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27 mai 2020

Le tour du monde en cartes postales avec Ionyl et Plasmarine Dieppe

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En rédigeant un article sur la croisière d'Application du PH Jeanne d'Arc j'ai ressorti quelques cartes postales publicitaires d'un laboratoire pharmaceutique Dieppe qui distribuait les marques Ionyl et Plasmarine...
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Au carrefour d'influences diverses liées à son port, la ville de Dieppe a connu un
essor économique florissant, mais aujourd'hui, il ne reste bien souvent que quelques marques ou même de rares souvenirs de ce patrimoine industriel disparu. C'est une plongée dans le passé glorieux de la ville que ce numéro propose à ses lecteurs.




Parmi les industries des produits de la mer, il y eut les Laboratoires La Biomarine qui « mettaient l'eau de mer en bouteilles ». Leur fondateur est

Marcel Bosquet, un Rouennais spécialisé à l'origine dans les assurances fluviales, qui eut l'idée en 1911 de proposer des médicaments à base d'eau de mer. Ainsi naît le Marinol, le produit phare du laboratoire, dont il a acheté le brevet à AndréCussac. Celui-ci, pharmacien, avait corrigé le mauvais goût du produit marin en y ajoutant « des extraits glycérines de fucus iodifères pourvus d'un goût agréable et d'une digestibilité facile ».

Marcel Bosquet a développé progressivement son produit, puis deux dérivés : la Plasmarine sous forme de sirop et l'Ionyl en gouttes. Dans les années 1930, la fabrication a été industrialisée et le laboratoire a employé une centaine de personnes, puis est venue la période difficile de l'Occupation allemande. L'activité a redémarré

après la guerre, une équipe de visiteurs médicaux a développé la promotion des produits, mettant en avant pour le Marinol et la Plasmarine, « le traitement énergétique de la plupart des états chroniques de l'enfance et de l'adolescence » et, pour l'Ionyl, « le surmenage physique et intellectuel ». Ils mettaient également en exerg
ue les composants majeurs des produits : « les phosphates calciques, les algues marines iodifères, le méthylarsinate disodique et l'eau de mer isotonique » pour le Marinol ; « le calcium organique et minéral, l'acide phosphorique et les phosphates, l'iode dissimulé, le manganèse glycérophosphorique et l'eau de mer isotonique » pour la Plasmarine.


La Plasmarine était partiellement remboursée par la Sécurité sociale. Cependant, les jours fastes des fortifiants ont décliné. Les Laboratoires La Biomarine ont décidé, dès 1975, de modifier leur activité en prenant une autre voie, celle de la logistique, et ont vendu leurs spécialités pharmaceutiques1. Malgré cela, l'entreprise a continué jusqu'en 2000 de fournir à d'autres laboratoires de l'eau de mer dieppoise, qu'elle prélevait avec ses bateaux comme autrefois.



Aujourd'hui, les Laboratoires La Biomarine n'existent plus, l'entreprise a changé de nom et d'activité dans les mêmes locaux. Devenue La Biomarine Logistique en 2000, elle est restée dans le domaine pharmaceutique. Sous la direction de Jean- Luc Lagente, pharmacien responsable, elle propose une logistique promotionnelle en fournissant aux laboratoires pharmaceutiques divers services : documentations scientifiques et commerciales, objets promotionnels, certification de la visite médicale (analyse, conseil, prestations...), distribution d'échantillons médicaux avec un envoi direct aux médecins...

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Pour vanter leurs produits, les Laboratoires La Biomarine avaient organisé un astucieux système d'envoi de cartes postales aux médecins. Avec Maurice Hélain, ancien officier de marine devenu directeur commercial, Jean Bosquet, fils de Marcel, pharmacien gérant de l'entreprise de 1942 à 1979, a eu une idée de génie pour la publicité de son entreprise : un message publicitaire sur des cartes postales aux illustrations exotiques et portant des timbres du bout du monde. 




Ainsi, en 1947, les médecins ont reçu les premières cartes d'une série intitulée « Le périple atlantique du Marinol » en neuf escales. Il y eut aussi des séries sur « La côte occidentale de l'Afrique », « Vers l'Orient » ou encore une série commémorative du Concile de Trente avec un timbre du Vatican. Cette publicité postale a duré jusqu'en 1966.







S'il s'agissait autrefois d'attirer l'attention des médecins prescripteurs ; les cartes postales publicitaires La Biomarine font maintenant l'objet de collections et sont recherchées par les particuliers. Elles sont en vente sur les stands de salons ou defoires aux vieux papiers ou sur des sites Internet, pour le bonheur des collectionneurs.

Patrick Bourrinet


Sources
Bourrinet Patrick. Laboratoires La Biomarine : « Ces industries qui ont fait la gloire de Dieppe », Informations Dieppoises, hors- série,2007. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 95e année, n°357, 2008. pp. 118-119.

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