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31 janvier 2017

FNFL les Forces Françaises Navales Libres

les Forces Françaises Navales Libres FNFL  le contexte et les événements 



En 1939, la France possède une vraie puissance navale. Sous le commandement de l’amiral Darlan depuis 1937, la Marine nationale a pour mission d'assurer le contact avec les territoires de l’empire colonial, rechercher et détruire les flottes ennemies et mener une guerre de course contre les convois marchands ennemis. 




Elle comprend alors 76 navires de guerre (550 000 tonnes) : 2 cuirassés récents de type Dunkerque (26 500 t), 3 cuirassés de type Provence (23 000 t), 2 autres cuirassés en construction le Richelieu et le Jean-Bart (35 000 t), 18 croiseurs, 32 contre-torpilleurs*, 26 torpilleurs*, 1 porte-hydravions le Commandant-Teste, 1 seul porte-avions le Béarn. Pour assurer sa sécurité, la France entreprend aussi la construction d'une vaste flotte sous-marine. 

Le sous-marin Surcouf*, construit en 1939, est le plus grand du monde (3 000 t). Il peut même embarquer un hydravion ! Grâce à ses ailes repliables, celui-ci est rangé dans un hangar étanche avant la plongée. C’est également le seul sous-marin à être armé d’une artillerie de gros calibre (tourelle double* de 203 mm). 

La Marine française possède 77 sous-marins plus petits, mais techniquement inférieurs aux U-Boot* allemands qui eux disposent de bases d’entraînement en mer Baltique. Malgré tout, la France est en retard dans le domaine de la détection, de la fabrication de torpilles et de l’artillerie. L’aéronautique de marine est insuffisante avec seulement 350 avions et la protection anti-aérienne est embryonnaire.

Le Léopard


En France, dès la déclaration de guerre, le 3 septembre 1939, le quartier général de l’amirauté s’installe à Maintenon. Grâce à l’usage devenu systématique de la radio, il est en relation avec toutes les forces navales et tous les ports. Si l’attentisme prévaut sur terre, la Marine nationale est très active. Il est indispensable de sécuriser les approvisionnements car la France dépend à 75 % de ses importations maritimes. 

Grâce à la mobilisation, les effectifs montent à 160 000 hommes dont 10 000 officiers. Les torpilleurs Sirocco et Simoun coulent à l’éperon des sous-marins allemands : l’un le 20 novembre 1939, l’autre le 23 février 1940.

Le Triomphant


Lorsque le 17 juin 1940, Pétain, le nouveau président du Conseil, annonce que « C’est le cœur serré qu’il faut cesser le combat. », l’armistice devient inévitable. Le gouvernement ne songe pas à livrer la flotte, mais une partie de celle-ci se met néanmoins à l’abri. 



Basé à Saint-Nazaire, le cuirassé Jean-Bart rallie Casablanca. Le Richelieu est évacué de Brest vers Dakar. Le 18 juin, le sous-marin Surcouf s’évade de Brest. Or il est incapable de plonger : il était en révision quand les Allemands se sont emparés de la ville. Sans attendre la fin des réparations, c’est en surface qu’il gagne l’Angleterre. Malheureusement, le 3 juillet, les Anglais s’en emparent de force ; cela coûte la vie à trois officiers français. 



Le 21 juin, le paquebot Massilia quitte le port de Verdon pour l’Algérie, avec à son bord, une trentaine de parlementaires dont quelques anciens ministres (Daladier, George Mandel, Jean Zay, Mendès France). Arrivés à Casablanca, certains sont considérés comme déserteurs et rapatriés ; les autres sont arrêtés. Les conditions de l’armistice (22 juin 1940) sont rudes pour la Marine. L’article 8 exige que la flotte française, bien qu’invaincue, soit désarmée. 



L’amiral Darlan, chef d’état major depuis 1937, joue un rôle essentiel auprès du maréchal Pétain. La Marine nationale, de ce fait, se sent solidaire du gouvernement. Certaines unités cependant échappent à son autorité comme la force X, escadre spécialement formée pour faire face à une intervention de l'Italie en Méditerranée orientale. Basée à Alexandrie, commandée par le contre-amiral Godfroy, elle est en fait sous l’autorité du vice-amiral britannique Cunningham.



A l’appel du 18 juin 1940 et au moment de la création de la France Libre par le général de Gaulle, presque tous les navires de guerre français se trouvent hors de France. Pourtant seule une petite partie d’entre eux rejoint aussitôt l’Angleterre. 

C’est le cas des sous-marins Rubis et Narval dont le commandant Drogou émet dès le 18 juin le message suivant « Trahison sur toute la ligne. Je rejoins un port britannique. » avant de rallier Malte. 

Arrivent aussi plusieurs navires de pêche et de commerce avec leurs équipages et des nombreux volontaires. 


L’amiral Muselier, seul officier général à avoir rejoint de Gaulle, est chargé avec le commandant Thierry d'Argenlieu de créer les Forces Navales Françaises Libres (3 juillet 1940). 


Il les dote du pavillon* à croix de Lorraine. Incontestablement le drame de Mers el-Kébir ralentit les ardeurs des marins français. Ceux-ci éprouvent davantage de loyauté à l’égard de l’amiral Darlan qui leur a assuré que les conditions de l’armistice étaient honorables qu’envers un inconnu, général de cavalerie, soutenu par les Anglais. 




De nombreux marins présents sur le sol anglais souhaitent d’ailleurs être rapatriés. A la fin de l’été 1940, les effectifs des FNFL atteignent à peine 8 000 personnes. Les difficultés sont nombreuses et il faut beaucoup de force de persuasion à de Gaulle pour obtenir de Churchill la signature d’un accord pour une prise en charge financière des FNFL par le Royaume-Uni. Une école navale est créée à Portsmouth, sur le navire Courbet, puis sur le Président-Théodore-Tissier et ses deux annexes l'Étoile et la Belle-Poule. 



Le sous-marin Surcouf est finalement intégré aux FNFL. Le 24 décembre 1941, le Surcouf et les corvettes Mimosa, Aconit et Alysse placées sous les ordres de l’amiral Muselier, libèrent Saint-Pierre-et-Miquelon de l’autorité vichyste. 



Cela déclenche les critiques du secrétaire d’état américain Cordell Hull qui évoque « les navires soi-disant français libres ». Cela révèle toutes les ambiguïtés de la politique des Etats-Unis qui, jusqu’au retour de Laval en avril 1942, conservent leur soutien à Pétain. 



Entre 1942 et 1943, les fusiliers-marins du lieutenant Kiefer s’entraînent à Achnaccary (Ecosse). La marine française libre, avec près de 70 navires en 1940 (162 à la fin du conflit), est présente sur tous les océans. Des navires marchands se sont joints à la France combattante et transportent hommes et matériel d’un pays allié à l’autre, y compris jusqu’à Mourmansk en URSS. Fin 1941, une partie de ses forces navales se dirige vers l’Extrême-Orient pour participer à la guerre contre le Japon. Les soldats du 1er RMF* combattent contre l’Africa Korps à Bir Hakeim (Libye). 



Les FNFL jouent un rôle décisif pour libérer certains territoires d’outre-mer où il n’y a pas eu de ralliement spontané à de Gaulle, mais cela s’accompagne parfois de tragédies. Ainsi, à l’automne 1940, au large de Dakar, les navires vichystes de l’AOF* poursuivent les navires des FNFL soutenus par la Royal Navy. Le 9 novembre 1940, au large du Gabon, deux navires français s’affrontent. Le Bougainville, fidèle à Vichy, ouvre le feu sur le Savorgnan-de-Brazza engagé au sein des FNFL. Ce dernier réplique et le coule. A la suite de cet épisode, le Gabon rejoint les FFL et le Savorgnan-de-Brazza rallie le Pacifique.

A suivre



Glossaire 
  • Arsenaux Ports militaires 
  • Aviso Navire rapide, escorteur de patrouilles et à grande capacité d’autonomie BFM Bataillon des Forces marines. Nom donné de 1900 à 1958 aux troupes de la marine coloniale 
  • Contre-torpilleurs Navires de guerre, rapides, conçus à l’origine pour combattre les torpilleurs et encadrer les convois 
  • Corvette Navire de guerre de moyen tonnage, destiné à escorter d’autres navires 
  • Croiseurs Navires puissamment armés, pour la surveillance, la protection des convois, la lutte anti-aérienne sous-marine 
  • Cuirassé Navire de guerre de gros tonnage, fortement blindé et équipé d’artillerie lourde 
  • Destroyer Equivalent anglo-saxon du contre-torpilleur 
  • Dragueurs Navires spécialisés dans l’élimination des mines sous-marines 
  • FFL Forces françaises libres, créées par de Gaulle à l’été 1940. En 1943, elles comprennent 53 000 hommes 
  • FNFL Forces navales françaises libres, une des composantes des FFL 
  • FNGB Forces navales en Grande-Bretagne 
  • France combattante Nouveau nom donné à la France libre le 13 juillet 1941 Force X Force alliée, massée à Alexandrie (Egypte) 
  • Fusiliers marins Marins des unités de la Marine nationale employés à terre 
  • GPRF Gouvernement provisoire de la République française, créé à Alger le 3 juin 1944 
  • Kriegsmarine Nom de la marine de guerre allemande 
  • Marsouins Mot familier désignant des militaires de l’Infanterie de Marine 
  • Pavillon Drapeau 
  • RMF Régiment de la Marine française 
  • Stukas Bombardiers allemands du type Junker JU87 
  • Task Force 86 Groupe naval interallié, chargé de protéger le littoral méditerranéen après le débarquement en Provence 
  • Tonnes Unité de mesure (t) du volume d’un navire. Une tonne = 1 000 kg de port 
  • Torpilleurs Navires de guerre rapides, de petit tonnage, dont l’arme principale est la torpille 
  • Tourelle double Abri blindé et orientable dans lequel sont installés des canons 
  • U-Boot Sous-marin allemand. Abréviation du mot Unterseeboot.

Sources :

Musée national de la Marine 2010
La Marcophilie navale octobre 1990

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