L'aventure, c'est L'AVENTURE
« Votre mission principale est l’assistance aux pêcheurs. »
Ainsi s’exprime l’instruction particulière qui a mis en route L’Aventure pour les bancs de Terre-Neuve.
L’Aventure est un escorteur de deuxième classe de la Marine nationale, du type « frégate ».
Ce sont des bâtiments de 2.000 tonnes construits en Angleterre à la fin de la guerre, pour l’escorte des convois océaniques. Ils ont 97 mètres de long, 11 de large ; leur rayon d’action est considérable et ils peuvent marcher 19 noeuds. En réalité, pour des raisons d’économie, nous marchons paisiblement 11 noeuds, pendant toute la campagne.
Le bateau à, bien entendu, son armement normal : 2 pièces de 105, 2 de 40, 8 de 20, des grenades antisous–marines, un radar, un asdic.
Mais il a été doté d’un hôpital de huit lits et d’un appareil de radiographie et de radioscopie.
Ce sont là ses principaux instruments de travail sur les bancs.
L’équipage : 110 hommes et 10 officiers, dont beaucoup se sont démenés pour embarquer à bord ; la campagne est dure, mais intéressante, et cela les tente.
"Le deuxième jour, on est installé et on commence à se sentir chez soi ; pas tous, car la houlea grossi, le bâtiment « tosse » assez fort. Il a son grand plein de mazout et d’eau ; lourdement, il fend la mer en tombant dans les creux, et le dévers de la plage avant l’arrête d’un coup de battoir sec dans la lame.De la passerelle, j’examine la mer ; j’ai pris le commandement de L’aventure il y a à peine un mois et je la regarde réagir à la houle. Je cherche à prévoir les coups. L’officier en second monte et vient s’accouder près de moi.DÉPART– Ça va, en bas ?– Ça va très bien ; évidemment, les jeunes sont malades …– Evidemment.– Cela se tassera d’ici un jour ou deux.Le lendemain, le temps est le même.– Ça va, en bas ?– Moins de malades ; il s’habituent. Au carré, il y a le midship et le médecin.Le médecin malade … c’est une nouvelle qui a le don de mettre le personnel en joie.Pourtant, lorsque, le quatrième jour, on s’aperçoit que tout le monde est guéri, que le temps s’arrange un peu, on ne rit plus. Il faut bien se rendre compte de l’évidence. Le médecin souffre terriblement du foie : il a établi lui-même son diagnostic ; piètre consolation, car il s’affaiblit et son état ne s’améliore pas.Ne pouvant le garder ainsi, je décide de faire route directement vers Saint-Jean de Terre le mettre entre les mains d’un confrère"
« L’AVENTURE » ET SES TERRE-NEUVAS
CAPITAINE DE FRÉGATE B L A N C H A R D
"...Tout de même, L’Aventure, sans médecin, ne serait pas bonne à grand-chose. J’envoie donc un télégramme au gouverneur des îles Saint-Pierre et Miquelon pour lui demander s’il peut nous prêter
un des deux médecins coloniaux de Saint-Pierre, en attendant que le nôtre soit guéri … ou remplacé.
Il me répond immédiatement qu’il accepte.
Saint-Jean de Terre-Neuve est à quelques milles. On voit la côte au radar. On distingue même la passe si étroite. 1.000 mètres :
– En avant lentement.
400 mètres :
– Stoppez.
Sur l’avant, il y a des veilleurs qui annoncent :
– Brisants droit devant.
– En arrière demi.
Je les vois ; leur lueur blanche, dans la brume, les fait paraître tout près.
– En arrière toute.
Nous commençons à culer.
– Stoppez. En avant lente.
– Brisants droit devant.
– En arrière demi.
– Stoppez.
Maintenant, c’est le bord Sud.
C’est terriblement étroit. Nous venons un peu à droite..."
« L’AVENTURE » ET SES TERRE-NEUVAS
CAPITAINE DE FRÉGATE B L A N C H A R D
Arrêt de Maladie du marin GOGER
Echange de télégramme à propos de marins malades ou hospitalisés, l'Aventure étant cité.
Les télégrammes suivants concernent l'armement Glâtre de Saint-Malo.
Calendrier de la campagne 1958 de l'Aventure
Programme de surveillance des pêches par l'Escorteur OPINIÂTRE
sources :
Ecole navale
http://ecole.nav.traditions.free.fr/pdf/blanchard_l_aventure_1952.pdf
Michel DUGUEN collectionneur passionné de la pêche à la morue, d'armements bretons et de bateaux