FASM LA MOTTE PICQUET
Grand-Nord
En mission depuis plus d’un mois, la frégate anti-sous-marine (FASM) la Motte-Picquet poursuit son déploiement opérationnel dans le Grand Nord.
Spécialistes de la traque des sous-marins, les frégates F70 interviennent seules ou au sein d’une force nationale ou multinationale. Elles ont pour mission principale la protection de la force océanique stratégique (FOST) et des groupes aéronaval et amphibie contre la menace que représente un sous-marin.
La devise dans le tampon est la devise de l'Ordre de Saint-Louis Cellule SPID 250 Roissy 10-03-20 "récompense du courage militaire |
Elles disposent de sonars remorqués et d’hélicoptères spécialisés Lynx qui augmentent sensiblement leurs capacités intrinsèques de détection et de lutte. Elles sont également dotées de puissantes capacités de lutte antinavire et anti-aérienne. Elles sont progressivement remplacées par les frégates multi-missions qui incarnent la nouvelle génération de frégates dédiées notamment à la lutte sous la mer
Après une escale de quelques jours à Akureyri, capitale du Nord et 2ème ville de l’Islande, la Motte-Picquet poursuit actuellement sa mission dans les eaux glaciales de la mer du Groenland en direction de la Norvège.
La navigation en période hivernale dans les hautes latitudes est exigeante pour le bateau et pour l’équipage et requiert une vigilance de tous les instants. L’équipage est confronté à des conditions climatiques particulièrement rigoureuses avec des températures souvent négatives, des vents polaires pouvant atteindre 70 nœuds sous grains et des chutes de neige importantes pouvant réduire brutalement la visibilité. Ces conditions difficiles rendent les manœuvres aéronautiques et la mise en œuvre du sonar remorqué particulièrement délicates. Elles permettent cependant aux marins du bâtiment de s’aguerrir et d’adapter leurs méthodes de travail à un environnement hostile et peu habituel.
Jean Toussaint Guillaume Picquet de La Motte est né dans une famille de petite noblesse bretonne.
Son grand-père, Jean Picquet, sieur de La Motte, greffier civil en chef au Parlement de Bretagne à Rennes en 1684, secrétaire du roi en sa chancellerie de Bretagne en 1698, marié avec Marie Josèphe Le Clavier, meurt en 1710.
Son père, Guy Picquet, seigneur de La Motte, conseiller au Parlement de Bretagne à partir de 1701, épouse Hélène Julie Rose Robert de La Bellangeraye en 1716. Il possédait la terre de Launay-du-Han à Montreuil-le-Gast. Guy Picquet obtint du roi en 1726 l'érection de Launay en châtellenie et le changement du nom de Launay-du-Han en Launay-Picquet. Il meurt le 15 octobre 1753, à l'âge de 75 ans.
Toussaint Guillaume Picquet de La Mothe, dit comte de La Motte-Picquet, est né le 1er novembre 1720 à Rennes. Il entre aux gardes-marine en 1735 et fait campagne sur les côtes du Maroc, en Baltique et aux Antilles. Enseigne de vaisseau en 1746, il sert dans l'escadre du duc d'Anville, il prend part à de nombreux combats et est blessé. Promu lieutenant de vaisseau en 1754, il navigue en mer des Antilles, en Atlantique puis aux Indes. Promu capitaine de vaisseau en 1762, il se retrouve à bord du Diadème puis commande La Malicieuse et la conduit contre les corsaires de Salé en 1764. Il se fait remarquer en escadre d'évolutions, en 1772, pour ses qualités manœuvrières au commandement du Cerf Volant.
Appelé à Paris en 1775, il conseille le ministre Sartine dans la préparation des ordonnances qui réorganisent l'administration de la Marine à partir de 1776. Il commande alors le Solitaire puis le Robuste en escadre d'évolutions.
Chef d'escadre en 1778, son vaisseau le Saint-Esprit combat sous d'Orvilliers à Ouessant (27 juillet) puis croise sur les côtes anglaises, faisant treize prises en un mois. Commandant l'Annibal, il rallie en 1779 l'escadre de d'Estaing, combat à la Grenade et prend part à l'expédition de Savannah. Le 18 décembre 1779, il attaque l'escadre anglaise de Hyde-Parker devant le Fort Royal de la Martinique. L'habileté de ses manœuvres et la vigueur de ses actions lui valent une lettre de félicitations de l'amiral anglais. En 1780, il livre combat à une division anglaise alors qu'il escorte un convoi entre la Martinique et Saint-Domingue et il est blessé. L'année suivante, il commande une division de neuf navires, intercepte un convoi anglais chargé du produit du pillage de Saint-Eustache et capture vingt-deux navires richement chargés. Promu lieutenant général en 1782, il reçoit le commandement de la division envoyée en renfort pour le siège de Gibraltar. Il participe avec l'Invincible au combat mené au large du cap Spartel contre l'escadre de Howe.
La Motte-Picquet avait toutes les qualités d'un grand marin, manœuvrier habile, chef plein d'audace, il a contribué au redressement naval de la France sous Louis XVI. À sa mort, à Brest, le 10 juin 1791, il comptait en cinquante-deux ans de service : 34 campagnes, 10 combats, 6 blessures.
Il avait déjà fait neuf campagnes au Maroc, en mer Baltique et aux Antilles, lorsqu'en janvier 1745, il embarque sur la frégate La Renommée, commandée par le capitaine de vaisseau Guy François de Kersaint. Le 6 février, La Renommée part de Brest pour aller livrer des dépêches à Louisbourg (Terre-Neuve), alors sous blocus anglais. Profitant de la brume et des glaces qui empêchaient les Anglais d'effectuer leur descente, la frégate parvient à mouiller en baie des Castors non loin de Louisbourg, où elle doit combattre de plus petites unités anglaises.