Kéréon
Comment ce phare breton, à l’intérieur somptueux, est devenu le phare le plus cher de France
Grâce au don d’une riche héritière, la modeste tourelle prévue sur la roche de Men-Tensel, au large de l’île d’Ouessant en Bretagne, est devenue un phare paré des plus luxueux matériaux. Le magazine « Bretons » vous raconte l’histoire du phare de Kéréon.
Après la construction du phare de la Jument, et pour mieux baliser le redoutable passage du Fromveur, au large d’Ouessant, la Commission des phares réfléchit d’abord à l’érection d’une simple tourelle en béton, sur la roche de Men-Tensel. On entame alors en 1907 l’édification d’une tour au sommet de laquelle on installera un feu automatique. Car, en ce début de XXe siècle, la présence humaine est de moins en moins nécessaire. Si, auparavant, on ne savait pas comment entretenir un feu sans gardien, les derniers progrès de la technique rendent l’automatisation envisageable.
Pourtant, ce modeste projet va se transformer en construction du dernier « phare-monument » de France grâce à un événement inattendu. Le 2 janvier 1910, Amicie Lebaudy écrit au ministre des Travaux publics : « Ayant appris que le ministère des Travaux publics était sur le point de commencer l’exécution d’un phare sur la roche de Men-Tensel […], désirant honorer la mémoire de mon grand-oncle, Charles-Marie Le Dall de Kéréon, par une contribution à l’érection d’un édifice de cette nature, j’ai l’honneur de vous proposer d’y concourir pour une somme totale de 585 000 francs. » Le phare devra, en échange, porter le nom de cet officier de marine guillotiné à 19 ans lors de la Révolution.
Véritablement somptueux
Le ministère change complètement ses plans. En lieu et place de la tourelle de béton au feu automatisé, on imagine une tour habitée, bâtie avec de la pierre de taille. On voit beau, et grand. L’édification de Kéréon s’achève le 25 octobre 1916. Il est « le dernier phare-monument construit en France », décrit l’historien Jean-Christophe Fichou dans Phares en mer.
Il est aussi « particulièrement réussi dans tous les domaines, tant techniques qu’architecturaux » et son « intérieur, véritablement somptueux, ne fut jamais égalé : lambris de chêne de Hongrie, parquets de chêne décorés de marqueteries d’ébène et d’acajou, mosaïques des parois de l’escalier, lits clos ouvragés… ». Le montant total des travaux s’est élevé à 975 000 francs, ce qui en fait le phare français le plus cher.
Comment ce phare breton, à l’intérieur somptueux, est devenu le phare le plus cher de France
Grâce au don d’une riche héritière, la modeste tourelle prévue sur la roche de Men-Tensel, au large de l’île d’Ouessant en Bretagne, est devenue un phare paré des plus luxueux matériaux. Le magazine « Bretons » vous raconte l’histoire du phare de Kéréon.
Le phare de Kéréon, entre Ouessant et Molène. | OFFICE DE TOURISME OUESSANT
Après la construction du phare de la Jument, et pour mieux baliser le redoutable passage du Fromveur, au large d’Ouessant, la Commission des phares réfléchit d’abord à l’érection d’une simple tourelle en béton, sur la roche de Men-Tensel. On entame alors en 1907 l’édification d’une tour au sommet de laquelle on installera un feu automatique. Car, en ce début de XXe siècle, la présence humaine est de moins en moins nécessaire. Si, auparavant, on ne savait pas comment entretenir un feu sans gardien, les derniers progrès de la technique rendent l’automatisation envisageable.
Comment ce phare breton, à l’intérieur somptueux, est devenu le phare le plus cher de France
Grâce au don d’une riche héritière, la modeste tourelle prévue sur la roche de Men-Tensel, au large de l’île d’Ouessant en Bretagne, est devenue un phare paré des plus luxueux matériaux. Le magazine « Bretons » vous raconte l’histoire du phare de Kéréon.
Après la construction du phare de la Jument, et pour mieux baliser le redoutable passage du Fromveur, au large d’Ouessant, la Commission des phares réfléchit d’abord à l’érection d’une simple tourelle en béton, sur la roche de Men-Tensel. On entame alors en 1907 l’édification d’une tour au sommet de laquelle on installera un feu automatique. Car, en ce début de XXe siècle, la présence humaine est de moins en moins nécessaire. Si, auparavant, on ne savait pas comment entretenir un feu sans gardien, les derniers progrès de la technique rendent l’automatisation envisageable.
Pourtant, ce modeste projet va se transformer en construction du dernier « phare-monument » de France grâce à un événement inattendu. Le 2 janvier 1910, Amicie Lebaudy écrit au ministre des Travaux publics : « Ayant appris que le ministère des Travaux publics était sur le point de commencer l’exécution d’un phare sur la roche de Men-Tensel […], désirant honorer la mémoire de mon grand-oncle, Charles-Marie Le Dall de Kéréon, par une contribution à l’érection d’un édifice de cette nature, j’ai l’honneur de vous proposer d’y concourir pour une somme totale de 585 000 francs. » Le phare devra, en échange, porter le nom de cet officier de marine guillotiné à 19 ans lors de la Révolution.
Véritablement somptueux
Le ministère change complètement ses plans. En lieu et place de la tourelle de béton au feu automatisé, on imagine une tour habitée, bâtie avec de la pierre de taille. On voit beau, et grand. L’édification de Kéréon s’achève le 25 octobre 1916. Il est « le dernier phare-monument construit en France », décrit l’historien Jean-Christophe Fichou dans Phares en mer.
Il est aussi « particulièrement réussi dans tous les domaines, tant techniques qu’architecturaux » et son « intérieur, véritablement somptueux, ne fut jamais égalé : lambris de chêne de Hongrie, parquets de chêne décorés de marqueteries d’ébène et d’acajou, mosaïques des parois de l’escalier, lits clos ouvragés… ». Le montant total des travaux s’est élevé à 975 000 francs, ce qui en fait le phare français le plus cher.
https://www.dirm.nord-atlantique-manche-ouest.developpement-durable.gouv.fr/phare-de-kereon-a83.html
Bretons Maiwenn RAYNAUDON-KERZERHO.Publié le 12/05/2025 à 11h00
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