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02 août 2016

Aviso Colonial Rigault-de-Genouilly 1934 Rio Ile de Pâque chenaux Patagonie Polynésie Saigon Hanoï amiral alfred Métraux

Aviso Colonial Rigault-de-Genouilly 1934 et Alfred Métraux

Pascal vient de me dénicher un album de photos des années 1930 d'un bateau qu'il pensait être la Jeanne d'Arc, le Croiseur. 



En fait il s'agit de l'aviso colonial Rigault de Genouilly. Les photos racontent sa croisière pour rejoindre l'escadre d'Extrême-Orient en 1934.



Pierre Le Conte 

 Je me propose de vous faire partager cette découverte dans un premier temps de Lorient à l'ïle de Pâques. Nous découvrirons l'expédition Franco-belge du Muséum d'histoire naturelle de Paris et parlerons un peu d'Alfred Métraux.



Rigault de Genouilly Collection JM Bergougniou
Le Rigault de Genouilly que nous nommerons plus simplement RdG est équipé d'un hydravion Gourdou Leseurre GL-810 qui permettra la prise de quelques vues aériennes. 

En mars 1934, après sa mise en service, il effectue une mission scientifique à l'île de Pâques où il arrive le 24 juillet 1934 pour débarquer une mission scientifique du Muséum national d'histoire naturelle.
Pierre Le Conte Le livre d'Or


Le Rigault de Genouilly part de  Lorient, le vendredi 2 mars 1934 
"Mais avant de toucher les côtes de l’Île de Pâques, qui est en dehors de toutes les routes maritimes, et de se confronter à ses géants de pierre et ses tablettes d’écriture, une longue croisière de cinq mois attend Louis-Charles Watelin, chef de l’expédition, et Alfred Métraux, son cadet de vingt-huit ans. Ils s’embarquent à bord du Rigault de Genouilly à Lorient, le vendredi 2 mars 1934, avec la fanfare et la foule des grands jours pour saluer leur départ. « Le port était en fête. La musique de la flotte joua La Marseillaise et le Chant du Départ. 
L’amiral Deville passe en revue l’équipage et présenta au Commandant Féraud les vœux du ministre.

En passant devant la chapelle maritime de Notre-Dame de Larmor, qui arborait le grand pavois, le Rigault de Genouilly et les cloches se répondirent par leur carillon 18. » Un opérateur de Pathé-Journal fait le voyage sur l’aviso colonial et filme les adieux au port, la traversée. Le film du départ de Lorient passe aux actualités Pathé. Dans une salle de cinéma de Bruxelles, Henri Lavachery, calé dans un fauteuil, assiste au départ de ses futurs compagnons, en éprouvant sans doute un peu de regret de ne pas être déjà du voyage"

Marrakech Rigault de Genouilly Collection JM Bergougniou
"Pour Alfred Métraux, c’est « la plus belle partie du voyage » qui commence, scandée par des haltes au nom évocateur : Casablanca, Dakar, Konakri, Monrovia, Grand Bassam, Cotonou, Douala, Libreville, etc. La visite de Marrakech l’impressionne profondément : « Cette vision d’Orient m’a mis knock-out ou si je veux employer un mot cher au carré m’a bluffé. À force d’entendre parler de l’Orient, j’avais fini par ne plus croire beaucoup à sa réalité et brusquement il était là tel qu’on le dépeint et tel qu’on se l’imagine, mais moins doucereux cependant"
Marché marocain Rigault de Genouilly Collection JM Bergougniou

bien entouré Rigault de Genouilly Collection JM Bergougniou


"Les escales se suivent à un rythme d’enfer, les réceptions chez les gouverneurs, les mondanités coloniales, les virées dans l’intérieur des terres se succèdent en un tourbillon d’où il émerge à peine. Quelques jours avant de quitter les côtes africaines, il écrit à Yvonne Oddon : « […] jamais je n’aurais imaginé la partie africaine de mon voyage aussi hallucinante. Je croyais voir des ports miteux, des coloniaux abrutis : depuis un mois je parcours le pays le plus coloré, le plus imprévu ; les foules noires m’affolent littéralement. Je ne puis me rassasier de tam-tam, de danses, de chants et de la vision de ces merveilleux noirs, de ces vêtements bariolés qui contribuent à faire de chaque marché une véritable féerie. L’Afrique m’a pris au cœur et je suis de plus en plus désolé de m’en être détourné jadis. Quelles joies esthétiques profondes j’aurais tirées de mon travail, si je m’étais orienté vers l’ethnographie noire"

commis aux vivres ? Rigault de Genouilly Collection JM Bergougniou
Ils ont la banane Rigault de Genouilly Collection JM Bergougniou

Le passage de la ligne en date du 26 avril 1934.

Accueil du pilote le jour du passage de la ligne sur le trajet entre Monrovia et Penambouc. Collection JM Bergougniou

Cette cérémonie initiatique, durant laquelle les barrières de grades et de fonctions n'existent plus, se déroule de la manière suivante : les marins et passagers qui traversent pour la première fois la ligne équatoriale en bateau sont invités à se présenter devant sa majesté Neptune. 


Pour être autorisés à franchir sans encombre cette zone redoutée entre hémisphère nord et hémisphère sud, ces « novices » doivent payer un tribut au roi des mers et des océans et recevoir le « baptême ».



passage de la ligne sur le trajet entre Monrovia et Penambouc. Collection JM Bergougniou
passage de la ligne sur le trajet entre Monrovia et Penambouc.
Collection JM Bergougniou 

Pour ce faire, les anciens se déguisent pour endosser les rôles du dieu Neptune et de son épouse Amphitrite, mais aussi en astronome, juge, évêque de la ligne ou encore en « sauvages ». Les nouveaux sont alors conviés à des festivités durant lesquelles ils auront à passer diverses épreuves ; l'une des plus célèbres est l'immersion dans la piscine improvisée sur le pont ou à la lance à incendie. Une fois cette cérémonie terminée, les baptisés, devenus « chevalier des mers », reçoivent un certificat de passage de la ligne.



passage de la ligne sur le trajet entre Monrovia et Penambouc. Collection JM Bergougniou


passage de la ligne sur le trajet entre Monrovia et Pernambouc. Collection JM Bergougniou


passage de la ligne sur le trajet entre Monrovia et Penambouc. Collection JM Bergougniou
"Après l’Afrique, cap vers le Brésil, où l’aviso fait escale à Pernambuco et Rio de Janeiro, avant de poursuivre vers l’Argentine."
la baie de Rio collection JM Bergougniou

Rio de Janeiro le téléphérique collection JM Bergougniou

































Dans un port argentin collection JM Bergougniou


Punta Arenas collection JM Bergougniou

"Début juillet, le cours de l’expédition prend une tournure dramatique avec le décès de son chef. Lors d’une excursion en Patagonie pendant laquelle il présume de ses forces, Louis-Charles Watelin prend froid et meurt d’une pneumonie près de Puerto Montt, où il est enterré."


Les chenaux de Patagonie collection JM Bergougniou

"Du coup, Alfred Métraux, seul, est censé prendre la tête de la mission. Pendant quelques jours, en vain, il attend des instructions de Paul Rivet à Santiago du Chili, ne sachant s’il doit poursuivre ou non. Devant son silence, il en déduit que tout doit continuer comme prévu. À présent, la responsabilité de l’expédition repose sur ses épaules."



Les chenaux de Patagonie collection JM Bergougniou

Les chenaux de Patagonie collection JM Bergougniou


passage de la ligne sur le trajet entre Monrovia et Penambouc. Collection JM Bergougniou















Rigault de Genouilly Collection JM Bergougniou
Rigault de Genouilly Collection JM Bergougniou

Le 17 juillet, le Rigault de Genouilly est à Callao au Pérou
"Le 18 juillet, Henri Lavachery rejoint le Rigault de Genouilly à Callao, le grand port près de Lima. Il arrive d’une visite aux sites du Cuzco et de Machu Picchu, où il souhaitait vérifier par lui même si les constructions de pierre, les murailles plus précisément, de ces deux cités étaient vraiment semblables à celles de l’Île de Pâques, comme certains esprits farfelus l’affirmaient"


Rigault de Genouilly Collection JM Bergougniou

Le Rigault de Genouilly parvient en vue des côtes de Rapa Nui le 28 juillet 1934.
"Mais pour le moment, il faut passer outre cette première désillusion et lier connaissance avec les habitants venus à leur rencontre et montés à bord saluer l’arrivée du bateau. Pour ces insulaires si isolés du reste des terres habitées, l’accostage d’un navire est toujours un événement qui épice le quotidien. Surtout, il s’avère prometteur d’échanges et de cadeaux, de marchandises inexistantes sur l’île, comme le savon, le parfum, le thé, le tabac, des bijoux de verroterie, ou bien encore des vêtements à l’occidentale que l’on pourra porter le dimanche pour parader à la messe."
Rigault de Genouilly Collection JM Bergougniou


"le réveil brutal à six heures du matin, le temps pluvieux et venteux, une mer démontée, de gros rouleaux qui empêchent le navire d’accoster et de décharger les quatre-vingt-dix caisses de matériel dont ils ont absolument besoin, le manque de coopération du commandant français, prêt à les débarquer à l’autre bout de l’île, dans un endroit désert."


Rigault de Genouilly Collection JM Bergougniou


Rigault de Genouilly Collection JM Bergougniou
Le moniteur de la flotte n°32 du jeudi 9 août 1934, à la rubrique « la vie maritime », reprend un article publié par Jean La Veyrie dans le quotidien « le matin ».
« L’aviso « Rigault de Genouilly » est arrivé le 29 juillet à l’Île de Pâques. En quittant Lorient, le 2 mars de cette année, le Capitaine de Frégate Féraud, officier supérieur aussi apprécié de ses chefs que sympathique à ses camarades, ne nous cachait pas sa satisfaction, disons même sa légitime fierté, d’avoir à conduire jusqu’en Indochine – et par des chemins fort détournés – le bel aviso neuf Rigault de Genouilly dont un décret du chef de l’Etat venait de lui confier le commandement.


Gagner Saigon en visitant l’Afrique, l’Amérique et l’Océanie n’est certes pas usuel et recevoir l’ordre de pratiquer les canaux de Patagonie, merveille majeure de l’univers, puis s’arrêter dans les archipels les plus vantés du Pacifique, voilà bien la plus jolie chance de carrière ! Car rien n’égale, aux yeux d’un officier de marine, le privilège d’un commandement isolé et lointain qui, une fois le programme des navigations établi, lui permet de rester le maître de son destin. Seule alors la T.S.F., en cas de besoin, s’enhardit à lui communiquer les dernières pensées de la rue Royale.
Or, parmi les vingt ou trente escales ordonnées au Rigault de Genouilly, celle de l’Île de Pâques, prévue pour les environs du 1er août, retenait particulièrement l’attention du commandant. Ne devait-il pas déposer sur cette terre mystérieuse la mission embarquée à son bord, mission composée de spécialistes et dirigée par M. Watelin, l’ethnologue distingué du muséum ? N’aurait-il pas lui-même à rendre compte, en un rapport circonstancié, de son entrevue avec les fameux géants, taillés dans le roc et vieux de combien de siècles, dont l’inexplicable assemblée soulève tant de discussions ?



Aucun navire de notre pavillon n’ayant, depuis près de quarante ans, mouillé devant l’Île de Pâques, c’était beaucoup d’honneur pour le Rigault de Genouilly et pour son commandant que de saluer, au nom de la République française, les colosses au long nez et au chapeau de pierre, en forme de tricorne, qui pèse dans les trois mille kilos.





A l’heure où ces lignes sont écrites, l’aviso marchant de ses douze nœuds, vient d’arriver à l’Île de Pâques. Mais, entre temps, une infortune imméritée est venue accabler la mission. Son chef, M. Watelin, a succombé, au sud de l’Amérique, terrassé par une broncho-pneumonie et c’est une perte cruelle pour la science. Désormais, privés d’une éminente direction, M. Métreaux, l’explorateur, et les cinéastes ou photographes qui l’accompagnaient, pourront-ils porter le poids et la responsabilité d’une grande enquête ? Car il s’agit, tout en utilisant les travaux antérieurs du docteur américain Mac Millian Brown et ceux d’un chercheur français de grand savoir et de grand mérite, M. Alphonse Pinart, de vérifier sur place certaines hypothèses déconcertantes et d’élucider, en particulier, si oui ou non, quelques unes des inscriptions encore visibles sur les statues gigantesques s’apparent à l’écriture anciennes des hindous. 
Malgré le décès de M. Watelin, pleuré par tout le Rigault de Genouilly autant que par ses collègues du Muséum, la mission va donc, ces jours-ci, débarquer à l’Île de Pâques. Elle y restera le temps qu’il faudra. Ce qui nous promet, au minimum la documentation photographique dont nous manquions, les rares et vieux clichés existants n’étant pas sortis des collections particulières. Et puis, dans cinq ou six mois, un film de l’énigme et de la préhistoire. »
Affecté aux Forces Navales d'Extrême-Orient
03/1934Début d'activité
Mission scientifique à l'Île de Pâques
08     Port d'attache : Tahiti
11     Port d'attache : Saïgon
01/03/1935Port d'attache : Shanghaï (Stationnaire)
06     Japon
07     Port d'attache : Saïgon
21/01/193824/01     De Nouméa (France) vers Sydney (Autralie)
14/02     08/02     De Sydney (Autralie) vers Hobart (Autralie)
23/02     25/02     De Hobart (Autralie) vers Georgetown (Autralie)
02/09/1939De Shanghaï à Saïgon
12/10     Quitte Saïgon pour remplacer BOUGAINVILLE dans l'océan Indien
11     Détaché à Madagascar, La Réunion et Mayotte
26/04/194029/04    


Sources :


L’Odyssée pascuane Mission Métraux-Lavachery, Île de Pâques (1934-1935) Christine Laurière


http://www.berose.fr/IMG/pdf/cl_27_10_web.pdf


http://alamer.fr/index.php?NIUpage=35&Param1=66



http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_feraud_raymond.htm

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