Nuit noire sur Brest par Damien Cuvillier, Bertrand Galic et Kris
Kris nous révèle une histoire espagnole et brestoise peu ou pas connu de la guerre civile espagnole.
Kris et Davodeau nous avait déjà fait vivre dans les années 1950 les grèves et le syndicalisme à la pointe Bretagne avec "Un homme est mort", ici il nous projète en pleine guerre civile espagnole, les réfugiés arrivent en Bretagne par bateaux entiers. Dans ce récit c'est le type du bateau même qui va nous surprendre
Cet ouvrage est de la même veine et promis à un grand succès.
Nous sommes en septembre 1937. La guerre civile bat son plein en Espagne.
En 1931, Alphonse XIII doit quitter le pouvoir pour donner jour à la deuxième république espagnole. Le régime est des plus instable.
En octobre 1934, les mineurs des Asturies se soulèvent et le gouvernement envoie la légion étrangère ( la bandera ) réprimer le soulèvement.
Franco et Goded seront les mêmes qui se soulèveront contre la République deux ans plus tard.
Franco |
Un parti fasciste nait : La phalange. Aux élections de 1936, le Front Populaire gagne les élections devant le front national de droite. Suit alors un déchaînement de violence entre les "senoritos" de la phalange et les "pistoleros" de la FAI et les jeunes socialistes. La Police s'affronte, la "Guardia civil" de droite et les "Asaltos" de gauche.
La rébellion militaire éclate au Maroc espagnol avec le soutien des troupes coloniales. Des troupes entrent en rébellion en Espagne. Les nationalistes, installés sur les deux rives du détroit de Gibraltar, peuvent faire passer en Andalousie leurs troupes, dont le général Franco prend la tête.
L'Espagne est rapidement coupée en deux et la répression s'abat d'un côté, sur les quartiers ouvriers (massacres de Séville et Grenade) et de l'autre, sur la bourgeoisie de droite – notamment à Barcelone, où les anarchistes vengent les leurs tués dans les durs combats du 19 juillet – et surtout sur le clergé.
Vignette pour collecte de fonds |
L'Ouest (Galice, León, Navarre et une grande partie de l'Andalousie et de l'Estrémadure) tombe aux mains des franquistes, grâce notamment aux succès des généraux Gonzalo Queipo de Llano à Séville, Yagüe à Cordoue et Badajoz (14 août), Emilio Mola Vidal à Irún (5 septembre), Saint-Sébastien (13 septembre) et Oviedo (17 octobre), et des cadets de l'Alcázar à Tolède (assiégés et dégagés le 27 septembre par les troupes de Franco).
L'Est (Catalogne, Aragon, Valence et une grande partie de la Castille) demeure fidèle aux républicains, dont les armées, commandées par Rojo et José Miaja Menant, restent maîtresses de Barcelone, Madrid, Málaga, Santander, Valence.Les réfugiés prennent la route de l'exil devant l'avancée des troupes franquistes. La voie maritime est privilégiée et 40.000 espagnols seront accueillis en Bretagne.
lettre de réfugié du camp de Bram Aude avec timbre semeuse surchargé F |
Parmi ces bateaux, le sous-marin C2. Le sous-marin participe à la bataille du nord qui voit la prise de Santander. Il subit des avaries lors d'une violente attaque de la "Légion Condor". Devant l'état de son sous-marin, le commandant choisit de hisser le drapeau britannique et de venir à Brest pour faire réparer son bâtiment.
Un autre sous-marin, le C4 est lui immobilisé en Gironde.
L'histoire commence à l'arrivée du C2 dans le port du Ponant.
L'équipage est divisé, le front populaire en France divise aussi la population.
Les dockers, les socialistes sont prêts à aider l'équipage qui est accueilli au port de commerce. Mais la France a choisi la neutralité.
Un commando nationaliste espagnol va tenter de prendre le sous-marin de force pour aider Franco qui n'a pas de marine. Les marins espagnols étant resté généralement fidèles au régime élu.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette BD, le rythme est enlevé, le dessin est agréable et les couleurs "ordinateur" pas choquantes.
A lire pour les passionnés de marine, d'histoire et de Bretagne.
Kris s'est fait connaître par "un homme est mort" qui se situe à Brest après guerre à partir d'une portion de film de René Vautier. Le dessin était d'Etienne Davodeau.
N'hésitez-pas à lire "Nuit noire sur Brest"
Dimanche 29 août 1937, à Brest. Un sous-marin républicain espagnol fait surface au milieu des eaux brumeuses, en rade du port militaire. Des réparations sur l’engin sont nécessaires. Sous la houlette de l’affreux Troncoso, un commando franquiste s’organise à toute allure dans le but de conquérir le navire. Proches des phalangistes, ils savent pouvoir s’appuyer sur les fascistes locaux. La belle Mingua leur est associée. Collaboratrice de charme, elle est prête à tout pour optimiser la réussite de l’entreprise nationaliste. Mais les forces de gauche, communistes et anarchistes en tête, sont décidées à faire front et résister. « No pasaràn ! Mort au fascisme ! » Férus de littérature et d’histoire, les auteurs bretons Kris et Bertrand Galic ont écrit ensemble une fiction pour raconter cette histoire mal connue aujourd’hui. Ils se sont appuyés sur l’essai Nuit franquiste sur Brest de l’historien Patrick Gourlay, mais ils ont aussi ranimé les souvenirs des vieux brestois pour écrire au plus près d’une réalité tue, arpentant le port militaire, les rues de Brest et retournant sur les lieux emblématiques de cette bataille mêlant espions, fascistes et extrême gauche.