la topographie des lieux, avec une chambre de veille et la maison des guetteurs intégrée au bâtiment, une citerne et un grenier (voir plan annexé). Le sémaphore a pour mission de surveiller les atterrages de Saint-Malo et les usages maritimes locaux de pêche et de plaisance. Il fournit des avis météo, communique avec les navires de passage et transmet les signaux de sinistre. 12 postes sémaphoriques seront construits sur le littoral nord de la Bretagne sur les 44 postes bretons
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Les premiers gardiens seront recrutés auprès des anciens marins à la retraite. En 1871, le Pilote des côtes de Thomassin peut souligner " Les postes électro-sémaphoriques se reconnaissent de très loin à leur couleur blanche et à leur forme régulière..." Les postes sont en place et font partie du paysage littoral. Deux guetteurs civils, inscrits maritimes sont affectés à la manoeuvre du sémaphore et des appareils électriques ainsi qu'à l'entretien des installations. Chaque poste est équipé des instruments suivants : baromètre, thermomètre, compas de relèvement, longue vue, et de matériel télégraphique. La Loi du 18 juillet 1895 va classer les sémaphores comme ouvrages militaires en les dotant de servitudes de défense. Le corps des guetteurs va être militarisé en 1897.
En 1920-1930, le sémaphore est en partie désarmé. Seul un militaire, Mr Pors assure à partir de 1930 un service réduit. Mais en 1931, il est remplacé par un civil, Mr Blandin, qui en assume la gardiennnage jusqu'à la mobilisation de 1939. Le sémpahore est alors réarmé.
Durant la Seconde guerre mondiale, les Allemands construisent à l'extérieur du sémaphore une plate-forme de guet équipé d'un projecteur sur rampe, qui prolonge le chambre de veille et deux blockhaus. Il existe toujours. A la libération, Les 2/3 des postes armés sont détruits, dont celui de Pleubian et de Fréhel. Le poste de Saint-Cast doit subir quelques travaux de remise en état : toitures et portes refaites, ravalement des façades (Document annexé du sémaphore en 1946). Les gardiens sémaphoriques Pors, Monnier et Anguill s'y succèdent.
D'abord conservé comme poste de guet à vue, le sémaphore est finalement désarmé au début de 1950 sur décision de l'Etat Major. La sécurité de la navigation maritime entre Saint-Malo et le Cap Fréhel va en souffrir, constate le conseil municipal de Saint-Cast. Dans la nuit du 16 septembre 1950, la Frégate météorologique Laplace, au mouillage en baie de la Fresnaye saute sur une mine et sombre, faisant 51 victimes parmi l'équipage et le personnel de la Météo Nationale. Ce drame provoque le réarmement du sémaphore le 21 octobre 1950.
La réfection totale du sémaphore s'effectue en plusieurs tranches : les logements du personnel guetteur seront réhabilités en deux fois, en 1976 et en 1997 pour aménager 2 appartements de type 3 chambres, avec véranda au rez-de-chaussée. La tour a été surélevée de 2 étages en 1977, avec une altitude de 59 m pour la chambre de veille, surmontée d'une terrasse, où est implanté le nouveau mât. Un local à usage de bureau et de local technique est réalisé au premier étage de cet ensemble.
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En 1920-1930, le sémaphore est en partie désarmé. Seul un militaire, Mr Pors assure à partir de 1930 un service réduit. Mais en 1931, il est remplacé par un civil, Mr Blandin, qui en assume la gardiennnage jusqu'à la mobilisation de 1939. Le sémpahore est alors réarmé.
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D'abord conservé comme poste de guet à vue, le sémaphore est finalement désarmé au début de 1950 sur décision de l'Etat Major. La sécurité de la navigation maritime entre Saint-Malo et le Cap Fréhel va en souffrir, constate le conseil municipal de Saint-Cast. Dans la nuit du 16 septembre 1950, la Frégate météorologique Laplace, au mouillage en baie de la Fresnaye saute sur une mine et sombre, faisant 51 victimes parmi l'équipage et le personnel de la Météo Nationale. Ce drame provoque le réarmement du sémaphore le 21 octobre 1950.
La réfection totale du sémaphore s'effectue en plusieurs tranches : les logements du personnel guetteur seront réhabilités en deux fois, en 1976 et en 1997 pour aménager 2 appartements de type 3 chambres, avec véranda au rez-de-chaussée. La tour a été surélevée de 2 étages en 1977, avec une altitude de 59 m pour la chambre de veille, surmontée d'une terrasse, où est implanté le nouveau mât. Un local à usage de bureau et de local technique est réalisé au premier étage de cet ensemble.
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Les murs sont consolidés en béton armé, le bâtiment est protégé horizontalement par une dalle en béton, le passage des câbles électriques, télégraphiques et téléphoniques se fait en souterrain. Un bâtiment annexe sert de réserve à carburant. Les 2 anciens blockhaus accueillent l'alimentation de secours et autre matériel de sécurité.
Le sémaphore de Saint-Cast est aujourd'hui classé de deuxième catégorie, armé par 2 guetteurs (* en 2002, voir note en fin de page), comme celui d'Erquy. Il est équipé de radio VHF, d'un radar. Depuis 1970, ses missions se sont développées (hors la fermeture au public du service télégraphique et téléphonique) : il est désormais chargé de la surveillance de l'espace maritime, aérien et terrestre, militaire et civil. Une veille permanente est assurée du lever au coucher du soleil, et très exceptionnellement de nuit. Il participe aux opérations de sauvegarde de la vie humaine sous la direction des CROSS, signale les avis de tempête, assure une veille écologique (prévention des pollutions marines), apporte son concours aux autres administrations (Douanes, police des pêches), et peut conseiller les navires sur la route à suivre...
A l´heure où la Marine équipe ses bâtiments de moyens de transmissions performants, les sémaphores perdent progressivement ce rôle de relais pour les communications. Cependant, ils demeurent des éléments de veille littorale active, indispensables à la navigation et à la sécurité des mers, au moment où les phares ne sont plus gardiennés. Les guetteurs sémaphoristes ne pourront être remplacés par des machines, des dispositifs uniques de télé-contrôle.
L´architecture du sémaphore lui-même s´apparente à d´autres éléments, témoins de l´histoire littorale et maritime. Il s´intègre dans le paysage dont il garantit la visibilité sur mer et fait partie de la mémoire et du patrimoine maritime des populations.
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Le sémaphore de Saint-Cast est aujourd'hui classé de deuxième catégorie, armé par 2 guetteurs (* en 2002, voir note en fin de page), comme celui d'Erquy. Il est équipé de radio VHF, d'un radar. Depuis 1970, ses missions se sont développées (hors la fermeture au public du service télégraphique et téléphonique) : il est désormais chargé de la surveillance de l'espace maritime, aérien et terrestre, militaire et civil. Une veille permanente est assurée du lever au coucher du soleil, et très exceptionnellement de nuit. Il participe aux opérations de sauvegarde de la vie humaine sous la direction des CROSS, signale les avis de tempête, assure une veille écologique (prévention des pollutions marines), apporte son concours aux autres administrations (Douanes, police des pêches), et peut conseiller les navires sur la route à suivre...
A l´heure où la Marine équipe ses bâtiments de moyens de transmissions performants, les sémaphores perdent progressivement ce rôle de relais pour les communications. Cependant, ils demeurent des éléments de veille littorale active, indispensables à la navigation et à la sécurité des mers, au moment où les phares ne sont plus gardiennés. Les guetteurs sémaphoristes ne pourront être remplacés par des machines, des dispositifs uniques de télé-contrôle.
L´architecture du sémaphore lui-même s´apparente à d´autres éléments, témoins de l´histoire littorale et maritime. Il s´intègre dans le paysage dont il garantit la visibilité sur mer et fait partie de la mémoire et du patrimoine maritime des populations.
le document ci-dessus date de 2002.
Le sémaphore est aujourd'hui armé par 10 guetteurs et est en 1ère catégorie suite à la fermeture de nombreux autres et de la mise en place du plan Vigipirate
Un grand merci au Premier Maître et à tout son équipage pour l'accueil à bord. Bonne veille!