09 août 2018

EUROPA Iles Eparses TAAF Batral La Grandière 10 juillet 2018

EUROPA Iles Eparses TAAF 

timbre Batral La Grandière 

Petit rappel : Le Batral a quitté la base de Port des Galets le jeudi 19 mai 2016 pour mettre le cap sur Brest, en vue de son retrait du service.




Le La Grandière, Batral n°5 est construit aux chantiers de Normandie à Grand Quevilly, près de Rouen. Il est mis sur cale le 27 août 1984, et lancé le 11 décembre 1985




Conçu pour le transport et les opérations amphibies et affecté aux Forces Armées dans la Zone Sud de l’Océan Indien (FAZSOI), La Grandière a été régulièrement sollicité pour ravitailler les militaires et les scientifiques français établis sur les îles Éparses et à Mayotte.

Ce BATRAL a également été engagé dans des missions ponctuelles, le plus souvent à titre humanitaire, comme à Madagascar, après le passage du cyclone Hudah en 2000, en encore au Mozambique, où il a acheminé du matériel médical alors que ce pays était ravagé par la guerre civile.

B2M Champlain Europa Iles Eparses TAAF

B2M Champlain Europa Iles Eparses TAAF

Le B2M CHAMPLAIN équipage B était à EUROPA le 14 juin 2018 (Cachet V SPID)

le pli porte le TàD de la gérance postale en date du 15 juin 2018.





Sylvain Tesson : Jusqu’à ce que le groupe des écrivains de marine m’octroie l’insigne honneur de m’accueillir en sa confrérie, j’avais un rapport lointain à la mer. Olivier Frébourg, directeur des Éditions des Équateurs, me parlait souvent de cette compagnie amicale et indéfinissable, fondée par Jean-François Deniau. J’avais bien embarqué comme mousse pendant un mois sur un chalutier breton, traversé l’Atlantique à la voile et j’avais bien rejoint la Terre de Baffin depuis le Groenland sur une goélette, mais mes expériences de navigation s’arrêtaient à ces aventures.

La plupart du temps, je voyageais par voie de terre dans des territoires continentaux, le Gobi, le Tibet, l’Himalaya où la mer s’était retirée depuis des millions d’années. J’avais essayé une fois d’atteindre les rivages de la mer d’Aral, mais les Soviétiques l’avaient asséchée ! En somme, à chaque fois que je convoitais la mer, elle se dérobait ! Puis, grâce aux écrivains de marine, j’eus le privilège de pouvoir embarquer à bord de la Jeanne d’Arc (sous le commandement du commandant Bléjean), à bord du Ventôse (frégate de surveillance commandée par le commandant Lebarbier), à bord de l’Améthyste (SNA), du Terrible (SNLE) en compagnie du commandant Chétaille qui partage avec moi un intérêt marqué pour le Premier Empire.

Dès lors, je compris que l’on éprouve sur l’eau une autre épaisseur du temps. En outre, ces embarquements m’amènent à côtoyer les équipages et pour moi qui ai le naturel solitaire et le penchant érémitique, c’est une expérience cruciale d’être mêlé aux hommes du bord pendant quelques semaines. La mer est un espace qui fut assez étranger à mon éducation. Quand j’avais annoncé à mon père que j’allais plonger à bord d’un sous-marin nucléaire, il m’avait dit : « Surtout ne touche à rien ! »


08 août 2018

Amiral Grellier Blocus de l'Adriatique Cattaro Monténégro mont Lovtchen 1914

Blocus de l'Adriatique Cattaro 1914 Amiral Grellier

Nous venons de consacrer un article sur l'hôpital maritime de Corfou (l'Achilleion), nous allons l'évoquer aujourd'hui par le décès de l'amiral Jean Grellier en août 1918 alors qu'il était en service sur le cuirassé Provence.

Né le 25 août 1867 à Lauzun (Lot-et-Garone) - Décédé le 2 août 1918 à l'Hôpital de l'Achilleïon à CORFOU.




Jean Grellier entre dans la Marine en 1884, il suit le cursus habituel; Aspirant le 5 octobre 1887; Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1889.

Aux 1er janvier 1892, 1894, sur l'aviso "ALOUETTE" puis Second, Station locale de l'ANNAM et du TONKIN (Cdts Edgard RATOMSKI puis Émile VEDEL).

Lieutenant de vaisseau le 27 janvier 1894; Au 1er janvier 1896, port ROCHEFORT; Au 1er janvier 1897, Officier-Élève sur l'ALGÉSIRAS, École des torpilles.


Officier breveté torpilleur.

Au 1er janvier 1899, sur le croiseur "PASCAL", Division navale de l'Extrême-Orient (Cdt Charles MOTET).



Le 8 octobre 1899, Commandant un torpilleur de la Défense mobile du 2ème arrondissement maritime à BREST.

Chevalier de la Légion d'Honneur le 24 décembre 1899.

Au 1er janvier 1901, Officier stagiaire sur le "COURONNE", École de canonnage (Cdt Jules KRANTZ).

Officier breveté Canonnier.

Aux 1er janvier 1902, 1903, sur le cuirassé "CHARLEMAGNE", Escadre de Méditerranée (Cdt Paul CHOCHEPRAT).

Au 1er janvier 1904, Archiviste sur le "COURONNE", École de canonnage (Cdt Charles MOTET).





Le 16 mars 1905, Commandant la canonnière "OLRY", Escadre d'Extrême-Orient.



Au 1er janvier 1908, en service à terre, Professeur à l'École des Officiers canonniers à TOULON. Capitaine de frégate le 12 octobre 1908.

Au 1er janvier 1909, port TOULON.

Au 1er janvier 1911, sur le cuirassé "PATRIE", Adjoint au Chef d'État-Major pour le service de l'Artillerie auprès du Vice-amiral Jean BELLUE, Commandant en chef la 1ère Escadre.

Le 15 mars 1912, en mission hydrographique, Commandant l'aviso-transport "VAUCLUSE" et la Marine à MADAGASCAR. Idem au 1er janvier 1914.



En 1914, Chef de la mission française au MONTÉNÉGRO, il est cité à l'ordre de l'Armée navale : "Chef de la mission française au Monténégro. Pour les services qu'il a rendus dans l'organisation de la mission et dans l'utilisation du matériel de guerre mis à sa disposition." et promu Officier de la Légion d'Honneur le 2 décembre.

Capitaine de vaisseau le 27 avril 1915.

En mai, sur le cuirassé "PATRIE", Chef d'État-Major auprès du Vice-amiral Ernest NICOL, Commandant en chef l'Escadre des Dardanelles.

De janvier à mars 1917, Commandant le cuirassé "DÉMOCRATIE".

Croix de Guerre.

Au 1er janvier 1918, port TOULON

Carte postale serbe 

Nommé Contre-amiral, en service sur le cuirassé "PROVENCE", il décède le 2 août 1918 des suites de troubles cardiaques (asystolie) à l'Hôpital de l'Achilleïon.

La Mission au Monténégro


Le ministère de la marine s'interrogea sur le moyen de tenir un blocus de l'Adriatique, rendu possible par la neutralité italienne. L'amiral Boué de Lapeyrère qui avait été chargé de faire un rapport sur la stratégie navale à appliquer en Méditerranée préconisait ceci: "pour tenir le blocus de l'Adriatique, il n'y a que deux solutions: s'installer dans une baie des îles ioniennes appartenant à la Grèce ou s'emparer d'une base ennemie" .


Kotor ou Cattaro 
Dans le même temps, le roi du Monténégro proposait au gouvernement français la conquête de la base la plus méridionale de l'Autriche; Cattaro, en coordination avec la flotte et les troupes françaises. 

Le ministère opta donc pour la seconde solution. À cet effet la France envoya donc 8 canons et 140 marins sous les ordres du capitaine de frégate Grellier. 

En septembre 1914, le capitaine de frégate Grellier débarqua à Antivari (Montenegro) avec un détachement de canonniers marins



Le manque de moyen et de stratégie conduira cette expérience à l'échec, malgré des débuts prometteurs. Les canons ne purent rien contre les fortifications tandis que les navires étaient hors de portée. La poudre noire utilisée par ces vieux canons les rendit vulnérables (au 27 octobre déjà deux pièces détruites et 21 morts). 





Les conditions climatiques sur le mont Lovtchen à plus de 1700m aidant, les effectifs déclinèrent rapidement et le 23 novembre 1914 les troupes françaises réembarquaient. 
L'échec était retentissant et le journal italien "Corriere della Serra" parlait d'inaction de la flotte française qui permettait à l'Autriche-Hongrie de faire de l'Adriatique sa propriété. 

Mont Lovtchen la chapelle


Delaroche-Vernet eut à ce titre à se plaindre du manque action de la flotte de l'amiral de Lapeyrère contre le blocus, celui-ci préférant conserver sa flotte intacte plutôt que de l'engager dans des combats.





sources 

Histoire du Monténégro

http://mapage.noos.fr/montenegro/memoire/Memoire2.html

Ecole navale 

http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_grellier_jean.htm

07 août 2018

Amiral Charner aviso escorteur Léonard Victor Bretagne Saint-Brieux Marine Marin

Amiral Charner  

croiseur cuirassé aviso escorteur 

vignette Delandre

 "II y a quelques mois, la ville de Saint-Brieuc faisait de magnifiques funérailles aux cendres du vaillant marin dont nous allons écrire la biographie.
En présence des regrets sincères et du respect profond qui escortaient le cercueil de M. l'Amiral Charner , nous conçûmes la pensée de populariser et de perpétuer par la plume le souvenir d'une carrière brillamment remplie, la mémoire d'un honnête homme qui fit autant honneur à la Bretagne par l'intégrité de son caractère que par les exploits de sa vie maritime." Louis d'Estampes 





Le père de l'Amiral Charner appartenait à une très ancienne famille de Suisse du nom de de Tscharner. Il vint en France vers 1789 pour prendre du service dans l'armée, mais son frère, qui était officier, lui représenta, qu'en ces temps troublés , pareille détermination était singulièrement inopportune et il le dissuada de ses projets


Né à Saint-Brieuc (Côtes d'Armor), le 13 février 

"En 1812, Léonard-Victor Charner était admis le second à l'Ecole spéciale et impériale de marine de Toulon. Cet - éclatant succès était la récompense des efforts assidus de l'excellent élève qui, après de brillantes études, venait d'achever, au collége de Saint-Brieuc, sa philosophie à l'âge de quinze ans. L'amour du travail qui distinguait déjà l'enfant sera un des traits distinctifs du caractère de l'homme., d'un père juge au tribunal de commerce".

Aspirant de 1ère classe en mai 1816, il fit campagne en Baltique sur la "CARAVANE" puis sur la "BRETONNE" aux côtes d'Afrique et aux Antilles de 1817 à 1821. 


Enseigne de vaisseau en mai 1820, il servit en 1823 sur la "PHILOMÈLE" à Cayenne, sur la "VÉNUS et l' "ASTRÉE" aux Antilles (1825-1827), sur l' "HÉBÉ" à Terre-Neuve (1829). 

Promu Enseigne de vaisseau en décembre 1828, il participa sur le "DUQUESNE" à l'expédition d'Alger en juillet 1830, puis sur l' "ARTÉMISE" à celle d'Ancône en 1832.

Commandant l' "ASTROLABE"sur les côtes d'Algérie en 1834-1835, Charner passa comme second sur le "MONTEBELLO" à la division du Levant en 1837.


Capitaine de corvette en avril 1837, il servit comme second du prince de Joinville sur la "BELLE-POULE" lors du retour des cendres de Napoléon en juillet 1840, puis fit campagne avec cette frégate dans les eaux d'Amérique du Nord. 



Croiseur Cuirassé Amiral Charner

Il rejoint, en 1896, les croiseurs de la Méditerranée, pour opérer en Crète. Puis il rejoint l'escadre d'Extrême-Orient, en 1901, remonte le Yangzi Jiang jusqu'à Hankou pour inaugurer le quai de la concession française.
Il revient en Méditerranée, dès 1905, et est mis en réserve à Toulon. Il opère la surveillance du canal de Suez en 1914, et participe, avec la Foudre, le Guichen, le Desaix et le D'Estrées, sous la conduite de l'amiral Darrieus, qui venait de prendre le relais de l'amiral Dartige du Fournet, à l'évacuation de 4100 Arméniens du Musa Dagh en septembre 1915.


Lors de son trajet de retour de l'île de Castellorizo, après un arrêt à l'île de Rouad, il devait atteindre Port Saïd mais il est torpillé le 8 février 1916 par un sous-marin allemand de type U-21 sous le commandement de Otto Hersing (1885-1960).

Précisément par 33°21N et 34°54E à 42 milles de Beyrouth et à 15 milles de Sour / l'ancienne Tyr. Ses 4 736 tonnes coulent rapidement et l'Amiral Charner s'échoue à 1 500 mètres de profondeur. Il y eut 427 morts et un survivant : le quartier-maître canonnier Cariou.





Revenu à Toulon, il s'y distingua en évitant une catastrophe lors d'un incendie survenu près de la poudrière du Mourillon. 




Capitaine de vaisseau en avril 1841, il commanda de 1843 à 1845 la "SIRÈNE" dans les mers de Chine, puis le vaisseau "SOUVERAIN" en escadre d'évolutions (1846-1847).

Élu député des Côtes-du-Nord en 1849, il fut en 1852-1853 chef d'état-major du ministre Théodore Ducos.

Contre-Amiral en février 1852, il commanda une division dans l'escadre de l'Océan avec pavillon sur le vaisseau à hélice "NAPOLÉON". 





Charner donna pendant la campagne de Crimée toute la mesure de ses talents d'organisateur en assurant le transport des troupes à partir de Constantinople et de Varna, mais aussi de sa valeur de combattant.

Le 7 octobre 1854, il déséchoua le "CAFFARELLI" sous le feu des forts russes dans la baie de Streleztka, le 17 il jouait un rôle décisif par la précision de son tir lors de l'attaque des batteries de Sébastopol. 




Promu vice-amiral en juin 1855, membre puis président en janvier 1858 du Conseil des travaux de la marine, il s'attacha à pousser au maximum la modernisation du matériel de la flotte en développant le nombre des bâtiments à vapeur. 


Nommé en février 1860 commandant en chef des forces navales dans les mers de Chine avec pavillon sur la "RENOMMÉE" puis sur l' "IMPÉRATRICE-EUGÉNIE", il mena avec énergie les opérations (destruction des forts de Peï-Ho et de Tien-Tsin en août 1860). 



Envoyé ensuite en Cochinchine, il reçut le commandement en chef des forces de terre et de mer, défit totalement l'armée annamite sur les lignes de Kin-Hoa et s'empara de Mytho (avril 1861).

Rentré en France, il fut nommé Sénateur en février 1862,

Amiral le 15 novembre 1864 et maintenu en activité sans limite d'âge pour avoir commandé en chef devant l'ennemi.

Il mourut à Paris le 7 février 1869."
"Selon le vœu de l'illustre défunt, la dépouille mortelle de M. l'Amiral Charner repose maintenant dans le cimetière de Saint-Brieuc, où elle a été transportée le 26 août, au milieu d'un concours immense de population qui se pressait autour du cortège officiel. Notre ville a
fait de magnifiques funérailles au vaillant marin dont la France entière déplore la perte.


A l'arrivée du train de Paris (8 heures 5 minutes du matin), le cercueil a été porté par 12 seconds-maîtres de la marine sur le char funèbre, décoré aux armes de l'Amiral. Puis le cortège, dont la plupart des membres stationnaient depuis longtemps sur les quais et dans la cour de la gare, s'est mis en marche dans l'ordre suivant : sapeurs-pompiers, tambours, musique, pompiers, détachement du 708 de ligne, chapitre et maîtrise de la Cathédrale, clergé des paroisses et MM. les vicaires-généraux.


Derrière le corbillard se trouvaient :
MM. le capitaine de vaisseau Galibert, aide-de-camp du ministre de la marine,
et Didier, lieutenant de vaisseau, délégué par M. le préfet-maritime de Brest.
MM. Victor Charner, sous-préfet de Montreuil, et F. Charner, fils et frère du défunt, conduisaient le deuil, accompagnés par M. Hérault, maire de SaintBrieuc , Flaud , maire de Dinan , et de M. Boucher (de Rostrenen), l'aumônier de la flotte, qui avait administré à l'Amiral, son ami et compatriote, les derniers Sacrements.


Venaient ensuite les diverses autorités civiles, militaires et judiciaires, les membres du conseil municipal et du conseil général, les notabilités de notre ville et de notre département, et plusieurs officiers, parmi lesquels MM. les capitaines de vaisseau du Quillio; Tricault, commandant supérieur de la station du littoral nord ; Jaurès et Petit, capitaines de frégate, et les états-major .des avisos l'Ariel et le Cuvier, mouillés , en rade du Légué, et qui s'associaient par des salves d'artillerie à la cérémonie funèbre


TàD Postes aux Armées Djibouti  3-11-1985

Mis sur cale le 4 novembre 1958 à l'arsenal de Lorient, l'aviso-escorteur Amiral Charner a été lancé le 12 mars 1960. Quatrième de la série des avisos-escorteurs, il part pour l'océan Pacifique aussitôt après son admission au service actif le 14 décembre 1962.

Basé à Papeete de 1963 à 1980, Il est intégré à la division des avisos du Pacifique (Divavpaci) avec les Doudart de Lagrée, Protet, Cdt Rivière et EV Henry. Le Charner renoue toutefois avec la métropole tous les cinq ans, à l'occasion de grands carénages.

En 1980, il est affecté aux Forces maritimes de l'océan Indien avec comme port base Djibouti, et alterne de fréquentes missions opérationnelles en mer d'Oman et quelques missions de présence et de représentation dans le sud de la zone. En octobre 1987, l'aviso retourne à ses premiers amours et reprend la route du Pacifique pour trois années, où il est basé à Nouméa.



Le 8 juin 1990 il quitte définitivement Nouméa et rejoint la Métropole où il est retiré du service actif. Le bâtiment est remis à neuf pendant près de 4 mois à l'arsenal de Lorient et, le 28 janvier 1991, il reprend du service mais cette fois sous pavillon urugayen, et sous le nom de Montevideo. Le 8 avril 2008, l'aviso-escorteur Uruguay (ex français Commandant Bourdais) a été désarmé par la Marine uruguayenne. Des 3 avisos-escorteurs transférés par la France en 1990-91, il ne subsistait plus, en 2008, que le Montevideo (ex Amiral Charner), le General Artigas (ex Victor Schoelcher) ayant été désarmé en 2005.

05 août 2018

CORFOU 1916 hôpital Achilleion villa Sissi hôpital marine nationale Impératrice d'Autriche Elisabeth

CORFOU 1916 hôpital Achilleion villa Sissi

Je reviens sur l'article SOS paru hier et concernant l'identification d'une carte postale. Un grand merci à Gérard Claude qui m'a apporté le principal des renseignements.

L'Impératrice Sissi Elisabeth d'Autriche

Sissi


"il s'agit peut être de l'hôpital militaire Français installé en 1916 dans le palais de Sissi à Corfou (Grèce). A l'époque (et aujourd'hui encore) il s'appelait Achilleion et s'orthographiait tantôt Achilleon tantôt A. chilleion" Georges Claude



Achille au talon d'argile, fils de de Pélée et de Thétis est un héros de la guerre de Troie. Pour lui assurer l'invulnérabilité , sa mère le trempe dans le Styx en le tenant par le talon. Eduqué par le centaure Chiron il apprend les arts de la guerre, la musique et la médecine



Il combat Hector héros des Troyens mais n'échappe pas à la flèche tirée par Pâris, elle atteint le talon...





L’Achilleion ou Achilléon est un palais néoclassique de style pompéien situé en périphérie du village de Gastouri, dans le district municipal d’Achilleio, sur l’île grecque de Corfou.



le drapeau français flotte sur l'Achilleion 



Construit en 1889-1891 en l’honneur du héros homérique Achille par l’impératrice Élisabeth d’Autriche-Hongrie (plus connue sous le surnom de « Sissi »), il est racheté par le Kaiser Guillaume II d’Allemagne en 1907 puis occupé par les troupes françaises et serbes, qui en font un hôpital militaire, pendant la Première Guerre mondiale.



L’île grecque de Corfou

est occupée le 11 janvier 1916 sans solliciter l’avis du gouvernement grec forcé de s’incliner devant le fait accompli.

L’île de Corfou devient ainsi une base majeure pour la marine française et le commandant de vaisseau NOËL, commandant le CAM de Bizerte, suggère d’y installer un CAM, ce qui est accepté par décision ministérielle du 6 avril 1916.

Deux détachements partent de St Raphaël et le centre est officiellement crée le 1er mai 1916, sous les ordres du LV LARROUY

L'Hôpital




L'Achilléion transformé en hôpital franco-serbe Le nouveau coin de territoire grec qui vient d'être occupé par l'Entente est un des plus beaux de l'Hellade, avec ses horizons dorés, ses silhouettes molles, ses groupes d'oliviers immenses et tortueux à l'ombre desquels les filles, l'urne sur la tête, viennent encore, gracieuses et puissantes évocations des Panathénées, puiser l'eau aux fontaines antiques.

L'Achilléion est le joyau de cette somptueuse couronne. Il dresse ses blanches galeries et ses terrasses étagées au sommet d'un coteau touffu, à 145 mètres au-dessus de la petite rade de Gastari, à l'entrée de qui dort l'île de Pondikrnonisi ; îlot aux longs cyprès, dont la forme de barque a donné naissance à la fameuse légende homérique du bateau phéacien changé en rocher par le trident irrité de Neptune et qui inspira Bœcklin dans son Ile des morts. Au delà une presqu'île boisée puis un étroit bras de mer, et dans le fond les crêtes rougeâtres, dénudées et rocheuses de l'Albanie.


L'impératrice d'Autriche, qui avait fait l'acquisition du terain dès 1860, le transforma en un parterre de fleurs et y construisit l'élégante villa gréco-romaine due aux plans de Corditi. Le palais contient 128 pièces, parmi lesquelles 8 salons de marbre. Un immense escalier de 100 marches de marbre rouge descend jusqu'à la mer, passant non loin du temple où rêvait la figure du poète Heine. Tout allait de pair avec ce luxe : le jardin et sa décoration floraire ne coûtèrent pas moins de 80 millions.



Guillaume II, arriva à Corfou en 1907, neuf ans après la fin tragique de la souveraine. Il fit aussitôt l'acquisition de l'Achilléion, où il changea peu de chose sauf qu'il fit dispa' raître la statue de Heine, jugé trop mauvais Allemand pour figurer dans l'entourage impérial. En revanche il munit le palais de tout ce qui pouvait en augmenter le confortable, une machine électrique fut même chargée de distribuer la lumière partout, et jusque dans des fleurs lumineuses désormais disséminées dans tous les bosquets. Cette installation, le travail des imaginations aidant, devint immédiatement le signe d'une transformation de l'Achilléion en base militaire et navale. On est d'autant plus enclin à le soutenir aujourd'hui que ces considérations peuvent légitimer l'occupation de l'île et de son château.


« Administré par le Service de santé militaire jusqu’au 16 décembre 1917, puis par le Service de santé de la Marine jusqu’à sa fermeture, 1er juin 1919, l’Hôpital de l’Achilléion a pris le nom d’Hôpital Tribondeau, le 23 octobre 1918, en l’honneur du médecin principal de la Marine Louis TRIBONDEAU, médecin traitant, chef du Laboratoire de Bactériologie, décédé dans cet hôpital le 19 septembre 1918, victime de son dévouement au cours de l’épidémie de grippe (Ordre n° 279 du 23 octobre 1918, du vice-amiral GAUCHET, Commandant la 1re Armée Navale). »



En 1918-1919, la grippe dite espagnole sévit avec une particulière virulence dans les ports, les dépôts des équipages et certaines escadres. Un des espoirs de la bactériologie maritime, le médecin principal Tribondeau en fut une des victimes.


LOUIS TRIBONDEAU 
1872-1918 
Médecin principal de la marine 
Coauteur de la loi « Bergonié-Tribondeau » 


Le 19 Septembre 1918 disparaissait à Corfou, dans le palais de l’Achilléion transformé en hôpital maritime, le médecin principal Louis Tribondeau, à l’âge de 45 ans, emporté par la grippe espagnole.
Non seulement la marine perdait un médecin d’une grande valeur, mais encore la disparition de « ce savant modeste », selon l’ordre du jour du vice-amiral Gauchet, était une perte pour la faculté de médecine de Bordeaux, pour l’école pastorienne et pour la médecine française. 



En Novembre 1917, il est désigné pour l’hôpital maritime de Corfou, comme chef de service de bactériologie et du service des fiévreux. Il s’y dépense sans compter jusqu’au jour fatal où il sera emporté par « une maladie contractée en service, en prodiguant ses soins aux malades de l’armée navale » selon les termes de la citation à l’ordre de l’armée.
Le vice-amiral, commandant en chef de la 1e armée navale, décide que l’hôpital de l’Achilléion sera désormais appelé « Hôpital Tribondeau ». 



Sources

SERVICE DES ARCHIVES MEDICALES HOSPITALIERES DES ARMEES

La guerre mondiale quotidien illustre 14 janvier 1916

Archives nationale

Registre 1434 : Hôpital militaire de l'Achilleion, île de Corfou (Grèce)

Registre 1435 : Hôpital militaire de l'Achilleion, île de Corfou (Grèce)

http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_tribondeau_louis.htm

http://mboudry.fr/spip31b/spip.php?article148


« L’Hôpital Tribondeau, ancien Hôpital de l’Achilléion », Thèse pour le doctorat de médecine, présentée et soutenue publiquement, le lundi 22 décembre 1919, devant la Faculté de médecine et de pharmacie de l’Université de Bordeaux, Année 1919~1920, n° 34, Imprimerie A. Saugnac & E. Drouillard, Bordeaux, 1919, 37 p.


Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...