la Royal Navy ne transige pas avec la discipline
Salut la compagnie,
La semaine passée j’évoquais la carrière de Jean Baptiste DU CASSE et de la bataille de Santa Marta dont il fut vainqueur.
Lors de cet engagement, il commande une flotte disparate et sans grande valeur militaire.Il doit affronter celle de l’amiral BENBOW autrement puissante. Pourtant la chance est avec lui car la discorde règne chez l’ennemi.
En effet quatre des capitaines anglais haïssaient plus leur amiral que l’adversaire, seul le loyal et courageux George WALTON qui commande le RUBY lui était acquis. Lors de l’affrontement du 30 août, il est abandonné par ses capitaines, ceux-ci quittent la formation, fuyant la mêlée. Le lendemain BENBOW veut reprendre le combat mais à part le RUBY les autres batifolent, restant spectateurs.
L’engagement du 3 septembre est terrible, les Français ont la main et en profitent, l’HEUREUX élonge le bâtiment amiral, le BREDA, lui décoche un coup fatal. Le grand mat s’abat sur le pont, L’amiral est grièvement blessé.
Outré, BREMBOW convoque ses capitaines mais se heurte à un silence hostile. L’un d’eux a l’outrecuidance de lui tendre une pétition signée par les mutins, l’exhortant à rompre le combat. Les Anglais se cachent à la Jamaïque. DU CASSE rentre à Carthagène sous les acclamations des Espagnols.
Inutile de dire que l’amirauté britannique prend mal la chose. Pour eux la lâcheté est le pire des crimes. Les subordonnés de l’amiral BENBOW l’apprennent à leurs dépens. Tous à l’exclusion du bon commandant WALTON sont dès leur arrivée à la Jamaïque déférés devant un conseil de guerre. Le contre-amiral WHESTONE se montre implacable. Ceux qui n’avaient fait que signer la pétition sont relevés de leur commandement. Le commandant du WINDSOR est dégradé puis chassé de la Marine. Des trois plus coupables l’un a la chance de mourir en prison avant son procès, les deux autres convaincus de couardise sont passés par les armes en rade de Plymouth.
Quand à l’amiral BENBOW il s’éteint à la fin de l’année 1702 vaincu par la gangrène et la septicémie.
Quelle époque !
A la semaine prochaine
DONEC
Lexique :
Prime de sac ou d’habillement : le marin achète ses effets à l’Etat et reçoit une prime d’habillement. Il a donc intérêt à en avoir grand soin, puisqu’il est tenu de remplacer en l’achetant à l’Etat, tout effet perdu ou détérioré.
En fin d’année, la différence entre le montant de cette prime et la valeur des effets délivrés est versée au marin.