05 mai 2021

Louis Alexandre Antoine Mizon Mayotte Comores Pamandzi lieutenant de vaisseau explorateur

Louis-Alexandre-Antoine Mizon

Des marins méconnus ou mal connus comme Mizon

Transport-écurie  Corrèze

Né le 16 juillet 1853 à PARIS, Il entre dans la Marine en 1869 (port TOULON) . Il est aspirant le 2 octobre 1872 puis Enseigne de vaisseau le 27 avril 1875.

Il est affecté le 1er janvier 1879, sur le transport "CORRÈZE", Service des transport réguliers (Cdt Auguste PELLISSIER-TANON).

Au 1er janvier 1881, il est détaché en congé sans solde, Hors-cadre à/c du 28 juillet 1880

La prise de possession de Mayotte par le capitaine Pierre Passot s'effectue officiellement le 13 juin 1843  en application d'un traité conclu le 25 avril 1841 avec le sultan Andriantsoly.


L'île dépend initialement de l'autorité du commandant supérieur de Nosy Be en vertu d'une ordonnance du 29 août 1843 qui place Mayotte et Sainte-Marie de Madagascar sous sa direction.
Msindzano - masque à base de santal Mayotte
photo JM Bergougniou

La fonction de Commandant supérieur de Mayotte et ses dépendances est instituée en 1844 lorsque l'île est détachée de l'établissement de Nosy-Be.

Elle perd son autonomie pour être placée sous l'autorité du gouverneur de La Réunion en 1878.

La colonie de Mayotte et dépendances devient une entité administrative de plein droit dirigée par un gouverneur de plein exercice en 1886. Son premier gouverneur entre en fonction en 1887.


Cimetière chrétien de Pamandzi Sandavangeu
Sous les frangipaniers- photo JM Bergougniou

Un décret du 28 janvier 1896 supprime le gouvernement de Mayotte. La colonie est dès lors dirigée par des administrateurs supérieurs subordonnés au Gouverneur de La Réunion

le sultan Andriantsoly
À partir de 1908, les administrateurs supérieurs de Mayotte changent de tutelle. Ils dépendent désormais de l'autorité hiérarchique du Gouverneur général de Madagascar. Mayotte est incorporée à l'entité des Comores à compter du 25 juillet 1912.

Le territoire des Comores devient le 27 octobre 1946 un territoire d'outre-mer (TOM) administrativement détaché de Madagascar.


Nécrologie Mizon 


Le lieutenant de vaisseau MIZON vient de mourir en mer 43 ans tandis il se rendait de Mayotte Djibouti où il venait être nommé résident fin mars Mizon qui fut notre collaborateur nos lecteurs se rappellent ses intéressantes études sur les Royaumes Foulbès du Soudan Central est un des hommes qui avec BRAZZA et CRAMPEL ont joué le rôle initiateurs dans le réseau explorations qui vient aboutir occupation de Afrique Occidentale 


On pas oublié son premier voyage de 1890-1892 sa navigation sur la Bénoué Yola malgré les obstacles multiples que lui opposaient les agents de la Compagnie du Niger son traité avec le sullan Zoubir et son retour par Ngaoundéré et la Kadéi affluent de la Sangha où il rencontra Brazza venu sa rencontre La sur prise et admiration furent on en souvient universelles en France Mizon devint subitement célèbre Depuis lors énergique voyageur pas cessé de se consacrer expansion française en Afrique On pas su malheureusement tirer tout le parti possible de ses travaux ni lui prêter une aide suffisante Son deuxième voyage en 1893 destiné établir des relations commerciales avec Adamaoua aboutit un échec et en -1894 le traité franco-allemand en cédant Adamaoua Allemagne consacra abandon de uvre politique de Mizon Ses derniers travaux ont consisté orga niser escale de Majunga Rendons hommage un de ceux qui ayant été en Afrique parmi les ouvriers de la première heure en va heure où uvre paraît définitivement affermi

De 1880 à 1882, Mizon collabore avec Pierre Savorgnan de Brazza et Jean-Noël Savelli au Congo. Puis il retourna travailler dans l'armée jusqu'en 1890 .


Le René Caillé mouilla sur le fleuve et on attendit. Mais à la fin de la nuit du 15 au 16 octobre, la petite expédition française fut assaillie par les Patanis. Le combat fut bref mais brutal. Mizon en a laissé le récit. Sept Patanis furent tués, de blessés. L'interprète arabe, Miloud Mohamed était gravement atteint de coups de sabres. Mizon avait reçu deux balles ; une dans le bras, une dans la cuisse et ses Laptots étaient tous plus ou moins touchés. Si les Patanis avaient battu en retraite, la zone restait dangereuse et la journée fut employée à s'éloigner et à donner des soins aux blessés. Le surlendemain de l'attaque, l'administrateur anglais du district de Ouaré qui semble avoir été vite informé, se présentait sur un navire de la R. N. C, prenait le René Caillé en remorque et redescendait l'expédition à Agbéri. La chaloupe et le de Mizon y furent confisqués. De là, Mizon et les blessés partirent le 18 octobre sur le Kouka, jusqu'à Akassa où se trouvait l'agent général de la R. N. C, Flint et y arrivèrent le 19 octobre.


Cependant, la savane et la brousse lui manquent. Pendant trois ans, il va explorer l' Afrique centrale


10 août 1892, les membres de la seconde mission Mizon embarquent à Pauillac, à bord de la Ville-de-Céréa. La mission scientifique comprend, outre Mizon, l’enseigne de vaisseau Bretonnet, Albert Nebout, l’adjudant Chabredier, du 12e régiment d'infanterie, le chérif El-Hadj-Mahmed et letirailleur algérien Ahmed Mechkam. Pour la partie commerciale, Wehrlin a sous ses ordres Huntzbuchler et Félix Tréhot, qui avait déjà participé au premier voyage dans l’ Adamaoua.

L’expédition comprend en outre le second-maître mécanicien Varé, le quartier-maître mécanicien Lambelin, le quartier-maître de manœuvre Jégou, le quartier-maître charpentier Camard, un mécanicien supplémentaire (civil), Henri Vaughan, et le docteur Ward qui a demandé à profiter de l’expédition pour enrichir ses collections d’histoire naturelle.
Le 21 août, l’expédition est à Dakar où elle s’adjoint dix-huit tirailleurs et quatre laptots .   


Arrivée le 3 septembre à Cotonou l'expédition embarque sur le sergent-Malamine alors qu'une partie du matériel est embarqué sur la Mosca
Le 29 septembre 1892 commence la remontée du Niger. Les deux navires atteignent Lukodja le 11 octobre 1892. Le 13 septembre, ils s’engagent sur la Bénoué .
Le 25 octobre, après plusieurs échouages, le Sergent-Malamine résiste à toute tentative de remise à flot. L’expédition est condamnée à attendre la remontée des eaux, pendant les neuf mois que dure la saison sèche.

L’échouage s’est produit devant le village de Chirou, sur le territoire du sultan du Mouri, Mohamed-ben-Abn-Boubakar, qui accueille l’expédition avec chaleur. Il requiert son aide pour venir à bout de la tribu des Koâna qui entrave les échanges commerciaux empruntant la route de Kano à Baoutchi, Mouri, Tchomo, Gachka où les caravanes se divisent pour aller à Banyo, Tibati  ou Ngaoubdéré.

Après une tentative improductive de conciliation auprès des Koâna, le lieutenant Mizon décide d’épauler le sultan du Mouri. Fin décembre 1892, les Koâna font leur soumission au sultan du Mouri.
À la fin du mois de février 1893, c’est l’émouvante rencontre des membres de la missionMaistre, en route vers la France après un long et fructueux périple dans la région du Congo.

Cimetière chrétien de Pamandzi Sandavangeu
Tombe de Mizon - photo JM Bergougniou

Au cours du mois de mars, la factorerie de Ménardville (appelée ainsi en souvenir du capitaine Ménard, mort au Soudan) commence à être installée. Après des débuts commerciaux prometteurs, il s’avère que les habitants, insoumis, du village de Deulti, situé sur un contrefort des montagnes séparant le Mouri du Bachama, a fermé la route de ce pays. Les marchands empruntant cet itinéraire sont invariablement pillés.

Mayotte - Mosquée photo JM Bergougniou

Le sultan du Mouri confirme l’insoumission irréductible de ce village. Et le 15 mai, une expédition se met en route vers Deulti. Le 18, après d’âpres combats, Deulti est réduite.
Le 2 juin 1893, retour à Chirou. La pluie a fait sa réapparition. Dans la nuit du 12 au 13 juillet, une pluie diluvienne produit une crue très forte ; en douze heures, l’eau monte de 30 centimètres ; le Sergent-Malamine flotte enfin.
Après une escale à Ménardville, les deux navires poursuivent leur remontée de la Bénoué vers Yola, atteinte le 19 août. Le 22 septembre 1893, dans un climat de tension avec Anglais et Allemands, la mission française redescend la Bénoué et s’embarque, le 12 octobre à Cotonou, à bord du Liban en partance pour Marseille.

Ensuite, il devint résident à Madagascar , puis administrateur-supérieur (subordonné au Gouverneur général de Madagascar) à Mayotte du 5 août 1897 au 11 mars 1899

Mayotte - Sada - grand mariage -
photo JM Bergougniou
Le 7 mars 1899, il est nommé gouverneur de Djibouti . Cependant, le 11 mars 1899 à 9 heures du soir, dans l'océan indien, Antoine Mizon se suicide d'un coup de fusil en pleine tête, à l'âge de 45 ans. Les raisons de son geste ne semblent pas connues





Sources

BNF-Gallica

https://www.persee.fr/docAsPDF/outre_0399-1385_1954_num_41_143_1210.pdf

Le voyage du commandant Mizon. In: Manuel général de l'instruction primaire : journal hebdomadaire des instituteurs. 59e année, tome 28, 1892. pp. 274-276;

https://education.persee.fr/docAsPDF/magen_1257-5593_1892_num_59_28_49630.pdf

http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_mizon_louis.htm

04 mai 2021

Mayotte Henry de Balzac Dzaoudzi cimetière chrétien Pamandzi

Mayotte Dzaoudzi Henry de Balzac



Mayotte est une île de l'archipel des Comores, situé au milieu du canal de Mozambique, entre l'Afrique et Madagascar. Elle a été marquée par l'histoire du monde maritime de l'Océan Indien, longtemps dépendante de la traditionnelle navigation saisonnière arabo-indienne, et de l'irruption de ses marges, africaines et malgaches, avant de passer petit à petit sous hégémonie européenne. L'islam tolérant et structuré qu'elle a préservé indique un vieil héritage shirazien, apporté par des colons de la région d'Ormuz et du Hadramaout.



Mayotte photo JM Bergougniou

Tombe d'Henry de Balzac - cimetière chrétien Pamandzi photo JM Bergougniou
Henry de Balzac (1807-1858) est le jeune frère adultérin de Balzac, fils de M. de Margonne, le châtelain de Saché. Ayant consulté de très nombreux documents d’archives inconnus jusqu’ici, Hugues Bousiges est en mesure de nous éclairer sur sa scolarité, ses études, sa carrière d’arpenteur et son séjour à Mayotte, où il a terminé misérablement sa vie.

Tombe d'Henry de Balzac - cimetière chrétien Pamandzi
photo JM Bergougniou

Comment exister quand on est le frère cadet de l’immense auteur de La Comédie humaine ? Henry de Balzac (1807-1858) se lance dans l’aventure coloniale pour tenter de se réaliser. En route pour les Indes, il fait escale à l’île Maurice, alors sous domination anglaise : il y fait une rencontre décisive mais dilapide une fortune aisément acquise. Il est amené à se replier en France, mais ne peut s’empêcher de retourner à Port-Louis en dépit d’une situation compromise. 
 cimetière chrétien Pamandzi photo JM Bergougniou


Il se résigne alors à passer à l’île Bourbon (actuelle Réunion). Cependant, déclassé et marginalisé, il gagne Mayotte où il cherche une ultime fois à se refaire.

Plonger dans la vie d’Henry, c’est ouvrir le grand livre de la famille Balzac. De l’union de Bernard-François Balssa - qui transforma en Balzac son nom de paysan albigeois et par la même son destin - avec Laure Sallambier, de trente ans plus jeune, naquirent quatre enfants : deux garçons intercalés par deux filles et dont l’ainé, Honoré, est l’un de nos plus illustres romancier. Henry fut le dernier de cette fratrie et sans doute le préféré de sa mère, car le fruit d’une liaison avec Jean Margonne, le seigneur de Saché, d’où l’appellation d’ « enfant de l’amour » qui accompagne souvent l’énoncé de son identité. Partageant avec Honoré bien des traits de caractère, il lui manqua toutefois une force de caractère et une aptitude à lutter, qui le conduisirent à vivre et à mourir misérablement. Volontairement parti vers les îles lointaines : l’île Maurice tout d’abord, où il épousa une créole, puis l’île Bourbon - qui deviendra la Réunion - il finit sa vie à Mayotte, sans doute terrassé par la malaria et l’alcoolisme, où l’avait conduit son métier d’arpenteur-juré. 

vue de l'hôpital

C’est là qu’il repose à jamais. Sa vie ne retient notre attention que par le nom de famille qu‘il porte et un destin malheureusement commun à bien des fils de famille, qui au XIXème ou au début du XXème siècle partirent outre-mer en quête de fortune et de gloire et reposent désormais, inconnus et oubliés, en terres lointaines d’Afrique, d’Asie ou d’Océanie


"Il n'est pas téméraire de penser que Balzac fut hanté plus d'une fois par le souvenir, j'allais dire le spectre, de son frère cadet, Henry, lorsqu'il esquissait ces portraits. Quelle lamentable odyssée on a déjà écrite sur ce triste colonial! Après une jeunesse quelque peu orageuse, Henry de Balzac débarque à Port-Louis, dans l'île Maurice, le 12 juin 1831, à l'âge de vingt-quatre ans. Au bout de six mois exactement, il épouse sa logeuse, une créole, Mme veuve Dupont, qui lui apportait un excédent d'âge de quinze printemps, 15oooo francs de dot, et un enfant. Les instruments de génie civil dont il s'était muni restent dans leur gaine. Il ne sera ni architecte ni géomètre, comme il espérait, mais instituteur au pensionnat Singery, à Port-Louis.



Trois ans à peine se sont écoulés qu'Henry revient en France avec sa femme. Ils ont un garçon dont le romancier est parrain. Après un séjour de deux ans, 1834-1836, ils retournent à l'île Maurice, ayant dépensé leur avoir. La suite ne fut pas plus chanceuse. Ayant obtenu et occupé l'emploi de « commis de la marine » à l'île Bourbon, Henry de Balzac abandonne situation, femme et enfants. Il part à Madagascar, de là aux Comores, et s'établit comme « arpenteur juré » à Mayotte où il meurt seul, tristement, loin des siens, ayant reçu l'extrême-onction, le 12 mars 1858, à l'hôpital militaire, huit ans après son illustre frère. 


Quel motif avait poussé cet infortuné à courir ainsi? L'inconduite? Des dettes criardes? Le goût de l'aventure? L'utopie de la colonisation? Il ne trouva pas ici-bas cette fortune tant désirée. On prétend qu'un gros héritage, à lui laissé par M. de Margonne, un châtelain de Touraine, ancien ami de sa mère, lui avait échu quelques mois avant sa mort. La nouvelle ne put en être apportée que sur sa tombe. La correspondance d'Honoré de Balzac et celle de sa famille contiennent l'écho des gémissements que tous poussaient sur le colonial il avait eu au moins le mérite de les débarrasser de sa présence."

Honoré de Balzac et l'idée coloniale - Études / publiées par des Pères
 de la Compagnie de Jésus

L'Eclaireur de Diego-Suarez  1932 1942

L'Éclaireur (Diégo-Suarez) 1932-1942

03 mai 2021

Hôtel de la Marine place de la Concorde Paris ouverture 2021

Hôtel de la Marine place de la Concorde Paris



Photo JM Bergougniou

Le monument, en tant que témoin de plus de 200 ans d’histoire, vous invite à traverser les époques et à revivre certains événements majeurs, depuis l’Intendance de Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray à l’Occupation de Paris lors de la Seconde Guerre mondiale en passant par l’abolition de l’esclavage.

Photo JM Bergougniou

Elément central du bâtiment, l'escalier d'honneur est emprunté par tous les invités prestigieux qui viennent à l'Hôtel de la Marine, notamment lors des nombreux bals donnés tout au long du XIXe siècle.


La rue Royale - à droite l'hôtel de la Marine

Photo JM Bergougniou
Rien d'étonnant à ce que la Marine ait donc décidé de mettre son symbole sur la rambarde de l'escalier avec deux grands médaillons représentant une ancre marine, entrelacée de deux dauphins.


Pourquoi les dauphins symbolisent souvent la marine et les marins ? Explication grâce à la mythologie grecque ! Un jour, Dionysos, dieu du vin et de l'ivresse, prend un bateau pour se rendre sur l'île de Naxos. Il voyage incognito sous l'aspect d'un jeune mortel. Pendant la traversée, il surprend une conversation entre les marins qui projettent de le vendre comme esclave en Asie. Dionysos entre alors dans une colère folle, transforme les avirons en serpents, fait pousser une vigne prodigieuse qui envahit le navire, pendant qu'un son de flûte sorti de nulle part finit de terroriser les marins. La seule échappatoire pour eux est de sauter à la mer, vers une mort certaine. C'est alors que Poséidon, dieu de la mer, intervient à la rescousse des malheureux et les transforme en dauphins. Sauvés, ils sont depuis en charge de venir en aide aux naufragés.


Photo JM Bergougniou

Siège de l’état-major de la Marine de 1789 à 2015, ce monument emblématique de la place de la Concorde va s’ouvrir au public prochainement. Après quatre ans de travaux pour une très belle restauration.

Photo JM Bergougniou
À la tête du Garde-Meuble royal, on trouve un intendant. Officier de la Maison du Roi, il est logé sur place, dans des appartements luxueux, représentatifs de sa fonction.


Aménagés dès 1765 par Pierre Elisabeth de Fontanieu, les appartements de l’intendant sont remodelés à partir de 1786 par Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray. Ils sont un exemple de l’appartement idéal, tel qu’il était perçu à la fin du siècle des Lumières, disposant a minima d’une antichambre, d’une chambre et d’un cabinet.


Photo JM Bergougniou
Les appartements de l'intendant sont situés à l’est, au premier étage, « l’étage noble », donnant actuellement sur la place de la Concorde et la rue Saint-Florentin.
Transformés au fil de années en fonction des occupants des lieux, ils comprennent aujourd’hui :


● Au nord, les appartements de Thierry de Ville d’Avray : une antichambre, une chambre, le cabinet d’audience et le cabinet des bains.

Photo JM Bergougniou
● Au sud, la chambre de Madame Thierry de Ville d’Avray.

● Les deux appartements sont reliés entre eux par les pièces de réception : salon et salle à manger.

● Sur cour, la chambre de Pierre Elisabeth de Fontanieu ainsi que le cabinet des glaces et le cabinet doré installés par l’intendant.



Photo JM Bergougniou

La place Louis XV, actuelle place de la Concorde, doit sa création à la volonté de la Ville de Paris d’édifier une statue à la gloire du roi Louis XV en 1748.
Pour mettre en valeur cette statue équestre commandée à Edmé Bouchardon, l’idée d’une place à la gloire du roi, sur le modèle de la place Vendôme et de la place des Vosges, fait son chemin


Après l’édification des plans et le lancement des travaux d’aménagement de la place, il est temps de trouver une affectation pour les deux palais situés au nord de la place.
Photo JM Bergougniou
C’est en 1765 que l’on décide d’installer le Garde-Meuble royal, institution en charge du mobilier du roi, dans le palais le plus à l’est (entre l’actuelle rue Royale et la rue Saint-Florentin), le futur Hôtel de la Marine. Censé, dans un premier temps, n’occuper qu’une partie du bâtiment, le Garde-Meuble finit par investir l’entièreté du lieu en 1767.
Pierre-Elisabeth de Fontanieu, intendant à la tête du Garde-Meuble, en profite pour faire aménager l’Hôtel pour répondre pleinement aux besoins de son administration : lieux de stockage, ateliers, appartements de fonction, galeries d'exposition, lieu de vie également avec sa chapelle…





Photo JM Bergougniou

La façade se décompose comme suit :
au niveau de la rue : un soubassement à arcades permet la circulation des Parisiens.


de chaque côté, deux pavillons d’angle tracés selon l’utilisation de dimensions symboliques pour en faire un parfait exemple d’architecture académique et de référence à l’Antiquité. Ils sont tous les deux surmontés de frontons triangulaires sculptés représentant la Magnificence et la Félicité publique. Elles sont l’œuvre de Guillaume Coustou et Michel-Ange Slodtz.
la partie centrale est marquée par une loggia avec une colonnade rappelant les péristyles antiques. Les 12 colonnes crantées sont surmontées de chapiteaux corinthiens.



Photo JM Bergougniou
Durant près de vingt-cinq ans, le Garde-Meuble et son intendant, Pierre-Elisabeth de Fontanieu puis Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray, vont occuper le palais.

Photo JM Bergougniou

Dès le début de la Révolution, le roi Louis XVI quitte Versailles pour Paris.
Toutes les administrations de l’État présentes à Versailles doivent donc regagner la capitale.
Mais un obstacle de taille se dresse : où les installer à Paris ? Le ministère de la Marine, avec à sa tête le comte de La Luzerne et Jean-Baptiste Berthier, s’installe dans le palais abritant le Garde-Meuble en 1789.

Photo JM Bergougniou

Dans un premier temps, la Marine occupe des espaces au deuxième étage et à l’ouest du premier étage. Il lui faudra moins de 10 ans avant de pouvoir occuper le bâtiment dans son ensemble. C’est le début de deux siècles de présence de cette administration dans ce palais qui portera désormais le nom d’Hôtel de la Marine. Ce n’est qu’en 2015 que le ministère de la Marine quitte le bâtiment.
Photo JM Bergougniou

Photo JM Bergougniou
Photo JM Bergougniou
Photo JM Bergougniou

Sur les murs, se trouvent les portraits d'amiraux célèbres de l'Ancien Régime :
Anne Hilarion de Costentin de Tourville : vice-amiral de Louis XIV ;
Jean Bart : corsaire issu d'une famille de marins renommés ;
René Duguay-Trouin : corsaire malouin au quatre-vingts combats ;
Abraham Duquesne : lieutenant-général des armées navales de Louis XIV ;

Photo JM Bergougniou
Louis-Antoine de Bougainville navigateur et explorateur
                         Charles Louis du Couëdic : officier de marine ayant participé à la guerre d'indépendance des États-Unis ;
Photo JM Bergougniou
Claude de Forbin : officier de marine français du Grand Siècle ; Jean-François de La Pérouse
: Capitaine de vaisseau et explorateur, il disparaît en mer en 1788 ;
Pierre-André de Suffren : vice-amiral célèbre pour ses nombreux exploits face à la Marine anglaise ;
Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville : officier de marine et homme politique pendant la Révolution française.


Photo JM Bergougniou


Photo JM Bergougniou

Dans la première moitié du XIXe siècle, les ministres successifs tentèrent de s'approprier l'ancienne galerie des meubles. Cette galerie servait, à l'époque du Garde-Meuble, à exposer les grosses pièces de mobilier au public. Elle était donc très large et peu pratique.

Après de nombreuses tentatives avortées, l'amiral Mackau, nommé ministre de la Marine en 1843, lança une grande restauration de cette galerie pour en faire un salon de réception et une grande salle à manger.

Photo JM Bergougniou
La décoration de ces pièces est grandiose : des panneaux blancs font ressortir des décors en bois sculptés et dorés. Les cheminées de part et d'autre de l'ensemble sont surmontées de glaces où se reflètent les lustres et les dorures du plafond.

Ces pièces seront un écrin parfait pour tous les événement de prestige organisés par l'État ou les ministres de la Marine tout au long des XIXe et XXe siècles.
Photo JM Bergougniou

Mais l’accès s’est refermé après la Révolution avec l’installation de l’état-major de la Marine, qui va y rester plus de 200 ans. Une continuité d’occupation qui s’est avérée « une chance » pour le CMN.

Photo JM Bergougniou

« Car la Marine, qui a modifié des pièces en salon d’apparat au XIXe, a seulement fait repeindre, sans rien détruire, les appartements de l’intendant du Garde-meuble ».

En retirant jusqu’à dix-huit couches de peinture accumulées au fil des ans, « nous avons pu retrouver celle d’origine, qui était protégée par un vernis ». Plutôt que « de tenter de refaire à l’identique, nous nous sommes attachés à remettre au jour, petit à petit, ces décors du XVIIIe cachés. L’ensemble a ensuite été restauré comme un tableau. »


Photo JM Bergougniou
Tous les médaillons sont identiques et surmontés d'une étoile sauf...
celui de Rochefort qui est inversé et surmonté du monogramme « N »
finement entrelacé du chiffre « 3 »,symbole de Napoléon III.
C'est grâce à ce détail que l'on peut dater la réalisation de ce décor
sous le Second Empire

Si on vous dit « marine », vous pensez « port » ? Ce sont bien les ports de guerre qui sont mis à l'honneur dans une galerie donnant sur la cour d'honneur dans un décor en bois sculpté datant des années 1867-1870. On retrouve donc, dans cette galerie à l'esprit « colonial », les cinq principaux ports de guerre de l'époque : Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon.
Leurs noms sont écrits dans des médaillons dorés sur des panneaux en bois peints pour imiter l'ébène ou encore l'acajou.

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...