04 juillet 2017

Croiseur Colbert 1942 et sabordage de la flotte à Toulon

Croiseur Colbert 1942



« J’ai dû me résoudre, le 11 novembre 1942 [...] à occuper la côte méridionale de France [...] vous savez Monsieur le Maréchal que toutes les assertions [...] comme quoi l’Allemagne voulait s’emparer de la Flotte Française [...] ne sont que pures inventions ou des mensonges délibérés [...] C’est pourquoi après avoir eu connaissance de nombreuses violations de leur parole d’honneur commises par des officiers, des généraux et des amiraux Français [...] j’ai ordonné l’ordre d’occuper immédiatement Toulon, d’empêcher le départ des navires ou de les détruire [...] »

lettre du Führer au maréchal Pétain 

Croiseur de type Suffren, mis en cale à Brest en juin 1927, mis à flot le 20 avril 1928, en service du 1er avril 1931 au 27 novembre 1942 date à laquelle il est sabordé à Toulon



TAD Hexagonal agence postale Croiseur Colbert  3-9-42 

Le 27 novembre 1942, l'armée allemande tente de s'emparer de la flotte française, alors consignée au port de Toulon. Près de 90 bâtiments français, dont la totalité des bâtiments de haute mer, se sabordent pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi. Tous les grands bâtiments de combat sont coulés et irrécupérables.


L'opération Lilas visant à s'emparer de la Flotte de guerre française est déclenchée quelques jours après l'invasion militaire de la zone libre. C'est en effet le 27 novembre 1942 que sur ordre d'Hitler les Allemands ont pour mission de s'emparer de cette flotte de plus de 230 000 tonnes.




Ceci en parfaite contradiction avec les termes de l'armistices de 1940 où Toulon devait demeurer un camp retranché tenu par des troupes françaises de l'armée de l'armistice. Deux colonnes allemandes devaient pénétrer dans Toulon, par l'Est et ainsi s'emparer du Fort Lamalgue (poste de commandement du Préfet maritime) et de l'arsenal du Mourillon et par l'Ouest pour occuper l'arsenal principal mais aussi les batteries du Cap Cepet qui contrôlaient la sortie du port militaire.

Le Colbert photo (DR)

Vers 04h30 les Allemands entrent dans le Fort Lamalgue et arrêtent l'amiral Marquis, Préfet maritime.

Pendant ce temps son chef d'état major le contre-amiral Robin, présent aussi à Lamalgue, parvient à transmettre au major général de l'arsenal, le contre-amiral Dornon, l'ordre de sabordage qu'il retransmet aussitôt à l'amiral Laborde à bord du Strasbourg.



La première intrusion des troupes allemandes dans l'arsenal s'effectue à 4h50 à la porte Nord (Port-marchand). C'est dans ce secteur que sont tirées les premières rafales de mitrailleuses sur les sous-marins comme le mentionne le rapport de la Haute Cour de Justice.

A 5h25 la porte de l'arsenal principal est à son tour enfoncée par les blindés allemands. Le Strasbourg, bâtiment amiral des Forces de Haute Mer, lance par radio l'ordre général de sabordage répercuté également par signaux optiques.




Le branle-bas sonne alors brusquement sur tous les navires bientôt suivi de l'ordre d'évacuation. Ne restent à bord que les équipes de sabordage préalablement désignées et constituées.

Pendant ce temps, les chars allemands ne parviennent pas à se repérer dans l'arsenal et vont perdre de nombreuses minutes avant d'atteindre leurs objectifs ; permettant ainsi aux équipes de sabotages de remplir leur mission.




03 juillet 2017

Croiseur Jeanne d'Arc 1927 semeuse rose surcharge 50 centimes navire école

Croiseur Jeanne d'Arc 1927


En 1912, on décide de confier la tâche de navire-école au croiseur cuirassé Jeanne d'Arc. Le choix de ce dernier n'est pas innocent : la «Pucelle d'Orléans» symbolise le patriotisme français de ce début de siècle et l'étendard de la revanche pour récupérer les provinces perdues.


Ce croiseur cuirassé dont les plans avaient été dessinés par un certain Emile Bertin est mis sur cale à l'Arsenal de Toulon le 24 octobre 1896 lancé le 8 juin 1899 et admis au service actif le 19 mai 1903. 




Il est d'abord affecté à l'Escadre du Nord puis à l'Escadre de la Méditerranée à partir de juillet 1906 puis de nouveau à l'Escadre du Nord.

Placé en réserve en 1909, il est désigné en mars 1912 pour servir d'école d'application des aspirants jusqu'au 27 juillet 1914, inaugurant ainsi la tradition de placer le navire école de la Royale sous le saint patronage de la «Bergère de Domremy».

Il participe à la première guerre mondiale en Méditerranée orientale avant de reprendre son rôle de croiseur école de décembre 1919 à 1928. Rayée le 15 février 1933 et condamnée le 21 mars, il est vendue à la démolition aux chantiers de la Seyne sur Mer le 9 juillet 1934


224  semeuse 65 c. rose surchargé 50 c

 semeuse rose surcharge 50c. sur 65 c. 12 août 1927


Cette semeuse cumule 2 anomalies:
- elle sème contre le vent, comme en témoignent sa chevelure et les plis de sa robe
- elle est éclairée de face alors qu'elle a le soleil dans le dos.


02 juillet 2017

PA ALBATROS premier voyage aux TAAF C'était un 2 juillet

PA ALBATROS premier voyage aux TAAF C'était un 2 juillet


La première patrouille dans les TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises) a lieu du 26 juin au 3 août. Six semaines au cours desquelles l'Albatros mouille à Port Alfred (Crozet - 2 juillet), Port aux Français (Kerguelen - 6 au 8, 13 au 15 et 20 au 21 juillet), Martin de Vivies (Amsterdam - 26 et 27 juillet). Les rencontre avec les bâtiments soviétiques ne sont par rares, car en vertu d'accords conclus entre la France et l'URSS, les russes sont à l'époque autorisés à pêcher un quota d'environ 23000 tonnes de poissons par an dans la ZEE des Kerguelen. Il n'en est pas de même dans la zone de de Saint Paul et Amsterdam.




Il a été désarmé en 2015 et sera remplacé par un patrouilleur polaire, L'Astrolabe. 
Amarré au port de Brest pour son désarmement en 2015, il a subi un nettoyage afin d'être préparé à son démantèlement. Il a rejoint le proche cimetière de Landévennec en septembre 2016, dans l'attente de son démantèlement, il pourrait néanmoins servir à partir de 2018 de brise-lames à Lorient, en remplacement de l’ex-BSM Rhône.

Escorteur le Volontaire novembre 1944

Escorteur le Volontaire 

novembre 1944 

Poste Navale Cachet muet  type 1

La classe PC-461 est une classe de 343 chasseurs de sous-marins construite essentiellement pour l’US Navy entre 1941 et 1944. Dans le cadre du programme Prêt-Bail d'armement mis en place par les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale pour fournir du matériel de guerre avant leur entrée dans le conflit, 46 navires de cette classe ont été transférés à différents pays alliés. D'autres unités furent livrées après 1944-1945.


Escorteurs côtiers type Patrol Coastal (PC) ex Américains (Classe PC-461)


Le Volontaire (ex-PC543) portera le numéro W61, puis à partir de 1950 sera immatriculé P615. Il est construit  Defoe, Bay City, USA 
Mis en chantier en 3/1942  Il sera lancé le 5/ 5/1942 
Il est transféré à la France en 1944.



Pendant la fin de la seconde guerre mondiale ces navires servirent essentiellement d'appui aux convois océaniques et aux différentes phases de débarquements alliés.Après guerre les navires survivants furent dispersés dans différentes marines pour d'autres fonctions.



Ils servirent essentiellement, après les dernières opérations de la seconde guerre mondiale, comme escorteurs- patrouilleurs côtiers en métropole et aux colonies françaises d'Extrême-Orient.

FS Floréal Retour à la Réunion 26 juin 2017 TAAF Crozet Afrique du sud Simon's Town Capetown

FS Floréal Retour à la Réunion 

26 juin 2017




Début mai, la frégate de surveillance (FS) Floréal a appareillé de la base navale Port des Galets à La Réunion pour une patrouille dans la zone économique exclusive (ZEE) de l’archipel de Crozet, ces îles des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) situées entre les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants.



Ile de la Possession Crozet Base Alfred Faure depuis la baie du Marin photo MN



Générant une ZEE considérable dont la richesse est à préserver, ces eaux font l’objet de patrouilles régulières et de missions de police des pêches assurées par les frégates de surveillance stationnées à La Réunion.

Cette patrouille n’a donné lieu à aucune constatation d’infraction. Les licences de pêches sont très contrôlées par la préfecture des TAAF pour maîtriser au mieux les ressources en poisson. Sur la période de patrouille du Floréal, seul un navire était autorisé dans la ZEE. La mise en œuvre du Panther a permis de « blanchir » la zone.



TAD Manuel ST Denis La Réunion CTC 27-6-2017



Les périodes de navigation sont entrecoupées de mouillages, permettant au bâtiment d’éviter des conditions météo souvent rudes durant l’hiver. Ces mouillages sont également l’occasion d’échanges avec le personnel en hivernage dans l’archipel. La base de Port Alfred accueille 23 hivernants, isolés du monde pendant les 12 mois de leur séjour. L’équipage du Floréal a pu passer une demi-journée à terre, l’occasion de partager un repas avec les habitants et d’observer de plus près la manchotière de Crozet. En retour, le personnel du district a également été accueilli à bord.

Exigeante et pleine de surprises, la navigation dans ces eaux hostiles oblige à recourir à des cartes papiers, héritages des anciens, plus précises que les systèmes de navigation numériques en usage. L’aventure nautique est de tous les instants : chaque mouillage offre la possibilité de sonder une nouvelle baie, de reconnaître des dangers et d’enregistrer de nouvelles informations.



Après son appareillage le 2 mai de Port des Galets à la Réunion, la frégate de surveillance (FS) Floréal est arrivée dans la baie de Simon’s Town (Afrique du Sud) après cinq jours de mer. A quelques kilomètres de Capetown, cette baie abrite une grande partie de la flotte militaire ainsi que l’état-major de la Marine sud-africain

L’Afrique du Sud et la France partagent un intérêt commun pour la protection de leurs Zones Économiques Exclusives (ZEE) respectives dans le grand sud. Les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF), terres de France dans le sud de l’océan Indien, constituent des zones de souveraineté sensibles, jouxtant celles des îles sud-africaines du Prince Edouard. En présence de l’attaché de Défense et du Consul Général de France, le commandant du Floréal a profité de cette escale pour signer un accord de coopération avec le vice-amiral Mhlana, amiral commandant la flotte sud-africaine, pour mutualiser les patrouilles de surveillance vers ces zones.

Le B2M CHAMPLAIN est arrivé à La Réunion

Le B2M CHAMPLAIN est arrivé à La Réunion


Cachet VSPID 10990 en date du 22 juin 2017  Flamme 19595A St Denis CTC La Réunion en date du 27-06-2017 





Salué de 17 coups de canon par la frégate Nivôse, qui l’a accompagné ainsi que son hélicoptère Panther, mais également le Verdon de la Gendarmerie maritime, les vedettes de sauvetage des trois stations SNSM de l’île et un remorqueur portuaire de Boluda actionnant ses lances à eau, le Champlain est arrivé hier à La Réunion. Le tout nouveau bâtiment multi-missions (B2M) de la Marine nationale, parti le 2 mai de Brest, a achevé son périple de 8000 milles



Le bâtiment multi-missions (B2M) de la Marine nationale "Champlain" a rallié la base navale de Port des Galets ce jeudi. Son arrivée au sein des Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) a été célébrée par une parade nautique et un salut au canon. 



La parade était composée de la frégate de surveillance Nivôse, des navires des administrations agissant en mer, de la vedette de la SNSM, qui fête cette année ses 50 ans, et des unités aériennes des FAZSOI. Le B2M 'Champlain' - dont le nom est celui d'un navigateur et cartographe français - était également accompagné par la dernière unité de Boluda, "le Volcan", arrivée à La Réunion le 10 avril 2017.




Cachet VSPID 10990 en date du 22 juin 2017  TAD Manuel 19595A St Denis CTC La Réunion en date du 27-06-2017 
Certainement la première utilisation d'un timbre TAAF par le B2M Champlain



















photos Stéphane Bommert

01 juillet 2017

Bâtiments internés en Turquie Jean-Mic

Bâtiments internés en Turquie Jean-Mic 

Les clauses de l'Armistice prévoient que les navires français se trouvant à l'étranger doivent regagner les ports français. certains commandants de navires de commerce préférèrent être internés dans des pays neutres plutôt que de voir leur navire être utilisé par les Allemands.
Puis, à la suite du conflit anglo-franco-français au Levant au printemps 1941, les navires fidèles au Maréchal, militaires ou civils sont internés en Turquie afin qu'ils ne puissent être utilisés par les Allemands s'ils retournent en France. Il en est de même des pilotes ne voulant pas rejoindre la France pétainiste.






Trace d'encre rouge absence de la bande de censure  numéro censeur (6846)  et numéro d'enregistrement (171025)

Le courrier au départ de Turquie reçoit la plupart du temps une griffe encadrée faite localement avec fautes d'orthographe (Internées). Il y a plusieurs types.






Lettre  d'un marin à bord du "Jean-Mic" interné à Erdek en Turquie pour l'Amirauté Française de Vichy, oblitérée "BEYOGLU / ISTANBUL" 27/2/43, griffe encadrée "SERVICE DES BELLIGERENTS / INTERNEES", franchise bleue " MARINE NATIONALE / SERVICE A LA MER / (ancre)". 

Censure turque avec croissant (faible)  Divers numéro de censeurs (6905 - 510)


JEAN MIC, arraisonneur dragueur, ex chalutier réquisitionné, AD 293.

Réquisitionné à Nice le 24 septembre 1939.
En armement à Toulon au mois de novembre 1939 pour constituer avec l'AVOCETTE (AD 291) et le MASSALIA (AD 292) la 52ème section de dragage. Sur décision de l'amirauté la 52ème section est affectée à Beyrouth, la division navale du Levant étant démunie de dragueurs de mines.
Incorporé au sein d'un convoi comprenant outre la 52ème section, des bâtiments de servitude, le JEAN MIC appareille de Toulon le 8 décembre 1939.
Les trois bâtiments arrivent à Beyrouth le 24 janvier 1940 après une relâche en Corse puis à Bizerte (départ 1er janvier 1940) et diverses escales.

Le 8 juillet 1940, le commandant de la division navale du Levant ordonne au capitaine de frégate GIRAUD-JORDAN, commandant la direction du port de Beyrouth, de prendre le commandement de tous les petits bâtiments disponibles et d'appareiller avec eux le soir même pour Alexandrette. Tous les bâtiments concernés, dont le JEAN MIC, appareillent à partir de 20 heures. Le JEAN MIC accompagné du MASSALIA arrive à Alexandrette le 10 juillet à 01 heure.

Le jour même le général turc commandant la division d'Alexandrette demande le désarmement de tous les bâtiments : débarquement des armes portatives, des culasses et lunettes des canons, des culasses et pistons des mitrailleuses et mise sous scellés des postes de TSF.
Le 11 juillet les autorités turques exigent également le débarquement des munitions. Le commandant GIRAUD-JORDAN refuse mais le 12 juillet, il reçoit de l'attaché naval français en Turquie, des instructions pour exécuter cette demande.
Dans le même temps les turcs ont constitué une "commission de désarmement" qui après avoir contrôlé la réalisation des mesures prescrites, donne aux bâtiments français, le 22 juillet, l'ordre d'appareiller pour la baie d'Ayas jugée plus sûre. Le JEAN MIC appareille le 24 juillet à 13 heures et mouille en baie d'Ayas en fin d'après-midi vers 18 heures.

Cependant aucun ravitaillement n'est prévu pour nos bâtiments en baie d'Ayas et après de longs pourparlers, l'attaché naval français obtient que ces petits bâtiments soient envoyés à Erdek en mer de Marmara. Mais pour effectuer cette traversée il faut d'abord les faire transiter par Alexandrette pour s'y ravitailler en combustible et en eau.
Avec quatre autres bâtiments, le JEAN MIC rallie Alexandrette le 9 septembre. Il en appareille le 16 septembre 1940 à 5 heures 30 à la remorque du MARIUS CHAMBON. La traversée qui ne doit être effectuée que de jour va durer du 16 septembre au 4 octobre au matin. Tous les bâtiments vont rester à Erdek jusqu'au 8 novembre 1943, date à laquelle ils sont vendus a réméré à la Turquie.
Contrairement aux clauses prévues par ce type de vente, il semble qu'aucune de ces unités n'ait fait l'objet d'un rachat par la France.

Commandants successifs :

- 24.11.1939 : premier maître de manœuvre (R) BODÉRÉ
- 06.02.1940 : maître pilote de la flotte (R) ROUSSAC
- ??? : maître de manœuvre ROUSSY
- ??.12.1940 : premier maître de manœuvre HELLIET
- 28.10.1941 : premier maître de manœuvre GORAGUER. 


Source : Le théâtre méditerranéen du 2 septembre 1939 au 9 novembre 1942, par le capitaine de frégate CAROFF (Service historique de la marine - 1960).


Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...