Malo Mazurié et Louis Armstrong
1er jour du timbre Armstrong |
Le festival de jazz de Tinténiac a battu son plein tout le week-end avec de nombreux artistes dont Rhoda Scott. Et je peux vous certifier que ça a swingué dans le bourg.
Malo Mazurié, trompettiste tinténiacois, et de renommée mondiale a présenté Louis Armstrong et en est venu à parler de son implication dans les enregistrements de disques pour l'armée lors de la seconde guerre mondiale avec des enregistrements diffusés sur les ondes mais aussi des disques expédiés auprès des troupes au combat..
Le très jeune Satchmo, alias Louis Armstrong, joue dans les fanfares de la Nouvelle-Orléans et, à l'occasion, accompagne les enterrements au son de sa trompette.Puis en 1920, alors âgé de 19 ans, il part pour Chicago où, 2 ans plus tard, son ami King Oliveret lui fondent le Créole Jazz Band.https://www.youtube.com/watch?v=nP2nCJXkGKA
Les Etats-Unis recrutent les artistes de tous poils pour le moral des troupes : des atrices de cinéma, les célèbres Pin-Up qui figureront sur les avions, les valises ou les caissons des marins, des acteurs tel John Wayne mais aussi les musiciens sur le théâtre des opérations ou par des enregistrements dans les grandes salles de concert. Ces concerts sont enregistrés et envoyés aux armées.
Ce sont les V-disk.
Le moral des troupes est primordial.Plusieurs V-disk sont édités à partir de 1943 et des cahiers de partitions sont envoyés aux différents régiments et navires.
Dés 1930, il est mondialement connu pour ses extraordinaires talents de trompettiste de Jazz. Armstrong fait graver Muskat Ramble, Shine, Chop Suey et Cornet qui deviennent tous des succès.
Puis, vers ses 50 ans, il abandonne les grands orchestres et crée The All Stars, un groupe qui ne comprend que quelques musiciens. Ensemble, ils accompagnent pendant un temps Ella Fitzgerald, puis d'autres chanteuses. Louis Armstrong obtient ensuite, en 1968, un énorme succès mondial avec sa chanson What a wonderful world.
https://www.youtube.com/watch?v=VYs3u2V8RyI
Malo Mazurié photo JM Bergougniou
Ce sont les V-disk
Les V-Discs ou V Discs - abréviation de Victory Discs - étaient les disques enregistrés, à partir de 1943, à l'initiative du Département de la Guerre américain et destinés aux militaires alors sur le front (pour le "moral des troupes"). Ces disques se présentaient comme des 78 tours de 30 cm. Le répertoire était très varié : chanson, musique de danse, jazz, musique classique.. Certains contenaient des titres déjà publiés précédemment par de grands labels, mais beaucoup étaient des enregistrements nouveaux faits pour l'occasion. Par exemple, de nombreuses séances de jazz ont été organisées pour les "V Disks".
Malo Marurié photo JM Bergougniou
Après la guerre et jusqu'en 1948, des "V Discs" ont été encore publiés. En tout, 905 disques ont été produits et environ 4 millions d'exemplaires envoyés sur les différents fronts. Ces disques ne devaient pas être commercialisés et, en 1949, toutes les matrices ont été détruites. Théoriquement, même les exemplaires en circulation devaient être détruits. Le FBI et le Provost Marshal's Office furent même parfois mandatés pour des perquisitions et destructions.
Bien entendu, la plupart des exemplaires de "V disks" en circulation n'ayant pas été détruits, de nombreux disques furent vite republiés en éditions plus ou moins "pirates". Actuellement de nombreux labels ré-éditent légalement ces enregistrements, témoignages souvent passionnants de la musique de l'époque.
La "destruction" des "V Discs" étaient de toute façon théorique : la Bibliothèque du Congrès de Washington possède l'intégralité des "V Discs" publiés entre 1943 et 1948
Malo Marurié photo JM Bergougniou
En 1944, les lecteurs du magazine Esquire l'élisent comme le plus grand musicien de l'année. Un concert réunit autour de lui au Metropolitan Opera House de New York les solistes vainqueurs dans leur catégorie: Coleman Hawkins (saxophone ténor), Jack Teagarden (trombone), Barney Bigard (clarinette), Art Tatum (piano), Al Casey (guitare), Oscar Pettiford (contrebasse), Lionel Hampton (vibraphone), Red Norvo (xylophone), Roy Eldridge (trompette), Sidney Catlett (batterie), Billie Holiday (chant). Pour une fois un référendum reflétait une réalité de valeur! Les concerts enregistrés, publiés en V-disc, les galettes que l'armée américaine envoyait aux GI qui allaient débarquer en Normandie, font partie des plus grandioses témoignages de la vitalité du jazz: Flying on a V-disc, Basin Street Blues, Back o'Town Blues. Toujours des films, Atlantic City (1944), de Ray McCarey, et Jam Session (1944), de Charles Barton