08 septembre 2018

L'aviso-transport VAUCLUSE Guinée espagnole

l'aviso-transport VAUCLUSE 

Cet aviso de type Meurthe est mis en chantier à Rochefort en mai 1886 et mis à flot le 17 avril 1901. C'est un trois mâts barque en bois jaugeant 1600 tonnes de type Meurthe.

La Meurthe aviso-transport
Il est équipé d'une machine à vapeur Indret qui lui permet d'atteindre les 11 nds. Il est armé par 8 officiers et 119 officiers mariniers, quartiers-maitres et marins.

Le Vaucluse sera modifié et changera d'aspect.




Cette carte écrite en février 1919 le trouve en Guinée espagnole devenue aujourd'hui Guinée équatoriale bien connue des missions Corymbe
Elle est composée des îles de Fernando Pó (aujourd'hui Bioko), Annobón, Corisco, Elobeye et Mbanie ainsi que d'une partie continentale, le Rio Muni (aujourd'hui Mbini).



les principales dates du Vaucluse

18.09.1885 : Construction ordonnée.
10.1885 : Ordonné (sic).
1895-1901 : Construction suspendue.







1902 : Armé pour essais.

Par décision présidentielle du 22 novembre 1905, rendue sur la proposition du ministre de la marine, M. le capitaine de frégate de la Croix de Castries (F.-M.-L.) a jété nommé au commandement de l'aviso-transport Vaucluse.


1902-20 : Rochefort.
1903-05 : Prêté au Ministère des P.T.T..
1.12.1905 : Armé à Toulon.
11.1.1906 : De Toulon pour relever dans la Pacifique la Meurthe qui désarme à Nouméa.











1907 : Hydrographie à Madagascar.




Journal de 1926 mais parle de 1916


présence de l'E.V.2 Teste

du 2.8.1914-1.8.1919 : Campagnes de guerre.
3.1920 : Mission hydrographique au Maroc.





1922 : À vendre à Lorient.
1923-40 : Ponton d'amarrage à Lorient.
19.6.1940 : Détruit par un bombardement à Lorient.
12.1940 : Renfloué.
2.1943 : Coulé à nouveau par un bombardement anglais.
1948 : Démoli sur place.



sources :

https://forum.pages14-18.com/viewtopic.php?t=44859
Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II, 1870-2006, LV Jean-Michel Roche, Imp. Rezotel-Maury Millau, 2005.

http://marcophiliedaniel.blogspot.com/2013/01/marine-nationale-francaise-au-maroc.html

Service Historique de la Défense 
MR 1 D 5 12
Vaucluse, aviso transport, plans des formes, emménagements (1888 - 1898) : 9 pièces 

07 septembre 2018

Amers et azimut Situation des principaux bâtiments déployés au 4 septembre 2018

Amers et azimut Situation des principaux bâtiments déployés au 4 septembre 2018


30 bâtiments 7 aéronefs 2 243 marins


Opération Chammal
FDA Chevalier Paul (mer Méditerranée) + Caïman Marine
Atlantique 2


Opération Corymbe
PHM Cdt Ducuing (océan Atlantique)


Opération Sophia
PHM Cdt Bouan (mer Méditerranée)


CTF 150
FS Floréal (océan Indien) + Panther

Déploiement longue durée
FREMM Bretagne (océan Atlantique) + Caïman Marine

Surveillance maritime
FLF Courbet (océan Indien) + Panther
B2M Champlain (océan Indien)
Patrouilleur Le Malin (océan Indien)
BHO Beautemps-Beaupré (mer du Nord)
Patrouilleur Fulmar (océan Atlantique)
B2M D'Entrecasteaux (océan Pacifique)
Falcon 50 (Dakar)


Préparation opérationnelle
PHM PM L'Her (océan Atlantique)
FASM Latouche-Tréville (océan Atlantique) + Lynx

Mission hydrographique
BH Borda (océan Atlantique)


Opérations de police des pêches
PSP Arago (océan Pacifique)


365 jours par an, 24H sur 24, sur tous les océans et mers du globe, ce sont en moyenne 35 navires à la mer, 5 aéronefs en vol, des fusiliers marins et commandos déployés, soit près de 5 000 marins sur, sous et au-dessus de la mer pour préserver les intérêts de la France et garantir la sécurité des français.

BATRAL DUMONT D'URVILLE dernière cérémonie des couleurs 6 septembre 2018

BATRAL DUMONT D'URVILLE dernière cérémonie des couleurs 6 septembre 2018



Construit aux chantiers de Normandie au Grand Quevilly, le BAtiment de TRansport Léger (BATRAL) Dumont D'Urville est armé à Brest, où il effectue ses essais officiels. Il est mis en service le 5 février 1983, puis quitte la métropole pour le Pacifique.

Arrivé à Tahiti le 13 juin 1983, le Dumont d'Urville a passé la plus grande partie de sa carrière en Polynésie française.

 A partir de 1984, il a toutefois été déployé plusieurs fois en Nouvelle-Calédonie, en raison de la situation intérieure, marquée par des affrontements entre les partisans de l’indépendance du FLNKS, dirigé par Jean-Marie Tjibaou, et les anti-indépendantistes du RPCR de Jacques Lafleur. Deux missions de présence et de renfort ont lieu de novembre 1984 à mai 1985. Mais le temps fort reste l'intervention à Ouvéa (22 avril au 6 mai), suite à la prise d'otage de 16 gendarmes par les indépendantistes.



Si le Dumont D'Urville est un bâtiment militaire, c'est aussi un bâtiment de service public. Surnommé comme l'ont été certains de ses prédécesseurs, le « truck du Pacifique », en référence aux transports en commun atypiques qui sillonnent les routes de Tahiti, ce BATRAL aura mené d'innombrables missions au profit de la population civile.


On relève ainsi sa participation au festival des Arts Marquisiens (1989, 1999), le transport de délégations du territoire dans le Pacifique Sud (avec dans ses soutes danseurs et musiciens), des transports scolaires vers des îles isolées, le soutien à l'école de voile d‘Arue dans le cadre de la « Saga Hine Toru », plusieurs transports de pirogues et passagers pour la course Hawaiki Nui, considérée comme les jeux olympiques du va'a (pirogue traditionnelle), enfin des transports de matériel pour ravitailler les sites de Mururoa et Hao au profit du Centre d'Expérimentation du Pacifique (CEP).




Le Dumont D'Urville aura également effectué des missions humanitaires : assistance aux Samoa occidentales, frappées par les cyclones Ofa puis Peni (1990), assistance aux Australes après le passage de la dépression tropicale William (1995), soutien des populations touchées par les passages des cyclones Martin et Osea aux îles-sous-le-Vent (1997).



D'autres missions plus atypiques ont marquées sa carrière. Parmi elles, citons la cérémonie d'immersion de la dépouille funèbre de Paul-Emile Victor au large de Bora-Bora (1995), le sauvetage de l'équipage du cargo Vae Anu en avarie sur les récifs de Tahaa (1998), ou le soutien à l'association Salomon pour des recherches archéologiques sous-marines sur l'ile de Vanikoro.







Parti le 9 novembre 2010 de Polynésie, le Batral a rallié une nouvelle affectation, Fort-de-France (Martinique) le 14 décembre 2010 après une navigation de 40 jours à travers l'océan Pacifique. Aux Antilles, le Batral y remplace le Francis Garnier.

Le Dumont D'Urville a pour particularité de posséder plusieurs villes marraines : Ua Huka (archipel des Marquises) depuis le 3 juillet 1989, Huahine(îles-sous-le-Vent) depuis le 14 avril 1992, et enfin la ville du Carbet (Martinique) depuis le ... juillet 2012. De plus, les liens particuliers qu'il a tissés au cours des années avec le Régiment d'Infanterie de Marine du Pacifique Polynésie (RIMaP/P) se sont concrétisés le 25 mai 2000 par un jumelage des deux formations.



Initialement prévu d'être désarmé en 2014, le Batral Dumont d'Urville va être prolongé au minimum jusqu'en 2016. Il sera le dernier BATRAL encore en service.


http://envelopmer.blogspot.com/2017/06/le-batral-dumont-durville-quitte-fort.html






















Photos  Claude Bélec 

Donec : Vive les fils à papa

Donec : Vive les fils à papa

Bonjour la compagnie,

Léo Thorsness et son ami Harold E. Johnson sont des héros de la guerre du Viet Nam. Le 19 avril 1967 ils pilotent le F-105F «Thunderchief » 63-8301S4 pour une mission destinée à protéger un raid que l’Air Force doit mener à l’ouest de Hanoï. Ils doivent ouvrir la route à d’autres F-105 lourdement chargés de bombes.




Naturellement les Nord-Vietnamiens ne restent pas les bras croisés et les attendent avec l’artillerie anti-aérienne de 37 et 57 mm, les SAM et les chasseurs russes Mig 17. Leo traite d’abord deux sites de missiles et reprend sa mission. Pendant ce temps la rencontre entre les autres F-105 de l’escorte et les Mig tourne au vinaigre. Le F-105 « Kingfish 02 »touché par un tir de Mig 17 commence à brûler et les pilotes s’éjectent au-dessus de la jungle. Theo arrive et orbite autour des deux parachutes afin de les localiser avec précision et préparer le sauvetage. Il avise alors deux chasseurs adverses, profitant de son altitude supérieure, il commence la poursuite. Tire une rafale de 300 obus et fait mouche. Après avoir refait le plein de kérosène auprès d’un ravitailleur, les voilà repartis pour superviser le sauvetage de leur copain plutôt que de rentrer à leur base. La mission « rescue » est menée par des hélicoptères escortés, de vénérables mais toujours redoutables « Skyraider ». Arrivés les premiers sur le lieu du crash ils surprennent des Mig en maraude qu’ils interceptent immédiatement, endommageant l’un d’eux. Désormais à cours de munitions, à sec de carburant ils retournent à leur base non sans laisser à l’atterrissage la priorité à un camarade en situation délicate.


Les décorations se mettent à pleuvoir : Air Medal, DFC, Silver Star. Mais nos amis ne surent que longtemps après qu’ils avaient été décorés. Le 30 avril 1967, 11 jours après leur petit exploit ils sont interceptés par le missile « Atoll » d’un Mig 21 et s’éjectent. Ils sont reçus par le traditionnel comité d’accueil qui ne leur ménage ni la faim ni la torture. Ils goûtent au charme du « Hilton d’Hanoï ». Leo partage un temps sa cellule avec John McCain. Il ne retrouve ses foyers que le 4 mars 1973 à la signature des accords de Paris. Les décorations obtenues leur furent remises par le Président Nixon lui-même.

Leo K. Thorsness s’engagea Aux cotés de McCain contre la candidature de Donald Trump ce qui lui valut d’être insulté par le fringant sexagénaire à la chevelure oxygénée au fait que les vrais héros ne se font pas capturer. N’en est t-il pas lui-même la preuve ? Pendant que Leo et Harold se faisait abattre par un missile qu’ils n’avaient pas su éviter Donald avec un courage exemplaire et un patriotisme sans faille lutinait les filles de l’école de commerce de Wharton.

Bravo Donald t’es le meilleur !

A la semaine prochaine

Donec

PS : merci au « Fanatique de l’Aviation » qui m’a fourni le sujet

06 septembre 2018

le tabac et les troupes Caporal scaferlati

le Tabac aux armées : les Troupes



J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.
J'en ai du fin et du bien râpé,
Mais ce n'est pas pour ton vilain nez !


J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.



C'est une coupure de journal qui m'a donné l'idée de cet article...

On y parle de tabac, de cigarettes, de chique et de carottes...

Plus de 60 000 Français chaque année meurent prématurément à cause de la cigarette. C’est plus que l’alcool, les accidents de la route et le sida réunis. Le tabac est responsable de cancers, mais aussi de bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) et, en favorisant les plaques d’athérome sur les artères, de maladies cardiovasculaires, infarctus, insuffisance cardiaque, accident vasculaire cérébral (AVC), artérite des jambes. Ce que les fumeurs ignorent ou sous-estiment largement.


le tabac dans toute sa longueur


Le tabac de troupe est le nom qui fut employé pour distinguer la qualité du tabac distribué pendant longtemps gratuitement aux soldats de l'armée française, dans le but de remonter le moral des troupes lors des conflits. Il est connu en France pour être un tabac brun, d'un goût plutôt âcre.



Le premier tabac de troupe remonterait vers 1618-1648 lors du règne de Louis XIII. Ce ne sera que quelques années plus tard en 1668 que son successeur, Louis XIV, instaurera la gratuité du tabac aux troupes.



Jean-Baptiste Colbert, alors contrôleur général des finances au service de Louis XIV, instaurera en 1674 le monopole d'État du tabac. La troupe n'obtient plus alors la gratuité que pendant certains conflits, mais elle disposera toutefois de prix réduits en tout temps. La Révolution de 1793 viendra mettre un terme au monopole d'État, jusqu'à ce que Napoléon la réinstaure, concédant de nouveau la gratuité à ses troupes lors des conflits.


La cigarette va progressivement supplanter la pipe au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, le cigarettotype, première machine à rouler, est inventée par Le Maire en 1844. Pendant la guerre de Crimée (1853-1856), les soldats français découvrent la cigarette, leurs alliés turcs fumant du tabac enroulé dans du papier. En 1876 est créé la marque Hongroises (qui deviendra plus tard Gauloises) avec l'appellation « cigarette de troupes »




En 1889, le monopole est concédé à l'administration des manufactures de l'État, qui perdurera jusqu'en 1935 pour laisser place au SEITA, qui servira les caisses autonomes d'amortissement. 1935 voit l'apparition des Gauloises de Troupe



Le tabac de troupe fut distribué aux soldats de la Première Guerre mondiale, le plus souvent sous forme de scaferlati (également appelé « perlot » ou « gris »), généralement fumé à la pipe. On continuera ensuite de le distribuer aux conscrits.



La Seconde Guerre mondiale marquera l'histoire du tabac de troupe avec des paquets de cigares, normalement en vente restreinte, reclassés pour la consommation publique à la suite de l'armistice en juin 1940, pour pouvoir renflouer les caisses de l'État. On connaîtra par la suite les paquets allemands d'occupation timbrés du drapeau tricolore.


Une pénurie de papier et de couleurs d'imprimerie survient à la fin de la guerre, les emballages sont donc remplacés par du papier kraft, ce qui est aujourd'hui imité sur les paquets de gauloises brunes





Le droit à la ration du soldat et aux conscrits a continué jusqu'en 1975. Le tabac de troupe fut fabriqué en France et vendu dans les casernes jusque dans les années 1990.

Les paquets contenaient chacun vingt cigarettes, avec ou sans filtre. Jusqu'aux années 1970 les paquets de gauloises troupes étaient distribués dans certains hospices pour vieux et/ou nécessiteux



Et le tabac ?

Le bord dispose d'un fumoir... utilisable uniquement en surface appelée ici "tenue de navigation". Cinq fumeurs peuvent se retrouver dans un sas sombre, salé, humide et étroit situé sous la passerelle et au dessus du PC/NO. Passerelle et fumoir sont à "l'eau libre" en plongée. Il est totalement interdit de fumer à bord et même les accrocs de la nicotine semblent bien s'en passer !!!  CF (R) François Didierjean 

https://www.defense.gouv.fr/marine/operations/forces/forces-sous-marines/petit-guide-de-l-apprenti-sous-marinier




Le tabac à mâcher et le tabac à chiquer sont des formes de tabac se consommant par la mastication qui ont perdu leur popularité au début du xxe siècle au profit des tabacs à fumer (cigarette, pipe, cigare), mais ils sont toujours populaires dans certaines zones rurales, notamment dans le sud des États-Unis.

A l'origine, le tabac était produit et vendu sous forme de petits rouleaux. Pour le consommer, les rouleaux devaient être râpés aux extrémités pour récupérer les feuilles de tabac. Le tabac était ensuite fumé ou mâché selon les préférences du consommateur.

05 septembre 2018

Jean Marthe Adrien LHERMITTE préfet maritime du 6e arrondissement Toulon 1812

Jean Marthe Adrien LHERMITTE préfet maritime du 6e arrondissement Toulon 1812

 

lettre du Préfet Maritime du 6e arrondissement Toulon 



Marin, il sert, en 1781 et 1782, sur le Northumberland, dans l'escadre du comte de GRASSE et participe aux combats de la Chesapeake et de Saint Christophe, membre de la société des Cincinnati, officier auxiliaire sur l' Oiseau en 1783, lieutenant de vaisseau en 1793, commandant la Tamise, capitaine de vaisseau en 1796, commandant la Preneuse en 1798, capture deux vaisseaux de la compagnie anglaise des Indes, commande le Brutus en 1802, puis le Régulus en 1805, prend 50 navires anglais dans l'Atlantique sud, contre-amiral en 1807, baron d'Empire en 1810, préfet maritime de Toulon de 1811 à 1815, vice-amiral en 1816, retraité.


Jean-Marthe-Adrien Lhermitte ou L'Hermitte, dit le Brave, né le 29 septembre 1766 à Coutances et mort le 28 août 1826 à Plessis-Picquet près de Paris) est un contre-amiral français.


Fils d'un conseiller du roi aux bailliage et présidial de Cotentin, à l'âge de quatorze ans, il débuta dans la carrière maritime, comme novice à bord du Pilote-des-Indes, cotre garde-côte en croisière dans la Manche. Il participa alors à son premier abordage contre un corsaire britannique embusqué dans les îles Chausey. Embarqué fin 1780 comme volontaire sur le vaisseau Northumberland, il participa à la campagne de Grasse, à la bataille de la Chesapeake et à la prise de l'île Saint-Christophe.



Il fut ensuite embarqué sur la frégate La Médée rapportant les dépêches de Grasse en France; de ce fait il ne fut pas présent à la bataille des Saintes qui termina la campagne. Il fit la dernière année de guerre en tant qu'officier auxiliaire sur le lougre L'Oiseau puis la flûte La Pintade.

N'étant qu'officier bleu, il fut démobilisé à la fin de la guerre et s'enrôla dans la marine de commerce et fit, en qualité de lieutenant puis de second, plusieurs campagnes de pêche à Terre-Neuve sur des navires de Granville, la Modeste et la Surveillante.

En 1787, il profita de la réforme du ministère faite par Castries et réintégra la marine royale comme sous-lieutenant de vaisseau. Il navigua notamment sur le vaisseau L'Achille, puis sur différents petits bâtiments de guerre escortant la flotte marchande de Granville.


Second sur la frégate Résolue dès le début de la guerre contre la Grande-Bretagne en février 1793, il participe à la guerre de course en Manche et sur les côtes atlantiques. Lieutenant de vaisseau au mois d'août 1793, il reçoit en octobre le commandement de la frégate Tamise (anciennement HMS Thames) prise par la division à laquelle appartenait la Résolue. Il est d'abord chargé de tester les qualités techniques du bâtiment, première prise faite par les Français sur la Royal Navy depuis le début de la guerre, puis il effectue deux brèves croisières de course en Manche particulièrement fructueuses. Toujours au commandement de la Tamise, frégate du vaisseau amiral, il participe à la campagne de prairial an II au sein de la flotte commandée par Louis Thomas Villaret de Joyeuse, et en particulier à la grande bataille du 13 prairial an II (1er juin 1794).



Campagne d'Irlande et de Norvège


En 1795, il commanda la frégate La Seine, et eut sous ses ordres une division qui alla croiser sur les côtes d'Irlande, et fit un nombre important de prises, en général de peu de valeur, sauf la corvette HMS Hound. Il se rendit ensuite avec deux frégates et une corvette à Christiansand et visita différents ports de Norvège, neutre comme le Danemark dont elle dépendait, dans le but d'y récupérer des prises qui s'y étaient réfugiées. Bloqué par des avaries et par le froid, il fut contraint d'y passer l'hiver 1794-1795 pendant lequel ses équipages furent décimés par la maladie ; il revint en France au printemps 1795, remorquant trois prises jusqu'à Lorient; toutefois, prise dans la tempête, sa seconde frégate, la Galathée sombra sur les rochers de Penmarc'h.


Les mers de l'Inde

En février 1796, il commanda la frégate La Vertu dans la division de l'amiral Sercey à destination de l'île de France. Il participa aux différentes campagnes et combats de la division dans l'océan Indien. Il fut sérieusement blessé lors de la rencontre avec deux vaisseaux de ligne britanniques.

En 1798, commandant la frégate La Preneuse, il appareilla avec la mission de reconduire à Mangalore les ambassadeurs que Tipoo-Saëb, sultan de Mysore, avait envoyés au gouverneur de l'île de France pour demander des secours contre les Britanniques. En passant devant Tellicherry, il vit au mouillage deux vaisseaux de la compagnie des Indes : c'était une bonne fortune, il voulut en profiter ; mais au moment où il manœuvrait pour aller les attaquer, un de ces terribles orages si fréquents dans ces mers éclata inopinément. La foudre tomba sur La Preneuse; le feu prit à bord, le commandant lui-même reçut plusieurs éclats de mâture. L'orage passé, on répara la frégate. Elle fondit ensuite sur les deux vaisseaux qui amenèrent leur pavillon dès les premières bordées.

Arrivé à la colonie hollandaise de Surabaya, Lhermitte voulut faire remettre à l'amiral Sercey les pavillons britanniques pris à Tellicherry. Cela donna lieu à une révolte à bord de La Preneuse; l'équipage voulait garder ses trophées et s'opposa à leur débarquement, en disant que, conquis par la frégate, ils étaient sa propriété et non celle de l'amiral. Lhermitte n'était pas homme à souffrir une pareille insubordination ; il tomba à coups de sabre sur les mutins, dispersa les meneurs et les fit mettre aux fers. Cinq matelots, déclarés chefs de la révolte, furent condamnés à mort par un conseil de guerre et fusillés sur le pont.

Quittant les côtes de Java, Lhermitte alla faire une croisière de trois mois dans la mer de Chine méridionale. Après cette campagne qui eut pour résultat la destruction de plus de quarante bâtiments britanniques, La Preneuse et la corvette Brûle-Gueule revinrent à l'île de France, où une division ennemie les bloqua durant trois semaines dans le fond de la baie de la Rivière Noire avant qu'elles pussent entrer au port. Lhermitte eut l'idée de débarquer ses canons de tribord inutiles et de les placer en batterie à terre jusqu'à ce que les vaisseaux anglais doivent se retirer. Ce combat est désigné sous le nom de second combat de la Rivière noire.

Lhermitte reprit la mer aussitôt que sa frégate eut reçu les réparations dont elle avait besoin. Il alla croiser dans les parages du cap de Bonne-Espérance, sur les côtes de Madagascar et dans le canal de Mozambique. Le 4 septembre 1799, à la chute du jour, il aperçut dans la baie de Lagoa cinq bâtiments que la brume lui fit prendre pour des navires de commerce. Sa frégate jeta l'ancre à demi-portée de canon de leur mouillage. Il se proposait de les attaquer le lendemain matin, mais il ne tarda pas à être lui-même assailli par eux. L'engagement dura près de six heures, La Preneuse eut une quarantaine d'hommes hors de combat et Lhermitte, craignant une avarie qui l'immobiliserait dans cette zone hostile, préféra se retirer. Elle avait affaire à une flûte armée de 40 canons et un brick mais surtout à un fortin à terre doté d'une artillerie redoutable.

Les deux bâtiments évoluèrent pour se prendre par leur faible ; le Français, plus habile, plus prompt dans ses manœuvres, parvint à envoyer en poupe à son adversaire plusieurs volées d'enfilade qui mirent le désordre à son bord. Lhermitte saisit ce moment de confusion pour tenter l'abordage; mais l'ennemi, prévenant cette intention, rompit le combat et se sauva sous toutes voiles. La frégate française essaya à son tour de donner la chasse mais le vaisseau était trop rapide et réussit à s'enfuir.Dans les jours qui suivirent, La Preneuse, qui s'était rapprochée du cap de Bonne-Espérance, fit rencontre, sur le banc des Aiguilles, d'un vaisseau britannique de 543, le Jupiter, devant lequel elle prit chasse. L'ennemi la poursuivit pendant vingt-deux heures; mais sa marche étant supérieure à celle de la frégate française, ses boulets finirent enfin par l'atteindre. Réduit à se laisser amariner ou à livrer combat, Lhermitte vira de bord et attaqua le vaisseau. La canonnade fut vive de part et d'autre, le vaisseau anglais ne pouvant toutefois utiliser sa batterie basse (les canons de plus gros calibre en raison de la mer trop agitée).

Lhermitte poursuivit sa campagne jusqu'à la date prévue par ses ordres bien que la Preneuse fût affaiblie par ses deux combats et son équipage ravagé par le scorbut. Mais, en vue des pics de l'île de France, un vaisseau britannique apparut sous le vent de la voile française. La frégate changea son sillage pour éviter l'ennemi qui n'osa la poursuivre ; mais aux atterrages, quand elle se croyait hors de tout danger, un autre vaisseau se trouva encore sur sa route, et celui-ci paraissait décidé à lui disputer le passage. Elle veut gagner un mouillage protégé par le canon de la côte. Parvenue à la baie du Tombeau, célèbre par la découverte du corps de Virginie après le naufrage du St Géran dans le roman Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, une suite de vents brusques et violents, saisissant La Preneuse, la jette sur un récif de corail au moment où elle allait échapper à la poursuite de l'ennemi. Les deux vaisseaux arrivent alors sur elle et l'écrasent de leurs bordées. Lhermitte, voyant sa perte inévitable, fait débarquer ses nombreux blessés, ses malades plus nombreux encore, puis son équipage. Resté à bord avec son état-major et quelques hommes de sa maistrance qui ne voulurent point le quitter, il fit saborder sa frégate, et c'est seulement lorsqu'il la vit hors d'état de pouvoir être relevée qu'il amena son pavillon. Lhermitte, victime d'une maladie contractée probablement lors d'un séjour à Batavia est présenté comme étant lui-même très malade au moment de cette reddition.

Il fut conduit avec ses officiers sur le vaisseau L'Adamant, commandé par le commodore William Hotham, où on le reçut avec tous les égards dus. Quelques jours plus tard, l'état-major de La Preneuse fut mis en liberté sur parole, à la demande du gouverneur de l'île de France. L'arrivée de Lhermitte dans cette colonie fut un véritable triomphe ; il se vit accueilli à son débarquement par une foule enthousiaste qui voulait le porter sur un brancard de lauriers jusqu'à l'hôtel du gouverneur, pendant qu'un salut de quinze coups de canon se joignait aux acclamations publiques pour rendre hommage à sa valeur.

Lhermitte souffrait depuis déjà un an ou deux d'une maladie tropicale contractée probablement lors d'un séjour à Batavia (Jakarta). Il était atteint de crises nerveuses périodiques paralysantes qui allaient le poursuivre tous le reste de sa vie. Cette maladie est à l'origine de la légende inventée de toutes pièces par Louis Garneray, selon laquelle il aurait été victime d'un empoisonnement par un espion britannique à l'île de France en 1800, hypothèse absurde pourtant reprise régulièrement. Lhermitte souffrira de cette maladie tropicale tout le reste de sa vie et écourtera sa carrière en mer.




Lhermitte « le Brave »

Lhermitte ne tarda pas à être échangé ; il rentra en France dans le courant d'octobre 1801. Le premier Consul, qui connaissait ses hauts faits, le manda aux Tuileries pour lui donner de vive voix le témoignage de son estime, et lui remettre de sa main le brevet de capitaine de vaisseau de première classe. C'est à cette occasion que Bonaparte lui décerna le qualificatif de « Brave » qui sera assez systématiquement accolé à son nom par la suite.

En 1802, Lhermitte alla prendre à Lorient le commandement du vaisseau le Brutus, qu'il conduisit à Brest. Il passa ensuite au commandement du vaisseau l'Alexandre, puis à celui du trois ponts le Vengeur, sur lequel l'amiral Truguet avait son pavillon. À la suite de la révocation de Truguet qui s'était déclaré opposé à la proclamation de l'Empire, Lhermitte connut une disgrâce d'à peu près un an pendant lequel il n'eut aucun commandement.


L'Empire


La division Lhermitte


Etat général de la Marine an XII
Capitaines de vaisseau 

En 1805, il commandait sur le vaisseau Regulus une division chargée d'une croisière sur les côtes des Açores, du Cap Vert et de la côte d'Afrique, et enfin sous la ligne, se rendit de là aux Antilles, où il se signala par un grand nombre de captures. Sa division fut dispersée par un ouragan en août 1806 et il rentra à Brest avec le seul Regulus, le 2 octobre 1806, après avoir échappé à la chasse de quatre vaisseaux britanniques.

Pendant cette croisière, Lhermitte prit 26 bâtiments de guerre ou de commerce (notamment plusieurs gros bâtiments négriers) ayant à bord 1 570 hommes d'équipage et 229 canons. Il fit éprouver au Royaume-Uni une perte de 10 millions de livres.

Napoléon Ier l’élève au grade de contre-amiral et le fait baron de l'Empire en 1807.
Un commandement écourté à Rochefort

Il commanda quelques mois l'escadre de Rochefort avec pavillon sur le vaisseau Ville de Varsovie d'octobre 1808 à mi-février 1809 quand la maladie le contraignit à quitter son seul vrai commandement en tant que contre-amiral ; la persistance de sa maladie ne lui permettra plus d'exercer aucun commandement à la mer par la suite.


Le conseil de guerre des brûlots de l'île d'Aix

Un décret impérial, daté d'Ebersdorf, le nomma commissaire impérial, c’est-à-dire procureur, près le conseil de guerre que ce décret convoquait à Rochefort, afin de juger quatre capitaines de vaisseau à la suite de l'attaque par une flottille de brûlots tentée par les amiraux britanniques Thomas Cochrane de Dundonald et John James Gambier, pour détruire sur la rade de l'île d'Aix l'escadre de l'amiral Allemand, dans la nuit du 12 avril 1809. Lhermitte, fidèle aux ordres du ministre de la Marine et des colonies Decrès, se montra particulièrement sévère vis-à-vis des capitaines dont un fut condamné à mort et un autre destitué, tout en évitant toute mise en cause de l'amiral Zacharie Allemandqui avait pourtant fait preuve d'une totale inefficacité et aurait dû être le premier accusé du désastre.



Préfet maritime à Toulon


L'Empereur appela, en 1811, le contre-amiral Lhermitte à la préfecture maritime de Toulon, poste important qu'il occupa jusqu'au début des Cent Jours. Il commanda par intérim pendant quelques mois en 1812 l'escadre de la Méditerranée, totalement stationnaire à cette époque, avant de revenir à sa préfecture. Pendant toute cette période, régulièrement affecté par sa maladie, il fut fréquemment suppléé par le capitaine de vaisseau Christy-Pallière.





En 1814, Louis XVIII l'envoya, avec le vaisseau Ville-de-Marseille, prendre à Palerme le duc d'Orléans et sa famille pour les ramener en France. Le baron Lhermitte, officier de la Légion d'honneur depuis la création de l'Ordre, reçut en cette circonstance la croix de l'ordre de Saint-Louis.





Lhermitte reprit à son retour ses fonctions de préfet maritime malgré sa santé difficile. Au retour de Napoléon 1er de l'île d'Elbe, il se déclara maladroitement en faveur du roi et fut immédiatement limogé.

Fin de carrière
Le nom de Lhermitte gravé sur l'Arc de Triomphe de l'Étoile

Mis à la retraite en janvier 1816, vice-amiral à titre honoraire, il est mort au Plessis-Picquet (aujourd'hui Plessis-Robinson) près de Paris le 28 août 1826. Son nom est inscrit sur l'Arc de Triomphe de l'Étoile.

Ses traits, ainsi que ceux de son épouse nous sont connus par deux pastels de Langlois de Sézanne, donné par la famille Lhermitte au musée de Coutances. Ce musée dispose aussi d'un portrait en médaillon par Fanish: le capitaine Lhermitte en 1793.

Jean Lhermitte était franc-maçon, initié en novembre 1790 par la loge Les Élus de Sully de Brest qui comptait de nombreux officiers de marine


dossier SHD Mar CC7 aux archives de la marine à Vincennes


Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...