il y a 70 ans la loi Marthe Richard
Bonjour à tous,
Nous avons un faible dans notre aimable pays pour les commémorations diverses et variées. Il en est une ces jours ci qui me tient à cœur. Le 13 avril 1946 est promulguée la loi dite « Marthe Richard » qui signe la mort des maisons closes et autres lieux de plaisir. Il s’agit là d’un drame dont nous n’avons pas à être fiers. Je ne reviendrai pas sur la belle Marthe (un peu décatie en 1946) personnage éminemment Balzacien pour vous lire un petit poème signé Bernard Dimey qui résume bien la situation.
LE REGRET DES BORDELS
La conn’rie qu’on a faite en verrouillant les claques,
En balançant du coup tout’s les souris dehors !
Ca méritait d’autor un’ volée d’pair’s de claques ;
Mais, comm’ disait papa tous les cons sont pas morts,
Voilà des pauv’s gamines qui vivaient en famille,
Qui r’cevaient vaill’ que vaille un peu d’éducation
Et qui sont désormais sans soutien, les pauv’s filles
La conn’rie qu’on à faite en fermant les boxons !
Mon père il s’en payait de la lanterne rouge,
Il y cassait sa s’maine et tous les sam’dis soir
Ma pauv’mère le cherchait tout’ la nuit dans les bouges ;
Lui ronflait au bordel, toujours complèt’ment noir.
Les putains le bordaient, lui faisait des papouilles,
Soit des trucs inédits, soit des spécialités,
Moi j’osais pas y aller, j’avais bien trop la trouille
Et quand l’courage m’est v’nu, ils étaient supprimés
La conn’rie qu’on a faite en fermant les bordels,
En obligeant l’brav’ monde à baiser n’importe où !
Ma tante en avait un, je n’parle pas pour elle,
Vu qu’la vache en claquant m’a rien laissé du tout,
Mais vraiment, quand je pense au destin d’mes frangines
Qui douées comme ell’s étaient s’raient sous maîtresses maint’nant
Je m’dis qu’la république est bien dans la débine
Et qu’on a mis l’bordel rien qu’en les supprimant.
A la semaine prochaine
Donec
Bonjour à tous,
Nous avons un faible dans notre aimable pays pour les commémorations diverses et variées. Il en est une ces jours ci qui me tient à cœur. Le 13 avril 1946 est promulguée la loi dite « Marthe Richard » qui signe la mort des maisons closes et autres lieux de plaisir. Il s’agit là d’un drame dont nous n’avons pas à être fiers. Je ne reviendrai pas sur la belle Marthe (un peu décatie en 1946) personnage éminemment Balzacien pour vous lire un petit poème signé Bernard Dimey qui résume bien la situation.
LE REGRET DES BORDELS
La conn’rie qu’on a faite en verrouillant les claques,
En balançant du coup tout’s les souris dehors !
Ca méritait d’autor un’ volée d’pair’s de claques ;
Mais, comm’ disait papa tous les cons sont pas morts,
Voilà des pauv’s gamines qui vivaient en famille,
Qui r’cevaient vaill’ que vaille un peu d’éducation
Et qui sont désormais sans soutien, les pauv’s filles
La conn’rie qu’on à faite en fermant les boxons !
Mon père il s’en payait de la lanterne rouge,
Il y cassait sa s’maine et tous les sam’dis soir
Ma pauv’mère le cherchait tout’ la nuit dans les bouges ;
Lui ronflait au bordel, toujours complèt’ment noir.
Les putains le bordaient, lui faisait des papouilles,
Soit des trucs inédits, soit des spécialités,
Moi j’osais pas y aller, j’avais bien trop la trouille
Et quand l’courage m’est v’nu, ils étaient supprimés
La conn’rie qu’on a faite en fermant les bordels,
En obligeant l’brav’ monde à baiser n’importe où !
Ma tante en avait un, je n’parle pas pour elle,
Vu qu’la vache en claquant m’a rien laissé du tout,
Mais vraiment, quand je pense au destin d’mes frangines
Qui douées comme ell’s étaient s’raient sous maîtresses maint’nant
Je m’dis qu’la république est bien dans la débine
Et qu’on a mis l’bordel rien qu’en les supprimant.
A la semaine prochaine
Donec
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