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22 novembre 2023

Etienne et Lionel Peau photographe explorateur TAAF Kerguelen Le Havre 1923

 Etienne et Lionel Peau Kerguelen TAAF 1923


Étienne Peau est né au Havre (Seine-Maritime) le 3 décembre 1877. 

Très lié au milieu maritime, il s’est très tôt passionné pour la mer, les œuvres de Jules Verne et en particulier « Vingt Mille Lieues sous les mers » sa lecture favorite. Il n’est donc guère étonnant, qu’à l’âge de 17 ans, il ait réalisé un modèle réduit de sous-marin électrique téléguidé. 


En 1901, il dépose un brevet pour un scaphandre qu’il vient de concevoir et qui lui permet d’affronter les grandes profondeurs marines. Trois ans plus tard, c’est un appareil à relever les épaves qu’il met au point. C’est à partir de 1905, alors qu’il vient de découvrir les travaux de Louis Boutan et de Joseph David, qu’il décide de mettre son savoir-faire photographique au service de la plongée. 


Dès fin 1906 jusqu’en 1908, il prend les premières photos sous-marines, jamais réalisées en Manche orientale, grâce à un appareil enfermé dans un caisson étanche issu de sa conception. Il choisit la baie de Sainte-Adresse et la plage du Havre pour se livrer à ses essais. Dans un premier temps, il plonge en scaphandre lourd avec le caisson puis choisit de n’immerger que le caisson. 


Il réalise ainsi une cinquantaine de clichés. Étienne Peau rentre en 1918 comme chef des travaux biologiques à l’Institut océanographique du Havre, et, simultanément, comme conservateur adjoint au Muséum d’histoire naturelle de sa ville natale. En 1923, il est commissionné par le gouvernement et part sous l’égide du Muséum national d’histoire naturelle à Paris pour évaluer l’intérêt économique de l’archipel des Kerguelen. 

Il revient de sa mission avec quantité de données sur l’environnement de ces îles australes. Ses échantillons de roche, les herbiers et les taxidermies sont déposés au Muséum national ainsi qu’au Muséum du Havre. Très sensibilisé à la vulgarisation du savoir et à la divulgation des connaissances au public, son état d’esprit et ses manières dérangent le pouvoir politique et religieux local. 

 Il est contraint en 1927 de remettre sa démission du Muséum du Havre et est licencié par la Ville du Havre, l’année suivante, de son poste à l’Institut océanographique. Malgré ces coups portés à son moral, Étienne Peau, toujours passionné par la mer, continuera à publier quelques articles et à participer à différents congrès. Il mourra, le 11 juin 1940, lors de l’évacuation de la ville du Havre, sur un navire bombardé et coulé en baie de Seine par l’aviation allemande.




Étienne PEAU (1877-1940) 

Biographie d’un pionnier de la photographie sous-marine en Manche orientale. 

par Thierry VINCENT 

bulletin trimestriel de la société géologique de normandie et des amis du muséum du havre 


https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t5333856m/f5.image.r=%22etienne%20Peau%22?rk=21459;2

05 mai 2021

Louis Alexandre Antoine Mizon Mayotte Comores Pamandzi lieutenant de vaisseau explorateur

Louis-Alexandre-Antoine Mizon

Des marins méconnus ou mal connus comme Mizon

Transport-écurie  Corrèze

Né le 16 juillet 1853 à PARIS, Il entre dans la Marine en 1869 (port TOULON) . Il est aspirant le 2 octobre 1872 puis Enseigne de vaisseau le 27 avril 1875.

Il est affecté le 1er janvier 1879, sur le transport "CORRÈZE", Service des transport réguliers (Cdt Auguste PELLISSIER-TANON).

Au 1er janvier 1881, il est détaché en congé sans solde, Hors-cadre à/c du 28 juillet 1880

La prise de possession de Mayotte par le capitaine Pierre Passot s'effectue officiellement le 13 juin 1843  en application d'un traité conclu le 25 avril 1841 avec le sultan Andriantsoly.


L'île dépend initialement de l'autorité du commandant supérieur de Nosy Be en vertu d'une ordonnance du 29 août 1843 qui place Mayotte et Sainte-Marie de Madagascar sous sa direction.
Msindzano - masque à base de santal Mayotte
photo JM Bergougniou

La fonction de Commandant supérieur de Mayotte et ses dépendances est instituée en 1844 lorsque l'île est détachée de l'établissement de Nosy-Be.

Elle perd son autonomie pour être placée sous l'autorité du gouverneur de La Réunion en 1878.

La colonie de Mayotte et dépendances devient une entité administrative de plein droit dirigée par un gouverneur de plein exercice en 1886. Son premier gouverneur entre en fonction en 1887.


Cimetière chrétien de Pamandzi Sandavangeu
Sous les frangipaniers- photo JM Bergougniou

Un décret du 28 janvier 1896 supprime le gouvernement de Mayotte. La colonie est dès lors dirigée par des administrateurs supérieurs subordonnés au Gouverneur de La Réunion

le sultan Andriantsoly
À partir de 1908, les administrateurs supérieurs de Mayotte changent de tutelle. Ils dépendent désormais de l'autorité hiérarchique du Gouverneur général de Madagascar. Mayotte est incorporée à l'entité des Comores à compter du 25 juillet 1912.

Le territoire des Comores devient le 27 octobre 1946 un territoire d'outre-mer (TOM) administrativement détaché de Madagascar.


Nécrologie Mizon 


Le lieutenant de vaisseau MIZON vient de mourir en mer 43 ans tandis il se rendait de Mayotte Djibouti où il venait être nommé résident fin mars Mizon qui fut notre collaborateur nos lecteurs se rappellent ses intéressantes études sur les Royaumes Foulbès du Soudan Central est un des hommes qui avec BRAZZA et CRAMPEL ont joué le rôle initiateurs dans le réseau explorations qui vient aboutir occupation de Afrique Occidentale 


On pas oublié son premier voyage de 1890-1892 sa navigation sur la Bénoué Yola malgré les obstacles multiples que lui opposaient les agents de la Compagnie du Niger son traité avec le sullan Zoubir et son retour par Ngaoundéré et la Kadéi affluent de la Sangha où il rencontra Brazza venu sa rencontre La sur prise et admiration furent on en souvient universelles en France Mizon devint subitement célèbre Depuis lors énergique voyageur pas cessé de se consacrer expansion française en Afrique On pas su malheureusement tirer tout le parti possible de ses travaux ni lui prêter une aide suffisante Son deuxième voyage en 1893 destiné établir des relations commerciales avec Adamaoua aboutit un échec et en -1894 le traité franco-allemand en cédant Adamaoua Allemagne consacra abandon de uvre politique de Mizon Ses derniers travaux ont consisté orga niser escale de Majunga Rendons hommage un de ceux qui ayant été en Afrique parmi les ouvriers de la première heure en va heure où uvre paraît définitivement affermi

De 1880 à 1882, Mizon collabore avec Pierre Savorgnan de Brazza et Jean-Noël Savelli au Congo. Puis il retourna travailler dans l'armée jusqu'en 1890 .


Le René Caillé mouilla sur le fleuve et on attendit. Mais à la fin de la nuit du 15 au 16 octobre, la petite expédition française fut assaillie par les Patanis. Le combat fut bref mais brutal. Mizon en a laissé le récit. Sept Patanis furent tués, de blessés. L'interprète arabe, Miloud Mohamed était gravement atteint de coups de sabres. Mizon avait reçu deux balles ; une dans le bras, une dans la cuisse et ses Laptots étaient tous plus ou moins touchés. Si les Patanis avaient battu en retraite, la zone restait dangereuse et la journée fut employée à s'éloigner et à donner des soins aux blessés. Le surlendemain de l'attaque, l'administrateur anglais du district de Ouaré qui semble avoir été vite informé, se présentait sur un navire de la R. N. C, prenait le René Caillé en remorque et redescendait l'expédition à Agbéri. La chaloupe et le de Mizon y furent confisqués. De là, Mizon et les blessés partirent le 18 octobre sur le Kouka, jusqu'à Akassa où se trouvait l'agent général de la R. N. C, Flint et y arrivèrent le 19 octobre.


Cependant, la savane et la brousse lui manquent. Pendant trois ans, il va explorer l' Afrique centrale


10 août 1892, les membres de la seconde mission Mizon embarquent à Pauillac, à bord de la Ville-de-Céréa. La mission scientifique comprend, outre Mizon, l’enseigne de vaisseau Bretonnet, Albert Nebout, l’adjudant Chabredier, du 12e régiment d'infanterie, le chérif El-Hadj-Mahmed et letirailleur algérien Ahmed Mechkam. Pour la partie commerciale, Wehrlin a sous ses ordres Huntzbuchler et Félix Tréhot, qui avait déjà participé au premier voyage dans l’ Adamaoua.

L’expédition comprend en outre le second-maître mécanicien Varé, le quartier-maître mécanicien Lambelin, le quartier-maître de manœuvre Jégou, le quartier-maître charpentier Camard, un mécanicien supplémentaire (civil), Henri Vaughan, et le docteur Ward qui a demandé à profiter de l’expédition pour enrichir ses collections d’histoire naturelle.
Le 21 août, l’expédition est à Dakar où elle s’adjoint dix-huit tirailleurs et quatre laptots .   


Arrivée le 3 septembre à Cotonou l'expédition embarque sur le sergent-Malamine alors qu'une partie du matériel est embarqué sur la Mosca
Le 29 septembre 1892 commence la remontée du Niger. Les deux navires atteignent Lukodja le 11 octobre 1892. Le 13 septembre, ils s’engagent sur la Bénoué .
Le 25 octobre, après plusieurs échouages, le Sergent-Malamine résiste à toute tentative de remise à flot. L’expédition est condamnée à attendre la remontée des eaux, pendant les neuf mois que dure la saison sèche.

L’échouage s’est produit devant le village de Chirou, sur le territoire du sultan du Mouri, Mohamed-ben-Abn-Boubakar, qui accueille l’expédition avec chaleur. Il requiert son aide pour venir à bout de la tribu des Koâna qui entrave les échanges commerciaux empruntant la route de Kano à Baoutchi, Mouri, Tchomo, Gachka où les caravanes se divisent pour aller à Banyo, Tibati  ou Ngaoubdéré.

Après une tentative improductive de conciliation auprès des Koâna, le lieutenant Mizon décide d’épauler le sultan du Mouri. Fin décembre 1892, les Koâna font leur soumission au sultan du Mouri.
À la fin du mois de février 1893, c’est l’émouvante rencontre des membres de la missionMaistre, en route vers la France après un long et fructueux périple dans la région du Congo.

Cimetière chrétien de Pamandzi Sandavangeu
Tombe de Mizon - photo JM Bergougniou

Au cours du mois de mars, la factorerie de Ménardville (appelée ainsi en souvenir du capitaine Ménard, mort au Soudan) commence à être installée. Après des débuts commerciaux prometteurs, il s’avère que les habitants, insoumis, du village de Deulti, situé sur un contrefort des montagnes séparant le Mouri du Bachama, a fermé la route de ce pays. Les marchands empruntant cet itinéraire sont invariablement pillés.

Mayotte - Mosquée photo JM Bergougniou

Le sultan du Mouri confirme l’insoumission irréductible de ce village. Et le 15 mai, une expédition se met en route vers Deulti. Le 18, après d’âpres combats, Deulti est réduite.
Le 2 juin 1893, retour à Chirou. La pluie a fait sa réapparition. Dans la nuit du 12 au 13 juillet, une pluie diluvienne produit une crue très forte ; en douze heures, l’eau monte de 30 centimètres ; le Sergent-Malamine flotte enfin.
Après une escale à Ménardville, les deux navires poursuivent leur remontée de la Bénoué vers Yola, atteinte le 19 août. Le 22 septembre 1893, dans un climat de tension avec Anglais et Allemands, la mission française redescend la Bénoué et s’embarque, le 12 octobre à Cotonou, à bord du Liban en partance pour Marseille.

Ensuite, il devint résident à Madagascar , puis administrateur-supérieur (subordonné au Gouverneur général de Madagascar) à Mayotte du 5 août 1897 au 11 mars 1899

Mayotte - Sada - grand mariage -
photo JM Bergougniou
Le 7 mars 1899, il est nommé gouverneur de Djibouti . Cependant, le 11 mars 1899 à 9 heures du soir, dans l'océan indien, Antoine Mizon se suicide d'un coup de fusil en pleine tête, à l'âge de 45 ans. Les raisons de son geste ne semblent pas connues





Sources

BNF-Gallica

https://www.persee.fr/docAsPDF/outre_0399-1385_1954_num_41_143_1210.pdf

Le voyage du commandant Mizon. In: Manuel général de l'instruction primaire : journal hebdomadaire des instituteurs. 59e année, tome 28, 1892. pp. 274-276;

https://education.persee.fr/docAsPDF/magen_1257-5593_1892_num_59_28_49630.pdf

http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_mizon_louis.htm

24 mars 2021

Pierre Savorgnan de Brazza Aviso colonial Décès école navale 1905

Pierre Savorgnan de Brazza


carte postale premier jour 

Pierre Savorgnan de Brazza
Brazzaville 25 janvier 1952

En relisant Pierre Loti, j'ai réalisé qu'il avait connu à l'école navale Pierre Savorgnan de Brazza.


 Loti était de la promotion 1867 et Brazza de la promotion 1868 à titre étranger. C'est cette découverte qui m'a poussé à en savoir plus sur ce marin né italien, explorateur du Congo et décédé à Dakar (orthographié alors Dakkar avec 2K).  

Les derniers jours de Brazza et son inhumation 1905



A bord de la Ville de Maceio L'agonie de M. de Brazza. Les travaux de la mission et les résultats de l'enquête

Bordeaux, 23 septembre. Le paquebot « Ville-de-Maceio », de la Compagnie des Chargeurs Réunis, est arrivé à Pauillac vendredi soir à dix heures, avec une centaine de passagers. La manœuvre d'accostage a eu lieu aussitôt. Le service de santé ne fonctionnant pas, les passagers ont dû rester à bord pendant la nuit, ni pouvant communiquer qu'à distance avec leurs parents venus pour les attendre. Par dessus les bastingages, un journaliste a pu causer avec quelques passagers et a obtenu les renseignements suivants sur la mission que dirigeait M. de Brazza. Tous les membres de la mission, sous U conduite de M. Hoarau-Desruisseaux, inspecteur des colonies, sont à bord de la «Ville-de-Maceio», sauf le capitaine Mangin qui, avec Mme de Brazza, resta près de Brazza, au moment où celui-ci fut débarqué à Dakkar.


Ville de Maceio à Pauillac
Il résulte de ce qu'il a pu apprendre que M. de Brazza, qui souffrait déjà à son départ de France, et dont la maladie est allée constamment en empirant, a cependant avec une énergie extraordinaire, continué à s'occuper des travaux de la mission, dissimulant à tous le mal qui devait finalement le terrasser.

Verso de la carte postale premier jour
Pierre Savorgnan de Brazza
Brazzaville 25 janvier 1952

De Brazzaville à Mahdi, il dut être transporté couché. A Libreville, son état s 'était encore aggravé. A Konakry, le médecin de la mission eut avec ceux de la colonie une consultation dans le but de savoir s'il n'y avait pas lieu dc débarquer le malade. Mais le temps était épouvantable et l'état de M. de Brazza permettait d'espérer qu'il pourrait supporter le reste du voyage.

Il resta donc à bord. Mais à Dakkar il était tellement faible, qu'on reconnut la nécessité de le mettre à terre.

Menu servi à bord du
Ville de Maceio
12 juillet 1902
Le petit vapeur du gouverneur, venu avec celui-ci dans la soirée, accosta à tribord la « Ville-de-Maceio », et M. de Brazza fut descendu sur une civière. A ce moment il avait presque perdu connaissance et, sauf Mme de Brazza qui conservait encore de l'espoir, tous les membres de la mission avaient la certitude qu'ils ne reverraient plus celui qui avait acquis le Congo à la France et qui, malgré son état de santé, n'avait pas hésité à retourner dans la colonie pour y préparer les réformes d'où devait dérouler une ère de prospérité.

Voici les renseignements recueillis en ce qui concerne les travaux de la mission. Pendant que le chef de la mission séjournait à Brazzaville, les autres membres se dirigeaient de divers côtés pour procéder à des enquêtes dont les résultats furent ensuite centralisés à Brazzaville, entre les mains de M. de Brazza. Et ce travail ,auquel collaborèrent les principaux membres de la mission, va être soumis au ministre tel que l'avait conçu M. de Brazza.

D'ailleurs, parmi les nombreux passagers, les opinions sont très partagées. Les uns estiment que l'enquête de la mission a été conduite d'une manière plus ou moins critiquable, et que conséquemment les conclusions ne reflèteront que d'une manière assez imparfaite la situation. D'autres, au contraire, pensent que des faits graves ont été découverts, et que certaines réformes dans le personnel de l'administration et dans la conduite générale des affaires s'imposent.


D'une manière générale, on considère que le Congo a été négligé, qu'il doit être l'objet de l'attention du ministre et que des sacrifices s'imposent pour son organisation et sa mise en valeur.

Toujours est-il, d'après les renseignements puisés à bonne source, que les vues de M. de Brazza sur la situation sont partagées par les membres de la mission.

Plusieurs de ceux-ci fureur assez séimu6£ment éprouvé» par le. cli«Ht. Mais au.jeurditm tors sont dans uu état de maté t^ùsfaisant





(Service spécial de I'Ouest-Eclair). Les obsèques de M. de Brazza
 
A Sainte-Clothilde. Le cortège funèbre. Au cimetière du Père-Lachaise. Le discours de MM. Clémentel, Deschanel et Le Myre de Vilers
Paris, 3 octobre,. Ce matin ont été célébrées avec la plus grande solennité les obsèques nationales de M. de Brazza. La basilique Sainte-Clotilde avait été décorée pour la circonstance de tentures de deuil piquées çà et-là de faisceaux de drapeaux tricolores ou d'écussons aux armes du défunt. be place en place brûlaient des candélabres et des torchères.

Derrière le catafalque des places avaient été réservées aux membres de la famille, Mme Vve de Brazza, MM. Antoine et Charles de Brazza, fils du défunt, ses frères, son beau-frère, M. de Chambrun, etc.

A 10 heures précises la levée du corps fut faite devant le catafalque; puis la messe commença, pendant laquelle la maîtrise de Sainte-Clotilde exécuta plusieurs morceaux. M. Delpouget, de l'Opéra, chanta l'«0 Vulnera». Le président de la République s'était fait représenter par le général Dubois et le commandant Reibell, de sa maison militaire. Tous les ministres étaient présents à l'exception de M. Gauthier, absent de Paris. Reconnu dans la nombreuse assistance: MM. Paul Loubet, Beau, gouverneur général de l'Indo-Chine, les généraux Brugère, Dessirier, Voyron, les amiraux Fournier et Bienaimé, MM. Radolin, Doumer, Fallières, Revoil, Gerville-Réache, les ambassadeurs des puissances, un grand nombre de sénateurs et de députés, etc.

A 11 heures la cérémonie était terminée et la sortie s'effectuait aux sons de la marche funèbre de Chopin. Le cercueil, sur lequel avait été déposé un drapeau tricolore, fut placé dans un magnifique char trainé par quatre chevaux carapaçonnés. Un officier d'infanterie de marine suivait portant sur un coussin les nombreuses décoraticns de l'explorateur.

Les cordons étaient tenus par MM. Etienne, Deschanel, Le Myre de Vilers, ancien député de Cochinchine, Roume, gouverneur de l'Afrique occidentale, l'amiral Mallarmé, et le général Frey, commandant la première division des troupes coloniales.

De nombreux chars portaient les couronnes. Les honneurs étaient rendus par les troupes de la garnison de Paris, placées sous le commandement des généraux Percin et Ménétrez. Ces troupes comprenaient les 46, 8g, 31 et 67es d'infanterie, les ai et 23 es coloniaux, deux escadrons du ter et deux du 2e cuirassiers, l'artillerie de la division de cavalerie.

A 11 heures un quart le cortège funèbre quittait l'église, précédé des est Irons de cuirassiers, pour se rendre au Pt Lachaise. Une foule considérable se pressait sur le parcours, car c'était l'heure du déjeuner. Des camelots distribuaient un hymne de circonstance Gloire à Brazza Il était environ midi et demi quand la tête du cortège arriva au Père Lachaise. Lorsque le corps fut des. cendu dans le caveau de la famille, M. Clémentel, ministre des colonies, prononça un discours dont voici la péroraison:

«Entre Brazza et Stanley, une magnifique émulation d'énergie s'institua. Ces deux hommes personifient tonte la puissance de leur race. L'Anglo-saxon, froid, méthodique, pourvu de tout, proportionnant l'action aux moyens, donne au monde une superbe leçon d'audace résolue et de calculs pratiques.

« Le Latin, enfiévré illuminé, manquant de tout, supplée à tout par l'ardeur, et il laisse à la postérité un immortel exemple d'héroisme et de généreux enthousiasme. Il dépensa sans computer comme il s'était dépensé lui même. Mais si ses budgets furent laborieux, il sacrifia toujours le présent à l'avenir, créant des ressources alors qu'il eût pu prendre du repos.

La mort l'a terrassé au moment où il venait de consolider notre crédit moral et de raffermir notre autorité par sa seule présence au milieu de nos sujets. Nul, plus que lui, n'é-. tait digne d'incarner à leurs yeux la France civilisatrice et tutélaire. Puisse son exemple défendre contre toute embûche l'œuvre pour laquelle il a vécu, pour laquelle il est mort. Puisse son grand souvenir veiller à jamais sur les destinées de cette terre qu'il donna à la civilisation en la donnant à la France

M. Deschanel a défini en ces termes le lève du grand explorateur:

Eveiller sous ses pieds les forces endormies de la nature et de l'humanité; assainir les eaux, les bois, vaincre le péril silencieux et mortel des forêts impénétrables; frapper la terre vierge et cn faire sortir, à coups de volonté et d'enthousiasme, les moissons, les comptoirs, les villes, théâtres de la civilisation future, tirer de la brousse, des marais fiévreux, de la sauvagerie, la santé, la vie, le droit; des ténèbres, la lumière; de !a violence, l'équité; de la barbarie, la conscience; créer un monde enfin et faire de son rêve de jeunesse une réalité immortelle, telle fut l'œuvre de Brazza. La vie de ce héros, c'était dans l'antiquité la vie des dieux.
«Cher Brazza, tu as donné ton âme généreuse et superbe à la plus adorable patrie qui ait paru sous ce ciel; tu as reculé ses frontières en étendant la puissance de son génie; tu as été un grand ouvrier d'idéal et de justice » M. Le Myre de Vilers a dit ensuite que Brazza supportait impatiemment les douceurs de la retraite. Aussi accepta-t il l'offre qui lui fut faite d'aller étudier sur place les réformes à apporter dans l'administration du Congo.
Malheureusement, ses forces trahirent son courage et il s'éteignit doucement entre les bras de sa vaillante femme qui eut la suprême consolation de recevoir les dernières volontés de son mari expirant et de lui fermer les yeux.

«Cette mort est un deuil pour les explorateurs, les coloniaux, eL particulièrement pour la Société de Géographie, qui, en 1879, accorda à Brazza sa grande médaille d'or. Tous nous remercions le gouvernement d'avoir donné à ses funérailles un caractère national»

Avant les discours les troupes avaient défilé devant le cercueil, puis les délégation présentes, après avoir salué une dernière fois la dépouille mortelle de l'explorateur, se retirèrent auprès avoir salué les membres de la famille.


Sources
Ecole navale
BNF Gallica
L'Ouest-Eclair

14 février 2021

James Cook (1728 - 1779) Capitaine au grand coeur

James Cook (1728 - 1779)

Capitaine au grand coeur

Un article d'Hérodote reçu ce matin et rendant hommage à James Cook

James Cook par Nathaniel Dance-Holland

L'Anglais James Cook figure avec Louis-Antoine de Bougainville parmi les grands découvreurs des mers du Sud.

Après dix longues années d'un travail d'exploration admirable, il trouva une fin dramatique sur une île perdue en plein cœur du Pacifique, tué et mangé par des indigènes qui le considéraient encore, quelques heures auparavant, comme un demi-dieu.

Isabelle Grégor, docteur ès-lettres modernes.

Cook et les naturalistes

Un ancien mousse chef d'expédition

Né en 1728 dans le Yorkshire, ce fils d'ouvrier agricole avait su s'élever dans la hiérarchie de la Marine grâce à une obstination sans faille et un courage moral exemplaire que dissimulait une grande modestie.


Hydrographe de talent, il savait en toutes circonstances faire preuve d'une retenue (d'austérité, dirent certains) qui lui valut toujours la confiance et la fidélité de ses équipages. Il fut également un fin observateur des populations indigènes, toujours attentif à entretenir de bons rapports avec les « sauvages », même si certaines situations dangereuses le contraignirent à plusieurs reprises à employer la force.


À la poursuite de Vénus

Lorsque la Royal Society décide, en 1768, d'envoyer une expédition sur l'île du Roi George (Tahiti) pour y observer le passage de Vénus devant le soleil, Amirauté et savants tombent vite d'accord sur le nom de Cook pour en assurer le commandement.


Poedua par Webber

Celui-ci s'entoure de plusieurs scientifiques dont deux naturalistes, Banks et Parkinson. Il quitte le port de Plymouth le 26 août 1768 à bord d'un modeste navire charbonnier, l'Endeavour, qu'il rendra mondialement célèbre.






L'équipe arrive juste à temps à Tahiti pour accomplir ses travaux d'astronomie avant de se lancer dans la partie officieuse du voyage : la recherche de l'introuvable continent austral.


La chance semble sourire aux explorateurs lorsqu'ils aperçoivent une terre immense et fertile qu'ils cartographient en détail. Mais ils finissent par en faire le tour.

À leur grand désappointement, il font ainsi la preuve que les contrées reconnues par Tasman et baptisées Nouvelle-Zélande ne sont nullement la partie avancée d'un continent mais seulement deux grandes îles.

Il était cependant temps de rentrer en Europe, non sans avoir exploré les côtes de la Nouvelle-Hollande (Australie) avec une escale mémorable à Botany Bay (Sydney), point de départ de la future colonisation anglaise : comment en effet ne pas sacrifier quelques jours pour observer kangourous, opossums et autres richesses naturelles qui feront la joie des savants européens ?

Sources :

https://www.herodote.net/capitaine au grand coeur-synthèse -284-26-php


Toulon artillerie de front de mer 5e Arrondissement

Toulon artillerie de front de mer 5e Arrondissement Du temps de la marine à voiles, l’arsenal se tient et se développe à l’intérieur de l...