24 août 2022

Festival Livre & Mer Concarneau 10-13 novembre 2022

Festival Livre & Mer Concarneau


Festival Livre & Mer du 10 au 13 novembre 2022


Festival Livre & Mer Concarneau illustration Bruno Blouch


Jean Le CAM en sera le président d'honneur.



Le Festival Livre & Mer est une manifestation consacrée à la littérature maritime qui rassemble chaque année depuis 1985 des auteurs d'ouvrages consacrés à l’univers de la mer et des océans. Romanciers, scientifiques, historiens, artistes, auteurs de livres jeunesse, de bandes dessinées, navigateurs, marins, tous ont en commun d’aimer la mer et de la célébrer au fil de leurs pages. Ils sont accueillis au sein d’une grande librairie maritime où les visiteurs du Festival peuvent les rencontrer.


Souvenirs Souvenirs 

des acteurs, des bénévoles, des auteurs, des présidents... 

Jean-François Coatmeur  photo JM Bergougniou

René Barré Président de Livre & Mer  photo JM Bergougniou

 Rocher Bismarck photo JM Bergougniou



chez Pascal photo JM Bergougniou

Ramine photo JM Bergougniou

sous chapiteau photo JM Bergougniou

Gilles Servat photo JM Bergougniou

La ville close photo JM Bergougniou

Marie Détrée Hourriere photo JM Bergougniou


Suzanne bénévole depuis depuis... photo JM Bergougniou

Jean-Michel Bénévole  photo JM Bergougniou

Ramine photo JM Bergougniou

Koffi Yamgname photo JM Bergougniou

Marie Lester et Jean Failler photo JM Bergougniou

Bénévoles photo JM Bergougniou
Isabelle Autissier navigatrice et présidente  photo JM Bergougniou

Auteur, navigatrice photographe et amiral photo JM Bergougniou




François Bourgeon photo JM Bergougniou

Eric Fottorino photo JM Bergougniou

Anne Queffélec  photo JM Bergougniou


Bernard Giraudeau photo JM Bergougniou


23 août 2022

Les torpilleurs et la chasse aux marsouins et bélougas; Torpille sardines

Les torpilleurs et la chasse aux marsouins année 1903

 On a récemment parler d'un bélouga piégé en Seine et décédé lors des tentatives de sauvetage. Mais on les a longuement considérés  comme des prédateurs et des ennemis des marins et pêcheurs, soupçonnés de la disparition des sardines et donc des crises de la fin du XIXème siècle et le début du XXème. La marine a participé à leur destruction...

Les marsouins vont passer du statut de “poisson royal” au XVIème siècle, estimé et consommé par les plus grandes tables, à celui d’épouvantable prédateur à la fin du XVIIIème siècle avant d’être tardivement réhabilité au XXème siècle.

Les marsouins reviennent régulièrement alimenter les conversations à la fin du XIXème siècle. C'est un conflit entre Pêcheurs et “Marsouins” et “Bélougas". L’industrie de la conserverie, développe sur le littoral atlantique depuis 1830  ce sujet suite aux  deux grandes “crises” de la sardine; la première court de 1880 à 1887 et la seconde de 1902 à 1914.


Concurrence entre pêcheurs et marsouins?

Le marsouin Phocoena phocoena  était considéré comme commun au siècle dernier sur les côtes provençales. Il est devenu très rare en Méditerranée et a disparu, depuis la fin du 19° siècle, des côtes de France et d'Espagne. 

 Les marsouins causent des ravages irréversibles sur les côtes de la Méditerranée et de l'Océan Atlantique ; les pertes qu'ils font subir aux populations des pêcheurs du littoral sont énormes et mettent la pêche en péril. L'administration de la marine envoie des torpilleurs pour leur donner la chasse.



 A plusieurs reprises déjà, Le Petit Journal a signalé aux pouvoir publics les ravages que causent les bandes de marsouins sur les côtes de la Méditerranée aussi bien que sur celles de l' Océan, et les perles très sensibles qu' elles font subir aux vaillantes populations de pêcheurs du littoral. Il est banal de répéter encore une fois qu'il n' est guère de population plus intéressante que celle des pêcheurs de nos côtes de France, que nulle existence matérielle n' est plus rude que la leur et que nulle patience n' est plus grande dans les calamités qui les assaillent. Nos pêcheurs acceptent l' existence qui leur est impartie, et lorsque, par hasard, ils élèvent la voix pour faire entendre une protestation ou une réclamation, il faut, soyez-en bien assuré, qu'elle soit justifiée de tous points; il faut qu' il s' agisse d' un intérêt professionnel et national au premier chef. 


C' est précisément le cas qui nous occupe aujourd'hui ce cas est particulièrement intéressant, car il s' agit en somme de savoir si une partie de nos populations maritimes doit être condamnée à ne plus compter sur son travail pour vivre. Or, chacun le sait, la sardine déserte nos rivages. C 'est la disparition d' une industrie, c' est une véritable calamité pour notre pays. 

" Voilà cinq ans, dit une pétition adressée par les marins au préfet des Pyrénées-Orientales, que nous faisons tout notre possible pour nous maintenir ; mais cette année-ci tous nos efforts sont vains et si le gouvernement ne nous vient pas en aide, la corporation des pêcheurs est appelée à disparaître et avec elle la branche commerciale qui vit de son produit. 




" Chacun voit le danger et en constate les désastreux effets ; on cherche les remèdes. Or, nos pêcheurs connaissent la cause et le seul remède possible ; mais n' étant pas appelés à faire partie de doctes commissions, ils ne rédigent pas de volumineux rapports. Il serait bien trop simple de les consulter, de leur demander leur avis ; on préfère nommer des commissions de savants et de fonctionnaires qui rédigent des rapports que personne ne lit. 


D' après les hommes de la mer, une des causes principales de la disparition du poisson réside dans l' invasion incessante et qui va sans cesse se développant, de bandes considérables de marsouins qui éloignent, non seulement les bancs de sardines, d' anchois, de maquereaux, mais qui, aussi, détruisent les filets des pêcheurs qui sont forcés de faire de continuelles dépenses de réparations en face d' une pêche à peu près nulle. Or, le ravaudage de ces énorme filets, aux mailles serrées, est extrêmement onéreux. Quant à l' Administration de la marine, elle n' a rien trouvé de mieux jusqu'ici que de déclarer gravement que " les marsouins sont des animaux très rusés, qui flairent très vite les pièges qu' on leur tend ; qu' en outre, ils apparaissent subitement dans certains parages, et que pour pouvoir les détruire de façon sensible, il faudrait être sur place au moment où ils se présentent.



 " Comme ils sont très agiles et très méfiants, il est très difficiles de les approcher et de les détruire ... Jusqu' à présent, on n' a rien trouvé de pratique." C' est là une réponse dilatoire que nos pêcheurs, menacés d' une ruine complète, ne sauraient accepter bénévolement. L' Administration de la marine a la garde des intérêts de nos populations maritimes qui lui fournissent les matelots d' Etat et lui appartiennent pour toutes leur vie : elle l' oublie par trop facilement en la circonstance et il nous est pénible d' avoir à lui rappeler aujourd'hui. 



Il y a là pour elle un devoir de réciprocité auquel elle ne saurait en aucune façon se dérober. Cependant, à la suite des plaintes réitérées des prud'hommes de Collioure, l' Administration de la marine envoya, il y a quelque temps, des torpilleurs pour donner la chasse aux redoutables destructeurs. Les équipages tuèrent quelque marsouins à coups de fusil, de canons-revolvers : l ' exercice en vaut un autre. En tous les cas, il eut un effet pratique. Les marsouins disparurent pendant quelques semaines des régions où les torpilleurs agiles étaient venus les déranger d' une façon tragique dans leur insouciants ébats. Et puis les torpilleurs disparurent. 

Ce fut tout. Jamais on ne les revis plus. Mais les marsouins revinrent plus nombreux que jamais. De l' avis des pêcheurs et de beaucoup d' officier de la marine, c' est l' emploie des torpilleurs rapides, des mitrailleuses et des canons-revolvers qui est le seul moyen pratique de détruire, ou tout au moins d' éloigner de nos eaux françaises, les marsouins dont le courage n' est pas précisément la vertu dominante.

Le Petit Journal du 22 Février 1903


mais rassurez-vous, le pire reste a venir

L'OUEST-ECLAIR 13-08-1903

le Bélouga et la torpille



M. TISSIER EN BRETAGNE A Douarnenez la destruction des bélugas

M. Tissier, chef de cabinet du ministre du la marine, a passé quelques jours à Douarnenez Il a prononcé un discours devant les pécheurs et les marins, au sujet de leurs intérêts, et a été très applaudi. Ce qui est surtout intéressant, ce sont les expériences décidées par M. Tissier afin d arriver à un moyen pratique de destruction des belugas.

Le beluga est une sorte de dauphin qui est, à juste titre, la terreur des pêcheurs de sardines. Lorsque les sardines sont prises dans le filet, le béluga arrive, mâche les maiIles de ce filet et mange les poissons captifs. Depuis quelque temps la pêche est devenue, à cause de ces animaux, tout à fait impossible, et un comité de pêcheurs te forma pour la destruction des bélugas. 


Torpilleur N°65 à Cherbourg


L'on employa plusieurs moyens. Celui qui donnait les meilleurs résultats était le suivant, lequel fut employé par les syndicats maritimes, sous la direction du lieutenant de vaisseau Petit, du torpilleur 61. L'on amarrait au filet une torpille dormante ou une torpille vigilante reliée au torpilleur par un fil électrique. Lorsque la sardine était maillée et que les vorace, belugas se précipitaient sur le filet, l'on pressait le commutateur de !a pile et tout sautait bélugas, sardines et filet.

Mais voilà n'est-il pas à craindre que ces explosions mettent en fuite les bancs de sardines en même temps qu'elles détruisent les bélugas ?

Cette question devait être étudiée de très près. Aussi M. Tissier a voulu faire lui-même des expériences et, mardi math, il s'embarquait sur le torpilleur 61 malheureusement la mer était très grosse et la sardine ne s'est pas montrée.

Ces intéressantes expériences seront reprises dès que le temps le permettra. M. Tissier a regagné Brest par le torpilleur Véloce et, de là Paris, par le rapide de mardi soir. 

L'Ouest-Eclair 13-08-1903







L'Ouest-Eclair 20-01-1926

Sources BnF Gallica

L'Ouest-Eclair

Le Petit Journal






22 août 2022

La Girelle Garde pêche Cette Sète Méditerranée 1902 Saint-Raphaël

La Girelle 

Garde pêche à Cette



La girelle est le nom donné à certains poissons de petite taille de la famille des labres. De forme élégante, aux couleurs vives et brillantes, ils sont communs en Méditerranée et entrent notamment dans la préparation de la bouillabaisse.



La Girelle a donné son nom à plusieurs bâtiments dont un bâtiment de surveillance de site.

Le patrouilleur Girelle désarmé le 1er août 1997

En 1972 il est commandé aux chantiers navals de l’Estérel à Cannes une vedette de 22 mètres. Baptisée Girelle, elle est admise au service actif en juillet 1973 et stationnée au vieux port de Saint-Raphaël. Reprenant les missions de servitude au profit de la BAN, elle contribue au développement de nombreux appareils parmi lesquels les Lynx, Dauphin, Panther, Atlantique et Super-Etendard.

Parallèlement au soutien des essais,
Girelle apporte son concours au CESSAN (Centre d’Entraînement à la Survie et au Sauvetage de l’Aéronautique Navale) chargé de la formation à la survie en mer du personnel naviguant des 3 armées et de la gendarmerie. Parrainée par la commune de Mons le 13 avril 1989, sa petite taille lui permet de visiter des villes du sud de l’hexagone ne voyant jamais de navires militaires. Ainsi nous retrouvons Girelle en escale à Lyon en avril 1991 et en Avignon en mai suivant!

Mais la GIRELLE fut aussi à un yacht qui sera transformé en bâtiment garde-pêche à Cette (Sète).


20 Juillet 1902

LA GIRELLE. — Mardi après-midi, un certain nombre de notabilités maritimes et civiles sont allées faire un tour de promenade en mer avec le nouveau garde-pêche.

D'une finesse de coupe remarquable, ce yacht fait déjà de loin une jolie impression qui s'accroît bien vite lorsque l'on monte à bord. Les aménagements très luxueux et munis de tout ce qu'exige le confort moderne — il y a même un piano de marque — ne laissent rien à désirer : chambres, salon-salle à manger, salle de bains, chambre de navigation, tout est fait pour en rendre le séjour agréable ; aussi est-ce à regret que les invités se sont retirés à 7 heures, après une fort agréable promenade, remerciant M. le commissaire de marine de son aimable invitation et M. le Helloco de l'aménité avec laquelle il s'était mis à leur disposition


M. le Helloco, qui commande la Girelle, est un inspecteur des pèches de première classe ; il a à sa disposition 8 hommes d'équipage.

Profitons de l'occasion pour fournir à nos lecteurs quelques renseignements complémentaires sur la Girelle et sa destination.

La Girelle est un ancien yacht de plaisance ; il mesure 27 mètres de long entre perpendiculaires et 33 mètres au total ; sa largeur est de 4 m. 60, son tirant d'eau moyen de 2 m. 40 ; il déplace iiO tonneaux et jauge brut 78 tonneaux, net 27 tonneaux. Il a pour moteur une machine Compound à 2 cylindres avec chaudière cylindrique à retour de flamme.

La vitesse maxima de la Girelle, d'après les essais officiels, est de 9 nœuds 25 , c'est-à-dire 14 kilomètres 356 mètres à l'heure. Les approvisionnements de charbon que ses soutes peuvent contenir lui permettent de franchir une distance de mille milles, à la vitesse de 7 noeuds.

La Girelle n'est pas seulement destinée à servir de garde-pêche, elle est aussi armée en vue de la chasse aux marsouins, de façon à protéger la faune marine de nos côtes et les filets de nos pêcheurs. A cet effet, elle est munie d'un armement spécial : harpons, fusils et canon-revolver qui, placé à l'a vant, pourra lui permettre de faire plus utilement la chasse à ces animaux dévastateurs.

C'est une excellente acquisition pour notre port et nos populations côtières n'auront certainement qu'à se féliciter des services que la Girelle leur rendra


« Le Gustave-Zédé, convoyé par le remorqueur l'Utile, est arrivé dans notre port et s'est amarré quai Commandant-Samary. « Un très grand nombre de curieux a stationné toute la journée sur les quais. « Quelques personnalités politiques, ce qui est bien naturel, avaient été invitées par M. le commissaire de l'inscription maritime à bord du bateau la Girelle, à assister aux évolutions du sous-marin. « Mais si nous comprenons cela parfaitement, c'est un devoir de courtoisie, nousn'admettons pas qu'un seul journaliste ait été invité à prendre part à cette petite fête nautique. « Y aurait-il au commissariat de la marine des journaux amis et d'autres ennemis parmi la presse républicaine?» Le Commercial oublie de donner le nom de journal. 


Le 26 février 1903, le premier-maître de timonerie Charles François Lehelloco, né le 23 juillet 1858 à Saint Nicolas près Granville, alors commandant du garde-pêche Girelle, se suicide d'un coup de revolver dans sa cabine.

 


L'Ouest-Eclair 28 février 1903



"De l'enquête ouverte, il résulterait que Lhelleco s'est suicidé à l'issue de l'odieuse campagne menée contre lui par un journal anarchiste dont les attaques affectèrent vivement le brave marin qui demandait son déplacement"

Charles François Lehelleco était titulaire de la Médaille militaire (10 juillet 1891) et chevalier de la Légion d'honneur (décret du 24 octobre 1899).

Source : Base Léonore, La Lanterne du 28 février 1903, Le petit troyen du 27 février 1903.

Le voyage du Ministre


𝗟𝗮 𝗠𝗢𝗥𝗧 𝗱𝘂 𝗖𝗔𝗣𝗜𝗧𝗔𝗜𝗡𝗘

L'Ouest-Eclair 23 avril 1904

Février 1903

Le 26 février vers huit heures du matin, les hommes de l'équipage du bateau garde-pêche « la Girelle », amarré quai de la Ville [quai Général Durand plus Maximin Licciardi], furent étonnés de ne pas voir leur capitaine levé. Ils allèrent frapper à la porte de sa cabine pour s'assurer qu'il n'était pas indisposé.
N'obtenant pas de réponse, ils allèrent prévenir M. Pally, commissaire de l'inscription maritime qui, de son côté, alla informer M. le commissaire central de Cette.
Ces messieurs se rendirent à bord. A leur tour, ils frappèrent sans succès à la porte du capitaine. Se doutant alors d'un malheur, ils donnèrent l'ordre d'enfoncer la porte de la cabine qui céda facilement. Un douloureux spectacle s'offrit à leurs yeux. Le corps du malheureux capitaine Le Helloco gisait tout habillé sur son lit non défait. Il tenait un revolver à la main gauche.


La chambre du capitaine n'avait pas été dérangée et si ce n'étaient quelques taches de sang, on aurait cru que le malheureux dormait. Sur sa table, une lettre destinée à son épouse à Granville dans le département de la Manche, portait la mention : « A remettre après ma mort. » Un autre billet ouvert était adressé aux hommes de l'équipage. Il était conçu à peu près en ces termes :
- Vous voulez mon déshonneur, vous l'aurez !
Après ces premières constatations, les hommes d'équipage furent consignés à bord. M. le commissaire central fit mander M. le docteur Scheydt pour faire les constatations médico-légales. Ce dernier constata que le capitaine avait dû mettre fin à ses jours vers quatre heures du matin. Le corps était couché sur le côté droit. C'est de la main gauche qu'il avait appuyé sur la tempe son revolver d'ordonnance. L'arme était restée dans ses doigts crispés, le pouce engagé dans la gâchette. La balle, ayant perforé la tempe droite, avait traversé le cerveau et était ressortie de l'autre côté, un peu au-dessus de l'oreille gauche. La mort avait dû être instantanée. On constata la trace de la balle sur la cloison de la cabine où elle avait dû faire ricochet jusqu'au sol. Elle fut retrouvée sous le lit.
Les deux matelots de garde, qui couchaient à l'arrière du bateau, déclarèrent n'avoir rien entendu.
A quatorze heures, le corps du malheureux fut transporté à la salle du dépôt du cimetière en attendant les volontés de la famille qui fut aussitôt avisée télégraphiquement de ce triste événement. Après la levée du corps, qui eut lieu en présence des autorités maritimes, M. le juge de paix procéda à l'apposition des scellés sur tous les objets appartenant au défunt. La lettre cachetée que l'officier avait écrite à sa femme fut envoyée au parquet qui se chargera de la faire parvenir à sa destinataire. Cette missive fera probablement connaître les causes exactes de cet acte de désespoir.
Le capitaine Le Helloco était âgé de quarante-six ans. Il avait pris le commandement de « la Girelle » le 4 juin 1902. Précédemment, il était inspecteur de pêche à Granville. Il était marié et père de deux fillettes. C'était un marin breton, homme de devoir et de discipline. Il était, dit-on, très affecté des attaques dont il était l'objet de la part de certains journaux et aussi de l'hostilité de son équipage envers lui, hostilité causée par sa sévérité dans le service.


D'autre part, des personnes qui l'approchaient de très près déclarèrent que c'était un homme de cœur. Il avait de très brillants états de service. Il était chevalier de la Légion d'honneur et décoré de la médaille militaire.

Il avait demandé, depuis quelque temps, son changement d'affectation à l'autorité maritime.
La nouvelle de ce suicide causa une certaine émotion en ville et tout particulièrement parmi la population maritime. Le pavillon de « la Girelle » fut mis en berne. Toute la journée, de nombreux curieux stationnèrent sur le quai de la Ville où le bateau garde-pêche était amarré.
« La Girelle » était un joli yacht affecté à la surveillance de la pêche entre Aigues-Mortes et Port-Vendres. Il était desservi par neuf hommes d'équipage, inscrits maritimes. Il avait remplacé « le Brochet » qui avait été désarmé à Toulon l'année dernière.
Le capitaine Le Helloco fut enterré à Cette en présence de sa famille.

Le 15 juillet 1904, à la suite de ce suicide, l'équipage de « La Girelle » fut débarqué et affecté sur divers gardes-pêche de l'océan Atlantique.


Sources

Muséum d'Histoire naturelle
Base Léonore
Le Midi
La vie Montpelliéraine
L'Ouest-Eclair

Faits divers à Cette


Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...