Le croiseur Chasseloup-Laubat
Si le croiseur est connu pour avoir transporté le Ministre des Colonies Raphaël Milliès-Lacroix lors de son voyage aux Colonies, l'homme qui a donné son nom au croiseur est beaucoup moins connu
À 16 ans, le 7 août 1770, il entra comme aspirant au corps royal de l'artillerie. Se sentant une vocation plus particulière pour le génie, il fut reçu en 1774 à l'École royale du génie de Mézières, où il devint sous-lieutenant le 1er juin 1778. Sa carrière se déroula alors dans cette arme :
Lieutenant en second du génie le 1er juin 1780,
Lieutenant en premier du génie le 16 février 1784,
capitaine le 1er avril 1791.
Lorsque la Révolution éclata, il en adopta les principes et refusa d'émigrer malgré les sollicitations qui lui en furent faites. De 1792 à 1793, il servit dans l'armée du Centre : il se battit devant Givet, dirigea les travaux de défense de Montmédy contre les Prussiens en septembre 1792, puis mit Longwy en état de défense après sa reprise le 18 octobre. Il prit part à la campagne de 1793 avec la même armée rebaptisée depuis le mois d'octobre 1792 armée de la Moselle. Sa conduite brillante pendant la prise d'Arlon le 9 juin 1793 lui valut d'être nommé chef de bataillon le 15 du même mois. Il participa encore à de nouveaux combats à Arlon le 18 avril 1794.
Il se maria en 1794 à une cousine née Fresneau de la Gautaudière qui lui apportait le château de la Gataudièreà Marennes. Il fut versé dans l'armée de Sambre-et-Meuse le 28 juin, et servit au siège de Maastricht. Il parvint à placer sur la rive droite de la Meuse une batterie qui labourait dans toute son étendue le front contre lequel il dirigea son attaque. Les assiégés, se voyant ainsi pris par leur flanc, demandèrent à capituler. Il fut récompensé de la part qu'il avait prise à cette conquête par le grade de chef de brigade du génie, l'équivalent de colonel, le 8 novembre 1794. Appelé devant la forteresse de Mayence en 1795, il fut d'abord chargé de l'attaque du centre, et ensuite du commandement de tous les travaux du blocus de Mayence.
Sa carrière militaire se poursuivit brillamment :
Inspecteur général des fortifications le 26 janvier 1800 ;
Membre du comité des fortifications mandé auprès du Premier Consul le 29 mai ;
- Commandant en chef le génie de l'armée de Réserve à la place du général Marescot le 7 juin ;
- Commandant en chef le génie de l'armée d'Italie le 24 juin ;
- Responsable du siège de Peschiera après la bataille de Marengo le 1er janvier 1801 ;
- Chargé de recevoir sa capitulation le 19 janvier ;
- Chargé de la démolition des places de Coni, Ceva, Tortona, du fort de Suze, de la citadelle de Milan en 1801 ;
- Chargé, après la paix de Lunéville, de fortifier Pizzighettone, Peschiera, Mantoue, Legnago, la Rocca d'Anfo (it), puis Tarente et enfin Alexandrie, afin de mettre en place un système complet de défense et d'occupation permettant d'assurer la conquête de l'Italie.
- Il appliqua à ces fortifications un système nouveau dont il était l'auteur, en particulier à Alexandrie, où il mit en œuvre les idées qu'il eut tout au long des travaux sur les autres sites, et qu'il résuma ainsi : Éloigner les feux de l'ennemi par des ouvrages avancés, capables de résister et d'être repris par la garnison ; se ménager dans tout le pourtour de la place de grands moyens de sortie ; réduire à un très petit nombre, par de vastes inondations, les fronts attaquables ; multiplier les obstacles sur les directions que l'ennemi est forcé de prendre, et l'obliger à faire trois sièges successifs dans la même place. L'importance de cette réalisation n'échappa pas aux Autrichiens, et leur premier soin, après les traités de 1814, fut de raser les fortifications d'Alexandrie, dont ils n'ont laissé que la citadelle.
De nouveau commandant le génie de l'Armée d'Italie sous Masséna en 1805, il fut nommé commandant en chef le génie de la Grande Armée le 22 septembre 1806. Il servit à Golymin le 26 décembre, à Eylau le 8 février 1807, éleva des têtes de pont revêtues de bois, pouvant servir de camps retranchés à Praga, Serock et Modlin. Les glaces enlevant sans cesse les ponts de bateaux, il fit construire trois ponts sur pilotis sur des rivières plus larges que le Rhin. Pendant le repos de l'armée, il se rendit au siège de Kołobrzeg, puis alla prendre le commandement de celui de Dantzig, mémorable par les difficultés rencontrées par les assiégeants et par le peu de moyens mis à leur disposition. Ce ne fut qu'après 51 jours de tranchée ouverte que la place capitula. Il termina cette campagne en juillet 1807 par le siège de Stralsund, que les Suédois finirent par évacuer. Avant de rentrer en France, il fit fortifier Thorn, Marienbourg et Magdebourg.
En début 1808, il partit avec Napoléon Ier pour une tournée d'inspection des travaux qu'il avait entrepris en Italie, principalement à Mantoue et à Alexandrie. Il reçut du maître les plus brillants éloges, et fut fait comte de l'Empire le 7 juin 1808. En récompense de ses services, il fut fait par l'Empereur conseiller d'État le 29 août 1811, et après la retraite de Russie, membre du Sénat conservateur le 5 avril 1813.
Il prit peu après sa retraite le 13 juin à près de 60 ans.
Le croiseur protégé est un type de croiseur de la marine de la fin du xixe siècle. Les parties vitales sont recouvertes d'un blindage en dos d'âne de 30 à 80 mm d'épaisseur et sa vitesse varie entre 16 à 18 nœuds en fonction de son poids de déplacement (entre 4 000 à 8 000 tonnes).
Il n'offre qu'une protection sur les organes vitaux du navire, essentiellement la salle des machines et soutes à munitions. Il est considéré comme le précurseur du futur croiseur léger et croiseur lourd.
Très vite obsolète, le cuirassé protégé est remplacé par le croiseur cuirassé, précurseur du croiseur de bataille (pré-Dreadnought puis Dreadnought).
Très vite obsolète, le cuirassé protégé est remplacé par le croiseur cuirassé, précurseur du croiseur de bataille (pré-Dreadnought puis Dreadnought).
Le ministre voyage à ses frais
Milliès-Lacroix est élu conseiller général des Landes après avoir été conseiller municipal de Dax.
En 1906, dans son premier cabinet, Clemenceau en fait son ministre des Colonies. Il occupera ce poste jusqu'en 1909. À ce titre il visite - à ses frais- l'Afrique occidentale.
Clemenceau l'avait surnommé « Le Nègre »