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22 août 2022

La Girelle Garde pêche Cette Sète Méditerranée 1902 Saint-Raphaël

La Girelle 

Garde pêche à Cette



La girelle est le nom donné à certains poissons de petite taille de la famille des labres. De forme élégante, aux couleurs vives et brillantes, ils sont communs en Méditerranée et entrent notamment dans la préparation de la bouillabaisse.



La Girelle a donné son nom à plusieurs bâtiments dont un bâtiment de surveillance de site.

Le patrouilleur Girelle désarmé le 1er août 1997

En 1972 il est commandé aux chantiers navals de l’Estérel à Cannes une vedette de 22 mètres. Baptisée Girelle, elle est admise au service actif en juillet 1973 et stationnée au vieux port de Saint-Raphaël. Reprenant les missions de servitude au profit de la BAN, elle contribue au développement de nombreux appareils parmi lesquels les Lynx, Dauphin, Panther, Atlantique et Super-Etendard.

Parallèlement au soutien des essais,
Girelle apporte son concours au CESSAN (Centre d’Entraînement à la Survie et au Sauvetage de l’Aéronautique Navale) chargé de la formation à la survie en mer du personnel naviguant des 3 armées et de la gendarmerie. Parrainée par la commune de Mons le 13 avril 1989, sa petite taille lui permet de visiter des villes du sud de l’hexagone ne voyant jamais de navires militaires. Ainsi nous retrouvons Girelle en escale à Lyon en avril 1991 et en Avignon en mai suivant!

Mais la GIRELLE fut aussi à un yacht qui sera transformé en bâtiment garde-pêche à Cette (Sète).


20 Juillet 1902

LA GIRELLE. — Mardi après-midi, un certain nombre de notabilités maritimes et civiles sont allées faire un tour de promenade en mer avec le nouveau garde-pêche.

D'une finesse de coupe remarquable, ce yacht fait déjà de loin une jolie impression qui s'accroît bien vite lorsque l'on monte à bord. Les aménagements très luxueux et munis de tout ce qu'exige le confort moderne — il y a même un piano de marque — ne laissent rien à désirer : chambres, salon-salle à manger, salle de bains, chambre de navigation, tout est fait pour en rendre le séjour agréable ; aussi est-ce à regret que les invités se sont retirés à 7 heures, après une fort agréable promenade, remerciant M. le commissaire de marine de son aimable invitation et M. le Helloco de l'aménité avec laquelle il s'était mis à leur disposition


M. le Helloco, qui commande la Girelle, est un inspecteur des pèches de première classe ; il a à sa disposition 8 hommes d'équipage.

Profitons de l'occasion pour fournir à nos lecteurs quelques renseignements complémentaires sur la Girelle et sa destination.

La Girelle est un ancien yacht de plaisance ; il mesure 27 mètres de long entre perpendiculaires et 33 mètres au total ; sa largeur est de 4 m. 60, son tirant d'eau moyen de 2 m. 40 ; il déplace iiO tonneaux et jauge brut 78 tonneaux, net 27 tonneaux. Il a pour moteur une machine Compound à 2 cylindres avec chaudière cylindrique à retour de flamme.

La vitesse maxima de la Girelle, d'après les essais officiels, est de 9 nœuds 25 , c'est-à-dire 14 kilomètres 356 mètres à l'heure. Les approvisionnements de charbon que ses soutes peuvent contenir lui permettent de franchir une distance de mille milles, à la vitesse de 7 noeuds.

La Girelle n'est pas seulement destinée à servir de garde-pêche, elle est aussi armée en vue de la chasse aux marsouins, de façon à protéger la faune marine de nos côtes et les filets de nos pêcheurs. A cet effet, elle est munie d'un armement spécial : harpons, fusils et canon-revolver qui, placé à l'a vant, pourra lui permettre de faire plus utilement la chasse à ces animaux dévastateurs.

C'est une excellente acquisition pour notre port et nos populations côtières n'auront certainement qu'à se féliciter des services que la Girelle leur rendra


« Le Gustave-Zédé, convoyé par le remorqueur l'Utile, est arrivé dans notre port et s'est amarré quai Commandant-Samary. « Un très grand nombre de curieux a stationné toute la journée sur les quais. « Quelques personnalités politiques, ce qui est bien naturel, avaient été invitées par M. le commissaire de l'inscription maritime à bord du bateau la Girelle, à assister aux évolutions du sous-marin. « Mais si nous comprenons cela parfaitement, c'est un devoir de courtoisie, nousn'admettons pas qu'un seul journaliste ait été invité à prendre part à cette petite fête nautique. « Y aurait-il au commissariat de la marine des journaux amis et d'autres ennemis parmi la presse républicaine?» Le Commercial oublie de donner le nom de journal. 


Le 26 février 1903, le premier-maître de timonerie Charles François Lehelloco, né le 23 juillet 1858 à Saint Nicolas près Granville, alors commandant du garde-pêche Girelle, se suicide d'un coup de revolver dans sa cabine.

 


L'Ouest-Eclair 28 février 1903



"De l'enquête ouverte, il résulterait que Lhelleco s'est suicidé à l'issue de l'odieuse campagne menée contre lui par un journal anarchiste dont les attaques affectèrent vivement le brave marin qui demandait son déplacement"

Charles François Lehelleco était titulaire de la Médaille militaire (10 juillet 1891) et chevalier de la Légion d'honneur (décret du 24 octobre 1899).

Source : Base Léonore, La Lanterne du 28 février 1903, Le petit troyen du 27 février 1903.

Le voyage du Ministre


𝗟𝗮 𝗠𝗢𝗥𝗧 𝗱𝘂 𝗖𝗔𝗣𝗜𝗧𝗔𝗜𝗡𝗘

L'Ouest-Eclair 23 avril 1904

Février 1903

Le 26 février vers huit heures du matin, les hommes de l'équipage du bateau garde-pêche « la Girelle », amarré quai de la Ville [quai Général Durand plus Maximin Licciardi], furent étonnés de ne pas voir leur capitaine levé. Ils allèrent frapper à la porte de sa cabine pour s'assurer qu'il n'était pas indisposé.
N'obtenant pas de réponse, ils allèrent prévenir M. Pally, commissaire de l'inscription maritime qui, de son côté, alla informer M. le commissaire central de Cette.
Ces messieurs se rendirent à bord. A leur tour, ils frappèrent sans succès à la porte du capitaine. Se doutant alors d'un malheur, ils donnèrent l'ordre d'enfoncer la porte de la cabine qui céda facilement. Un douloureux spectacle s'offrit à leurs yeux. Le corps du malheureux capitaine Le Helloco gisait tout habillé sur son lit non défait. Il tenait un revolver à la main gauche.


La chambre du capitaine n'avait pas été dérangée et si ce n'étaient quelques taches de sang, on aurait cru que le malheureux dormait. Sur sa table, une lettre destinée à son épouse à Granville dans le département de la Manche, portait la mention : « A remettre après ma mort. » Un autre billet ouvert était adressé aux hommes de l'équipage. Il était conçu à peu près en ces termes :
- Vous voulez mon déshonneur, vous l'aurez !
Après ces premières constatations, les hommes d'équipage furent consignés à bord. M. le commissaire central fit mander M. le docteur Scheydt pour faire les constatations médico-légales. Ce dernier constata que le capitaine avait dû mettre fin à ses jours vers quatre heures du matin. Le corps était couché sur le côté droit. C'est de la main gauche qu'il avait appuyé sur la tempe son revolver d'ordonnance. L'arme était restée dans ses doigts crispés, le pouce engagé dans la gâchette. La balle, ayant perforé la tempe droite, avait traversé le cerveau et était ressortie de l'autre côté, un peu au-dessus de l'oreille gauche. La mort avait dû être instantanée. On constata la trace de la balle sur la cloison de la cabine où elle avait dû faire ricochet jusqu'au sol. Elle fut retrouvée sous le lit.
Les deux matelots de garde, qui couchaient à l'arrière du bateau, déclarèrent n'avoir rien entendu.
A quatorze heures, le corps du malheureux fut transporté à la salle du dépôt du cimetière en attendant les volontés de la famille qui fut aussitôt avisée télégraphiquement de ce triste événement. Après la levée du corps, qui eut lieu en présence des autorités maritimes, M. le juge de paix procéda à l'apposition des scellés sur tous les objets appartenant au défunt. La lettre cachetée que l'officier avait écrite à sa femme fut envoyée au parquet qui se chargera de la faire parvenir à sa destinataire. Cette missive fera probablement connaître les causes exactes de cet acte de désespoir.
Le capitaine Le Helloco était âgé de quarante-six ans. Il avait pris le commandement de « la Girelle » le 4 juin 1902. Précédemment, il était inspecteur de pêche à Granville. Il était marié et père de deux fillettes. C'était un marin breton, homme de devoir et de discipline. Il était, dit-on, très affecté des attaques dont il était l'objet de la part de certains journaux et aussi de l'hostilité de son équipage envers lui, hostilité causée par sa sévérité dans le service.


D'autre part, des personnes qui l'approchaient de très près déclarèrent que c'était un homme de cœur. Il avait de très brillants états de service. Il était chevalier de la Légion d'honneur et décoré de la médaille militaire.

Il avait demandé, depuis quelque temps, son changement d'affectation à l'autorité maritime.
La nouvelle de ce suicide causa une certaine émotion en ville et tout particulièrement parmi la population maritime. Le pavillon de « la Girelle » fut mis en berne. Toute la journée, de nombreux curieux stationnèrent sur le quai de la Ville où le bateau garde-pêche était amarré.
« La Girelle » était un joli yacht affecté à la surveillance de la pêche entre Aigues-Mortes et Port-Vendres. Il était desservi par neuf hommes d'équipage, inscrits maritimes. Il avait remplacé « le Brochet » qui avait été désarmé à Toulon l'année dernière.
Le capitaine Le Helloco fut enterré à Cette en présence de sa famille.

Le 15 juillet 1904, à la suite de ce suicide, l'équipage de « La Girelle » fut débarqué et affecté sur divers gardes-pêche de l'océan Atlantique.


Sources

Muséum d'Histoire naturelle
Base Léonore
Le Midi
La vie Montpelliéraine
L'Ouest-Eclair

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